TIROIR 5 PAQUET SECOND

[Anciennes décimes papales et difficultés à ce sujet, et touchant d'autres charges imposées autrefois par la Cour de Rome]


5/2/1
Décimes papales
Original
1285

Jaques de Novilla [Jacques de Noville], chanoine de Sion, collecteur de la décime accordée au roy de France et des procurations accordées au légat dans le royaume de France, confesse avoir reçu 10 livres vienoises de la procuration de l'église de Saint-Maurice d'Agaune pour la seconde année.

Original scellé du samedi avant Noël 1285.

1 document coté :
CHA 5/2/1

 

5/2/2
Décimes papales
Original
1290

Le même Jaques de Novilla [Jacques de Noville], collecteur de la décime accordée au roi de Sicile, confesse avoir reçu 11 livres mauriçoises de l'abbé et couvent de Saint-Maurice d'Agaune pour la décime de la 1ère année.

Original scellé du 24 juin 1290.

Voir aussi Charléty, p.318

1 document coté :
CHA 5/2/2

 

5/2/13
Décimes papales
Original
1314

Quittance en faveur de Barthelemi [Barthélemy de Bartholomeis], abbé de Saint-Maurice, pour la somme de 125 florins d'or payée au collège des cardinaux, et de 5 florins 2 1/2 gros tournois 1 denier payés pour leurs familles.

1 document coté :
CHA 5/2/13

 

5/2/3
Décimes papales
Original
1358

Le cardinal camérier du collège des cardinaux donne quittance à Jean [Jean Bartholomei], abbé de Saint-Maurice d'Agaune, de la somme de 62 florins d'or 22 sous pour le service dû au dit collège, et de celle de 3 florins 12 sous 4 monoye d'Avignon pour partie du service dû à sa famille, l'absolvant de plus de toutes censures, et le dispensant des irrégularités qu'il a encouru pour avoir tardé à faire ces payemens.

Original doné à Avignon le 6 avril 1358.

Voir aussi Charléty, p. 417

1 document coté :
CHA 5/2/3

 

5/2/4
Décimes papales
Original et copies
1361

Procès pour la maison abbatiale d'Ollon
Jean Bartholomei, recteur de la maison soit grange abbatiale d'Ollon, étant devenu abbé de Saint-Maurice en 1356, établit en sa place dans la dicte rectorie en 1357 son chanoine et religieux Guillaume de Liddes (voyés nottes sur Ollon art. maison abbatiale d'Ollon, N° 37, 38 et 54). À l'occasion de ce changement de recteur, Guillaume Posselli, soit-disant chanoine régulier, obtint des lettres patentes du pape Innocent pour impétrer cette rectorie comme si ç'avoit été un bénéfice ou prieuré ecclésiastique régulier, en vertu desquelles il cherchoit à s'en mettre en possession. L'abbé Jean et couvent s'y opposeront. Et là-dessus commença devant Bernard de Bosqueto, auditeur du palais dudit pape, un procès assés long, puisqu'après plusieurs débatues devant ledit juge, il fallut renvoyer sur les lieux à faire des examens de témoins pour vérifier les articles des positions avancées de part l'Abbaye pour prouver que ladite maison d'Ollon n'avoit jamais été envisagée que comme une grange et métairie de l'Abbaye, sans aucune marque ni apparence de bénéfice. Enfin, ledit auditeur juge porta sa sentence le 9 avril 1361, par laquelle il délivra l'Abbaye des poursuittes dudit Posselli, lui imposa silence sur son impétration, lettres papales et prétentions sur la grange d'Ollon, et le condamna aux frais, comme il conste par ladite sentence originale, cottée ici N° 4 [5/2/4] avec lesdites positions de l'Abbaye. L'abbé Charleti [Louis-Nicolas Charléty] a donné un extrait de cette sentence, page 419, et en a de nouveau fait mention, suppl. page 9. Mais il paroît qu'il n'en a pas bien pris le sens, l'envisageant non comme simplement exclusive de tout titre de vrai bénéfice à l'égard de dite rectorie d'Ollon, mais comme exemptante ladite rectorie de toute décime papale, ce qui n'a été disputé et décidé qu'en 1374 comme on le verra bientôt.

Voir aussi Charléty, p. 419 ext.

3 documents cotés :
CHA 5/2/4~A1
CHA 5/2/4~A2
CHA 5/2/4~B

 

<page 65>

5/2/5
Décimes papales
Original
8 novembre 1373

Autre difficulté pour la maison abbatiale d'Ollon. Le pape ayant imposé un subside sur toutes les personnes ecclésiastiques pour subvenir aux frais d'une guerre qu'il soutenoit en Italie, son collecteur fit intimer au prédit Guillaume de Liddes, recteur de la maison d'Ollon qu'il eût sous peines de censures à payer 30 sous pour son prétendu dit bénéfice, soit prieuré, à quoi celui-ci s'opposa aussitôt, et en appella le 8 novembre ad apostolos, par la raison que ladite maison n'étoit pas un bénéfice ecclésiastique, mais un simple grange de l'Abbaye.

On cotte ici l'acte de cet appel.

1 document coté :
CHA 5/2/5

 

5/2/6
Décimes papales
Original
2 mars 1374

L'abbé Jean [Jean Bartholomei] ayant prit cause en main avec ledit Guillaume de Liddes, et fait présenter une supplique à l'archévêque de Bourges, camérier du pape, pour le prier de faire relâcher ladite demende, ou au moins à déléguer quelque juge qui connût summairement de cette affaire, ledit archévêque addressa le 2 mars 1374 au collecteur ou au sous-collecteur apostolique, un ordre de s'informer, savoir si ladite maison d'Ollon étoit une simple grange ou métairie de l'Abbaye, et supposé que la chose fût ainsi, de délivrer ledit Guillaume de cette poursuitte, le déclarant libre de ce subside, l'absolvant, restituant, etc.

1 document coté :
CHA 5/2/6

 

5/2/7
Décimes papales
Original
2 mai 1374

Hugues Pascalis, chanoine de Sion, sous-collecteur, à qui ledit ordre fut aussitôt présenté, après s'être exactement informé de la chose, connut que ladit maison n'étoit point un bénéfice ecclésiastique, et déclara en conséquence ledit Guillaume exempt de payer ledit subside, lui restitua même les 30 sous qu'il avoit déjà déposé chés lui et lui donna en cas de besoin l'absolution de toutes les censures qu'il pourroit avoir encouru.

Acte original du 2 mai 1374.

1 document coté :
CHA 5/2/7

 

5/2/8
Décimes papales
Original
1374

Par la même raison, le même sous-collecteur déclara aussi, par acte du 20 mai dite année, ladite grange d'Ollon exempte de toutes décimes papales au sujet desquelles on avoit aussi ci-devant molesté le même Guillaume de Liddes.

1 document coté :
CHA 5/2/8

 

5/2/9
Décimes papales
Original
1375

L'abbé Jean Bartholomei, ayant été taxé à 80 florins de la Chambre pour ledit subside imposé par le pape Grégoire 11 [Grégoire XI], n'avoit pas d'abord achevé de faire ce payement en entier. Le collecteur lui fit intimer un ordre rigoureux de s'acquiter dans 4 jours du restant, à quoi il obéit comme il conste par la quittance dudit collecteur, dattée du 28 juin, par laquelle il avoue avoir reçu d'abord 80 florins d'Allemagne, et ensuitte 3 autres florins dits, pour la mieux valeur des florins de la Chambre.

On cotte ici les originaux tant de ladite monition que de ladite quittance.

Voir aussi Charléty, p. 430

2 documents cotés :
CHA 5/2/9~A
CHA 5/2/9~B

 

5/2/10
Décimes papales
Original
1378

Prétentiosn du spolium des abbés. L'abbé Girard Bernardi étant mort, Henri de Blanchis, sous-collecteur et official de Sion, voulut obliger par censures les religieux à faire l'inventaire des biens du défunt, prétendant en avoir le spolium. Les religieux s'y étants opposés et en ayant appellé recoururent conjointement avec Jean Garreti , leur nouvel abbé, à l'archévêque d'Arles, camérier du pape, qui manda à Guillaume de Lacu, collecteur, de lever les censures portées, d'informer des faits et de s'en tenir quand au spolium à ce qu'en avoit réglé le pape Grégoire 11 [Grégoire IX].

Original du 12 décembre 1378.

Voir aussi Charléty, p. 437

1 document coté :
CHA 5/2/10

 

<page 66>

5/2/11
Décimes papales
Original
1380

Quittance de 50 florins d'or dus pour service commun au collège des cardinaux, et d'un florin d'or 22 sous 4 deniers, monoye d'Avignon, le tout payé à la décharge de l'abbé Jean Garreti.

Original du 17 janvier 1380.

Voir aussi Charléty, p. 443

1 document coté :
CHA 5/2/11

 

5/2/12
Décimes papales
Original
1381

Quittance en faveur du même abbé de la somme de 50 florins d'or, pour complément du service dû pour la décime papale; et de 9 florins d'or 2 sous 7 deniers dû par complément de 4 services à la famille et officiers dudit pape.

Original du 29 décembre 1381.

Voir aussi Charléty, p. 443

1 document coté :
CHA 5/2/12

 

5/2/14
Décimes papales
Original
1389

Quittance de 21 livres mauriçoises payées par ledit abbé en déduction de ce qu'il devoit pour les décimes dues au pape et au comte de Savoye [Savoie].

1 document coté :
CHA 5/2/14

 

5/2/15
Décimes papales
Original
environ 1388 et 1390

Le cardinal Galiote dit Malapetra, ayant obtenu du pape de pouvoir lever 100 florins d'or sur les revenus de l'Abbaye, fit publier des censures contre l'abbé Garreti [Jean Garreti] pour l'obliger à payer cette somme. Celui-ci eut recours audit pape, soit antipape Clément 7 (Clément VII), et en obtint un juge commissaire sur cette affaire, lequel ordonna, deux ans après, que lesdites censures fussent levées, à condition cependant que ledit abbé acquittât dans un certain terme la susdite somme, sous peine d'être, ledit terme écoulé, de nouveau frappé des mêmes censures.

2 documents cotés :
CHA 5/2/15~A
CHA 5/2/15~B

 

5/2/16
Décimes papales
Copie légale
1391

L'archévêque d'Arles, camérier, fit publier en cette année une nouvelle imposition du dizième denier à lever sur toutes les églises des diocèses de Tarantaise [Tarentaise], Maurienne, Belley, Lausanne et Sion, qui se trouvoient de la dépendence du comte de Savoye [Savoie], et payable en deux termes, etc.

1 document coté :
CHA 5/2/16

 

5/2/17
Décimes papales
Original
1365

Affaires de la réduction de la décime à la demi-décime. Il y avoit cependant longtems que l'Abbaye avoit commencé à solliciter une diminution des susdites charges, et surtout de la décime papale. Elle fit parvenir en 1365 une supplique au pape, où elle lui représentoit qu'elle, conjointement avec ses membres, avoit été taxée à 108 florins pour la décime, à laquelle somme lesdits membres contribuèrent pour leur rate, ce qui faisoit que la charge étoit alors supportable; mais que présentement elle passoit absolument ses forces, soit parce que les collecteurs dedite décime la faisoient payer auxdits membres chacun à part, en sorte qu'ils ne pouvoient plus rien contribuer pour ladite taxe de 108 florins, qui retomboit ainsi en entier sur l'Abbaye, soit parce que la même Abbaye souffroit actuellement une grande diminution dans ses revenus à cause de la mortalité, des guerres et incendies, en sorte que si ladite Abbaye continuoit d'être forcée à payer ladite somme, elle alloit être réduite à la mendicité; et qu'ainsi elle supplioit Sa Sainteté de commettre quelqu'un qui prît connoissance de ses revenus, de ses charges et de celles de ses membres, avec pouvoir de réduire ladite taxe, etc.

Voir aussi Charléty, p. 460, etc., et suppl. p. 32

1368

Sur cette supplique, l'archévêque, camérier du pape, déléga Ambrie Rodulphi, collecteur général, pour faire l'information qu'on demendoit, lequel sous-déléga Étienne Galopini, sous-collecteur pour Lausanne et Sion. Celui-ci prit cette information à Saint-Maurice les 10, 11 et 12 septembre 1368, et examina 7 témoins, partie religieux de l'Abbaye, partie personnes qui devoient avoir une grande connoissance des affaires de cette maison, sur 3 points principaux, savoir: 1° quels étoient les revenus de l'Abbaye; 2° quelles étoient ses charges ou dépenses nécessaires; 3° s'il étoit vrai que les membres ne contribuoient point avec l'Abbaye pour ladite taxe de 108 florins, mais qu'ils payassent à part pour ladite décime. On peut voir les déclarations desdits témoins et du procureur de l'Abbaye sur ces trois points tout au long dans un grand parchemin attaché avec les actes suivants, et cotté ici N°17 [5/2/17]. On en peut aussi voir un extrait, particulièrement en ce qui regarde les rentes et charges annuelles de l'Abbaye en ce tems-là, dans le livre de l'abbé Charleti [Charléty], p. 460. Ce détail est <page 67> assés curieux, tant pour ce qui regarde l'évaluation des denrées en ces tems-là que pour ce qui concerne ce que l'on payoit alors pour les prébendes des religieux, salaires des domestiques et la consommation qui se faisoit dans l'Abbaye pour les pauvres, etc.

On se contente de dire ici en gros, avec ledit sous-collecteur Galopini dans la relation qu'il envoya alors au prédit collecteur Rodulphi, que de l'information exacte qu'il venoit de prendre, il résultoit: 1° qu'il ne constoit pas clairement que les membres de l'Abbaye payassent chacun en particulier pour la décime papale, et qu'on ne savoit cela que par ouïr dire; 2° que les rentes de l'Abbaye ne montoient alors qu'environ à 307 livres mauriçoises; 3° et ses dépenses ordinaires à 364 livres mauriçoises environ, sans compter les réfectures des bâtimens et la dépense du vestiaire, de la table et de la famille de l'abbé.

Voir aussi:
ibidem sub N° 17 [5/2/17]
Charléty, p. 460

1400

Ces information et relation du prédit sous-collecteur Galopini ne produisirent pour lors aucun effet, tant à cause des changemens arrivés dans la Cour romaine, que parce que l'Abbaye, toujour plus pauvre et plus opprimée, n'avoit pu y poursuivre cette affaire. Mais l'antipape Benoît 13 [Benoît XIII] ayant, vers l'an 1400, imposé pour 5 ans une nouvelle décime sur tous les revenus des églises de son obédience, l'abbé Jean Garreti et ses chanoines se virent obligés de présenter une nouvelle supplique à Jean de Verbouz, collecteur général en Savoye [Savoie] et autres lieux de l'Empire, où après lui avoir exposé tout ce qui s'étoient passé en 1365 et 1368, que les sous-collecteurs obligeoient plus que jamais les membres de l'Abbaye de contribuer chacun à part à toutes les charges publiques, d'où il arrivoit que la même Abbaye, surchargée de toutes parts et accablée de dettes, étoit forcée de vendre des fonds, etc, ils le supplient de leur apporter quelques remèdes.

Voir aussi:
ibidem sub N° 17 [5/2/17]
Charléty, p. 463

Ledit collecteur Jean de Verbouz écouta assés favorablement cette supplique, et en vertu du pouvoir général qu'il avoit, déclara par son rescript du 22 novembre 1400 que le prédit abbé et couvent, ses membres taxés à la décime absolument exclus, payeront désormais la moitié de la décime qu'ils payoient ci-devant selon la taxe ancienne et accoutumée, deffendant aux sous-collecteurs de demender à l'avenir au-delà de ladite moitié, à moins que le Saint-Siège ne vînt à en disposer expressément d'une autre manière.

Original dûment scellé et attaché avec lesdits actes précédents.

Voir aussi Charléty, p. 465

N. B. On ne voit pas bien clairement ce que l'on entendoit dans tous ces actes par membres de l'Abbaye: n'étoit-ce que les rectories, soit maisons rurales ou granges de l'Abbaye, telles que la maison abbatiale d'Ollon, de Veraussa [Vérossaz], etc.? ou étoient-ce les cures dépendantes de la même Abbaye, come la cure d'Ollon, d'Aigle, de Bagnes, etc., qui étoient censés les membres de l'Abbaye dont il est parlé surtout dans le dernier acte qu'on vient de citer? Ce qu'il y a de certain est que la maison abbatiale d'Ollon a été déclarée exempte de toute décime à payer en 1374, comme on l'a vu ci-dessus N° 7 [5/2/7]; et on verra au contraire plus bas N° 25 [5/2/25] que la cure d'Ollon étoit astrainte en particulier à la taxe pour la Chambre apostolique, d'où il semble s'ensuivre que lesdites rectories, soit granges, étoient comprises dans la taxe générale de l'Abbaye, mais que les églises parroissiales qui en dépendoient en étoient exclues et payoient leurs taxes à part, ce qui ne combineroit nullement avec leur union subjective, et feroit voir que c'étoient autant de bénéfices collatifs, etc.

4 documents cotés :
CHA 5/2/17~A
CHA 5/2/17~B
CHA 5/2/17~C
CHA 5/2/17~D

 

5/2/18
Décimes papales
Original
1408

Malgré ce que l'on vient de dire, Jean Christini, collecteur général, ne laissa pas en 1408 de molester l'abbé Jean Garreti, et de le vouloir forcer par plusieurs monitions et sentences même d'excommunication à payer plusieurs arrérages de décimes restants depuis 1400, à teneur de l'ancienne taxe. Il venoit même déjà d'ordoner qu'il fût dénoncé, excommunié et aggravé s'il ne satisfesoit au plus tôt. Mais ledit abbé en appella au Saint-Siège par acte public du 9 aoust 1408, cotté ici N° 18 [5/2/18]. Il y a apparence que la chose en resta là, et que ledit collecteur fut satisfait des raisons alléguées dans ledit appel, puisqu'on ne voit pas qu'il ait plus été question des dits prétendus restants de retards jusqu'en 1408.

1 document coté :
CHA 5/2/18

 

<page 68>

5/2/19
Décimes papales
Original
31 mars 1411

Quittance de la somme de 125 florins d'or de camera due pour le service commun à la Chambre apostolique, et de 33 florins dits 16 sous 8 deniers monnoye de Rome, pour 4 services menus dus aux clercs de la Chambre et autres officiers du pape, donnée par le cardinal Antoine de Challant, camérier du pape Jean 23 [Jean XXIII], le 31 mars 1411, pour la décharge de l'abbé Jean Sostion.

Voir aussi Charléty, p. 473

1 document coté :
CHA 5/2/19

 

5/2/20
Décimes papales
Original
11 aoust 1411

Outre les prédits payemens, le collecteur apostolique prétendoit encore que le même abbé Jean Sostion [Jean Sostion] devoit encore lui faire compte pour les 2 termes de la décime papale de 1409, autant pour 1410, et un terme pour 1411, ce qui montoit à 45 livres mauriçoises, desquelles, après déduction de 12 livres reçues depuis le décès du feu abbé Garreti [Jean Garreti], il en restoit 33 à payer par l'abbé moderne, outre le spolium de l'abbé défunt qu'on lui demendoit encore. Il se fit à l'Abbaye le 11 aoust 1411 un examen et vision par le sous-collecteur Étienne de Rupe, doyen de Sion, et par Pierre Murgodi, curé de Saint-Maurice et ci-devant sous-collecteur. Dans cet examen, l'abbé Sostion [Jean Sostion], ayant représenté audit sous-collecteur qu'il ne se croyoit point obligé de payer ni lesdits retards, soit parce qu'il avoit déjà convenu avec la Chambre apostolique, soit parce qu'il les croyoit déjà payés, outre qu'il n'étoit pas en état d'y satisfaire, attendues la pauvreté et les besoins pressants de l'Abbaye, etc., ni ledit spolium, puisque les abbés n'ont rien en propre, qu'il n'avoit jamais été payé jusqu'alors, et que l'Abbaye en avoit toujour été exempte, etc., ledit abbé, dis-je, ayant représenté toutes ces choses, obtint un délai quand auxdits arrérages jusqu'à la fête prochaine de saint Luc, affin qu'il eût le tems de faire valoir ses preuves; et quand au susdit spolium, il fut convenu que l'abbé payeroit 60 florins d'or pour cela, au cas qu'il ne pût pas faire voir qu'il n'étoit pas dû, réservé en tout cela le consentement de Jean Christini, collecteur général, à qui l'abbé fera un présent en poisson ou en gibier, et en six barrils de bonne moutarde d'Aigle.

Original en papier, signé par ledit sous-collecteur.

Voir aussi Charléty, p. 470

1 document coté :
CHA 5/2/20

 


3 septembre 1411

Pour se délivrer plus facilement de toutes ces poursuittes, l'abbé Sostion eut recours à la protection d'Amédé, comte de Savoye [Amédée VIII], lui représentant la misère et la nécessité de l'Abbaye, les sommes qu'il venoit déjà de payer à la chambre apostolique et les molestes que lui faisoit cependant le collecteur Christini, et le suppliant de lui tendre la main ainsi qu'à son Abbaye; à quoi ledit prince répondit très favorablement par son rescript du 3 septembre même année, addressé à tous ses officiers pour leur ordonner de protéger l'Abbaye etc. et dans lequel il recomende aussi audit collecteur de la traitter de la manière la plus douce qu'il pourra. Voyés les originaux de ladite supplique et de ce rescript du comte Amédé, cotté plus haut Dons des princes de Savoye, N° 13.

Voir aussi Charléty, p. 474


5/2/21
Décimes papales
Original
15 septembre 1411

En conséquence de toutes les raisons de défense alléguées par ledit abbé Sostion et de la recommendation dudit comte de Savoye [Amédée VIII, duc de Savoie], ledit collecteur général délivra enfin par son rescript du 15 septembre 1411 le même abbé au nom de la chambre apostolique de toutes les prétentions qu'on avoit formé contre lui tant un sujet des dits arrérages de décimes que du spolium de l'abbé défunt et donna en conséquence ses ordres audit collecteur.

Voir aussi Charléty, p. 476

1 document coté :
CHA 5/2/21

 

5/2/22
Décimes papales
Original à double
13 octobre 1412

Outre le susdit rescript, le même collecteur donna l'année suivante 1412 [D'une autre main: le 13 octobre] à l'abbé Jean Sostion pleine, absolue et finale quittance pour tous les arrérages et payemens de décimes dont lui ou ses prédécesseurs auroient pu être comptables envers la chambre apostolique et même pour le terme prochain de la Toussaint, déffendant au sous-collecteur de Sion et à ses successeurs de molester ledit abbé ou les siens à ce sujet.

2 documents cotés :
CHA 5/2/22~01
CHA 5/2/22~02

 

<page 69>

5/2/23
Décimes papales
Original
1434

Un certain Erard, soit-disant délégué par le concile de Bâle, ayant excommunié verbalement et dénoncé excommunié l'abbé Pierre Fornery [Pierre Fournier] pour n'avoir pas d'abord voulu payer la demi décime prétendue due pour l'année 1434. Ledit abbé appella par acte public du 23 novembre même année desdites sentence et dénonciation devant le concile de Bâle ou à qui de droit pour plusieurs raisons, et surtout parce ledit Erard n'avoit pas fait conster de ses pouvoirs, qu'il n'avoit pas suivi d'ailleur les formalités du droit, et qu'enfin, ayant payé cette année même la vacance de l'Abbaye au pape Eugène 4 [Eugène IV], il ne croyoit rien devoir de plus pour cette année.

1 document coté :
CHA 5/2/23

 

5/2/24
Décimes papales
Original
3 avril 1449

Autre réduction de la demi décime. Amédé, 1er duc de Savoye [Amédée VIII, duc de Savoie], antipape sous le nom de Félix 5 [Félix V], réduisit par sa bulle du 3 avril 1449, l'an 9 de son pontificat la taxe de la décime ou demi décime due par l'Abbaye et qui étoit de 36 florins d'or de camera par an, à la somme de 20 florins dits.

Original in plumbo.

N. B. On a vu ci-dessus Privilèges de papes, N° 23, que tous les actes de Félix 5 ont été confirmés par Nicolas 5 [Nicolas V], pape légitime.

Voir aussi Charléty, Liber III, p. 176

1 document coté :
CHA 5/2/24

 

5/2/25
Décimes papales
Original
1455

Quittance du trésorier de la chambre apostolique dattée du 21 février 1455 par laquelle on voit que Guillaume Bernardi, curé d'Ollon, a été taxé pour l'annate ou demi-fruits de la 1ère année de cette cure à la somme de 26 florins d'or de camera et qu'il les a effectivement payé.

1 document coté :
CHA 5/2/25

 


5/2/26
Décimes papales
Original
1467

Jean Valencheti, soy-disant collecteur de la chambre apostolique, ayant fait signifier des monitions et citations à l'abbé Guillaume Bernardi pour l'obliger à lui remettre dans six jours les biens de feu François (de la Tour) de Montagnié, ledit abbé en appella au Saint-Siège et fit intimer audit Valencheti son appel à Lausanne.

1 document coté :
CHA 5/2/26

 

5/2/27
Décimes papales
Original
1496

Le cardinal camerier du pape donne quittance à l'abbé Jean d'Allinge [Jean Bernardi d'Allinges] le 12 décembre 1496 des sommes suivantes dues pour ses provisions, savoir: de 118 3/4 florins d'or de camera payés pour le service commun à la chambre apostolique, de 8 florins dits, 46 sous, 6 deniers, pour un même service aux clercs de la chambre, de 26 florins dits, 39 sous, 6 deniers pour 3 menus services à la famille et aux officiers du pape.

Original signé mais sans sceau.

Voir aussi Charléty, p. 546

1 document coté :
CHA 5/2/27

 

On renferme encore dans ce paquet quelques petits parchemins de peu de conséquence, mais qui parroissent cependant appartenir au moins indirectement à cet article.