Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] touchant Bagnes

8/1/1
Traitté avec la Maison de Savoye [Savoie] touchant Bagnes
Original
1150

Amédé comte de Savoye [Amédée III, comte de Savoie], étant sur son départ pour aller à Jérusalem, reçut des chanoines d'Agaune une table d'or valant 66 marchs d'or et leur engagea à cet effet ses reçues, soit recouvres, du Chablais et de l'Entremont. Ensuitte, étant mort, son fils Ubert ou Humbert voulant racheter lesdits gages, s'engagea de payer à l'Abbaye 100 marchs d'argent et 2 marcs d'or dans l'espace de 4 ans, savoir 25 marcs d'argent et 1/2 marc d'or chaque année à la fête des Saints-Innocens et donna des otages pour cela. Et comme cela paraissait être peu de chose en comparaison de ladite table d'or, il donna de plus à l'Abbaye sa recouvre, soit recette de Bagnes et d'Octiet [Etiez], soit X livres annuelles pour sa décharge et celle de l'âme de son père, en présence des évêques de Lausanne et de Sion, de l'abbé Hugues et plusieurs nobles et religieux, tous signés. Donné sous le pape Eugène 3 [Eugène III] et sous le règne du roi Conrad. 1150, février 2, lune 4, avec le sceau dudit comte.

Voir Liber vallis de Bagnes, fol. 1.
Charléty, p. 105.

2 documents cotés :
CHA 8/1/1~01
CHA 8/1/1~02

8/1/2
Traitté avec la Maison de Savoye touchant Bagnes
Original
1150

Témoignage solemnel donné le même jour par Amédé, évêque de Lausanne, comme tuteur établi dudit comte -encore jeune-, touchant tout ce qui est contenu dans l'acte précédent, avec même quelques circonstances de plus, par exemple que ladite table d'or étoit ornée de pierres précieuses, et que le comte Amédé [Amédée III], allant combattre les infidèles avec Louis, roi de France [Louis VII le Jeune], son neveu, avoit engagé à l'Abbaye passé 50 livres annuelles sur ses recettes, etc.

Acte dûment scellé.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 2.
Charléty, p. 107.

Vers ce tems Aymon, évêque de Lausanne, écrivit au comte Humbert [Humbert III le Saint] pour le prier de protéger l'Abbaye contre un certain seigneur Reinald qui lui enlevait la prévôté rendue par son père et les terres qui lui avoient été données en gage par le même pour la table d'or.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 6
Charléty, p. 105

2 documents cotés :
CHA 8/1/2~01
CHA 8/1/2~02

8/1/3
Traitté avec la Maison de Savoye [Savoie] touchant Bagnes
Original
1178 env.

[D'une autre main]: S. Pierre de Tarentaise présent à cet acte
Humbert, comte de Savoye [Humbert III le Saint], en engageant à l'Abbaye tout ce qu'il avoit et qu'il prétendoit de droit rière Bagnes et Ottiez [Etiez] pour la somme de 1000 sous, se soumit aux conditions suivantes, entre les mains et avec l'approbation de Pierre, archevêque de Tharantaise [Tarentaise] et d'Aimon de Faussigni [Faucigny], savoir:
1° Que quand ledit comte voudrait rendre lesdits 1000 sous pour racheter les susdits gages, il les rendroit de la même valeur et sans qu'on y comprit ce que l'Abbaye avoit déjà reçu en gage auparavant ;
2° Qu'affin qu'il n'arrive point ensuitte de difficulté entre le comte lorsque celui-ci voudra faire ce rachapt, on distinguera soigneusement ce qu'il devra avoir à la suitte pour ses droits de régale et de comté, ce qui se discernera à teneur de la lettre qui en existe de la déposition de gens dignes de foi, et selon ce que l'Abbaye possédoit pacifiquement du tems du père dudit comte, de quoi il a donné plusieurs otages à l'abbé liés ainsi que lui sous la peine d'encourir l'excommunication ;
3° Que le comte gardera la recette d'Ollon et de Vouvri [Vouvry], ainsi que le droit de chasse jusqu'à ce que l'abbé et l'Abbaye lui aient fait voir leur bon droit en jugement légitime ;
4° Que le comte fera restituer en paix tout ce que les siens ont enlevé rière lesdits lieux ;
5° Qu'il rendrait aussi la recette qu'il avoit pris à Guillaume de la Tour à cause dudit fief de l'église et tout ce qui restoit des gages autrefois reçus par l'Abbaye ;
6° Que celle-ci posséderoit en paix dorénavant les communs de Saint-Maurice qu'elle tenoit du tems du père dudit comte ;
7° Enfin, que touchant la question savoir si le comte avoit droit d'exercer la justice dans les maisons des hommes des chanoines situées hors de la rue du bourg de Saint-Maurice comme il le prétendoit, on s'en rapporterait à la relation ou témoignage qu'en donneraient de bonne foi les bourgeois de Saint-Maurice.

Instrument original avec deux sceaux pendants, mais sans date avec un autre double d'un caractère fort ressemblant, mais non scellé.

N. B. Sur le dos de ce dernier double, il se trouve marqué à peu près en mêmes caractères que l'an 1178, lune 11., épacte 4., février 5., la veille de la Saint-Barthelemi en présence de Nantelme, évêque du Bellay, d'Amédé de Nangis, de Chambert de Morestel et de Pierre de Cletis, chevaliers, le comte de Genève a prêté l'hommage lige entre les mains de Borcard [Borcardus], abbé de Saint- Maurice, et lui a reconnu le château de Chaumont, le château de la Roche et la moitié de Hauteville et autres.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 14v
Charléty, p. 119

2 documents cotés :
CHA 8/1/3~01
CHA 8/1/3~02

Y ayant difficulté entre Thomas, comte de Maurienne, et l'abbé Gunterus de Saint-Maurice, pour savoir ce que chacun avoit de droit dans la vallée de Bagnes, Nantelme, évêque de Genève, et Nantelme, évêque de Sion, se transportèrent à la prière dudit abbé a Saint-Maurice où, conjointement avec plusieurs nobles députés de la part dudit comte et nommés dans l'acte, ils entendirent sur cette question les dépositions des témoins jurés qui, au nombre de douze, attestèrent tous que dès le tems de l'abbé Hugues [Hugo] et du vivant du comte Amédé [Amédée III], et au moins du tems de l'abbé Rodulphe, avant que le comte Humbert eût donné les 10 livres à l'Abbaye pour le rachapt des gages donnés par le comte Amédé pour la table d'or, ils avoient vu que l'église de Saint-Maurice possédoit pacifiquement dès le pont de Saint-Pancrace jusqu'à la fin de la vallée les bans et justices, comme ils arrivaient, ainsi que les pâturages de la vallée; et, interrogés sur le droit du comte dans la même vallée, ils ont déclaré qu'outre les 10 livres à titre de procuration que le comte y avoit avant que le comte Humbert les eût cédées pour la table d'or, il y auroit encore, après avoir racheté son engagement, 12 muids grains de cense et 27 sous la cavalcade selon la coutume du lieu et la maneuvre pour le château de Chillon. Le seul dernier témoin a ajouté que le comte levait les justices des clames qui se faisoient devant lui lorsqu'il est présent.

Deux actes originaux avec les sceaux pendants et deux copies signées.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 3v.
Charléty, p. 137.

5 documents cotés :
CHA 8/1/4~01
CHA 8/1/4~02
CHA 8/1/4~03
CHA 8/1/4~04
CHA 8/1/4~05

Articles du traitté fait en cette année entre Thomas, comte de Savoye [Thomas, comte de Savoie] et l'abbé Aymon [Aymo]:
1° Lorsque ledit comte est entre le Montjou [Mont-Joux] et Brest [Bret], il est seigneur de la vallée de Bagnes, et les chasses, les habitants depuis le pont de Saint-Pancrace jusqu'à la fin de la même vallée, les forêts noires dans les hautes montagnes, les bans, les justices, les franeries, les soldats, les ministres, les paquerages qui doivent se conserver pour l'utilité des hommes de ladite vallée et le décours de la grande eau appartiennent au comte ;
2° Délors que le comte est hors desdits confins, l'abbé est seigneur de la vallée et les ministres et toutes les choses prédites lui appartiennent ;
3° L'abbé a de plus toujours, le comte présent ou non, la collecte de may et d'automne pour la table d'or emportée par le comte Amédée et les excusés (exusati), savoir: Humbert Grossus, Uldric de Chabloz, Vibert Luidrian, la Maison du donzel Nicolas et Viger Clericus et la Maison de Boson Viviant et leur abbergement ;
4° Le comte a aussi toujours, soit absent, soit présent, les cavalcades et les manoeuvres pour le château de Chillon et 27 sous pour le charnage et 12 muids de blé ;
5° Ni l'abbé ni le comte, présent ou absent, ne peuvent exiger un secour pour un cas arrivant des hommes de Bagnes, sinon d'un commun consentement de l'un et de l'autre, et alors ce qui se recevra sera partagé en commun.

Acte original dont les sceaux sont tombés, avec une copie authentique par vidimus de 1390 et deux autres copies signées.

N. B. Landri de Sion a assisté à ce traitté sans rien prétendre sur la vallée de Bagnes.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 4v
Charléty, p. 1.53

4 documents cotés :
CHA 8/1/5~01
CHA 8/1/5~02
CHA 8/1/5~03
CHA 8/1/5~04

<page 129>

8/1/6
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1279

Les hommes de Bagnes ayant payé 20 livres de secour au comte pour l'achapt qu'il avoit fait du château de Saxon et ayants fait d'autres dépenses pour chasser des malfaiteurs de leur vallée prétendoient que les hommes d'Antoine de la Tour rière Montagnié [Montagnier] y contribuassent leur rate part, mais le juge du Chablais du Vallais [Valais] et d'Entremont condamna ceux de Bagnes.

Original avec un vidimus de l'abbé Jaques [Jacques d'Ayent] de 1293.

N. B. Il paroît d'abord que la demande dudit subside fait par le comte est contraire au dernier article du traitté précédent; mais apparemment que l'abbé y aura consenti.

[D'une autre main]:XX libras mauricienses = castrum de Sassons [Saxon] =

2 documents cotés :
CHA 8/1/6~01
CHA 8/1/6~02

8/1/7
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
Veille de Pentecôte 1287

Amédé, comte de Savoye [Amédée V le Grand], ordonne à ses juges dans le pays de s'informer de quelle manière le château de Verbier, [D'une autre main:quando guerra erat in illis partibus inter comitatum Sabaudiae et terram Valesii], a été gardé pendant les guerres passées entre le comte de Savoye [Savoie] et le Vallais [Valais], et de faire observer la même coutume à l'avenir, revoiants ce qu'ils auroient fait au contraire. Ainsi, dans le cas que quelque autre que l'église d'Agaune eût eu par le passé la garde dudit château et que cependant lesdits juges eussent pris des biens de ladite église pour cause de dite garde, le comte leur ordonne de les recouvrer de ceux qui avoient dû maintenir cette garde et les restituer à ladite église. Il leur comende de plus d'empescher qu'elle soit molestée à ce sujet, et surtout ce sur quoi il plaira à l'abbé ou à son procureur de recouvrir à la cour dudit comte pour en obtenir justice et d'avoir soin de conserver l'Abbaye dans ses anciennes coutumes observées par ses prédécesseurs.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 112
Charléty, p. 240

1 document coté :
CHA 8/1/7

8/1/8
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1287

Ceux de Bagnes ne devant le forro (fourrage) [D'une autre main: cum homines de Valle de Bagnies debant nobis lo fourro quando pernoctamus] soit le foin et la paille au comte que lorsqu'il passe la nuit au-delà du pont de Sambrancher [Sembrancher] et l'ayant cependant fourni cette fois en deçà, le comte Amédé [Amédée V le Grand] leur donne acte que cela ne doit leur porter aucun préjudice pour l'avenir.

Voir Charléty, p. 241

1 document coté :
CHA 8/1/8

8/1/9
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1343

Ceux de Vollège [Vollèges] se plaignent au comte que son châtelain de Sambrancher [Sembrancher] exige d'eux et le charnage et la garde [D'une autre main: garda et charnagium] prétendants ne devoir que le premier, ledit comte [Aimon le Pacifique, mort le 11 juin, ou Amédée VI le Comte Vert, dès le 11 juin] ordonne audit châtelain de l'informer de ses droits à ce sujet.

1 document coté :
CHA 8/1/9

8/1/10
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1375

Le châtelain de Sambrancher [Sembrancher] ayant fait citer par les métraux de Bagnes et Vollège [Vollèges] toute la milice de la vallée de comparoître sous des peines à Sembrancher devant le baillif de Chablais, le même baillif mieux informé du droit de juridiction de l'abbé dans la vallée fait révoquer ce mandat, annule les peines et ordonne que la revue se fasse en Bagnes devant l'abbé ou sous ses ordres.

Voir Charléty, p. 434

1 document coté :
CHA 8/1/10

<page 130>

8/1/11
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original avec deux copies signées
1377

Plaintes formées par l'abbé et les hommes de Bagnes et de Vollège [Vollèges] [D'une autre main: parochie de Bagnyes et de Vilegio] contre le châtelain de Sembrancher [D'une autre main: apud Sanctum Brancherium] et le procureur du comte, et responses dudit comte [Amédée VI le Comte Vert]:
1° Ils se plaignirent que ledit châtelain s'approprioit au nom du comte les biens de presque tous ceux qui mouroient, sous prétexte qu'ils avoient exercé l'usure, détenoit leurs héritiers à ce sujet à Sambrancher et les vexait diversement. Sur quoi le comte Amédé deffendit audit châtelain de telles violences et de saisir de tels biens à moins que les personnes mortes n'aient réellement exercé l'usure ;
2° Sur la plainte que le même châtelain attentoit de se saisir des biens des bâtards morts dans lesdites paroisses malgré les prétentions contraires de l'Abbaye, le comte ordonne à son dit procureur de s'informer là-dessus particulièrement de l'usage qui a eu lieu jusqu'alors, et de lui en faire à lui-même son rapport ou à son conseil ;
3° On avoit aussi reproché audit châtelain qu'il forçoit ceux de Bagnes et Vollège de lui payer 10 sous et autres sommes plus considérables pour les bans imposés longtems auparavant par les officiers de l'abbé, ce que le comte lui deffend, lui ordonnant de relâcher ces bans et de restituer même les papiers d'autant que l'abbé assurait les avoir déjà quitté et remi avant que lui comte se trouvât entre Brest [Bret] et la perche (perticam) du Montjou [Mont-Joux] en bas ;
4° On avoit accusé le même châtelain d'exiger 14 livres d'un ancien subside prétendu dû lorsque le comte passe et se trouve entre Brest et la perche de Monjou, sur quoi le comte veut avoir une information exacte de la part de son procureur ;
5° Enfin, on s'étoit plaint qu'on retenoit trop longtems à Sambrancher les livres de cour après le départ du comte dudit territoire entre Bresta et Montjou, pour à quoi obvier ledit comte veut qu'on le rende incessamment après son départ aux officiers de l'abbé, deffendant de rien innover sur le contenu de ses responses avant qu'il en soit ordonné autrement de sa part.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 29v
Charléty, p. 435

3 documents cotés :
CHA 8/1/11~01
CHA 8/1/11~02
CHA 8/1/11~03

8/1/12
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1390

Plusieurs particuliers de Bagnes s'étants plaints au comte Amédé [Amédée VII le Comte Rouge] que son châtelain de Sambrancher [Sembrancher] les avoit fait arrêter dans ce dernier lieu sur ce qu'ils n'avoient pas conduit leurs vaches pour faire le fromage dans les montagnes, à quoi ils ne se croyaient point obligés suivant le droit et prétendoient même en être exempts en vertu des privilèges par eux obtenus des comtes et des abbés, sur quoi ledit comte, ne trouvant pas la susdites raison suffisante pour une telle détention, ordonne à son châtelain de relâcher absolument lesdits hommes et de poursuivre autrement ses droits contre eux s'il en a à ce sujet.
[D'une autre main]: dicendo quod dicti homines non debent facere caseos de lacte animalium suorum in plano seu eorum domibus tempore quo delitum est in ipsorum montibus, in alpari.

1 document coté :
CHA 8/1/12

<page 131>

8/1/13
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1398

Quelques Valdôtains s'étants rendus coupables de divers délits rière la montagne de Durand, les officiers de l'abbé prirent connaissance de ces faits et réclamèrent ces malfaiteurs auprès du lieutenant du ballif de Val d'Aoste; lesquels les ayant refusés, ils s'adressèrent au comte Amédé [Amédée VIII] qui ordonna à son procureur de prendre des informations et de faire des examens à ce sujet, afin qu'ensuitte lui ou son conseil en pussent juger en conséquence. Il y eut à cette occasion passé 30 témoins examinés, lesquels déposèrent tous par serment:
1° Que la vallée de Bagnes s'étend depuis le pont de Sambrancher [Sembrancher] jusqu'à la fenêtre de la Croix vers le sentier de Fredellet, lieu limitrophe de la Vallepelline [Valpelline], dans lesquels confins est renfermée la montagne de Durand avec ses appartenances ;
2° Que lorsque le comte n'est pas entre Bret et le Saint-Bernard [Grand-Saint-Bernard], l'abbé à l'omnimode juridiction dans toute la vallée de Bagnes avec droit de punir tous les délinquants, d'en exiger les bans et exercer tout ce qui appartient à l'omnimode juridiction aussi bien que les honneurs de la chasse, savoir la peau et le boyau gras de l'ours, et le quartier droit et la patte du cerf ;
3° Que le comte étant entre Brest et Monjoux [Mont-Joux] est seigneur de la vallée et y exerce la juridiction par ses officiers de Sambrancher ;
4° Que le même comte y a en tous tems la cavalcade, les appellations, les usuriers, les protocolles des notaires qui y meurent, outre le péage des bêtes qui s'y vendent et qu'on mène même dehors pour vendre, lequel se paye par les marchands au châtelain de Sambrancher ;
5° Enfin que la vallée de Bagnes est du ressort de la châtellenie de Sambrancher.

Grand rouleau en papier dûment signé au bas où sont attachés les susdits mandat et supplique.

1 document coté :
CHA 8/1/13

8/1/14
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
7 juin 1415

Étant question en cette année de lever rière Bagnes une régale, soit subside, pour le passage du roi des Romains par le Bas-Vallais [Bas-Valais], les officiers du comte Amédé [Amédée VIII] prétendoient, fondés sur un certain usage, de le lever et qu'il appartenoit en entier audit comte. L'abbé Jean Sostion et les chanoines s'y opposèrent, produisant au comte le traitté fait en 1219 avec le comte Thomas (supra No 5 [8/1/5]), qui disait le contraire. Ledit comte Amédé renouvela et reconfirma ledit traitté en tous ses points, déclara le prétendu usage contraire, abusif, et voulut que ledit subside et son semblables fut levé par les officiers de l'abbé, qui en remettroient la moitié à ceux du comte et réserveroient l'autre moitié pour ledit abbé.

Acte original où se retrouve couché tout au long ledit traitté de 1219.

Voir:
Liber vallis de Bagnes, fol. 32v, 33, 35 et 36
Charléty, p. 488

1 document coté :
CHA 8/1/14

<page 132>

9 avril 1416

Par un autre acte solennel, le même comte ordonne ponctuellement à ses maîtres de comptes et autres officiers de se conformer exactement à sa déclaration susdite, nonobstant toutes raisons au contraire et de réduire toutes choses sur le premier pied, au cas qu'on eût attenté d'y contrevenir.

28 janvier 1442

Le duc Louis [Louis de Savoie] confirme de nouveau ladite ordonnance d'Amédé [Amédée VIII], son père, qui fut depuis Felix 5 [Félix V], du 7 juin 1415, deffendant à tous les officiers d'y contrevenir particulièrement en ce qui regarde la perception des subsides tant présents que futurs, sous peine de 25 livres.

Trois originaux attachés ensemble.

8/1/15
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1432

Quittance donnée par le duc Amédé [Amédée VIII] de la somme de 100 florins livrés par l'abbé pour le subside imposé sur les Bagnards, à l'occasion du passage du roi des Romains, dans laquelle ledit duc déclare de nouveau que l'abbé a mere et mixte empire dans ladite vallée et omnimode juridiction, et que c'est de grâce spéciale qu'il lui a accordé ledit subside.

Voir Charléty, p. 497, et Liber III, p. 11

1 document coté :
CHA 8/1/15

8/1/16
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Double par vidimus
26 février 1455; 15 octobre 1456

Double authentique par vidimus contenant les 4 actes cottés dans les deux numéros précédants et ensuitte deux autres passés le premier en 1455, dans la chambre des comptes de Savoye, et le 2ème en 1456 entre le duc même et le procureur de l'abbé Michel Bernardi, que le duc appelle son compère et conseiller. Lesquels deux actes concerne[nt] l'échange fait alors entre les dites parties, en vertu duquel l'Abbaye a cédé au duc Louis [Louis de Savoie] le comté de Saint-Martin de Challand à elle échu par la mort de François, comte de Challand, décédé sans enfans mâles, avec le service de 20 sous de Suze et 40 sous de plait dus sur ce comté, ne s'en réservant que le fief, l'hommage et fidélité. Et le duc au contraire cédait à l'Abbaye, pour aussitôt qu'il seroit en possession dudit comté, le droit de juridiction qu'il avoit rière Bagnes quand il étoit entre Brest [Bret] et Montjoux [Mont-Joux], la juridiction et vidommat d'Ollon et la juridiction de Vouvri [Vouvry], avec les obventions qui provenoient de ces juridictions, se réservant les cavalcades et la moitié des subsides à imposer sur la vallée de Bagnes, l'exemption du plait et de l'hommage qu'il devoit pour Ollon, outre les rentes annuelles et ordinaires à lui dues dans lesdits lieux de Bagnes, Ollon et Vouvri.

N. B. Il paroît par la suite que cet acte d'échange n'a pas eu lieu.

2 documents cotés :
CHA 8/1/16~01
CHA 8/1/16~02

8/1/17
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1433

L'abbé Guillaume Wllens [Guillaume Villien] ou ses officiers refusant à M. Coudrée de lui relâcher certains biens qui lui avoient été donnés rière Bagnes, malgré la caution qu'il étoit prêt de donner pour assurer à l'abbé ses droits sur lesdits biens, le comte de Genève écrit à l'abbé pour le prier d'accorder cette grâce audit Coudrée.

1 document coté :
CHA 8/1/17

<page 133>

8/1/18
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1441

L'Abbaye craignant, à l'occasion d'un nouveau subside à imposer sur la vallée de Bagnes, que le châtelain de Sambrancher [Sembrancher] n'attentât en ce fait sur ses droits, elle prie le duc d'empescher qu'on donne atteinte aux traittés de 1219 et 1415 (supra N° 5 [8/1/5] et 14 [8/1/14]), sur quoi ledit duc ordonne à ses maîtres aux comptes de l'informer de cette affaire.

Voir:
Supra, N° 14, année 1442.
Liber vallis de Bagnes, fol. 31 et 32

1 document coté :
CHA 8/1/18

8/1/19
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1444

Le châtelain de Sambrancher [Sembrancher] persistant encore à lever tout le subside en entier pour le compte du duc sur les Bagnards, l'abbé Michel Bernardi [Michel Bernardi d'Allinges] s'en plaignit à ce prince qui ordonna de nouveau audit châtelain d'en laisser la moitié audit abbé son conseiller, à teneur des subsides traittés confirmés par lui-même. Ce subside fut levé pour les besoins de Felix 5 [Félix V].

Voir Liber vallis de Bagnes, fol. 37

1 document coté :
CHA 8/1/19

8/1/20
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1445

Le duc Louis [Louis de Savoie] ayant imposé une régale pour le passage de Frédéric, roi des Romains, à raison de 26 deniers gros sur les hommes et ceux des ecclésiastiques par chaque feu et de 20 deniers sur ceux des barons banerets et autres ayants haute juridiction, les pauvres exceptés, François de la Tour, seigneur de Montagnié [Montagnier], et ayant mère mixte empire, juridiction et le dernier supplice dans le mandement de Sambrancher [Sembrancher], paya au duc 12 florins bon poids pour sa part.

Voir Charléty, Liber III, p. 12

1 document coté :
CHA 8/1/20

8/1/21
Traittés avec la Maison de Savoye [Savoie] pour Bagnes
Original
1652

Espèce de témoignage donné par un certain homme que le pont de Bret étoit anciennement dans la juridiction de Martigni [Martigny] au-dessus du Brocard, sur le cours de la Drance, sur lequel pont le peuple passait pour aller à Martigni vers le mont de Chemin, avant l'inondation de l'eau de la Drance survenue du mont de Mauvoisin de Bagnes.

1 document coté :
CHA 8/1/21