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Nottes de divers documens concernants certaines prérogatives, réglemens, police, etc. de l'église et abbaye de Saint-Maurice

Des saintes reliques


Il est incontestable qu'il est bien peu d'églises dans la chrétienté qui puissent se glorifier d'avoir été enrichies d'autant de saintes reliques que l'a été celle d'Agaune. Mais si on entreprenoit de justifier cette proposition dans toute son étendue, on s'engageroit par là même dans mille discussions historiques qui seroient entièrement étrangères au dessein que l'on s'est proposé en començant de travailler à faire ces nottes, et dont d'ailleur on avoue qu'on ne seroit nullement en état de se tirer.

Supposant donc ici, avec tous les auteurs catholiques qui ont traitté ces matières, la vérité du martire de la légion thébéène come hors de toute atteinte, ainsi que les révélations et translations de la plus grande partie de ses sacrées dépouilles dans la basilique d'Agaune, en quel tems que l'on suppose qu'elles sont arrivées (sur quoi on peut voir ce qu'en a écrit le Rme abbé Jean Jost [Jean-Jodoc] Quartéry dans son livre manuscrit de la vie de saint Maurice [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], chap. 25, lequel livre se trouve dans nos archives) ; supposant, dis-je, tout cela, on se contentera ici de faire l'énumération :
1° des reliques de nos saints martirs, lesquelles ont été extraites de notre église et accordées en différens tems à d'autres églises ;
2° des reliques sacrées qui doivent encore se trouver aujourd'hui dans notre Trésor.

Mais comme nos archives fournissent peu d'actes authentiques pour justifier ces deux points, on aura recours aux chapitres 30e et 31e du prédit livre [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.] de l'abbé Jost [Jean-Jodoc] Quartéry, rappellant succintement ce qui y est traitté assés au long, et lorsqu'il se rencontrera des articles qu'on pourra prouver par quelque acte particulier, on ne manquera pas d'en faire mention et de les citer en marge comme de coutume. Touchant les autres articles, il faudra ou s'en rapporter à sa bonne foi comme à un témoin oculaire en bien des choses, ou examiner soi-même son livre dans les endroits cités avec les preuves qu'il y fournit de ce qu'il avance.

On citera aussi quelques fois le Père [Joseph] de l'Isle, dans sa deffense de la vérité du martire de la légion thébéène, et dans son histoire d'icelle.

TIROIR 64 PAQUET PREMIER

Aliénations de diverses reliques de nos saints martirs

Le prénommé abbé Jost Quartéry [Jean-Jodoc Quartéry], après s'être plaint au comencement du 30e chapitre de son livre ci-dessus cité [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.] de la trop grande facilité qu'on a eu de tout tems dans l'Abbaye d'accorder des reliques à diverses églises, et rappellé les défenses faites enfin dans le siècle passé (comme on le verra plus bas, N° 18 [64/1/18]) d'en extraire d'avantage, commence par exposer les aliénations faites de plusieurs de celles de saint Maurice même, p. 238.

Aliénations de plusieurs reliques de saint Maurice

[D'une autre main : Vienne. Pavie. Magdbourg [Magdebourg]]

1° SON CHEF ET SON BOUCLIER. Il avoue que saint Avite [Avitus], évêque de Vienne (qu'il dit avoir été aussi abbé de Saint-Maurice) a emporté par ordre de saint Sigismond à Vienne en Dauphiné, métropole de son royaume, le chef avec le bouclier de saint Maurice, mais il réfute les auteurs qui ont avancé que le corps de ce saint a été porté ou dans ladite ville, ou à Pavie par les Lombards, ou à Magdebourg par l'empereur Otton 1er [le Grand] qu'il dit en particulier n'avoir obtenu en passant par Agaune que le corps de saint Exupère.

2° LE DRAPEAU DE SA LÉGION. Il dit que l'étandard de toute la légion thébéene a été donné par saint Althée [Altheus], évêque de Sion et abbé d'Agaune, à l'empereur Charles Magne [Charlemagne] qui l'a fait porter dans ses guerres et qu'il a été ensuitte remis dans la métropole de Magdebourg. Ledit abbé fait ici et plus bas [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 247, mention de la table d'or du poid de 66 marcs d'or et enrichie de quantité de pierres très précieuses donnée par le même Charles Magne pour y reposer dessus le corps de saint Maurice et remise ensuitte au 12e siècle à Humbert, comte de Savoye [Savoie], sous certaines conditions par rapport à la vallée de Bagnes ainsi qu'on peut le voir aux Nottes sur Bagnes, article Traittés avec la maison de Savoye [Savoie].

Voir aussi Charléty, t. I, p. 58


[D'une autre main : Cracovie]

3° SA LANCE. Selon le même abbé et le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle] qui cite Chromer, historien de la Pologne, la lance de saint Maurice se conserve avec vénération dans l'église de Cracovie.


[D'une autre main : Grand-Saint-Bernard]

4° SA COUPPE. La coupe du même saint faite en forme d'une grande écuelle se trouve, au récit dudit abbé, parmi les reliques du Grand-Saint-Bernard de Mont-Joux.


[D'une autre main : Prague]

5° SA HACHE. La hache, ou dont saint Maurice se servoit dans la guerre, ou avec laquelle il a été décapité, doit avoir été donnée avec quelques ossemens de saint Sigismond en 1365 à l'empereur Charles 4 [IV] lorsqu'il passa par Saint-Maurice et l'abbé Jost dit ici [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 242, que l'acte de cette donation se trouve dans notre chancellerie; mais il est à craindre qu'il n'ait été égaré depuis, puisque je ne l'ai encore pu découvrir. Au reste, il ajoute que ledit empereur plaça ces reliques dans la ville de Prague, métropole du royaume de Bohème.


[D'une autre main : Saint-Jean de Maurienne. Savoie]

6° SES 3 ANNEAUX. Le même abbé croit que saint Maurice a porté 3 anneaux: le 1er est un saphir non poli avec quelques taches du poid de 3 pistoles d'Espagne et 29 grains, et se conserve dans notre Trésor, comme on le verra ci-après. Le second, qui est aussi un saphir, a été donné avec plusieurs autres reliques très précieuses par le roi Gontram [Gontran] à l'église cathédrale de Saint-Jean de Mauriene [Maurienne]; voyés le livre du même abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry], intitulé " Nomenclatura abbatum Sti Maur. " [Nomenclatura abbatum cœnobii S. Mauritii Agaunensis], p. 83. Enfin, le 3e a été donné par l'abbé Rudolphe [en réalité Nantelmus], le prieur Meinerius et chanoines en 1250 au comte Pierre de Savoye [Savoie] en considération des bienfaits reçus et de la restauration de leur église par son frère Amédée, comte de Savoye, avec réserve cependant que ledit anneau sera toujours possédé par le prince qui sera comte de Savoye, et que ledit prince fera achever de bâtir le clocher de leur dite église.

N. B. L'abbé prédit rapporte tout au long cet acte [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 244, comme tiré de nos archives. Il le cite aussi dans son Nomenclatura, etc. [Nomenclatura abbatum cœnobii S. Mauritii Agaunensis], p. 217. Mais Guichenon le rapporte dans son histoire chronologique de la maison de Savoye comme tiré des archives de Turin et on ne le trouve plus à l'Abbaye.

<page 933>

[D'une autre main : Tolon [Toulon]. Narbonne]

7° SA LANGUE. Suivant le même abbé, la langue de saint Maurice est honorée entière et sans corruption dans l'église des Franciscains, appellée de la Consolation à Tolon, province de Narbone [Narbonne], mais sans en rapporter aucune preuve.


[D'une autre main : Noyon]
[D'une encore autre main : (Ursi Campus) Orcamp [Ourscamps]. Voir Dictionnaire des abbayes]

8° SA MÂCHOIRE. Il place de même la mâchoire avec le né dudit saint dans l'Abbaye qu'il appelle " Ursi Campæ " [Ourscamps], sise non loin de Noyon dans la Belgique.


[D'une autre main : Rome. Bohême]

9° BRAS DE SAINT MAURICE. Il dit de plus [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 245, que l'un des bras de saint Maurice, placé d'abord dans l'église de Saint-Marcel à Rome et transféré de là en Bohême par Otton V l'an 1250 dans l'église de la Sainte-Vierge d'Osech, a enfin été acquis de là en faveur de la ville de Turin par le duc Charles Emanuel.


64/1/1
[D'une autre main : Senlis]
Reliques
Copie légale
Environ 1440

10° IDEM. Il prétend ensuitte, que saint Louis [Louis IX] a obtenu en 1262 de l'abbé Girold [Giroldus] l'autre des bras de saint Maurice avec 14 corps de ses saints compagnons pour l'église du prieuré de Senlis qu'il a fondé en faveur de notre Abbaye et cite les actes contenus dans notre chancellerie. Mais ni l'acte de l'accord fait en 1261 entre ledit abbé et l'évêque de Senlis au sujet dudit prieuré, ni la charte de la fondation de ce même prieuré par ledit saint roi, ne font aucune mention du bras de saint Maurice, mais seulement de plusieurs corps des saints martyrs thébéens, sans en déterminer le nombre (voyés Nottes sur le prieuré de Senlis, Nos 1 et 2 [59/1/1 et 2]). Ce qui fait d'autant plus douter de la concession d'un bras de saint Maurice en faveur du roi saint Louis en 1262 est que le roi (apparemment Charles 7 [Charles VII]) envoya Regnauld, son chapellain, de sa chapelle royale de Senlis, qui vivoit en cette qualité depuis 1435 jusqu'en 1452 (vide ibidem, Nos 16 et 17 [59/1/16 et 17]), avec une lettre de sa part, dont la copie vidimée par 3 notaires est cottée ici N° 1, dans laquelle il marque expressément à l'abbé de Saint-Maurice, que n'y ayant dans son royaume aucune relique de saint Maurice même, mais seulement plusieurs corps de ses saints compagnons obtenus par ses prédécesseurs, il le prie pour satisfaire à la dévotion qu'il a envers ce saint, de lui envoyer par ledit chapellain quelqu'une de ses reliques pour la placer honorablement dans ladite chapelle. On croit qu'on aura écouté favorablement à l'Abbaye cette requête du roi, et que c'est en conséquence de la concession qu'on lui aura fait alors, que le Prieur et les chanoines de Senlis se glorifioient dans leur lettre écrite le 1er juillet 1640 à l'abbé Odet [Pierre-Maurice Odet], et cottée à l'article Procès pour Senlis, N° 13 [59/2/13], que leur église étoit enrichie d'un bras de saint Maurice et de 14 corps saints des martirs thébains.

1 document coté :
CHA 64/1/1


[D'une autre main : Fribourg]

Quoi qu'il en soit, il y a encore d'autres églises, selon le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle : Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], p. 254, qui se vantent d'avoir des bras de saint Maurice. Celle d'Angers, dit-il, se vante d'avoir un de ses bras avec du sang dont saint Martin lui fit présent (vide infra, N° 4 [64/1/4]), mais le Père Sigismond parle autrement des bras de saint Maurice : il dit qu'on en conserve un entier et qu'il l'a vu dans le couvent des cordeliers de Fribourg en Suisse ; que l'autre fut donné à l'empereur Charles 4 [IV] en 1365 (vide p. præcedenti), que celui-ci le fit rompre en deux, en garda une partie pour lui et céda l'autre à l'abbaye de Notre-Dame des hermites. On sent après partout cela, et en particulier par l'énumération que l'on fera ci-après des reliques contenues dans notre châsse de saint Maurice, qu'en supposant toutes les susdites prétentions bien fondées, elles ne peuvent s'entendre qu'en prenant les parties pour le tout.


[D'une autre main : Valère, Naters]

11° Le susnommé abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry] dit encore [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 246, que dans l'église de Valère à Sion, en la chapelle de Sainte-Catherine, est conservée une bonne partie de l'os devant de l'une des jambes de saint Maurice. Il ajoute de plus que l'église de Natrix [Naters] possède aussi des reliques du même saint et qu'il s'en trouve aussi des particules avec de celles des saints Inocent, Candide et Sigismond dans notre grand autel. Voyés de plus p. 261. Le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle] cite en outre [Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], pp. 255 et 256, divers auteurs qui prétendent que les églises de Reims, de Mirepoix et plusieurs dans Paris possèdent aussi des reliques de notre saint, mais il ne les spécifie pas.

<page 934>

[D'une autre main : Turin]
1590

RELIQUES DE SAINT MAURICE. Ensuitte de toutes les aliénations susdites, le même abbé décrit assés au long [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 248 jusqu'à la 268, de quelle manière l'épée de saint Maurice et la moitié de son sacré corps ont été cédées au duc de Savoye [Savoie], Charles Emanuel 1er [Charles Emmanuel Ier], et transportées dans la cathédrale de Turin. Voici en abbrégé ce qu'il en dit :

Le 16 décembre 1590, il se fit à Sion entre deux députés dudit duc et l'évêque Hiltebrand [Hildebrand de Riedmatten] et les seigneurs du Haut-Vallais un traitté rapporté ici tout au long par ledit abbé (et dont on pourra voir une copie légale au tiroir pour Sion ou des Diettes) en vertu duquel, après que le précédent traitté d'alliance de l'an 1569 y a été confirmé, ledit évêque et seigneurs députés des 7 dizains, cèdent et remettent au susdit duc la moitié du corps et l'épée de saint Maurice qui reposent dans l'Abbaye de son nom, promettants de les faire livrer en sûreté à ses députés qui, de leur côté, s'engagèrent, au nom de leur seigneur duc, de remettre dans deux termes fixés, aux dits évêques et seigneurs, la somme de deux mille écus d'or, chacun valant 3 livres ducales et leur cédèrent en outre et remirent tous les fruits, rentes et droits appartenants ci-devant au prieuré de Ripaille rière la Valle d'Illié [Val d'Illiez], se chargeants lesdits députés du duc d'obtenir sur cela la ratification du Saint-Siège s'il est nécessaire.

Voir aussi Charléty, p. 603

En conséquence de ce traitté et pour son exécution, lesdits évêques et Excellences adressèrent, le même jour 16 décembre, à l'abbé Adrien de Riedmatten, au sacristain et aux chanoines de l'Abbaye un ordre très pressant de remettre lesdites reliques entre les mains de l'évêque de la cité d'Aost [Aoste] et de sa comitive, lesquelles ils ont promis au duc de Savoye, pour le bien de la paix et pour cultiver la bonne intelligence avec lui. Ce mandat couché p. 253 [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.].

Voir aussi Charléty, p. 606

Aussitôt que le bruit de cette division des saintes reliques fut répandu dans Saint-Maurice, la populace s'émeut, les députés du duc qui s'y trouvoient n'osèrent plus sortir de leur logis et les bourgeois posèrent des gardes devant la grille du Trésor. Ils firent plus : ils assemblèrent le Conseil de toute la bannière, où il fut résolu de recourir à Dieu par un jeûne rigoureux de trois jours et affin d'attirer un plus grand nombre de patriotes, on publia qu'il étoit nécessaire de consulter le Saint-Siège dans cette affaire et qu'il avoit été facile à une diète, composée en partie de certaines personnes suspectes d'hérésies d'aliéner les choses les plus saintes. On n'en demeura pas là : les chefs de la bannière protestèrent et jurèrent en présence du seigneur abbé élu que toutes les censes, dîmes et rentes de l'Abbaye étoient regardées de leur part comme éteintes à perpétuité à l'époque de cette aliénation si elle avoit lieu.

Leurs Excellences, informées de ces oppositions, firent intimer un nouvel ordre, qu'on eût dans le moment à lever les gardes du Trésor et à livrer les susdites reliques. Mais on ne l'eut pas plutôt publié que le même jour, pendant que l'évêque d'Aoste célébroit la messe au Trésor et dans le tems-même de l'élévation, Maurice Blanchu d'Outre-Rhône se leva au milieu du peuple qui y assistoit et le sabre à la main harangua pour la deffense des reliques de leur patron et protecteur et conclut en protestant que lui Maurice, pêcheur, mouroit avant que d'abandonner saint Maurice et exhortant les autres à jurer à son exemple d'en faire autant. Toute la multitude en dit autant, les épées furent tirée et l'évêque d'Aoste, craignant la fureur de la populace, ayant pris aussitôt le saint sacrement, s'enfuit de l'autel.

Les députés du duc eurent de nouveau recours à Leurs Excellences, qui députèrent cinq seigneurs de leur corps avec ordre de déclarer qui si on n'obéissoit aussitôt, les bourgeois de Saint-Maurice devoient s'attendre à avoir dans peu de jours les dix bannières sur les bras.

Là-dessus le jeûne recommença à Saint-Maurice. On y alla jusqu'à promettre au duc d'entretenir 200 piétons armés à son service s'il se désistoit de sa demende. Mais ses députés refusants d'en démordre, on se contenta enfin de convenir qu'au moins les principales parties du corps du saint demeureroient à l'Abbaye, lui cédant de ses autres ossemens à proportion.


64/1/2
Reliques
Original

Tout tumulte étant ainsi appaisé, l'abbé de Riedmatten [Adrien de Riedmatten], après avoir fait un acte solemnel de proteste (N. B. On cotte ici N° 2 l'original de cette proteste avec une lettre du duc de Savoye [Savoie] de l'an 1610, par laquelle il remercie l'abbé et le Chapitre sur l'ottroi desdites reliques et leur promet des marques de sa reconnoissance.) en présence de Mgr Godefroi Ginod, évêque d'Aoste, et des députés du susdit duc, que la concession de la moité du corps de saint Maurice et de son épée ne pourroit jamais porter aucun préjudice aux droits et rentes de son Abbaye, livra enfin audit évêque lesdites reliques le 29 décembre 1590 et lui remit le même jour une attestation autentique de sa part <page 935> et de celle du sacristain et de ses chanoines touchant la vérité de ces saintes reliques. L'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry] a rapporté [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 258 et sqq., ces deux actes de l'abbé Riedmatten [Adrien de Riedmatten] tout au long, ainsi que celui de la réception solemnelle desdites reliques à Turin, daté du 16 janvier 1591, outre un autre témoignage donné déjà auparavant le 26 décembre 1590 par l'évêque de Sion, touchant l'autenticité des mêmes reliques qu'il dit avoir donné au duc de Savoye [Savoie] pour contenter sa dévotion envers saint Maurice et pour bien de paix et de bon voisinage, ne jugeant sans doute pas à propos d'insérer ici les autres raisons alléguées dans le susdit traitté du 16 décembre.

Voir aussi Charléty, pp. 608, 609, etc.

2 documents cotés :
CHA 64/1/2~01
CHA 64/1/2~02

Le même abbé dit ensuitte [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 267, que le susdit duc Charles Emanuel [Charles-Emmanuel Ier] fit donner, en 1603, à Marguerite d'Autriche, reine d'Espagne, une des côtes de saint Maurice très richement enchâssée. Il rapporte de plus dans la même page, après le Père Murer, que saint Ulric, évêque d'Aost [Aoste], reçut du monastère d'Agaune un des bras du même saint avec le corps de l'un de ses saints compagnons. Vide supra.

On peut encore voir son livre intitulé " Nomenclatura abbatum S. M. " [Nomenclatura abbatum cœnobii S. Mauritii Agaunensis], après la p. 94 où, parlant de l'abbé Hecbert [Hucbertus], il rapporte un fragment de la vie de Charles le Chauve [Charles II], où il est dit que ledit abbé livra une partie du corps de saint Maurice avec le chef de saint Innocent à deux moines envoyés par ledit roi à cet effet.


64/1/3
Reliques
Original
1597

Enfin, on cotte ici N° 3 des lettres testimoniales du Chapitre de la collégiale de Lucerne du 12. de may, par lesquelles ledit Chapitre confesse avoir reçu de l'évêque de Sion et de l'abbé de Saint-Maurice un reliquaire d'argent contenant des reliques de saint Maurice et compagnons, duement scellé, avec cette inscription : " certæ partes reliquiarum sancti Mauritii ac sociorum suorum sanctæ Thebeæ legionis ".

Voir aussi Charléty p. 613

1 document coté :
CHA 64/1/3

Aliénations d'autres reliques selon le rapport du même abbé [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 269 et sqq.

[D'une autre main : Naters]
[D'une encore autre main : Vide ad finem voluminis, p. 1150.]

DE SAINT EXUPÈRE. L'église de Natrix [Naters], dans le dizain de Brigue, est honoré de l'un des os de saint Exupère, dont le corps a été donné à l'empereur Otton 1er qui en ayant fait présent à Guibert, chevallier et l'un de ses principaux courtisans, celui-ci bâtit une abbaye de bénédictins à Comblac ou Gemblac [Gembloux] en Brabant, et y plaça ledit saint corps, dont l'anniversaire de la translation s'y célèbre le 8 juillet. Voyés aussi le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle : Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], p. 259.


[D'une autre main : Naters. Loèche]
[D'une encore autre main : Vide ibidem, p. 1150.]

DE SAINT CANDIDE. Les seules églises qui se glorifient d'avoir des reliques de saint Candide sont, après la nôtre (infra), celles de Natrix [Naters], qui en possède un ossement, et celle de Saint-Étienne de Loèche, qui en a un fragment. Voyés aussi le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle : Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], p. 260.


[D'une autre main : Valenciennes]

DE SAINT VICTOR. Le corps de saint Victor, de la légion thébéène, reposoit autres fois à Valenciennes dans les Pays-Bas, où il fut apporté par une comtesse de Flandre, qui y bâtit une superbe église à l'honeur de ce saint, dans laquelle elle établit les Pères franciscains en 1233. Les hérétiques violèrent ce sanctuaire en 1566, brûlèrent le corps et en dispersèrent les cendres.

DE SAINT INNOCENT. Le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle : Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], p. 261, et l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 181, ne convienent pas ensemble touchant le siècle où ont été révélées les reliques de saint Inocent, le premier plaçant cette époque au 7e siècle, et le 2e au tems de saint Théodule. Quoi qu'il en soit, il y a des auteurs qui prétendent que la tête de ce saint est à Auxerre en Bourgogne, en une église dédiée aux saints martirs thébains : Charléty, t. I, p. 68.


[D'une autre main : Cologne]

Le Chapitre d'Angers prétent aussi l'avoir, et fait la fête de ce saint le 24 avril (vide infra, N° 4 [64/1/4]). On prétend aussi que saint Annon, archevêque de Cologne, obtint en 1070 une partie du corps de saint Inocent et de quelques autres saints thébéens, lesquelles reliques se doivent trouver aujourd'hui dans l'abbaye de Sibourg [Siegburg], proche Cologne : Père de L'Isle [Joseph de L'Isle : Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], p. 262.

Malgré tout cela, on verra à l'article suivant que les principales parties du chef et du corps de ce saint sont encore dans notre Trésor. Il est pourtant vrai qu'en 1649, l'abbé Pierre Odet [Pierre-Maurice Odet] donna un de ses os aux capucins de Tonon [Thonon] et en 1656, une particule d'un autre à l'évêque Adrien, visiteur de l'Abbaye. C'est au moins ce que rapporte l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 273. On prétend aussi avoir le corps de saint Inocent dans un bourg proche de Milan : vide in eodem libro, p. 189.

<page 936>

[D'une autre main : Cologne]

DE SAINT VITAL. Quand aux reliques de saint Vital, martir thébéen, il y en a qui prétendent que sa tête est avec celle de saint Innocent au monastère de Sibourg [Siegburg], proche Cologne. L'église de Natrix [Naters] croit aussi posséder un de ses ossemens. Enfin, selon l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry], Nantelme [Nantelmus], abbé d'Agaune, doit en avoir accordé quelques parties à Girold, abbé de Cîteaux, qui, par reconnoissance, a rendu en son plein Chapitre général notre Abbaye participante de toutes les bonnes oeuvres de son ordre en l'an 1224. L'abbé Jost se trompe dans les noms, etc. Voyés ci-après Associations spirituelles, N° 1 [65/2/1].


[D'une autre main : Bourgogne]

DES SAINTS AMOUR ET VIATEUR, MARTIRS THÉBÉENS. Le même abbé rapporte dans le même livre de la vie de saint Maurice [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], pp. 175 et sqq., la révélation miraculeuse des noms et reliques des saints Amour et Viateur faite à Eliodore [Héliodore], évêque de Sion, et à saint Jucundin [Jocundinus], abbé d'Agaune, environ l'an 586 en présence du pieux roi Guntram [Gontran] qui, selon le même abbé, obtint et transporta en Bourgogne les deux dits saints corps.


64/1/4
Reliques de l'Abbaye
Original 1642 et 43
[D'une autre main : Angers]

DE SAINT VICTOR, SOLDAT VÉTÉRAN. Deux lettres patentes de l'évêque d'Angers, par lesquelles on voit :

1° que l'église cathédrale d'Angers se flatte de posséder, outre une des ampoulles remplies du sang de nos martirs par saint Martin, un des bras de saint Maurice, apporté de Constantinople par un archevêque de Philippes - N. B. : ce pouvoit être un autre saint Maurice que le nôtre - et la tête de saint Innocent, apportée d'Agaune par Eusèbe, évêque d'Angers ;

2° que l'abbé Pierre Odet [Pierre-Maurice Odet] a donné, le 3 novembre 1642, à deux chanoines de la cathédrale d'Angers, savoir un os entier de la jambe d'un des saints martirs thébéens, et un os aussi entier de saint Victor, soldat vétéran et non thébéen, mais martirisé au même lieu et le même jour, lequel os on a jugé être un rayon de son bras gauche ;

3° que ces deux saintes reliques, reçues dans une église d'abord d'un faubourg d'Angers avec grand honneur, y ont été autentiquement vérifiées et reconnues pour véritables et dignes de la vénération publique par ledit évêque le 14e may 1643 ;

4° enfin, qu'elles ont été solemnellement transférées dans l'église cathédrale par le même évêque, le clergé et le peuple, le 6 septembre même anée, auquel jour il a été ordonné qu'on feroit la fête de cette translation sous office double.

Deux originaux en parchemin, cottés ici N° 4.

2 documents cotés :
CHA 64/1/4~01
CHA 64/1/4~02

Item, l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry] marque dans son dit livre [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 158, la même chose, et de plus, que le prieur Bérodi a donné à Christine de France, femme de Victor Amédé 1er [Victor-Amédée Ier], un os des reliques du même saint Victor.


1414

DE SAINT SIGISMOND ET DE SES FILS. L'abbé Jean Sostion, ses chanoines nommés dans l'acte et Pierre Margodi, curé soit plébain de Saint-Sigismond, du consentement des sindics de Saint-Maurice, tirèrent le 7e juin 1414 de la châsse de saint Sigismond, faite faire par l'empereur Charles 4 [Charles IV], et honorée dans l'église dudit saint, trouvée miraculeusement ouverte contre toute attente, savoir l'os rond soit tornet du coude, et un autre petit os du bras de saint Sigismond, et deux parties des os des chefs des deux fils dudit saint, et les remirent à l'empereur Sigismond, qui les reçut avec respect pour les placer dans une église qu'il avoit fait bâtir en Hongrie à l'honneur dudit saint roi. Ceci est tiré de la copie de l'acte de cette concession, couchée toute au long dans un livre manuscrit de nos archives intitulé : " Sinopsis fondationum, etc. " [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], p. 27, etc. Ibidem [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], p. 34, il est dit qu'il y a à Milan, proche de l'église de Saint-Ambroise, une église sous le titre de Saint-Sigismond, où il y a une partie de son chef, et une église de religieuses, où est aussi une de ses dents.

Voir aussi Charléty, p. 483


[D'une autre main : Nancy]

Saint Eventius, martir thébéen, a été transféré à Nancy en Lorraine : Vita sancti Mauritii [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 282.

<page 937>

Distributions d'autres reliques de nos saints martirs thébéens sans spécification des noms, rapportées par le même abbé Quarterii in Vita sancti Mauritii [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], pp. 276 et sqq.

N. B. Il ne déclare pas d'où il a tiré la plupart des choses qu'il avance dans cet article et dans les précédents : si c'est de nos archives, il faut qu'il s'en soit bien égaré des documens, comme on s'en appercevra par le peu de citations qu'on verra à la marge.

[D'une autre main : Émigration des reliques lors de la restauration de Saint-Sigismond]

Il n'est pas douteux que les saints évêques qui ont assisté soit à l'acte de la fondation de notre Abbaye par saint Sigismond, soit au concile d'Epaune [Épaone] tenu peu après, n'ayent emporté chacun des reliques de nos saints martirs pour en enrichir leurs églises.


[D'une autre main : Bourgogne]

Sainte Lutrade, vierge bourguignone excitée par un ange à venir demender des mêmes reliques, en obtint, et les ayant portées dans son pays, y fonda une église sous l'invocation de saint Maurice où elle les plaça.


[D'une autre main : Cologne]

Saint Ergisille, évêque de Cologne, en procura aussi dans le 5e siècle à son diocèse.


[D'une autre main : Glanfeuille [Glanfeuil]]

Saint Maur, abbé et disciple de saint Benoît, ayant obtenu des reliques à son passage à Agaune, guérit en sortant de l'église un aveugle-né en les lui appliquant sur les yeux, et l'obligea à se dévouer par reconnoissance au service de la même église des saints martirs.

Voir aussi P. de Natalibus, liber 2, etc. [Petrus de Natalibus : Catalogus sanctorum et gestorum eorum ex diversis voluminibus collectus]


[D'une autre main : Saint-Gall]

Saint Gal [saint Gall], disciple de saint Collomban [saint Colomban], qui fleurissoit du tems du roi Sigebert, étant venu à Agaune par dévotion et y ayant obtenu des reliques, les renferma dans son bâton avec lequel, vivant ensuitte dans un désert, il opéra plusieurs miracles vers l'an 620.


[D'une autre main : Vienne : saint Maurice devient patron (VIIe s.).]

Eoldus, archevêque de Vienne des Allobroges, employa des reliques des saints martirs d'Agaune dans la consécration d'un grand nombre d'églises de son diocèse, et voulut, avec la permission du pape Léon, que son église cathédrale dédiée auparavant aux saints Machabés portât désormais le nom de Saint-Maurice. Il étoit proche parent du roi Dagobert.


[D'une autre main : Augsbourg]

Les comtes de Baltzausen et de Suabeck ayants obtenu de nos reliques, les portèrent à Augsbourg, et y érigèrent et dotèrent richement une église et un collège à l'honneur de saint Maurice et de ses bienheureux compagnons.


[D'une autre main : Bavière]

Le duc de Bavière, père de Tassilon, dernier duc chassé par Charles Magne [Charlemagne], emporta plusieurs reliques d'Agaune et fonda en leur honneur le monastère de Nideraltach [Niederalteich], d'où sont provenues les reliques qui sont dans l'ancienne paroissiale d'Ingolstat [Ingolstadt], etc.


[D'une autre main : Rotenbourg [Rottenburg am Neckar]]

Un seigneur alleman conduisant plusieurs reliques de nos saints martirs dans son pays, et passant proche du village d'Ehingen [Ehingen-an-der-Donau] en deçà du Necker [Neckar], pas loin de Rotembourg [Rottenburg am Neckar], ses chevaux s'arrêtèrent tout à coup sans vouloir ni avancer ni reculer ; ce que voyant, il donna ses reliques aux comtes de Hohembourg, seigneurs du lieu, qui bâtirent à l'honeur des saints Maurice et compagnons une église collégiale où se voyent encore leurs reliques, etc.


[D'une autre main : Nellembourg]

Gebhard, comte de Nellembourg, qui a fondé un monastère de bénédictins autrefois appellé " de tous les saints " [abbaye de Tous-les-Saints (Allerheiligen)] à Schaffouse [Schaffhouse], apporta d'Agaune plusieurs reliques à Hallauw [Hallau], dans sa dite comté.

<page 938>

[D'une autre main : Sion. Valère]

Saint Théodule [Théodore/Théodule], évêque de Sion [en réalité : évêque d'Octodure (Martigny)], après l'invention (de qua :in eodem libro [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 181, etc.) de saint Innocent, porta dans sa cathédrale un grand nombre de reliques des saints thébéens, lesquelles reposent aujourd'hui dans le château des chanoines à Valère, en l'église de Sainte-Catherine, dans deux coffres assés grands, dont l'un en est presque rempli. Il y en a aussi deux ossemens dans un bras d'or, outre un de leurs chefs dans une figure en argent de saint Maurice.


[D'une autre main : Aoste]

Saint Grat, évêque d'Aoste contemporain de saint Théodule [Théodore/Théodule], en a aussi enrichi sa ville épiscopale, et leur a érigé un autel où il a établi 4 prêtres pour le desservir.


[D'une autre main : Genève]

Jean, évêque de Genève aussi contemporain desdits saints (supra, in eodem libro [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 187), s'est aussi pourvu de ces saintes reliques en faveur de sa cathédrale.


[D'une autre main : Augsbourg]

Saint Udalric [Ulric], évêque d'Ausbourg [Augsbourg], étant venu visiter les reliques de nos saints après l'incendie de notre Abbaye par les Sarazins [Sarrasins], Chonrard [Conrad], empereur et roi de Bourgogne, et les chanoines lui firent présent d'un de leurs saints corps, qu'il emporta dans sa dite ville environ l'an 940.


[D'une autre main : Auxerre]

Environ l'an 963, à la prière de Charles, roi de France, et avec le consentement du Pape, on donna à la ville d'Auxerre le corps de saint Amour, thébéen, mais différent de celui du roi Gontram [Gontran].


[D'une autre main : Fribourg : saint Maurice]

Le 23 septembre 1255, sur la recommendation de la ville de Fribourg en Suisse, on accorda aux hermites de Saint-Augustin de dite ville des reliques de nos saints, à condition qu'ils en réciteroient tous les jours une collecte et que le maître-autel de leur église seroit dédié à saint Maurice.


Environ 1140

Aliénation de la table d'or, de 66 marcs d'or et enrichie de pierres très précieuses, donnée par Charles M. [Charlemagne] en faveur d'Amédé 3e [Amédée III], comte de Maurienne, sous certaines conditions touchant la vallée de Bagnes, que l'on peut voir Nottes sur Bagnes, article Traittés avec la maison de Savoye [Savoie].


[D'une autre main : Saint-Jean-d'Aulps]

Reliquiæ sanctorum martyrum, circa hoc tempus a sancto Guerino [Guérin], episcopo Sedunensi, transmissæ ad suos fratres Alpenses : in eodem libro [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 227.


[D'une autre main : Imbrach [Embrach]. Zurich]
1194

Guillaume [Guillelmus], évêque de Sion et abbé de Saint-Maurice, donna des reliques de nos saints martirs au collège des chanoines Embraci [Embrach], in pago Tigurino [Zurich] : Simler [Josias Simmler], liber 2ndus Vallesiæ [Descriptio Vallesiæ].


[D'une autre main : Engelberg
XIIIe s.

Sous l'abbé Nanthelme [Nantelmus], don de reliques à l'abbaye d'Engelberg.

Original à Engelberg.]


Environ 1260

Plusieurs corps de nos saints martirs envoyés à saint Louis [Louis IX], roi de France, dont une partie fut placée dans l'église du prieuré de Senlis.

Vide Nottes sur ce prieuré, Nos 1 et 2 [59/1/1 et 2]
Supra, N° 1 [64/1/1]


[D'une autre main : Normandie]
1350

Jean, abbé de Saint-Évroux en Normandie, ordre de saint Benoît, et ses religieux rendent grâces pour avoir reçu des reliques des saints martirs thébéens, promettent de leur ériger un autel et rendent les chanoines d'Agaune participants de leurs suffrages (7a Octobris).

Voyés l'original de ce certificat, cotté ci-après Associations spirituelles, N° 7 [65/2/7].


[D'une autre main : Nax]
1432

Le vénérable Chapitre de Sion donne à l'église de Nax un os du doigt d'un martir thébéen et des vêtemens de saint Théodule [Théodore/Théodule].


64/1/5
Reliques de l'Abbaye
Original rongé
1484
[D'une autre main : Gesseney [Gessenay]]

La commune de Gesseney [Gessenay] remercie l'abbé Guillaume Bernardi [Guillaume Bernardi d'Allinges] pour quelques reliques de la légion thébaine qu'il leur a envoyé pour leur église dédiée à saint Maurice, et confessent les avoir reçues par acte du 16 juillet, cotté ici N° 5.

Voir aussi Charléty, p. 537

1 document coté :
CHA 64/1/5

<page 939>

[D'une autre main : Savièse]
1495

Le vénérable Chapitre de Sion donne à l'église de Saviège [Savièse], qui avoit été brûlée dans les dernières guerres, l'os de devant de la jambe d'un saint martir thébéen avec d'autres reliques.


[D'une autre main : Einsiedeln]
1595

Hidelric [Ulrich III Wittwiler], abbé des Hermites [Einsiedeln], remercie l'abbé Adrien [Adrien de Riedmatten] des reliques des mêmes martirs (elles m'ont paru être en grand nombre et fort bien ornées dans un grand garde-robbe de leur Trésor) qu'il avoit envoyé à son Monastère, et rend les religieux de notre Abbaye participants de toutes les bonnes œuvres qui se font chés eux.

Lettre cottée ci-après Associations spirituelles, N° 8 [65/2/8].


[D'une autre main : Lombardie]
1625

L'abbé George Quartéry [Georges Quartéry] a accordé des reliques pour divers églises en Lombardie, savoir :

1° pour l'église de Saint-Pierre Ollegii [Oleggio], un os entier d'une jambe et deux parties assés grandes des testes des saints martirs ;

2° pour l'église de l'Anonciation de la Vierge dans la même parroisse [Oleggio Castello], la partie gauche d'une mâchoire d'en bas avec deux dents ;

3° pour l'église de Sainte-Marie Guillengi, un os long du poid de 3 onces ;

4° pour l'église de Saint-George Diverii [Val Divedro : Varzo], un os pesant 2 onces ;

enfin, pour l'église de Saint-George du lieu appellé " Conturbiæ " [Agrate Conturbia], une partie d'une côte pesante 3 onces.

Datum Agauni, 2a Julii 1625.


[D'une autre main : Pont de Saint-Maurice
1475]

Le même abbé [Georges Quartéry] a donné le 8. d'aoust 1638 une partie d'un os de la sainte légion pour la chapelle de Saint-Théodule sise sur le pont de Saint-Maurice.

Voyés Vie de saint Théodule [Théodore/Théodule] par l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry : Vie de Saint Théodule], fol. 14

N. B. Le même abbé Jost dit dans son livre intitulé " Caliope, etc. " [Jean-Jodoc Quartéry : Caliopè], p. 179, que ladite chappelle a été bâtie par l'évêque Jost de Silinon [Jost von Silenen] l'an 1491, et le pont de Saint-Maurice en l'année 1475.


64/1/6
Reliques de l'Abbaye
[D'une autre main : Abondance. Évêque de Genève]
Original
1624

Jean-François de Sales, évêque de Genève [Genève-Annecy], étant informé que l'abbé [Georges Quartéry] et Chapitre de Saint-Maurice vouloient accorder à l'église parroissiale de la chapelle d'Abondance, dédiée à saint Maurice, quelques reliques de la sainte légion, députe deux curés pour les aller recevoir avec actions de grâces, et ordonne qu'on les aille recevoir en procession et avec les plus de dévotion qu'il se pourra.

Original cotté ici N° 6 [64/1/6].

Voir aussi Charléty, p. 626

1 document coté :
CHA 64/1/6


64/1/7
Reliques
[D'une autre main : Annecy. Évêque de Genève]
Original
1640

Juste Garin [Juste Guérin], aussi évêque de Genève [Genève-Annecy], demende instamment - par sa lettre du 3. may - des reliques des saints martirs, dont il a besoin pour la consécrations de plusieurs églises de son diocèse et pour sa chapelle particulière.

Original.

Voir aussi Charléty, p. 635

1 document coté :
CHA 64/1/7


64/1/8
Reliques de l'Abbaye
[D'une autre main : Domodossola]
Original
1642

Le vénérable Chapitre et le Conseil de Domo d'Ossola [Domodossola] députent solemnellement des procureurs exprès pour venir demender en suppliants des reliques des saints martirs pour leur ville.

Procuration originale.

N. B. Il est à présumer que ces deux sollicitations n'ont pas été sans effet, quoiqu'on n'en voye pas des preuves.

1 document coté :
CHA 64/1/8


64/1/9
Reliques
[D'une autre main : Saint-Jean-d'Aulx [Saint-Jean-d'Aulps]]
Original
1646

Le Révérend Père Macé de Saint-Jean-d'Aux [Saint-Jean-d'Aulps] remercie, par sa lettre du 24 avril, l'abbé Pierre Odet [Pierre-Maurice Odet] des reliques qu'il lui a envoyé.

Original.

1 document coté :
CHA 64/1/9


[D'une autre main : Savoie. Évêque de Genève]
1648

On a aussi donné, en cette année, des reliques des martirs thébéens à Mgr Charles-Auguste de Sales, évêque de Genève [Genève-Annecy].


[D'une autre main : Évian [Évian-les-Bains]. Autun. Bresse]
1651 et 52

L'abbé Pierre Odet [Pierre-Maurice Odet] a donné en ces années :

1° un os assés grand des saints martirs à ceux d'Évian [Évian-les-Bains], qui l'ont reçu en procession ;

2° un autre os aux bénédictins de Semur [Semur-en-Brionnais], au diocèse d'Autun ;

3° un os du col et une partie du crâne d'un saint thébéen au Père Maurice Lazare, de la Congrégation de l'Oratoire à Bresse, à qui Adrien [Adrien IV de Riedmatten], évêque de Sion, a aussi donné une côte des saints thébéens, outre deux autres, données par ordre du même évêque [Adrien IV de Riedmatten] à l'église de Saint-Ambroise de Sabine, etc.

<page 940>

[D'une autre main : À Saint-Denis, France, où il y avait le chant perpétuel
Saint-Louis des Français, à Rome
Églises du Valais]

L'abbé Jost rapporte encore [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 286, qu'on vénère avec grand honeur à Saint-Denis, en France, un corps de notre sainte légion, et que dans l'église de Saint-Louis des François [Saint-Louis des Français], à Rome, y reposent 4 chefs sacrés des mêmes saints martirs. Enfin, il ne fait point difficulté d'avancer qu'il n'y a presque aucune église dans le diocèse de Sion où il n'y ait des reliques de ces saints, comme il assure en avoir été témoin lui-même.


[D'une autre main : Marbach. Alsace. Paris]
En 1659

Le 20 avril, on a donné un fragment d'un os de la jambe d'un de nos saints, pesant 2 onces, au prévôt des chanoines réguliers de Marbach, proche Colmar, dans la Haute Alsace. En cette même anée, la reine de France [Anne d'Autriche] a fait présent aux carmes déchaussés de Paris de la châsse d'un martir thébéen, que Louis 13 [Louis XIII] portoit dans ses armées, [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 288.


64/1/10
Reliques
[D'une autre main : Lucerne. Porrentruy]
Original
En 1687

L'abbé Maurice Odet [en réalité : Pierre-François Odet] a envoyé à un employé dans la sainte nonciature de Lucerne des reliques de nos saints, comme il paroît par une lettre cottée ici N° 10, à laquelle j'en joins une autre d'un père jésuite, qui en demendoit au même abbé en 1697 pour l'église de la Société à Pourrentrui [Porrentruy].

2 documents cotés :
CHA 64/1/10~01
CHA 64/1/10~02


64/1/11
Reliques
Original
En 1744

Le 7e janvier, l'abbé Claret [Jean-Joseph Claret] a donné à M. l'auditeur Vignoli un os entier d'une cuisse et un fragment d'un autre os de nos saints martirs, outre deux parties des hanches des martirs Vérécond et Jucundin [Jucondin] qu'un certain M. Bauthier lui avoit apporté de Rome, comme il le déclare lui-même et qu'on le voit par le certificat du cardinal Guadagni de 1741, qu'on joint ici à celui dudit abbé Claret qui atteste au bas d'icelui qu'il n'avoit tiré de notre Trésor les susdites reliques que par nécessité, ne pouvant en refuser audit Vignoli à qui l'Abbaye avoit tant d'obligation.

3 documents cotés :
CHA 64/1/11~01
CHA 64/1/11~02
CHA 64/1/11~03


Je ne doute pas que soit ancienement, soit dans ces derniers tems, on n'ait extrait beaucoup d'autres reliques de notre Trésor ; mais comme je n'en trouve dans nos archives aucune autre notte ni certificats, je n'en puis faire mention ici.

On pourroit voir aux archives un petit livre manuscrit relié en parchemin, copié d'un ancien manuscrit intitulé " Sinopsis fundationum, jurium, etc. " [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], p. 111, où il est parlé de l'aliénation de nos reliques ; mais on n'y trouvera rien de plus qu'ici, et même beaucoup moins.

<page 941>

Quelques inventaires des reliques contenues dans le saint Trésor de l'Abbaye, trouvés dans ses archives avec un petit nombre de certificats de quelques-unes d'icelles, que l'on citera en son lieu

64/1/12
Reliques
Original

Le plus ancien que l'on ait paroît du 16e siècle, et écrit - si l'on ne se trompe - de la main de l'abbé Miles [Jean Miles]. Comme il est fort usé et assés mal écrit, on ne se contente pas de le cotter ici N° 12, on le copie en entier ; il contient aussi l'argenterie et les ornemens de l'église.

1 document coté :
CHA 64/1/12


In summo ordine

Et 1° [châsse de l'abbé Nantelme], unus cophinus argenteus a foris, cum laminis deargentatis et imaginibus sancti Sigismundi [saint Sigismond], sancti Mauritii [saint Maurice] in medio ; Gundegisillus [dans l'original : Gudegisigillus ; sur la châsse : Giscald ; chez Justin Favrod : Gisclahad ; il est confondu ici avec son grand-oncle Godégisel, frère de son grand-père Gondebaud] et Gundebaudus [sur la châsse : Gundebald ; chez Justin Favrod : Gondebaud] ; in inferiori parte : Maximianus [Maximien, collègue de Dioclétien], sanctus Mauritius [saint Maurice] ; ab alio latere, imagines : Ecclesia, Jesus Nazarenus, Sinagoga ; inferius : Nativitas, Annunciatio, Epiphania ; anno gratiæ 1255 [en réalité : 1225], 7o kalendas Novembris [dimanche 26 octobre] ; tempore Nanthelmi [Nantelmus], abbatis ; cum quatuor evangelistarum imaginibus ; quæ non fuit aperta.

Alia nigra, quadrata, circumquaque claviculis referta [objet aujourd'hui apparemment disparu], in qua reliquiæ sancti Ursi [saint Ours], signiferi, et Victoris [saint Victor, probablement celui qui appartenait à la légion thébéenne].

Alia capsa argentea [châsse de saint Sigismond et de ses enfants], habens in anteriori parte 7 imagines, in posteriori 6 ; a latere vero dextro, imagines sancti Mauritii [saint Maurice], sancti Sigismundi [saint Sigismond], cum duabus aliis, in qua... [lacune dans l'original].


In 2o ordine

Sancti Exuperii [saint Exupère] caput, cum pectore, argenteum [en réalité : buste de saint Victor], in quo servatur ipsius sancti caput, cum pluribus aliis ipsius ossibus.

N. B. Hic est error : positum nempe nomen Exuperii pro Victoris [saint Victor, probablement ce soldat vétéran qui n'appartenait pas à la légion thébéenne].

Capsa sancti Mauritii [saint Maurice] cum multis cristallis aliisque [dans l'original : plutôt aliique] qui desunt impositi pixidi ligneæ [selon Édouard Aubert : grande châsse, dite " châsse de saint Maurice " ; selon Léon Dupont-Lachenal : " fort probablement un reliquaire quelconque, avec des cristaux, disparu aujourd'hui " ; selon Daniel Thurre : peut-être châsse de saint Maurice ; en tout cas : seconde partie de la description peu claire].

Caput divi Candidi [saint Candide], in argento, inclusum [tête de saint Candide].

Reliquiare sanctorum apostolorum [saint Pierre et saint Paul], quod in summis portatur festis [coffret de Teudéric].

Aliud reliquiare, ubi legunt[ur tituli] per translucidum vitrum [châsse coffret de Jean Domenge].

Reliquiare sancti Caroli Magni [Charlemagne] ecclesiæ datum, super quo victos infideles jurare faciebat ad fidem ei [dans l'original : Christi, au lieu de ei] servandam [dans l'original : (servandam), ab eodem datum] [coupe au centaure dite " de Charlemagne "].

Scrinium cum variis reliquiis, et præcipue testimonialibus sancti Ludovici [saint Louis, soit Louis IX], regis Franciæ, pro sancta Spina [sainte Épine] coronæ dominicæ [coffret contenant notamment le certificat de saint Louis pour la sainte Épine].

Reliquiare pollicis sancti Antonii [saint Antoine] [selon Édouard Aubert : petit reliquaire en forme de coffret].

Brachium sancti Mauritii [saint Maurice], ex argento, cum lapidibus pretiosis [bras-reliquaire de saint Maurice].

Capsa lignea, cum aliquot gemmis, argento auroque decora, de reliquiis sancti Sigismundi [saint Sigismond] [selon Daniel Thurre : reliquaire en argent (XIIe-XIIIe siècles)].

Parvum caput osseum, in quo tres dentes sanctæ Apolloniæ [sainte Apollonie] [selon Édouard Aubert : petit reliquaire en ivoire aujourd'hui disparu, et remplacé par le reliquaire monstrance de sainte Apollonie].

Scrinium cum tribus annulis sancti Mauritii [saint Maurice] [anneau dit " de saint Maurice "].

N. B. Error : jam alienati erant duo ; vide supra.

Equus argenteus, super quo est effigies sancti Mauritii [saint Maurice], cum omnibus ejus [dans l'original : suis, au lieu de ejus] petiis, pertinentiis, ornamentis argenteis [statue reliquaire de saint Maurice à cheval].

N. B. Hic articulus, diverso caractere exaratus, in fine paginæ postmodum additus fuit.

<page 942>

Cophinus [dans l'original : ciphus, au lieu de cophinus] duplex, argenteus, cum multis reliquiis [selon Édouard Aubert : bourse-reliquaire ; cependant, hypothèse assez peu vraisemblable, surtout si l'on substitue ciphus (= coupe) à cophinus (= coffre)].

Item, alter similis, argenteus [dans l'original : duplex en plus], cum variis sanctorum reliquiis [article non identifié par Édouard Aubert].

Item, duæ pixides, cum reliquiis [articles non identifiés par Édouard Aubert].

Cyphus [dans l'original : ciphus] Caroli Magni [Charlemagne] [coupe-ciboire dite " de saint Sigismond "].


In ordine inferiori

Alabastrum, ab angelo sancto Martino [saint Martin] allatum, in Viroleto [Vérolliez] [vase de sardonyx, dit " de saint Martin "].

Cantharus argenteus, miro decore ornatus, quem, sanguine sacræ Thebaicæ legionis plenum, idem sanctus Martinus [saint Martin] reliquerat [aiguière dite " de Charlemagne "].

Duæ cruces continentes de pretioso dominicæ crucis ligno [croix-reliquaire dite " de saint Louis " et croix-reliquaire dite " de saint André "].

Sacra dominici serti spina [reliquaire de la sainte Épine].

Argenteum reliquiare, cum cultro sancti Martini [saint Martin] [couteau de saint Martin ; selon Édouard Aubert, objet disparu de longue date du Trésor].

Pax argentea, deaurata [article non identifié par Édouard Aubert].

Item, aliud brachium argenteum, cum gemmis [bras-reliquaire de saint Bernard].

Ensis beati Mauritii [saint Maurice] [épée de saint Maurice ; article non identifié par Édouard Aubert, car objet aliéné déjà en 1590].

Scrinium ex ossibus elephantinis, cum multis imaginibus, in quo rosa argentea, cum aliquibus fragmentis argenteis, ex reliquiariis fractis, et gemmis [article non identifié par Édouard Aubert].

Superior pars floris rosæ [article non identifié par Édouard Aubert].

Argentea custodia sanctissimi corporis Christi, rotunda [article non identifié par Édouard Aubert].

Alia itidem argentea, ad festum ipsius corporis Christi [Fête-Dieu = fête de l'Eucharistie] circumferenda [article non identifié par Édouard Aubert].

Alia ad idem, ex cupro, deaurata [article non identifié par Édouard Aubert].

Unum calicem deauratum [sic à l'accusatif] [selon Édouard Aubert : calice du cardinal Schiner].

Ornamenta altaris quæ requiruntur.

Duo candelabra argentea [dans l'original : deaurata en plus], quæ in summis portantur festis [selon Édouard Aubert : chandeliers de Félix V].


In arca [dans l'original : archa] vestiarii

4 calices : duo deaurati et duo argentei, cum suis patenis.


In vestiario interiori

Major crux.

Baculus pastoralis major [dans l'original : baculum pastorale majus].

Item, minor [dans l'original : minus, au lieu de minor].

Duæ mitræ solemnes [dans l'original : solennes, au lieu de solemnes] [selon Édouard Aubert : éventuellement mitre de Félix V], [dans l'original : et] una simplicior.

Cappa solemnis [dans l'original : solennis, au lieu de solemnis] sericea.

Tres cappæ veluteæ rubræ [dans l'original : rubeæ, au lieu de rubræ].

Duæ ex damasco rubro [dans l'original : rubeo, au lieu de rubro].

Una crocea.

Tres albæ.

Quatuor [dans l'original : quattuor, au lieu de quatuor] virides.

Duæ griseæ sancti Augustini [saint Augustin].

Una nigra ex damasco.

Quatuor [dans l'original : quattuor, au lieu de quatuor] croceæ.

Item, rubra [dans l'original : rubea, au lieu de rubra] una, cum rosis.

Item, [dans l'original : una en plus] pro vigilia Pascæ [samedi saint], pro fontibus.

Item, una antiqua subcrocea.


Casulæ

Summa ex veluto, cum floribus aureis.

Alia grisea, cum argenteis [dans l'original : ejusmodi, au lieu d'argenteis] floribus.

Casula cum suis tunicis, ex panno aureo.

Casula pavonum caudis more decorata ... [dans l'original : bref passage illisible] a borbonio.

Alia rubea, cum leonibus aureis.

Casula cum tunicis, ex damasco rubeo, memoria Resurrectionis.

Casulæ tres cum 4 tunicis, virides.

Casula cum tunicis croceis.

Casulæ albæ duæ, cum tunicis quatuor.

Casula cum tunicis, ex veluto nigro.

Tunicæ de caffas rubeæ duæ.

Casula nigra, cum floribus.

Casula nigra, cum tunicis 2.

Tunicæ griseæ duæ.

Crux media, et minor.

Antiquæ cappæ 2, pro choristis [dans l'original : clericis, au lieu de choristis].

Item, una casula crocea, tota nova, pro capella beatæ Mariæ, quæ habet crucem viridem [dans l'original : article décrit à l'accusatif].

<page 943>

1627/1638

L'église de l'Abbaye ayant été rebâtie dans le lieu où elle est aujourd'hui au commencement du siècle passé, le nonce Alexandre Scappius [Alessandro Scappi] la dédia de nouveau, et la consacra le 20. de juin 1627. Ensuitte, la chapelle du nouveau Trésor se trouvant achevée, l'abbé George Quartéry [Georges Quartéry], accompagné de ses chanoines, des curés dépendants de l'Abbaye et de tout le clergé de la surveillance de Montey [Monthey], tira nos sacrées reliques de la vielle chappelle proche l'anciene église où elles avoient longtems reposé, et après les avoir portées en procession par la ville, les transféra solemnellement dans le nouveau Trésor le 24 octobre 1638. C'est ce que l'on peut voir in Sinopsi fundationum, etc. [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], pp. 101 et 103, supra citata.

Dans la p. 105 du même livre [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], commence un inventaire des reliquaires et reliques de notre Trésor tiré, à ce que je crois, d'un manuscrit fait quelque tems après ladite translation, et du tems de l'abbé Pierre Odet [Pierre-Maurice Odet]. On ne le transcrit pas ici, vu qu'il ne contient presque rien de plus que le suivant, et qu'il n'est pas même si détaillé quand aux reliques surtout.


64/1/13
Reliques à l'Abbaye
1668

On se contentera donc de tracer ici la teneur de la visite qui s'est faite en 1668 et 1659 de notre Trésor par l'abbé Jean Jost Quartéry [Jean-Jodoc Quartéry], telle qu'elle se trouve couchée dans son livre De vita sancti Mauritii, etc. [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], tout écrit de sa propre main, excepté en ce qui regarde la châsse de saint Sigismond qui se trouve à son église de la paroisse, et celle de saint Maurice dans notre Trésor, touchant lesquelles on copiera ici d'abord ce qu'on en trouve dans le certificat de la visite qu'en ont fait, le 17 juin 1668, l'évêque, l'official et quelques chanoines de Sion, signé par l'un d'eux, et plus détaillé que ce qu'en dit l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry] dans son dit livre [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 283. On cotte ici ledit certificat N° 13, suivi d'une copie tirée, quand aux autres reliques, dudit livre du même abbé.

1 document coté :
CHA 64/1/13


Visitatio reliquiarum sancti Mauritii [saint Maurice] et sancti Sigismundi [saint Sigismond], anno 1668, die 17a Junii

RELIQUES DANS LA CHÂSSE DE SAINT SIGISMOND À LA PAROISSE, 1668. In capsa argentea, inclusa clastris [substituer clatris à clastris] ferreis duabus fortibus seris obfirmatis, existente in ecclesia sancti Sigismundi regis et martiris parochiali ad divum Mauritium Agauni (quæ, anno Domini 1668, die 13. Junii, per illustrissimum et reverendissimum dominum nostrum Adrianum de Riedmatten [Adrien IV de Riedmatten], episcopum Sedunensem, comitem et præfectum Vallesiæ, visitata et reserata fuit), repertæ sunt reliquiæ sequentes : in rubro serico, inventa sunt duo semicrania sacrorum capitum divi Sigismundi [saint Sigismond] aut ejus filiorum [Gisclahad et Gondebaud], prout schedula juxta inventa, attamen non nisi ante annos 36 renovata, indicat, etc. ; in alia pixide, etiam serico rubro involuta, extant parvæ petiolæ, seu potius pulveres, sacrarum reliquiarum, probabiliter eorumdem sanctorum. Quas sacras reliquias præfatus illustrissimus et reverendissimus dominus [Adrien IV de Riedmatten], unacum tota sua comitiva, devotissime veneratas, suoque sigillo et inscriptione munitas, in eandem capsam devotissime reposuit et reclusit.

RELIQUES DANS NOTRE CHÂSSE DE SAINT MAURICE, 1668. Die 17a Junii anni 1668, idem illustrissimus et reverendissimus dominus [Adrien IV de Riedmatten], rogatu reverendissimi domini Joannis Jodoci Quarterii [Jean-Jodoc Quartéry], dignissimi abbatis celebris et perantiqui monasterii divi Mauritii et sociorum martirum Thebæorum apud Agaunum [Saint-Maurice], reseravit et aperiri curavit capsam argenteam continentem reliquias corporis sancti Mauritii [saint Maurice], archiducis martirum sanctæ legionis Thæbeæ, etc., in qua reperta sunt sequentia : primo, scheda conscripta litteris rubris majusculis antiqui characteris, hæc continens : " Hic est corpus sancti Mauritii [saint Maurice], ducis et martiris. " ; item, alia scheda pergamenea, scripta manu propria reverendissimi quondam Adriani de Riedmatten [Adrien de Riedmatten], abbatis commendatarii Agauni [Saint-Maurice] anno 1595, et inde episcopi Sedunensis, inter reliqua, continens qualiter, post elargitionem aliquarum sacrarum reliquiarum factam, quinquennio ante, serenissimo duci Sabaudiæ [Savoie] Carolo-Emanueli [Charles-Emmanuel Ier], per ipsum dominum abbatem [Adrien de Riedmatten] et patriotas Vallesiæ [Valais], prædicta capsa rursum clausa fuerit, et impositæ ossualium <page 944> majorum petiæ triginta, minorum vero petiæ septuaginta, quæ ita repertæ sunt uti scheda sonat, nisi quod petiarum minorum ultra centum jam reperiantur [dans l'original : comperiantur, au lieu de reperiantur], haud dubie ex aliis confractis multiplicatæ abinde, ob commotionem frequentem capsæ solitæ aliquando deferri in processionibus, etc. Speciatim vero petiæ majores dignosci potuerunt : tres petiæ, quarum una reliquis major, cranii [lacune, y compris dans l'original] ; item, una tibia pedum quasi integra, et duo alii nodi ex altera tibia ; item, duo radii, sive tibiæ brachiorum ; item, duæ costæ ; item, duæ vertebræ, seu articuli spinæ dorsi. Aliæ petiæ, tam majores quam minores, non ita speciatim dignosci potuerunt : hæ omnes inclusæ sunt in sacculo serico viridis coloris, auro intertexto, et hic sacculus rursum involutus tela seu linteo antiquo, in quo etiam sacco reperti sunt aliqui clavi minores et majores, nulla quidem cum inscriptione (videntur tamen esse desumpti vel ex hasta, vel ex lorica sancti Mauritii [saint Maurice]) ; et insuper, aliqui pulveres ex dictis petiis decidui, qui impositi sunt pixidi argenteæ, etc. Atque sic repertæ, hæ sacræ reliquiæ tam insignis martiris, divi Mauritii [saint Maurice], singulari mentis affectu et gaudio visæ, et conspectæ magna cum veneratione, omnes et singulæ, in prædictam capsam et loculum repositæ et inclusæ rursum fuerunt, cum adjecta scheda, rite subsignata, fidem de his omnibus faciente. In præsentia perillustrium et admirabilium reverendissorum dominorum Joanis de Sepibus [Johannes de Sepibus], prothonotarii apostolici, officialis, sacristæ et curati Sedunensis, Petri de Communi [Pierre de Communi], decani Valeriæ [Valère], Matthiæ Will [Matthias Will], theologi, et vicarii generalis, etc. [dans l'original : mention de divers autres témoins]. In quorum fidem, de jussu prælibati illustrissimi et reverendissimi domini nostri [Adrien IV de Riedmatten], ego me subscripsi diebus et anno ut præest. Christianus Risteler [dans l'original : Riteler] [Christian Ritteler], canonicus Sedunensis et notarius apostolicus.


N. B. L'abbé Jost Quartery [Jean-Jodoc Quartéry] parlant dans son prédit livre de la " Vie de saint Maurice " [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 283, de la même visite de la châsse de saint Maurice, supplée quelque chose à ce qui manque dans ledit acte, et s'exprime ainsi : " Die 17. Junii, etc., ossa majora reperta sunt 30, et minutiora - seu fragmenta - 100, ex quo numero sunt 3 pulchræ petiæ cranii valde crassi, coloris carnei ; item, 2 radii brachiorum, 1 tibia, costæ duæ valde crassæ, ex vertebra dorsi 2 petiæ ; item, 2 magnæ petiæ ex alia tibia. Ultra hæc, posuimus cineres - seu pulveres - in pixide argentea, quam ego, abbas Quartery [Jean-Jodoc Quartéry], in hunc finem donavi ; item, 4 clavi ferrei satis magni ; item, adhuc 4 clavi ferrei parvæ magnitudinis ".


64/1/14
Reliques, etc.
Copies

AUTRES RELIQUES DANS NOTRE TRÉSOR. Voici présentement, mot pour mot, l'inventaire de nos autres reliques, tiré du prédit livre de l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 286 et sqq., dont on cotte ici N° 14 deux copies, outre une autre qui se trouve déjà N° 13.

2 documents cotés :
CHA 64/1/14~01
CHA 64/1/14~02

30a Maii 1659, visitatæ sunt per me inferiores arcæ sub altari Thesauri. Inibi, vidimus ossa contusa fullonibus et laniata gladiis ; immo sanguis rubeus ac recens, in multis craniis, fuit nobis conspicuus, cum magna admiratione. In iis, etiam apparuit nobis quod aliqui eorum fuerint cremati, ut ex ossibus in pixide repositis videre est. Reperimus etiam ex loricis nodos ferri, quos ad partem reposuimus in cistula ; item, etiam globos sanguinis congelati, terra mixti, quos in phiola vitrea voluimus conservari, sicuti etiam de dentibus. Invenimus etiam corium, sive sit ex calceis, aut ocreis, vel baltheo, quod conclusimus in phiola vitrea, cum quibusdam particulis indumentorum, holoserici, rubri et tanai [dans les copies susmentionnées : tanei] coloris. Duo capita integra - exceptis mandibulis - reperta sunt, quæ in cistula nova recondita sunt ad tempus ; item, aliud caput fere integrum, excepto aliquid in occipite, cum multis craniis, in quibus vidimus conquassationem cerebri et sanguinem rubentem. Duæ cistæ iterum collocatæ sunt sub altari, et ambæ plenæ ; nobilior tamen existit in cornu epistolæ. <page 945> Adest parvula cistula a latere evangelii, semiplena ossibus repertis olim in altari sanctæ Mariæ Magdalenæ [sainte Marie-Madeleine]. [In] cista quæ est notata " sanctorum martirum Thebæorum ", in ipso Thesauro existens [substituer existente à existens], deargentata, fuerunt reliquiæ olim repertæ super altare in ecclesia sancti Laurentii [saint Laurent] Agauni [Saint-Maurice], dum reverendi patres capucini construerent illorum ecclesiam apud sanctum Laurentium [Saint-Laurent], anno 1610. Notandum quod extabat ibidem carta ; sed, vetustate nimia corrosa, non potuit legi. Et in aliquibus ossibus, sanguis adhuc apparet. Sunt ibidem ossa, in numero - sive magna, sive parva - 74. Tertia cista quæ est ita longa, quæ existit in ipso Thesauro sacro : sunt, in ea, ossa sanctorum Thebæorum in genere, videlicet tibiæ, crura, costæ, etc. hujusmodi ; et est plena ad quadrum. In ossibus, etiam apparet sanguis, fracturæ et concussuræ ossium.

N. B. Dans la suitte de cet inventaire, on suivra non l'ordre des pages dudit livre de l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], mais celui des dattes des jours où il a été fait.


[Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 291 : De reliquiis sanctorum Sigismundi [saint Sigismond], regis et martiris, fundatoris nostri, ac filiorum ejus, martirum Gistaldi [saint Gisclahad] et Gundebaldi [saint Gondebaud] 6a Augusti 1659

In arca sancti Sigismundi [saint Sigismond], regis et martiris, fundatoris nostri : in ea, recondita sunt caput sancti Sigismundi, cum mandibula ; item, adsunt undecim magna ossa ejusdem sancti.

DE SANCTO GISTALDO [saint Gisclahad]. Quiescunt in ea : centum et viginta [substituer viginti à viginta] ossa ejusdem sancti, et multa alia fragmenta.

DE SANCTO GUNDEBALDO [saint Gondebaud]. Parvi Gundebaldi facies, et pars superioris cranii, cum mandibula ; item, 5 aliæ pulchræ petiæ ossium ; item, inferior pars capitis, prope renes et collum. In toto, numerantur ossa ad viginti. Quam arcam ita obseravimus ut, nullo modo, in posterum possit aperiri.

In effigie sancti Mauritii [saint Maurice] equitantis [d'une autre main : voir p. 22 (soit p. 952)] : in ea, sunt posita tria fragmenta ossium sancti Mauritii [saint Maurice] ; item, de capillis ejus, rufi aut rubei coloris ; item, multæ particulæ vestimentorum.


64/1/15
[Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 289 :
Reliques de l'Abbaye
20. Augusti 1659

N. B. Cette figure de saint Maurice à cheval, toute d'argent, est un don d'Emanuel-Philibert [Emmanuel-Philibert], duc de Savoye [Savoie], envoyé à l'Abbaye en 1577 par le chevallier don Humbert Lostan, ainsi qu'il conste par la lettre dudit duc, addressée à l'abbé [Martin de Plastro, Duplâtre] et aux chanoines le 21 décembre 1577, et cottée ici N° 15 [64/1/15].

Voir aussi Charléty, p. 598

1 document coté :
CHA 64/1/15

Annulus sancti Mauritii [saint Maurice], qui est saphyrus : voyés ce que l'on a dit ci-dessus des 3 anneaux de saint Maurice, p. 2 [p. 932].

Agata, seu ampulla, plena ejus sanguine.

Aqualis, etiam plenus sanguine.

N. B. Le même abbé Jost Quartery [Jean-Jodoc Quartéry] rapporte fort au long dans le même livre [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 307 et suivantes, l'origine de ces deux saintes reliques, et surtout la manière miraculeuse dont ladite sainte ampoule fut apportée par un ange à saint Martin.


[Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 288
22a Augusti 1659

In cista aurea, gemmis adornata, intro laminis argenteis thecata, ab alio latere, hæ [substituer hæc à hæ] scripta sunt, quæ denotant qui cistulam fecerint [d'une autre main : voir p. 22 (soit p. 952)] :

Theudericus, præsbiter, in honore sancti Mauritii [saint Maurice] fieri jussit. Amen.
Nordoalaus et Rihlindisor donarunt.
Babrio, Arcundiho et Ello fecerunt.

[L'inscription susmentionnée s'éloigne notablement de celle figurant sur l'objet lui-même, surtout s'agissant de la fin.]

<page 946>

Reliquiæ in ea conditæ sunt hæ :

De sancto Mauritio [saint Maurice], duce et martire : hæc petia allata est ex Allio [Aigle] ; item, de crinibus ejus, qui sunt coloris rufi, in nodulo argenteo ; item, unus dens ejusdem sancti [saint Maurice], in lagenula argentea ; item, iterum unum os, inclusum in lagena argentea.

De sancto Georgio [saint Georges], martire : etiam ex Allio [Aigle] venit.

De sancto Sigismundo [saint Sigismond], rege et martire, fundatore nostro.

De sancto Gistaldo [saint Gisclahad], filio sancti Sigismundi regis [saint Sigismond].

De sancto Gundebaldo [saint Gondebaud], filio sancti Sigismundi regis [saint Sigismond].

Item, crux nescio ex quo ligno, aut Christi, aut alicujus sancti.

De sandaliis, pallio, planeta sancti Remigii [saint Rémi].

De costa sancti Bernardi [saint Bernard], et de ejus stola, rubea sed variata auro.

Reliquiæ certæ in sacculo, sed sine nomine.

Die 22. Augusti 1659, talia in illa cista sunt inclusa, quæ jam non potest aperiri.


[Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 290
25a Augusti 1659

In brachio crucis adornato pro armilla, quod est principale brachium, sunt :

Unum os sancti Victoris, veterani militis non Thebæi [saint Victor, soldat vétéran non thébéen].

Item, de vestimentis sancti Mauritii [saint Maurice].

N. B. Sunt rubri coloris, ex p. 243 ejusdem libri [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.].

Item, de vestibus sancti Innocentii [saint Innocent], martiris Thebæi.

Item, multa fragmenta ossium ejusdem sancti Innocentii [saint Innocent], ac de ejus sanguine.

Item, tria ossa ex sodalibus sancti Ursi [saint Ours], Solodori [Soleure] passi.

N. B. L'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry] rapporte - eodem libro [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 191 - un certificat du Chapitre de Soleure de l'an 1637, par lequel il conste que ledit Chapitre a envoyé à l'Abbaye un os de leurs saints patrons : peut-être que les 3 os dont il est parlé ici dans l'inventaire sont des parties dudit os envoyé de Solore [Soleure], qui aura pu se rompre.


2um brachium, quod habet manicas Dalmaticas :

De costa sancti Bernardi [saint Bernard].

Item, unum magnum os ejusdem [saint Bernard].


3um brachium, satis lungum [substituer longum à lungum], continet :

Unum magnum os sancti Vitalis [saint Vital], Thebæi, et duodecim particulas ejusdem sancti [saint Vital].


Cistam quam curavit fieri Nantelmus, abbas Sancti-Mauritii [Saint-Maurice], anno 1225/1255 [en réalité : 1225], 7o kalendarum Novembris [26 octobre], habent communem sanctus Candidus [saint Candide] et sanctus Innocentius [saint Innocent].

De sancto Candido [saint Candide], in ea sunt :

7 petiæ ossium, magnæ et integræ.

6 aliæ, minores.

Item, bursa plena ejusdem [saint Candide] sacris cineribus.

Sancti Innocentii [saint Innocent], martiris :

Cranium integrum, unacum particula sincipitis.

4 insuper magna ossa.

Item, multa fragmenta in sacco inclusa.

Item, de ejus [saint Innocent] sacris vestibus.

Cistam illam ita clausimus, ut non possit aperiri.

Pars unius spinæ coronæ Domini, a sancto Ludovico rege [saint Louis, soit Louis IX] data.


64/1/16
Reliques
[D'une autre main : Lettre de saint Louis]
Original

N. B. On cotte ici - N° 16 [64/1/16] - l'original du certificat, donné en février 1261 par ce saint roi, de la concession qu'il fit alors à l'abbé et chanoines de l'Abbaye de cette très précieuse relique, en reconoissance des corps saints des martirs thébéens qu'il avoit reçu d'eux.

Voir aussi Charléty, p. 193

1 document coté :
CHA 64/1/16~01 [actuellement coté : CHA 1/1/7]

Item, duo dentes sanctæ Apoloniæ [sainte Apollonie], virginis et martiris.

Item, pollex sancti Antonii [saint Antoine], abbatis.

N. B. Ces trois dernières reliques sont chacune dans des reliquaires à part. [D'une autre main :Vide p. 22 [p. 952].]


[D'une autre main :
64/1/16bis Revue de la Suisse catholique Janvier 1890
[Revue de la Suisse catholique : recueil périodique littéraire, historique, scientifique et religieux 21 (1890)]

Je joins au N° 16 [64/1/16] une lettre de saint François de Sales à l'abbé Pierre de Grilly [Pierre Du Nant de Grilly], 1607.]

1 document coté :
CHA 64/1/16~02

<page 947>

N. B. L'article concernant les reliquaires et reliques de saint Victor non thébéen [saint Victor, soldat vétéran non thébéen] - et qui se trouve p. 292 du prédit livre de l'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.] - étant cancellé, on le couche ici tel qu'il se trouve plus haut dans le même livre, pp. 157 et 158, où après avoir été dit que l'image, soit figure d'argent, de saint Victor est un présent des comtes de Savoye [Savoie], etc., il est ajouté vers la fin de la p. 158 :

In capite sancti Victoris [saint Victor, soldat vétéran non thébéen], sive ejus effigie tota ex argento, integrum est caput, excepta mandibula, quæ in parte existit in cassia, in qua sunt 25 petiæ, tum ex brachiis, costis, tibiis, etc., et multa fragmenta ossium istius sancti [saint Victor] ; item, terra congelata sanguine, et noduli aliqui ferrei ; item, ex vestibus sericis, nunc rufi coloris ; in capite, visum est foramen inflictum prope aures, et ab alio latere, ictus fullonis.


[Jean-Jodoc Quartéry : Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 292, etc.
28a Augusti 1659

In cistula argentea quam curavit fieri reverendissimus dominus Petrus Odet [Pierre-Maurice Odet], abbas Agaunensis, tales referuntur - ex ipsius relatione - esse reliquiæ :

De sepulchro Domini Nostri Jesu Christi [Jésus-Christ], de sanctis Martino [saint Martin], Bartholomæo [saint Barthélémy], Pancratio [saint Pancrace], Germano [saint Germain], Gervasio [saint Gervais], Protasio [saint Protais] et Agnete [sainte Agnès] : hæc omnia sunt in parvula capsula eburnea intro existentia, et sunt tantum fragmenta.

Item, in eadem cistula argentea, est lignum in quo sunt 7 foramina ; et in illis loculis, sunt fragmenta sanctorum : de sanctis Pontio [bienheureux Ponce], abbate de Six [Sixt], Francisco de Sales [saint François de Sales], Pantaleone [saint Pantaléon], Mauro [saint Maur], abbate, Eusebio [saint Eusèbe], episcopo, et de vestibus sanctæ Mariæ Magdalenæ [sainte Marie-Madeleine], crocei coloris.

Item, pars capitis sancti Felicis [saint Félix], martiris.

Item, fragmenta sanctæ Agathæ [sainte Agathe], sanctorum Crispini [saint Crépin] et Crispiniani [saint Crépinien].

De virga Moysis [Moïse].

De cathedra sancti Petri [saint Pierre].

Item, quædam particulæ sanctorum Innocentii [saint Innocent] et Candidi [saint Candide], martirum.

In cistula antiqua, argentea, gemmis diversis adornata, fabricata ad modum mitræ, sunt quædam particulæ sanctorum Inocentii [saint Innocent] et Candidi [saint Candide], martirum.

Reverendissimus dominus Joannes Jodocus Quarterius [Jean-Jodoc Quartéry], abbas Sancti-Mauritii [Saint-Maurice], curavit fieri quatuor cistulas, pro recondendis sacris reliquiis.

In prima, ubi sunt ejus insignia deaurata, sunt reliquiæ sanctorum Thebæorum, intactæ repertæ in altari Evionæ [Évionnaz], in illius conflagratione capellæ et pagi, anno 1644, 16. Decembris.

Item, in ea posuit fragmentum cranii sancti Theoduli [saint Théodore/Théodule], episcopi Sedunensis, ac de illius sacro metallo.

In 2a cistula, ubi sunt ejus insignia, est unum os parvum sancti Amati [probablement saint Amé, ermite entre 611 et 614, mais qui ne fut ni évêque de Sion, ni abbé de Saint-Maurice], episcopi Sedunensis et abbatis Agaunensis, quod ipse acquisivit ex Lotharingia [Lorraine].

In 3a cistula, sunt reliquiæ sanctorum Florentini [saint Florentin] et Hilarii [saint Hilaire], martirum, quas ipse acquisivit a reverendissimo domino Joanne Francisco de Cordon, archidiacono Bellicensi [de Belley] et priore de Seyssieu, 1650.

In 4a cistula, est unum os magnum beati Pontii [bienheureux Ponce], abbatis de Six [Sixt], quondam nostri canonici Agaunensis, quod acquisivit a venerabili Capitulo de Six [Sixt].

In cistula cuprea, deaurata, in qua sunt tres gemmæ, quam fieri fecit in honorem sanctorum martirum Frater Joannes Domengius [Jean Domenge], anno 1414, existunt :

Undecim ossa, sed non suis schedis affixa :

sancti Laurentii [saint Laurent], martiris ;

L'abbé Giraud [Giroldus] a reçu en 1261 de l'abbé d'Ainay (Athanacensis) de Lion [Lyon] des reliques des saints martirs Photin [aussi appelé " saint Pothin "] et compagnons, des saints martirs Florentin et Hilaire, d'une côte de saint Laurent martir et du berceau - soit langes - de Notre-Seigneur Jésus-Christ : vide infra, Associations spirituelles, N° 5 [65/2/5].

sanctorum Cosmæ [saint Côme] et Damiani [saint Damien].

Item, unus lapis.

Item, duæ particulæ corii.

Cultellus sancti Martini [saint Martin de Tours], episcopi Turonensis.

N. B . A tempore ultimi incendii Monasterii et ecclesiæ [vraisemblablement l'incendie de 1693], jam non superest nisi theca illius cultelli.

<page 948>

Caput sancti Candidi [saint Candide], theca argentea inclusum :

Totum cranium inest, excepta facie, quæ videtur esse in fragmentis, in numero tredecim ; deest mandibula. Item, in ea sunt inclusa 3a fragmentula de cruce Domini Nostri Jesu Christi [Jésus-Christ] ; de præsepe ; de monte Calvariæ [Calvaire] ; de monte excelso, id est Thabor [mont Thabor, en Judée] ; de sanctis Innocentibus [saints Innocents], qui passi sunt sub Herode [Hérode] : 3 particulæ ; item, undecim dentes in toto prædicti sancti [saint Candide] ; item etiam, de sepulchro beatæ Virginis Mariæ [Sainte Vierge].

N. B. Le Père de L'Isle [Joseph de L'Isle], dans son histoire de la légion thébéenne [Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne], p. 260, dit que ce reliquaire ou buste de saint Candide lui paroît être la plus anciene pièce de notre Abbaye, et attribue au 9. siècle les figures qui sont dessus, et les caractères dont y sont écrit les deux vers suivants :

" Candidus [saint Candide] exerto dum sic mucrone litatur,
spiritus astra petit : pro nece vita datur. ".

Adest etiam in Thesauro dimidietas baculi sancti Amati [probablement saint Amé, ermite entre 611 et 614, mais qui ne fut ni évêque de Sion, ni abbé de Saint-Maurice], episcopi Sedunensis et abbatis Agaunensis, partis superioris, quo rupem percussit ad instar Moysis [Moïse], et fontem scaturire fecit.

Hæc visitata sunt anno 1659, die 28. Augusti.

Item, lampas testacea quæ provenit ex catacumbis Sancti-Sebastiani [Saint-Sébastien] Romæ.

Item, crater quem dicunt fuisse Caroli Magni [Charlemagne] ; intro, habet centaurum ; olim, in eo fiebat vinagium. [D'une autre main : Vide p. 22 [p. 952].]

Item, alia pixis argentea, quæ dum fertur sonat, in qua sunt quædam fragmenta sanctorum.

N. B. Selon l'inventaire cité ci-dessus, et fait du tems de l'abbé P. Odet [Pierre-Maurice Odet], il devoit y avoir dans l'une de ces deux coupes (on dit que Charles M. [Charlemagne] faisoit jurer sur la 1ère les infidèles pour s'assurer de leur bonne foi) une bourse très élégamment travaillée de la main de sainte Ursule.


64/1/17
Reliques, etc.
1260
Original

Je suis surpris que l'abbé Jost Quartery [Jean-Jodoc Quartéry] n'ait point parlé, dans l'inventaire que l'on vient d'exposer, d'un reliquaire contenant des reliques de sainte Ursule et de ses compagnes, et surtout de deux croix d'argent, dans l'une desquelles au moins doit être du bois de la sainte croix, ni du reliquaire des ossemens de saint Pierre et de saint Paul, dont cependant - et surtout des deux derniers - il est fait mention très expresse dans les deux inventaires précédents.

Voir aussi Charléty, p. 191

1 document coté :
CHA 64/1/17

Quoi qu'il en soit, on cotte ici N° 17 [64/1/17] un certificat autentique de l'an 1260, par lequel le prêtre Pierre, prieur de Saint-Pierre de Rome, atteste avoir donné à Jean, chanoine de l'église d'Agaune, diverses reliques très précieuses, savoir : de ossibus beatorum apostolorum Petri [saint Pierre], Pauli [saint Paul], Andreæ [saint André], Bartholomæi [saint Barthélemy] et Matthæi [saint Matthieu] ; et de capite beati Stephani [saint Étienne], et de lapidibus quibus lapidatus fuit ; et de indumentis beatæ Mariæ Virginis [Sainte Vierge] ; et de vestimentis beati Joannis [saint Jean], evangelistæ ; et de ossibus beati Nicholai [saint Nicolas] ; de ossibus beatorum Laurentii [saint Laurent] et Vincentii [saint Vincent] ; et capilli beati Francisci [saint François], et beatorum Cosmæ [saint Côme] et Damiani [saint Damien].


64/1/18
Reliques, etc.
Original
1686

Billet du 2e octobre 1686, signé et écrit de la main de l'abbé Pierre-Franç. Odet [Pierre-François Odet], par lequel il atteste que le nonce Jaques Cantelme [Giacomo Cantelmi], après avoir visité et fait ouvrir la châsse des reliques de saint Maurice en présence de l'évêque de Sion, etc., a deffendu, sous peine d'excommunication, d'en extraire aucune particule. Le double de ce billet sera sans doute dans une châsse.

1 document coté :
CHA 64/1/18

N. B. L'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry] rapporte, Lib. de vita s. M. [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 237, que l'abbé Pierre Odet [Pierre-Maurice Odet] faisoit ajouter aux trois vœux que faisoient les novices en faisant profession un serment de ne rien distraire des reliques de saint Maurice et que le nonce Scappius [peut-être Alessandro Scappi, mais qui ne fut nonce en Suisse qu'entre 1621 et 1628], en 1637, et l'évêque Hilteprand Jost [Hildebrand Jost] avoient même étendu cette défense à tout le Trésor. On pourra voir aussi ailleur des statuts du Chapitre et des ordonances des nonces pour la garde exacte des reliques du Trésor sous plusieurs clefs.


64/1/19
Reliques, etc.
Original
1716

On cotte ici N° 19 [64/1/19] deux certificats authentiques, par lesquels il conste que l'abbé Defago [François Defago] a reçu à Rome en 1716 :

1° deux particules du bois de la sainte croix, ajustées ensemble en façon de croix, et renfermées dans un papier plié et bien scellé ;

2° l'os d'une hanche ou cuisse de saint Félix, martir.

Je ne sais si ces saintes reliques ont été mises au Trésor.

2 documents cotés :
CHA 64/1/19~01
CHA 64/1/19~02


64/1/23
Reliques

On cotte ici une instruction, imprimée à Rome par le pape Benoît 14. [Benoît XIV], touchant l'usage des agnus Dei bénits par les souverains pontifs, lesquels on peut envisager comme des espèces de reliques, vus les effets qu'ils sont propres à produire.

1 document coté :
CHA 64/1/23

<page 949>

Addition à l'article des reliques

Comme les saintes reliques de saint Maurice et de ses illustres compagnons font, pour ainsi dire, tout l'ornement, la gloire et la richesse de notre Abbaye, ce seroit ici le lieu de s'étendre sur nos monuments, qui peuvent servir à ranimer notre zèle et celui des autres à leur rendre le culte et la vénération qui leur sont dus. Mais ils se trouvent, ces monumens, par une suitte ou des incendies arrivés à notre Maison, ou de la négligence de nos prédécesseurs à nous transmettre ce qui se passoit de leur tems, ils se trouvent, dis-je, en si petit nombre dans nos archives, auxquelles seules on fait profession d'avoir recours dans ces nottes, ou au moins en partie si mal constattés qu'on se contentera presque ici d'indiquer les sources où on peut les trouver.

CONCOURS DES FIDÈLES POUR VISITER NOS SAINTES RELIQUES. 1° Ce qui prouve en 1er lieu la vérité de ces saintes reliques, et fait voir combien elles sont dignes de notre vénération, c'est le zèle qu'ont eu de tous tems les fidèles, et les personnes même les plus distinguées par leur rang et leur sainteté, à concourir pour les venir visiter et leur rendre leurs pieux hommages. Ceux qui auront lu ce que l'on a dit jusqu'ici touchant cet article, et les endroits où l'on traitte dans ces nottes des privilèges et bienfaits accordés par les papes et les souverains à notre Abbaye, ou qui jetteront les yeux sur la Vallesia christiana de M. le chanoine Briguet [Sébastien BRIGUET, Vallesia christiana seu diœcesis Sedunensis historia sacra, etc., Sion, 1744], p. 28 et sqq., verront qu'il y a eu tout au moins 4 souverains pontifes : Étienne 3. [Étienne III], Léon 3. [Léon III], Léon 9. [Léon IX] et Eugène 3. [Eugène III] ; 4 empereurs : Charles M. [Charlemagne], Otton 1er [Othon le Grand], Charles 4. [Charles IV] et Sigismond ; un plus grand nombre de rois, une multitude de saints évêques, d'abbés, etc., qui se sont fait un point de religion de marquer leur dévotion envers nos saints, en venant honorer en personnes leurs sacrées dépouilles.

EMPRESSEMENT À EN DEMENDER. 2° L'empressement qu'ont toujours témoigné, non seulement les persones dont on vient de parler, mais une infinité d'autres, les églises cathédrales et autres, les chapitres, les villes même les plus éloignées, de posséder quelques parties des reliques de nos saints patrons, ainsi qu'on l'a vu ci-dessus, ne relève pas moins leur gloire et la solidité des marques de religion qu'on leur donne.

FONDATIONS FAITES À LEUR HONNEUR. 3° Le très grand nombre de donations, fondations, legs pieux, faits presque continuellement à notre église depuis le 4e siècle, ne fait pas moins voir quelle vénération et confiance on a toujour eu, dans presque tous les pays, pour les saintes reliques dont elle est enrichie. On n'a qu'à parcourir les nottes des legs pieux faits à notre Maison, des donations et privilèges dont l'ont comblée les souverains pontifes et les têtes couronées, et on sera certainement tenté de croire que, depuis le martire de la légion thébéène, il y a eu peu de personnes dans les pays au moins voisins, célèbres par leur piété et favorisées des biens de la fortune, qui ne se soient faites un devoir d'en sacrifier une portion au culte de ces grands saints. Outre les actes autentiques qui nous en restent encore, notre seul ancien martirologe, soit livre des obits, dont l'abbé Jost Quartery [Jean-Jodoc Quartéry] nous a conservé une copie cottée à la fin desdites Nottes des legs pieux, contient les noms de passé peut-être mille bienfacteurs.


64/1/20
Reliques
Original
1303

On peut remarquer ici qu'une partie de ces donations se sont faites pour l'entretient et l'augmentation du luminaire devant le corps de saint Maurice, et ainsi particulièrement pour honorer ses saintes reliques, tellement que selon les Nottes des legs pieux : Nos surtout 24. [60/2/24], 32. [60/2/32], 37. [60/2/37], sub N° 40. [60/2/40] et N° 118. [62/1/118], il y a dû avoir dans un tems jusqu'à 8 lampes allumées au Trésor, outre deux cierges qui y brûloient sans cesse, comme il en conste par un acte autentique de Boniface [Boniface de Challant], évêque de Sion, de 1303, cotté ici N° 20 [64/1/20], par lequel, à l'exemple des évêques de Tarantaise [Tarentaise], de Maurienne, de Genève et de Lausanne, il accorde dans son diocèse 40 jours d'indulgence à tous ceux qui contribueront quelque chose pour le maintient de ces deux cierges : voyés Legs pieux, N° 5 [60/1/5], cotté un très ancien catalogue de pieuses personnes qui avoient donné pour cette bonne œuvre.

N. B. On pourra voir ci-après, lorsqu'on parlera des devoirs des anciens sacristains, quand et comment ces luminaires ont diminué.

Voir aussi Charléty, p. 299

1 document coté :
CHA 64/1/20

<page 950>

MIRACLES OPÉRÉS DANS NOTRE ÉGLISE DE SAINT-MAURICE. 4° Enfin, les miracles et les grâces particulières qu'il a plu à Dieu d'opérer et d'accorder à l'intercession de nos saints martirs, soit dans leur basilique, soit dans le lieu de leur confession, soit ailleur, ne peuvent qu'avoir infiniment contribué à faire honorer leurs sacrées dépouilles. On ne les décrira pas ici en détail : on ne fera que citer les monumens qui nous en restent, et qui seroient sans doute en bien plus grand nombre si divers incendies de notre Maison ne les avoient fait périr, ou si nos prédécesseurs avoient été moins négligents à nous les faire parvenir.

Saint Eucher, après avoir rapporté sur la fin de sa légende - imprimée à la fin de l'ouvrage du Père de L'Isle [Joseph de L'Isle : Défense de la vérité du martyre de la légion thébéenne] - la punition miraculeuse d'un artisan gentil qui avoit travaillé un jour de dimanche pour la bâtisse de la basilique de nos saints martirs, et la guérison non moins admirable et subite d'une dame, déclare qu'il se contente de rapporter ces deux merveilles, mais que Dieu en avoit opéré un grand nombre d'autres par l'intercession des mêmes saints, surtout pour la délivrance des possédés et la guérison des malades.

Grégoire de Tours atteste aussi, dans son livre de gloria martirum [Liber in gloria martyrum], cap. 76, qu'il se faisoit grand nombre de miracles sur le tombeau de nos saints martirs, et en rapporte plusieurs, entre autres celui d'un prêtre qui, après avoir porté de la part du saint roi Guntram [saint Gontran] de grands présents à l'église de Saint-Maurice, se trouvant à son retour assailli sur le lac de Genève [Léman] d'une horrible tempête, n'eut pas plutôt invoqué les saints thébéens dont il portoit quelques reliques avec lui qu'on envoyoit audit roi, que les flots s'appaisèrent tout à coup ; et celui d'une femme à qui, comme elle étoit inconsolable de la mort de son fils aggrégé à l'Abbaye, saint Maurice ayant apparut, l'assura de son salut, et qu'en preuve de cela, elle entendroit le lendemain - et le reste de ses jours - sa voix parmi celles des moines qui chanteroient les louanges de Dieu, ce qui se vérifia à la lettre.

Voir aussi Charléty, t. I, p. 37

L'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry], après avoir fait mention de ces miracles dans son livre de la vie de saint Maurice [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 295, etc., y ajoute aussitôt les merveilles suivantes :

1° La vision qu'eut saint Charles M. [Charlemagne] dans l'Abbaye, savoir de la bienheureuse trouppe des saints martirs thébéens chantants les louanges de Dieu, etc., rapportée dans la légende de saint Althée [Altheus], ainsi que dans le livre intitulé Nomenclatura abbatum [Nomenclatura abbatum cœnobii S. Mauritii Agaunensis], p. 112, et in Libro Vallis Illicæ [Liber Vallis Illiacæ], p. 45.

2° La révélation de plusieurs reliques des mêmes saints, cachées et oubliées dans notre vielle église, faite en 1627, le 26. septembre, à un maçon qui y travailloit avant jour, au moyen d'un songe qu'il avoit eu la même nuit et d'une lumière qui lui indiqua où lesdites reliques reposoient sous terre, d'où elles furent transportées dans le Trésor, ce qui est aussi raconté in Sinopsi fundationum, etc. [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], p. 99.

3° La conservation miraculeuse de quelques autres reliques des mêmes saints, lesquelles se trouvoient renfermées avec l'acte de la consécration de l'autel de la chapelle d'Evienna [Évionnaz] dans ledit autel, lesquelles - ainsi que ledit acte - ne reçurent aucune atteinte des flammes, qui réduisirent cependant en cendre, en 1644, le 16. décembre, non seulement 32 maisons audit village, mais toute la chapelle, les ornemens, l'autel, le bois qui envelopoit la pierre sacrée, qui fut même calcinée, sans toucher auxdites reliques qu'elle contenoit. Ces reliques se trouvent aujourd'hui dans notre Trésor, avec l'inscription qui dénote ce miracle.

4° Enfin, plusieurs merveilles opérées dans le Brésil par l'intercession de saint Maurice, en vue de quelques reliques de ce saint qui y ont été portée selon le rapport du Père Pierre Du Jarric, jésuite, de la relation duquel ces merveilles sont tirées.

Voir aussi Charléty, p. 626

On a déjà vu ci-devant, en parlant de la distribution des reliques des martirs thébéens, quelques miracles opérés par leur moyen, surtout entre les mains de saint Maur et de saint Gal [saint Gall] : ex Vita sancti Mauritii [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.], p. 277, etc.

<page 951>

64/1/21
Reliques, etc.
Original
1682, etc.

On cotte ici N° 21 [64/1/21] trois certificats de 3 miracles arrivés par l'intercession de saint Maurice vers la fin du siècle passé.

Le 1er de ces certificats, signé F. Greyloz, notaire, nous apprend que Vincent Fournier, notaire de Gis [peut-être Gy] au comté de Bourgogne, ayant perdu la vue malgré tous les remèdes humains, n'eut pas plutôt ratifié le vœux que sa femme, originaire de la chapelle d'Abondance, avoit fait de venir implorer devant notre Trésor l'intercession de saint Maurice, qu'il fut guéri à l'instant, comme il l'a déclaré au prédit notaire, en présence de 3 religieux, le 18e juin 1682.

Le 2d certificat, signé par M. Longeat [Claude Longeat], C. R. et sacristain de l'Abbaye, nous représente un garçon d'Ormont, pareillement privé depuis quelque tems de la vue qui, après avoir baisé nos saintes reliques conduit par son père, eut aussi le bonheur de la recouvrer. Ce 2d certificat est écrit sur la même feuille que le 1er.

Le 3e, écrit et signé de la main de feu M. l'abbé Claret [Jean-Joseph Claret] le 6. janvier 1744, en qualité de témoin oculaire, nous fait foi que Marie-Magdelaine Claret, sœur dudit abbé, et encore actuellement vivante et religieuse à Collombay [Collombey] s'étant, à l'âge de 4 à 5 ans, percé la prunelle de l'œil fort profond avec un couteau, en sorte qu'elle perdit la vue de cet œil qui, après avoir beaucoup purgé, se couvrit d'une toile épaisse et grisâtre, sa mère l'ayant conduite d'abord devant le Trésor, n'y eut pas plutôt achevé sa neuvaine, qu'elle ramena sa dite fille à la maison aussi parfaitement guérie sans aucun secour humain que si elle n'avoit jamais point eu de mal.

2 documents cotés :
CHA 64/1/21~01
CHA 64/1/21~02


MIRACLES À SAINT-MAURICE DE VEROLLIEY [VÉROLLIEZ]. Le lieu où saint Maurice et ses glorieux compagnons ont souffert le martire - je veux dire les prés et la chapelle de Verolliey [Vérolliez] - n'ont guère été moins illustrés par les merveilles que Dieu y a opéré par leur intercession. On peut voir sur ce sujet le chap. 33e de la vie de saint Maurice, etc. [Vita SS. Mauritii et Sociorum MM. Thæb.] par l'abbé Jost Quartery [Jean-Jodoc Quartéry], depuis la p. 305 jusqu'à la 127e [sic]. Voici en substance ce qu'il y raconte :

Ledit abbé y fait d'abord un petit éloge de ce saint lieu, disant qu'il étoit ancienement - et encore de son tems - très fameux par les grâces que Dieu y accordoit, en sorte que les étrangers l'appelloient " la chapelle des infirmes ", et les gens du pays " la chapelle de la santé " ou " le refuge des malades ", et assurant que dans les premiers tems on portoit un tel respect au district de Verolliey [Vérolliez] qu'on l'avoit tout entourré de murailles, et qu'on ne permettoit point ni qu'on y fauchât l'herbe, ni qu'on y laissât paître des animaux ; mais que cette vénération s'étant ensuitte refroidie, cela avoit occasioné bien des malheurs aux habitants, etc.

Ensuitte, il rapporte au long - après Surius [Laurent Surius] et plusieurs autres auteurs qu'il cite - le grand miracle arrivé à saint Martin, évêque de Tours, à qui les moines qui occupoient alors l'Abbaye ayants refusé, sans le connoître, quelque relique des saints martirs qu'il leur demendoit, il se transporta à Verolliey [Vérolliez], y fit sa prière et coupa avec son couteau un mourceau de gazon, qui lui rendit assés de sang pour en remplir quelques vases que lui et son compagnon avoient avec eux, outre un d'agathe qu'un ange lui appporta. Enrichi de ce précieux trésor, il partoit déjà pour son diocèse mais, retenu par une vertu secrète, il le partagea avec lesdits moines, leur laissant deux de ces vases avec son couteau et, parvenu à Tours, il enrichit de deux autres son église et celle d'Angers, en en réservant une portion pour sa propre consolation.

Enfin, après avoir représenté la bâtisse et la consécration d'une chapelle vers la fin du 12e siècle, pour la commodité des infirmes qui abordoient de toutes part dans ce saint lieu et y recevoient la guérison de leurs maux, il décrit 27 guérisons miraculeuses que Dieu y a opéré par le mérite de saint Maurice et de ses illustres compagnons depuis l'année 1633 (où l'abbé George Quartery [Georges Quartéry] dona ordre à Pierre Pochon, chantre et recteur de ladite chapelle, <page 952> de tenir registre de toutes les choses merveilleuses qui s'y passeroient de son tems) jusques en 1653, nous apprenant, sur la foi dudit Pochon, et par la connoissance qu'il en pouvoit avoir lui-même, comme contemporain et souvent peut-être témoin oculaire, les noms, la patrie et les diverses maladies des personnes qui ont été favorisées de ces guérisons, pour le plus tard après leur neuveines finies à ladite chapelle de Verolliey [Vérolliez], lesquelles il seroit un peu trop long de rapporter ici en détail.

Par ce que l'on vient de dire, par la tradition qui a toujour subsisté et par les choses que l'on entend encore assés souvent raconter de nos jours, on peut juger combien longs seroient les catalogues des grâces extraordinaires que les fidèles ont obtenues jusqu'ici, soit devant nos saintes reliques, soit à Saint-Maurice de Verolliey [Vérolliez], si on avoit toujour été aussi exact dans l'Abbaye à en prendre et coucher par écrit des informations qu'on l'a été dans le milieu du siècle passé. Mais comment l'auroit-on fait, puisqu'on a même négligé de conserver les ex-voto, les béquilles, les bâtons et autres semblables monumens que les fidèles avoient laissé dans ces saints lieux, comme des gages de leur reconnoissance envers nos saints ? Il est vrai que de tels monumens ne sont pas toujours des preuves de vrais miracles opérés : leur vue peut cependant beaucoup servir à nourrir et à ranimer la foi et la piété des persones affligées surtout.

Il y a apparence que le même défaut d'exactitude nous aura enlevé la connoissance de bien d'autres merveilles et prodiges, de grâces obtenues ou par l'intercession de saint Sigismond dans l'église de son nom, ou par la puissante protection de la Sainte Vierge en sa chapelle du Sex [Notre-Dame du Scex].

Quand à saint Sigismond, on peut voir ce qu'en a écrit le Père Sigismond, capucin, dans la vie de ce saint, laquelle je ne sais si elle contient une douzaine au moins de miracles opérés par son intercession dans la ville de Prague, en Bohême, où reposent quelques-unes de ses reliques, et qui se trouvent recueillis dans le livret manuscrit déjà cité et intitulé " Sinopsis fundationum, etc. " [Sinopsis fundationum, jurium, etc. abbatiæ Sancti-Mauritii], p. 17 et sqq.

Le même livret, en rapportant l'abrégé des vies de nos abbés qui ont été célèbres par leur sainteté, décrit, en parlant de saint Amé - p. 132, etc. - trois miracles obtenus par ses prières au sujet de la chapelle de Notre-Dame du Sex [Scex]. L'abbé Jost [Jean-Jodoc Quartéry], dans son livre intitulé " Caliope Abbatum, etc. " [plus probablement Caliope que Nomenclatura Abbatum], p. 246, nous représente aussi une femme d'Estavanan [Estavannes ou Estévenens] dans le canton de Fribourg, guérie en 1651 dans ladite chapelle de la folie dont elle avoit été atteinte.


64/1/22
Reliques, etc.
Original
1505

On cotte ici N° 22 [64/1/22] un livret de minutes de Jaques Alamandi, notaire, fait en 1505, où sont représentés - au commencement et vers la fin - quelques enfans morts sans batêmes qui, portés dans la chapelle de Lalea, dédiée à la Sainte Vierge et érigée dans l'anciene église de Saint-Sigismond, y ont donné des signes de vie et ont par là reçu le batême.

1 document coté :
CHA 64/1/22

[D'une autre main : N° 23. Touchant le corps trouvé dans un état de parfaite conservation ante atrium catacumbarum, acte original signé par plusieurs témoins : inscription mal interprétée.]


[D'une autre main :
Visite de quelques reliquaires
14. septembre 1837

Le quatorzième septembre mil huit-cent-trente-sept, le révérendissime abbé Étienne Bagnaud [Étienne-Barthélemy Bagnoud], accompagné des révérends chanoines Gross [Louis Gross], professeur, Chervaz [Pierre Didier Chervaz], sacristain, et du soussigné [François Marie Boccard], secrétaire, a inclus dans les reliquaires suivants les ossemens et reliques indiquées :

1° Dans la coupe représentant les mystères : sancti Digni, martiris ; sancti Facundi [saint Facond], martiris ; sanctorum Celsi [saint Celse], Donati [saint Donat] et Constantii [saint Constance], martirum ; sancti Amatoris [saint Amateur] ; sanctorum martirum Thebæorum ; particulæ sanctæ crucis ; pulvis sanctæ domus Lauretanæ [sainte maison de Lorette].

2° Dans la coupe simple : sancti Severini [saint Séverin], abbatis ; sancti Theodori [saint Théodore], martiris ; sancti Francisci Salesii [saint François de Sales].

3° Statue de saint Maurice à cheval : un étui dans lequel se trouve une dent (os insigne sancti Mauritii [saint Maurice], archiducis, quod olim Allii [Aigle] fuerat repositum).

4° Dans la petite châsse donnée par Nordoalaus (dite " d'Eugène III "), voir p. 15 [soit p. 945] : sancti Georgii [saint Georges], martiris ; sancti Gundebaldi [saint Gondebaud] ; sancti Sigismundi [saint Sigismond] ; sancti Gistaldi [saint Gisclahad].

Toutes ces reliques se trouvoient déjà antérieurement dans notre Trésor.

En foi, Saint-Maurice, 14. septembre 1837,

Boccard [François Marie Boccard], secrétaire du Chapitre.]

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