Archives du Grand-Saint-Bernard
Dossier personnel du chanoine
Gaspard [Pierre-Joseph] Métroz de Liddes
AGSB 5584
Gaspard [Pierre-Joseph] Métroz de Liddes
a) 1825 ? 11 ? septembre.
Josephus Metroz, novice du Gd-St-Bernard, devant l'autel de l'église
de la Ste-Vierge-Marie de l'Assomption, émet ses voeux solennels et publics
dans les mains du prévôt Joannes Petrus Genoux, dont il baise les
deux pouces sur les S. Evangiles.
Signature du profès Gasparus Josephus Métroz.
Papier, double folio, 19.7 x 25 cm, latin.
Au dos : Metroz Liddensis 1825 ?
b) 1848, 14 janvier, Martigny.
Lettre du chanoine Joseph Métroz au prévôt Filliez ? envoyée
par son confrère Giroud et félicitant Filliez d'être parvenue
à Aoste sain et sauf. MM. Cretton de la Croix, Saudan de la Bâtiaz,
le Dr. Claivaz etc. s'attribuaient l'honneur de le sauver. On pouvait craindre
le sort de "Batianet" pour le prévôt et ceux qui l'accompagnaient
: des bandes de "Bédouins" l'attendaient en armes aux frontières.
Mme Delaquis l'a avisé que le prévôt avait passé.
Métroz fait part d'idées que les événements lui
inspirent; le ministère ecclésiastique et voué au mépris
et à la haine populaire et ceux qui ne sont pas hostiles font l'objet
de vexations : ne pourrait-on pas aller ailleurs "utiliser les restes de
notre santé vermoulue"; un ami de Lyon signale ses rapports avec
l'oeuvre de la propagation de la foi. M. Pélagon lui a écrit une
lettre le 7 janvier; il la reproduit : L'Algérie manque de prêtres.
Pour y aller, il faut une recommandation de l'évêque ou du supérieur
général de l'ordre. Pour l'Amérique, il faut celle de l'évêque
diocésain de ce pays. De jeunes confrères pensent à l'Orégon.
- Métroz pense à l'Algérie, pour payer des dettes dues
à sa mauvaise santé compromise par le confrère à
qui il fut confié le lendemain de son ordination. Il demande l'autorisation
du prévôt, mais il redoute la jalousie des prêtres de ces
pays de mission. Il redoute le dernier asile pour les vieillards et les malades.
- Des confrères, voyant qu'il ne réussissait pas à prêcher
le critiquaient et attribuaient ses maux à sa "manie de se droguer".
- Il y a déjà une personne à charge dans sa famille. -
Le prévôt a été bon pour lui en 1830, lorsqu'il l'a
remplacé comme vicaire, quand il était malade et a prêché
à sa place en 1841 quand le médecin lui fit garder la chambre.
- Il espère aller en Algérie et peut-être y attirer des
confrères. Même idée en post-scriptum; à moins que
les efforts de Metternich ne réussissent : en ce cas le prévôt
aura toujours assez de confrères sous la main pour repourvoir les places
de ceux qui auront été forcés de quitter leur place. Avec
son autorisation, il écrira à Lyon, si on le chasse lui ou M.
le prieur.
Papier, double folio, 21.6 x 27.6 cm, français.
Au dos adresse du prévôt à Aoste; regeste et un No 222.
c) 1857, 17 décembre, Lucerne, palais de la nonciature apostolique.
Le nonce apostolique Joseph-Marie Bovieri accorde à Joseph Métroz,
vicaire à Martigny "ayant quelque goût pour l'histoire"
et se trouvant exposé à lire ou à vérifier des passages
dans des ouvrages suspects... la permission de pouvoir lire et retenir ces ouvrages,
quand même ils seraient à l'index, la permission à vie de
lire et garder de tels ouvrages, sous bonne garde que d'autres ne les lisent,
et à l'exception des livres obscènes et traitant ex professo de
la religion.
Signature du nonce (avec ses armoiries plaquées sur papier bleu) et du
secrétaire Marcellinus Vuillemin.
Papier, 23.4 x 37.9 cm, en-tête imprimé, latin.
La requête de Métroz est reproduite en français dans le
texte.
Au dos regeste et un No 16.
d) 1868, 9 décembre, Liddes.
Lettre de G.-J. Métroz, curé de Liddes, au prévôt
Deléglise accompagnant des manuscrits que ce dernier lui avait envoyés.
La légende S. Bernard attribuée à Richard sert de base
à tous les contes valdôtains : S. Bernard, âgé de
5 ans, aurait entendu à l'école les miracles produits à
Bari par les reliques de S. Nicolas, qu'il prit pour son patron spécial.
Métroz voulait voir les manuscrits de M. Dorsaz pour voir ce que M. Gall
et toute la science valdôtaine avaient opposé à toutes les
interpellations erronées sur la date de la naissance de S. Bernard. Il
en a parlé en 1849 à St-Oyen à M. Dorsaz, pour savoir s'il
en avait parlé à M. Gall : M. Dorsaz passe dessus à pieds-joints
! - M. Marquis a copié les dernières pages des manuscrits de M.
Dorsaz, sur la question : S. Bernard était-il chanoine régulier.
Métroz veut comparer le texte de Dorsaz avec un mémoire qu'il
a écrit : c'est la copie de l'original de Marquis qu'il renvoie au prévôt.
Métroz prétend que S. Bernard a été chanoine de
Sion et seulement archidiacre honoraire d'Aoste, après avoir résigné
sa dignité d'abbé du Mont-Joux et autres dignités. Toutes
ces maisons nommèrent un prévôt indépendant par l'influence
de S. Hugue etc.
Métroz a montré au prévôt la charte authentique de
Rodolphe III donnant l'abbaye de St-Pierre de Mont-Joux en apanage ou dot à
son épouse Hermangarde... Il croit que S. Bernard était abbé
de Mont-Joux quand il fit construire l'hospice en 1008, et l'église du
bourg. - Légende de l'apôtre S. Pierre, expulsé de Rome,
qui aurait reçu l'hospitalité des Druides; S. Augustin aurait
puisé le goût de la vie canonique, lorsque ses disciples furent
chassés par Genséric...
Dans les papiers remis à Mgr. Luquet, on voit que l'antique abbaye existait
du temps de Charlemagne, à qu le pape la recommandait. Les lombards ont
usurpé cette partie du domaine de S. Pierre, que 2 de leurs rois restituèrent....
Papier, double folio, 13.4 x 21.2 cm, français.
e) 1868, 17 décembre, Liddes.
Lettre de G.-J. Métroz au prévôt Deléglise : remerciement
pour l'envoi d'un confrère à la place de M. Gross, à qui
il renverra "ses hardes" (habits), et pour l'envoi de notes de M.
Murith, que le prévôt Filliez n'avait pas voulu lui remettre en
1849, quand il avait été à pied le visiter à St-Oyen.
Il avait pu se procurer des copies de ces précieuses chartes, qui avaient
été prêtées à des étrangers. Dans les
copies tirées de chez M. Gilloz, qui les tenait de Carrupt, il avait
négligé de prendre note des témoins. Il ne pense pas communiquer
des notes historiques, mais sa manière de voir l'histoire; il est heureux
d'éclaircir des points douteux. Il aime l'histoire depuis son enfance,
mais n'a jamais pu s'en occuper pendant sa longue carrière. Il s'est
procuré des livres en les payant ou autrement et il a bonne mémoire
malgré la goutte (podagre) et l'asthme. Il aimerait écrire. Les
documents écrits ou saisis ne manquent pas. Un arrière-neveu de
Jérôme Darbellay estimant que son grand-oncle n'était qu'un
original, que ses oeuvres ne sont que des fadaises, "utilisa son fourneau
du St-Bernard pour se chauffer" avec ses papiers. Depuis un an, il a pu
obtenir en prêt son "pot-pourri", mais il n'y a rien concernant
le temps de St-Bernard. - "Murith, médiocre en histoire, admettait
les données des valdôtains à peu près comme articles
de foi" et croyait que "S. Bernard avait existé 2 siècles,
avant sa naissance". - Il avait déjà la bulle de Jean III
confirmant la possession du Petit-St-Bernard à Verrès : cet hôpital
et ses dépendances n'ont appartenu au Mont-Joux jusqu'à ce que
celui-ci eût prêté des sujets pour desservir ces bénéfices
en Tarentaise ce qui occasionna un procès sur la prescription, dont le
St-Bernard n'a plus les pièces. Les colonnes du Mont-Joux n'ont pas de
rapport avec celles du Mont-Crémon : elles ont existé sur le Pennin
"simultanément depuis le temps des patriarches, l'une portant la
statue d'Hercule qu'on peut voir au Bourg de Martigny avec les visages d'Iris
et de Minerve; Tibère ayant fait périr beaucoup de Druides, cette
statue que ceux-ci vénéraient sous le nom de Maroun ?, comme celle
de leur fondateur, fut enlevée de sa colonne et descendue sous Claude
au forum Claudii... on mit à sa place une escarboucle ? sous le nom d'oeil
de Jupiter, ce grand dieu des Romains subsistant sur la colonne que lui avaient
élevée les princes ibères... sur le Plan Jupiter, Murith
disait la voir au cabinet de Turin, avec celle de Poenin, pour orner la chapelle
de St-Nicolas, après les avoir coupées par le milieu... on peut
les voir au grand autel, chacun des 4 tronçons ayant 7 pieds de haut
(elles en avaient 14 entières selon Caton l'Ancien) cité par M.
Bigex ? dans les Etrennes de 1789".
Il remercie pour la "copie Marquise", faute de temps pour la copier
maintenant. Il n'a pas le temps de mettre par écrit ses "données
sur Cham", qui serait venu se déclarer "le Dieu du ciel"
sur le Mont-Joux, avant de se faire adorer parmi ses descendants asiatiques
et faire expulser les fils de Sem... etc.
Regret de ne pas avoir jamais appris à écrire... mais nous avons
le Mont-Joux que la science grecque n'a pu transporter en Grèce... Excuse
pour son verbiage etc.
Papier, double folio, 13.5 x 21.2 cm, français.
f) 1871, novembre, Liddes.
Lettre de G.-Joseph Métroz, curé de Liddes au prévôt
: prière de la remettre à M. Giroud "pour lui servir de table";
Giroud n'a jamais demandé à lire ses ébauches sur l'origine
des noms "poenin" et "Jou", qui sont ceux du St-Bernard
dans l'antiquité. Faible de vue, il ne peut plus lire celles de Giroud,
et met les siennes à sa disposition : s'il ne veut pas s'en servir, qu'il
les lui renvoie. - M. Blanchet peut être un correspondant utile, mais
il est prévenu contre ses idées sur les Druides etc. Blanchet
a publié quelques-unes de ses idées. Il a renvoyé toutes
les médailles qu'il lui avait confiées pour les faire voir à
M. Forel-Fatio, savant numismate de Lausanne. - Souhait qu'un confrère
"traduise en français ses idées" pour attirer l'attention
des savants. Espoir que ses cahiers intéressent M. le curé de
Trient. Il est faible de vue et souffre de rhumatisme, sa mémoire n'est
plus sure, il craint l'hiver. Souhaits pour le prévôt etc.
Papier, double folio, 13.5 x 21.3 cm, français.
Selon Tamini Métroz est décédé en 1884.