TIROIR 45 PAQUET PREMIER

Nottes des papiers et titres concernants la taillabilité rière Ollon et les difficultés survenues à l'occasion de l'affranchissement de cette servitude.

Il n'y a pas de doute qu'une grande partie des personnes et des biens de la paroisse d'Ollon ne fussent taillables autrefois à l'Abbaye soit directement à cause d'elle-même, soit à cause des maisons abbatiales d'Ollon et de Sala : on en voit grand nombre de preuves dans les titres extraits et cottés cy-devant surtout depuis p. 19 jusqu'à p. 3, notament pp. 21, 25 n°25 et 26 où il est souvent fait mention d'abbergemens, de reconnoissances, d'échutes, d'acquis et d'affranchissements de personnes et de biens taillables et de taille etc. Au reste, s'il pouvoit rester quelque doute là-dessus, on n'auroit qu'à jetter les yeux sur les anciennes reconnoissances qui toutes en fourniroient mille preuves.
Cela se confirmera d'ailleur par l'exposé que l'on va faire de ce qui s'est passé au sujet de l'affranchissement de ces servitudes depuis que LL. EE. ont conquit les 4 mandemens d'Aigle sur la Maison de Savoye [Savoie].

45/1/1
Affranchissement de la taillabilité rière Grion [Gryon]
Original
1511

SENTENCE. Nicolas de Graffenried ayant porté en 1509 une sentence contre l'Abbaye en faveur d'une veuve d'Ollon au sujet de sa taillabilité, l'abbé Jean d'Allinge [Jean Bernardi d'Allinges] paroît devant ledit gouverneur pour la faire annuller come contraire à ses droits, celui-ci avouant que LL. EE. de Berne n'avoient nullement jusqu'alors touché aux privilèges des abbés touchant leurs fiefs, libertés et taillabilités rière leurs États, renvoye enfin, après la 2de comparroissance, cette cause devant LL. dites EE.

N. B. On ne voit pas la suite de cette affaire.

1 document coté :
CHA 45/1/1

 

45/1/2
Affranchissement de la taillabilité rière Ollon
1569

SENTENCE. LL. EE. de Berne, pour répondre à la consultation à Elles demendée par le Noble Jean François Negeli, savoir si dans la rénovation de reconnoissances du fief des cause ayants des De Rovéréa rière Ollon, il falloit s'en tenir aux anciennes reconoissances où les biens avoient été reconnus sous condition de taillabilité et mainmorte ou s'il falloit les faire reconnoître en fief franc, comme le prétendoient les favetiers sur ce que depuis la conquette du pays cette taillabilité n'avoit plus eu lieu ; LL. EE., dis-je, déclarent par lettres patentes du 2 juin que lesdits biens ainsi que ceux qui sont du fief de LL. EE. doivent être reconnus en fief liège abolissant toute taillabilité de mainmorte et échute, mais laissant d'aillieur lesdits biens assujettis aux mêmes censes, charges, tributs, devoirs et prestations qu'auparavant.

Copie ancienne duement signée.

1 document coté :
CHA 45/1/2

 

45/1/3
Affranchissement de la taillabilité rière Ollon
Original en allemand
1570

LETTRE DE LL. EE. A L'ABBE. Après la sentence dont on vient de parler, ceux d'Ollon ne tardèrent pas d'attaquer l'Abbaye : ils représentèrent à LL. EE. que la plupart d'entre eux étoient dans le même cas vis-à-vis des abbés de Saint-Maurice, les suppliants de les délivrer de cette servitude de taillabilité et mainmorte envers lesdits abbés, ainsi que les autres sujets de LL. EE. et autres seigneurs, ladite taillabilité ayant été abolie depuis la conquette du pays et n'étant d'ailleur plus en usage. LL. EE. écoutèrent favorablement cette requette et écrivirent à l'abbé Miles [Jean Miles] pour l'exhorter à affranchir lesdits taillables.

1 document coté :
CHA 45/1/3

 

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45/1/4
Affranchissement de la taillabilité rière Ollon

MEMOIRE DE L'ABBE MILES [JEAN MILES] CONTRE CEUX D'OLLON. Il paroît une réponse de l'abbé Miles aux prétendus griefs de ceux d'Ollon : elle n'est pas dattée, mais il paroît qu'on doit la placer ensuitte de la prédite lettre de LL. EE. L'Abbé, après s'être fondé d'abord sur 3 à 4 reconnoissances précédentes et consécutives où la taillabilité et mainmorte rière Ollon est clairement établie en faveur de l'Abbaye, à cause du vidonnat d'Ollon et de la maison de Sala, il nie :

1° que ladite servitude n'ait pas été reconnue depuis la conquette des 4 mandemens et cite les reconnoissances faites entre les mains des comissaires Cuenat et Cornut reçues sous l'abbé Sostion [Barthélemy Sostion] en 1532.

2° Il nie que ladite taillabilité n'ait plus été respectée depuis la même époque et cite des sentences des seigneurs Gouverneurs d'Aigle à ce sujet. Vide supra p. 24 n°60 [42/5/60] et p. 25 n°25 et 26 [42/5/25 et 26]. Il cite de plus des abbergemens taillables faits depuis lors et reconnus.

3° Quand à la sentence portée l'année passée contre les cause-ayants de M. de Rovéréa, l'Abbé répond qu'il n'y est pas fait mention de l'Abbaye et que d'ailleur LL. EE., en recevant les sermens de fidélité de lui et de son prédécesseur les avoient mis en possession des mêmes droits que leurs prédécesseurs.

1 document coté :
CHA 45/1/4

 

45/1/5
Affranchissement de la taillaibilité rière d'Ollon
1571

LETTRE DE LL. EE. DE BERNE A CELLES DE VALLAIS. L'abbé Miles [Jean Miles] ne se contenta pas dudit mémoire : il eut recours à LL. EE. du Vallais qui, ayant écrit en sa faveur à LL. EE. de Berne, en reçurent en cette année une réponse par laquelle celles-cy leur marquent qu'Elles veulent bien abandonner l'examen de l'affaire en question aux seigneurs députés des deux républiques dans la conférence qui doit se tenir entre eux.

Vielle copie.

1 document coté :
CHA 45/1/5

 

45/1/6
Affranchissement de la taillabilité rière Ollon
Original
1573

LL. EE. de Vallais députent Jean de Vantery, châtelain de Monthey, commissaire pour accompagner leurs députés en ladite conférence et y soutenir en sa qualité de leur commissaire les intérêts de l'abbaye de Saint-Maurice, touchant la taillabilité de ceux d'Ollon.

2 documents cotés:
CHA 45/1/6~01
CHA 45/1/6~02

 

45/1/7
Affranchissement de la taillabilité personelle rière Ollon
1581, 82, 83, 84, etc.

On renferme ici sous le n°7 divers anciens écrits, la pluspart sans sceau et sans signature touchant l'affranchissement des personnes taillables d'Ollon, desquels papiers on a recueilli les faits suivants :

1° qu'en l'année 1581 les députés de Berne et de Vallais réglèrent dans leur conférence que ceux d'Ollon taillables à l'Abbaye devoient faire affranchir leurs personnes en payant chacune pauvres et riches, hommes et femmes 100 florins au seigneur abbé ;

2° qu'il survint diverses difficultés en 1583, ceux d'Ollon prétendants que les femmes taillables qui avoient épousé des hommes francs n'étoient plus taillables et pouvoient hériter leurs enfans, que les hommes sujets à la taille de rechapt n'étoient pas pour cela taillables, que les riches ne devoient pas supporter la charge des pauvres sur le bien-fond desquels l'Abbé devoit se payer etc. ;

3° que l'Abbé fit divers mémoires présentés aux Etats de Berne et de Vallais pour répondre à tous ces griefs ;

4° que toutes ces difficultés furent levées dans une 2de conférence tenue à Saint-Maurice en 1584 où les seigneurs députés de Vallais et Berne décidèrent que les femmes taillables ne payeroient pour s'affranchir que 60 florins de Chablais au lieu de cent et qu'étants une fois affranchies, elles hériteront les biens francs de leurs enfans mais non les biens taillables ; que les pauvres seront aidés par les riches et enfin, que l'Abbé ne sera point obligé de se payer sur les fonts des pauvres, mais qu'il devra leur donner 4 ans de terme moyenant caution pour recevoir alors le capital et les censes échutes de ceux qui n'auront mieux aimé payer d'abord 60 florins.

Vide tiroir de Berne, copie allemande du traitté de 1584.

Malgré tous ces tempéramens, plusieurs personnes d'Ollon se firent beaucoup tirer l'oreille
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pour se faire affranchir et payer les sommes dues pour cela, comme il conste par un mandat gouvernal addressé l'année suivante au châtelain d'Ollon.

On ajoute aussi sous le même n°7 quelques papiers concernants la remise des corps et biens d'un taillable imbécille d'Ollon faite à l'Abbé en 1582 par ses parens et les difficultés survenues ensuitte à ce sujet.

C'est là tout ce que l'on a pu découvrir touchant l'affranchissement des personnes taillables d'Ollon ; ce qui suivra regarde l'affranchissement des biens taillables soit de la taillabilité réelle.

Vide nottes : Berne traittes n°7 tiroir 29, paquet 2 [29/2/7]:

11 documents cotés:
CHA 45/1/7
CHA 45/1/7~01
CHA 45/1/7~02
CHA 45/1/7~03
CHA 45/1/7~04
CHA 45/1/7~05
CHA 45/1/7~06
CHA 45/1/7~07
CHA 45/1/7~08
CHA 45/1/7~09
CHA 45/1/7~10

 

45/1/8
Affranchissement de la taillabilité réelle rière Ollon
Original
1616

Abraham Amiguet et Jean Perrier d'Ollon, cités au nom de l'Abbé par Jaques Michaud, son commissaire devant le gouverneur d'Aigle à dire leurs raisons d'opposition contre un mandat à eux signifié touchant l'échute de certains biens taillables qu'ils tenoient échus à l'Abbaye à teneur de ses droits, alléguèrent une déclaration de LL. EE. au sujet de leurs taillables à laquelle ils prétendirent que l'Abbé devoit se conformer : le commissaire Michaud prétendit que cette déclaration ne pouvoit préjudicier aux droits de l'Abbé qu'elle ne regardoit pas. Sur quoi, le gouverneur d'Aigle remit la question à LL. EE. savoir si elles prétendoient que ladite déclaration portée pour leurs biens taillables de rière Bex devoit aussi avoir lieu vis-à-vis des biens taillables de l'Abbé et autres vassaux.

1 document coté :
CHA 45/1/8

 

45/1/9
Affranchissement de la taillabilité rière Ollon
Original
1617

Lesdits particuliers d'Ollon, assistés des députés de leur mandement, ayant paru devant LL. EE. au sujet dudit renvoy dudit gouverneur contre le commissaire Michaud, LL. dites EE., après en avoir fait conférer avec le seigneur Barthelemi Viss, député de LL. EE. de Vallais, trouvèrent l'offre de l'Abbé de céder le 3e denier de la taxe des biens taillables échus fort raisonable et voulurent qu'elle fut acceptée ordonnants que ladite taxe se fit par persones entendues, neutres et non taillables, droit de révision d'icelle réservée au gouverneur à moins qu'on ne voulût convenir amiablement avec l'Abbé.

1 document coté :
CHA 45/1/9

 

45/1/10
Affranchissement de la taillabilité rière Ollon
1618

L'Abbaye ayant offert au Conseil Général d'Ollon d'affranchir les biens taillables d'Ollon pour 15 florins par pose, l'une dans l'autre et sous la condition de la quitter de toute taille, oeuvre commune et gitte militaire qu'elle pourroit devoir ; ledit conseil assemblé refuse les deux propositions s'offrant cependant de se conformer à l'ordonance de LL. EE. concernant leurs propres fiefs taillables, ou si l'Abbaye l'aimoit mieux de payer 5 florins par pose l'une comportant l'autre.

1 document coté :
CHA 45/1/10

 

45/1/11
Affranchissement de la taillabilité réelle rière Ollon
Original
1636

L'Abbé et Chapitre affranchissent enfin solemnellement tous les biens taillables dépendants de l'Abbaye rière Ollon pour le prix de 15500 florins et l00 ducatons pour frais faits, à raison de 10 florins par pose. Cet affranchissement a été confirmé par LL. EE. l'année suivante 1637. On peut voir dans le préambule de cet affranchissement la manière dont toutes ces affaires ont été traitées depuis 1581 et la part qu'y ont eu LL. EE. de Vallais.

Acte original avec deux copies légales, dans l'une desquelles se trouve la confirmation de LL. EE. de Berne.

Voir aussi Liber Olloni, fol. 129

3 documents cotés:
CHA 45/1/11~01
CHA 45/1/11~02
CHA 45/1/11~03

 

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45/1/12
Affranchissement de la taillabilité réelle rière Ollon
1647

Les gens d'Ollon ne furent pas extrêmement empressés à livrer à l'Abbaye la somme de 15500 florins due pour le susdit affranchissement ; preuve en est le mandat qu'elle fut obligée de leur faire intimer 11 ans après à ce sujet, savoir en l647.

N. B. Voyés Liber Olloni etc., entre les fol. 131 et 132 une sentence et procédure qui a rapport avec cet article 1651.

N. B. On verra dans l'article suivant, p. 57 et sq. [45/2/17et18] que le remboursement de cette somme donna occasion, vers la fin de ce siècle, à un procès considérable et qui en réveilla bien d'autres entre l'Abbaye et ceux d'Ollon.

2 documents cotés:
CHA 45/1/12~01
CHA 45/1/12~02