TIROIR 57 PAQUET DEUXIÈME

Fief du château de Bracon, etc. en Franche-Comté

Environ l'an 515

Saint Sigismond, roi de Bourgogne, entre les terres qu'il donne à l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, énonce expressément : " Salinum [Salins-les-Bains] cum castro de Bracon, Miegens [Mièges] ". Voyés Tiroir 1er.

57/2/1
Fief de Bracon, etc.
Original et double
Environ 943

Meynerius, prévôt, et Symon, Chuonrad, Manno, Leucherius, Leutcherius et Upoldus, frères de la congrégation du monastère de Saint-Maurice d'Agaune, remettent au comte Albric et à ses deux fils, Leutolde et Umbert, du consentement du roi Chuonrad [Conrad le Pacifique], les choses suivantes : " quasdam res nostras, quæ sitæ sunt in pago Vuarascum [Varais], in comitatu Scodingum [Escuens], scilicet ecclesiam, quæ est constructa in honore sancti Petri, in Calme Arlicana [Chaux d'Arlier], cum omnibus appenditiis quæ ibi aspicere videntur ; fiscum Frascinum [Frasne], cum appenditiis suis ; medietatem de Froscingo [Froczens], et quidquid ad ipsam medietatem pertinet ; Chivricicum [localité inconnue] fiscum, cum omnibus appenditiis suis ; Bracum [Bracon] ; et quidquid in Salinis [Salins-les-Bains] habere videtur ex supradicta re, cum omnibus appendiciis ; potestatem Arecii [Aresches], cum ecclesia sancti Melani, cum decimis et omnibus apendiciis, excepto altare ; ecclesiam sancti Mauritii in Camblacio [Chamblay], cum potestate ipsa, et decimis, et omnibus appendiciis suis ; cerariis in has potestates insertis, ubicumque acquirere potest ; de turma vero Jurense, scilicet Oseyas [Usiers], et quidquid in has partes pertinere videtur ".

Le tout cédé et remi sous la cense annuelle payable à la fête de saint Maurice, savoir de 27 sous aux frères, 12 sous au secrétaire, 2 sous pour la turmam Jurensem et (selon l'un des doubles) 15 sous par chaque église, outre la défense audit Albric et ses fils de rien aliéner et réserve que tout reviendra à l'Abbaye après leur mort. Les deux doubles en parchemin qui nous restent ne sont pas du même caractère, ni exactement conformes, l'un n'étant signé que de six frères, le prévôt compris. Outre la différence susdite et celle de la signature du notaire en quelque chose, ils n'ont au reste aucune marque de sceau et pour datte ont ces mots : " Datavi die dominico V non. Jul., anno quinto regnante domno Chuonrado [Conrad le Pacifique] rege ". Selon le cartulaire de l'église de Lausanne, dont l'extrait se trouve copié au commencement du Livre de Bourgogne, l'année cinquième du roi Conrad revient à l'an 943. C'est aux critiques à juger quel des deux dits doubles est le vrai original.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 1
Charléty, p. 70

2 documents cotés:
CHA 57/2/1~01
CHA 57/2/1~02

 

57/2/2
Fief de Bracon, etc.
Original
Environ 1160

Galcherius, seigneur de Salins, prête hommage et fidélité à l'imitation de ses ancêtres à Borcardus, abbé de Saint-Maurice, dans la ville de Salins et reconnoît tenir en fief de lui Bracon, ses dépendences et tout ce qui est de son domaine : la vallée de Mièges, ce qu'il a dans Chalme de Arli [Chaux d'Arlier], Areschi [Aresches], Chamblais (Chamblacium) [Chamblay] que l'empereur lui avoit ôté et pour lequel il demandoit conseil et secours audit abbé, Usiez [Usiers] avec ses dépendences, le château appellé Saint-Maurice sis en Cicons [Cicon], les censiers de Pontarlier (de Ponte Arli) et plusieurs autres choses. Le tout mis ensemble valant par semaine 1'000 sous, c'est à dire 50'000 sous chaque année. Ensuitte il ordonne <page 836> à ses métayers (illis qui tenebant mansum) de Saint-Maurice de payer à l'avenir les censes dues à ladite Abbaye, savoir 2 sous 6 deniers 1 obole par semaine et 12 deniers de plait. Outre quoi il donne annuellement 3 deniers à prendre sur chaque métairie (manso) qu'il avoit dans son bourg. L'original est muni d'un grand sceau dudit Galcherius, mais il n'a aucune date. Ce que l'on sait est que l'abbé Borcardus vivoit vers l'année 1170.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 13
Charléty, p. 116

1 document coté:
CHA 57/2/2

 

57/2/3
Fief de Bracon, etc.
Original et copie
Environ 1160

Ledit abbé Borcardus, dans un acte séparé où il y a un sceau outre deux autres tombés, atteste à la face de la ville de Salins avoir reçu le serment de fidélité dudit Galcherius qui soutenoit ne le devoir à l'abbé de Saint-Maurice qu'après l'empereur. Mais il fut prouvé sur le champ par témoins dignes de foi qu'il le devoit à l'Eglise avant l'empereur et toute autre personne. Et la fidélité fut faite sur ce pied. On joint à l'original une copie en parchemin collationée, scellée et signée par Collumbi, notaire.

Voir aussi Liber Burgundiæ, fol. 14

2 documents cotés:
CHA 57/2/3~01
CHA 57/2/3~02

 

57/2/4
Fief de Bracon, etc.
Original
1199

Galcherius [Gaucher] (apparement différent du précédent), seigneur de Salins, prête hommage à l'abbé Gunterus à Jogne [Jougne] où il avoit été appellé par ledit Abbé et reconnoît tenir en fief lige de lui Bracon, toutes ses dépendences et son domaine, la vallée de Mièges, Areschy [Aresches] et Chamblay seulement. Pour Chalme de Arly [Chaux d'Arlier], Husiez [Usiers], Saint-Maurice, Cychum [Cicon] et les censiers de Pont-Arly [Pontarlier], il déclare bien que ledit Abbé fit apparoir dans les titres qu'il les tenoit aussi de lui. Néanmoins il ne voulut ni l'accorder ni le nier. De plus il reconnoît que quand il plaira à l'Abbé d'aller au château de Bracon, il doit l'y recevoir avec honneur, lui remettre les clefs pour les confier au portier et le défrayer avec ses compagnons réguliers (cum sociis suis regularibus). L'original en parchemin avec le sceau pendant dudit Galcherius. L'année est ainsi marquée CIC. Bernard et Thomas, chanoines de Saint-Maurice, sont entre les premiers témoins de l'acte.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 15
Charléty, p. 140

1 document coté:
CHA 57/2/4

1224, au mois de janvier

Renard, seigneur de Choiseuil (Casseoli) et Aalide sa femme, dame de Salins, après avoir déclaré qu'on doit demander et recevoir l'investiture du fief de Bracon et de Salins à Saint-Maurice dans la maison de l'Abbé en prêtant l'hommage de la même façon que leur prédécesseurs avoient fait dans la ville de Salins, comme ils en avoient prié ledit abbé Nantelmus [Nantelmus] à cause des inimitiés qu'on leur portoit. On n'avoit déjà plus l'original de cet acte en 1750, comme il paroît par le mémoire de l'abbé Claret [Jean-Joseph Claret] cotté à l'art. précéd. n°10.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 16 : copie légale
Charléty, p. 157

 

57/2/5
Fief de Bracon, etc.
Original
1247, le vendredi après la Saint-Michel

Jean, comte de Bourgogne et seigneur de Salins, prête hommage à l'abbé Nantelme dans l'évéché de Lausanne en présence d'Amedé, comte de Savoye, et du comte de Kiborth, et reconnoît dans les mêmes termes qu'avoit fait Galcherius à l'abbé Gonterus [Gunterus], et ajoute seulement qu'il reconnoît que tant lui que ceux qui voudront recevoir l'investiture de ce fief et en faire hommage sont tenus de droit de venir à cet effet en l'église de Saint-Maurice comme c'est la coutume, et que c'est par grâce qu'on lui a donné l'investiture ailleurs. L'original en parchemin avec le sceau dudit comte rompu à moitié l'année 1247 est marquée sur le dos, mais on ne peut plus bien distinguer cette date entière dans l'acte troué dans cet endroit.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 16v
Charléty, p. 175

1 document coté:
CHA 57/2/5

<page 837>

1258, au mois de mars

On a vu cy-dessus art. Sel de Salins n°4 et n°2 que le même comte Jean assigna en cette année à l'Abbaye sur son puis de Salins la rente de 10 livres stéphanoises (outre les 20 charges de sel et les 4 livres stéphanoises de la donation d'Enguerrand), payables annuellement par son chatelain dudit Salins. Et cela en échange des rentes que l'Abbaye y avoit auparavant, comme aussi pour les fiefs de la vallée de Vignes [Vennes] et autres lieux que l'Abbaye lui avoit donné en augmentation de ceux que ledit comte tenoit déjà d'elle.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 3v et 59v
Charléty, p. 184

 

57/2/6
Fief de Bracon, etc.
Original
2 may 1260

Le même comte Jean voulant reprendre ledit fief de G. (Girold ou Geraud) [Giroldus], abbé, et ne pouvant à cause de ses maladies venir à Saint-Maurice, le prie, sans préjudice de son droit pour l'avenir ni de la coutume qui obligent à venir prendre l'investiture dans ladite Abbaye, de se transporter par grâce spéciale à Bracon où ledit comte reçoit l'investiture, prêtte hommage lige et reconnoît tenir en hommage lige ledit château de Bracon avec toutes ses dépendences et tout son domaine, la vallée de Mièges, tout ce qu'il possédoit en Chalme de Ally [Chaux d'Arlier], Areschy [Aresches], Chamblais [Chamblay], Husié [Usiers] et ses dépendences; le château de Saint-Maurice siz en Cicons [Cicon], les censiers de Pont-Arly [Pontarlier] et la vallée de Vignes [Vennes]; et pour toutes ces choses, se reconnoît être homme lige de l'église et de l'Abbé de Saint-Maurice, et le reste comme en la précédente de 1247, sauf le terme " regularibus " omis en celle-cy.

L'original en parchemin et muni du sceau dudit comte.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 60
Charléty, p. 191

1 document coté:
CHA 57/2/6

 

57/2/7
Fief de Bracon, etc.
Original à double
4 septembre 1263

Pierre, sacristain de Saint-Maurice, en vertu d'une procuration de Girold [Giroldus] abbé, se transporte dans le château nommé Scaleres où le comte Jean étoit grièvement malade, et ayant été empêché de lui parler, il fit, dès la cour et dans la salle dudit château, sommation audit comte de retirer et réunir une partie du fief qu'il tenoit de l'Abbaye et qu'il avoit démembré et donné sans son consentement à diverses personnes, tant ecclésiastiques que séculières, et ce avant le jour de Noël, à peine de confiscation dudit fief en présence de Guillaume, archevêque, de Pierre de Allay, thrésaurier de Besançon, et de plusieurs autres.

Deux actes signés par Pierre Manegoldus, notaire.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 18
Charléty, p. 196

2 documents cotés:
CHA 57/2/7~01
CHA 57/2/7~02

 

57/2/8
Fief de Bracon, etc.
Original
1271, la veille du dimanche Lætare

Philippe, comte de Savoye [Savoie] et de Bourgogne, atteste qu'Echomnus de Bourgogne, seigneur de Salins, a prêté hommage à l'abbé G. [Giroldus] de Saint-Maurice en la même forme que l'illustre Jean, comte de Chalon et de Bourgogne et seigneur de Salins, avoit fait au même Abbé suivant les lettres pour ce dressées.

Petit parchemin original muni d'un sceau.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 61
Charléty, p. 206

1 document coté:
CHA 57/2/8

 

57/2/9
Fief de Bracon, etc.
Original
1271, le dimanche Lætare

Le même Echomnus de Bourgogne se soumet d'accepter tout ce que Giraudus [Giroldus], abbé, et le Chapitre de Saint-Maurice ordonneroient au sujet des fiefs qu'il tenoit en quelque part qu'ils fussent.

Petit parchemin muni d'un sceau.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 19
Charléty, p. 206

1 document coté:
CHA 57/2/9

 

57/2/10
Fief de Bracon, etc.
Original
1278, 31 juillet

Otho de Bourgogne, seigneur de Salins, déclare s'être transporté à l'église de Saint-Maurice de Chablais [Chamblay] où, étant devant l'autel de saint Maurice, il a rendu l'hommage à l'abbé P. [Pierre de Saint-Sigismond] pour tout ce que Jean, comte de Bourgogne, seigneur de Salins, tenoit en fief de ladite Église, comme il est amplement expliqué dans les lettres dudit comte.

Parchemin original dont le sceau est tombé.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 61
Charléty, p. 215

1 document coté:
CHA 57/2/10

 

57/2/11
Fief de Bracon, etc.
Original
1278, 1 aoust

Ledit seigneur Otholin, requis par ledit abbé Pierre [Pierre de Saint-Sigismond] de reconnoître son fief, répondit qu'il confessoit la même chose, de la même manière que ledit comte Jean, son prédécesseur, avoit reconnu dans une certaine lettre, dont la teneur est insérée dans la présente reconnoissance (c'est celle de 1260), et qu'il recevoit pour véritable tout ce qu'elle contenoit.

Acte original en parchemin ; signé Girodus de Brenne, notaire.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 61v
Charléty, p. 215

1 document coté:
CHA 57/2/11

 

<page 838>

57/2/12
Fief de Bracon, etc.
Original et copie
1288, le jeudi après Saint-Laurent

Oto, comte de Bourgogne, palatin et seigneur de Salins, ne pouvant venir en sûreté à Saint-Maurice à cause des inimitiés capitales qu'on lui portoit, et ayant prié l'abbé Girard [de Goumoens] de venir à Pontarlier sans tirer à conséquence pour l'avenir, il lui prête audit Pontarlier l'hommage lige et fait sa reconnoissance de la même manière et mot pour mot comme avoit fait le comte Jean en 1260.

L'original en parchemin avec grand sceau pendant, auquel on joint ici N° 12 [57/2/12] une copie de cet acte, vidimée par Nicolas, abbé d'Aultcret [Hautcrêt] en 1289, mais dont le sceau est tombé.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 19v et 72
Charléty, p. 245

2 documents cotés:
CHA 57/2/12~01
CHA 57/2/12~02

 

57/2/13
Fief de Bracon, etc.
Original
26 mars 1293

Le même Oto rend homage et reçoit l'investiture de l'abbé Jaques [d'Ayent] au château des Clées (apud Cletas, in Vaudo) en la même forme et de mot à mot comme la précédente.

Original avec sceau pendant presque à demi-rompu.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 77v
Charléty, p. 260

1 document coté:
CHA 57/2/13

 

57/2/14
Fief de Bracon, etc.
Original
1er juin 1296

L'abbé Jaques [d'Ayent] et Chapitre ayants appris que ledit Otto avoit remis son fief de Bracon à Philippe [Philippe IV le Bel], roi de France, (pour la dotte apparemment de sa fille Jeanne, mariée audit roi) sans leur consentement, en prétendent la commise et ordonnent à Jean de Châlon, seigneur de Arley présent à Saint-Maurice comme ayant part au partage qui s'étoit fait dudit fief, de les aider de tout son pouvoir à le recouvrir et de leur rendre hommage lige de la portion qu'il en tenoit, et lui deffendent de reconnoître ledit roi de France à cause dudit fief. Le tout sous peine de confiscation de ce qui lui en appartenoit.

Original reçu et signé Jean Fabri, notaire de Saint-Maurice.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 79v
Charléty, p. 272

1 document coté:
CHA 57/2/14

 

57/2/15
Fief de Bracon, etc.
Original
1er aoust 1296

Le même Abbé passe procuration aux frères religieux François, prieur de Saint-Jean de Semur, et Pierre, sacristain de l'Abbaye, pour demander audit seigneur roi de France la restitution dudit fief de Bracon, s'opposer à sa mise en possession, et deffendre à tous les barons et vassaux qui tenoient quelque chose dudit fief de prêter aucun hommage audit seigneur roi sans son consentement exprès.

Le sceau de l'original est tombé.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 20v
Charléty, p. 276

1 document coté:
CHA 57/2/15

 

57/2/16
Fief de Bracon, etc.
Original
2 février 1303

Mahault (Malthildis), comtesse d'Artois et de Bourgogne, prête hommage à l'abbé Jaques [d'Ayent] dans Bracon même où elle l'avoit prié de se transporter par grâce spéciale, ne pouvant commodément venir à Saint-Maurice à cause de l'irruption des Flammans dans l'Artois, qu'elle craignoit et où il falloit qu'elle accourût. De plus, elle prête reconnoissance dans les mêmes termes que ses prédécesseurs.

Original muni du sceau de la comtesse.

Voir aussi Liber Burgundiæ, fol. 22

1 document coté:
CHA 57/2/16

 

57/2/17
Fief de Bracon, etc.
Original
1224, au mois de janvier

Jocerandus Grossus, seigneur de Branceon, reçoit l'investiture du fief de Bracon et de Salins dans la ville de Salins même, et le reconnoît tenir de l'abbé N. [Nantelmus], comme ses prédécesseurs.

L'original en parchemin a son sceau un peut rompu et est fort troué et mangé des rats, quoiqu'on puisse assés deviner les mots qui manquent, sauf la datte de l'année qui est marquée au dos 1324, quoique le caractère, le stile et surtout le nom de l'abbé N. semblent indiquer - ou même prouver - qu'il faut lire 1224 ; d'autant surtout que Mahaut, comtesse de Bourgogne, ayant reconnu le fief de Bracon en 1303 et en 1327, ne peut guère être supposée l'avoir aliéné dans l'interval de ces deux anées. Mais il est vrai aussi que l'année 1224 ne combine pas avec ce qui est dit ci-dessus, sub N° 4 [57/2/4].

[D'une autre main : Le texte correspond mot à mot à celui du N° 4bis de 1224 ci-dessus (P.R., 1984).]

1 document coté:
CHA 57/2/17

 

<page 839>

57/2/18
Fief de Bracon, etc.
Original
1326 et 1327

On cotte ici trois lettres de la susdite comtesse Mahaut ou Mathilde addressées à l'abbé de Saint-Maurice, lesquelles sont écrites en françois du tems.

Par la première du 18 juillet, ladite comtesse, répondant à une lettre de l'Abbé après l'avoir poliment complimenté sur la mort de son prédécesseur et sur sa nouvelle dignité, elle lui marque que, se trouvant à Paris chés sa fille Jeanne, reine de France, ses affaires ne lui permettent pas de lui rendre sitôt l'hommage qu'il exige d'elle et qu'elle est très disposée à lui rendre aussitôt qu'elle pourra, le priant d'avoir un peu de patience, etc. Elle lui répond aussi, touchant quelque clause du testament de Monsieur de Bourgogne, son feu mari, concernante l'hôpital de Bracon; mais on ne voit pas par cette lettre de quoi il s'agissoit. Vide articulo sequenti, N °1 [57/3/1].

Voir aussi Charléty, p. 317

La deuxième de ces lettres est pour doner avis à l'Abbé qu'elle se trouve en Bourgogne, mais que, son âge et les mauvais chemins ne lui permettant de venir à Saint-Maurice, elle le prie de vouloir se transporter à Bracon ou à Pontarlier à ses frais et dépens pour y recevoir d'elle l'hommage accoutumé, et de lui faire savoir sa volonté et le jour et le lieu qu'il lui plaira choisir. Cette lettre est du mercredi avant la Pentecôte.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 71v
Charléty, p. 362

Enfin le 5 octobre, elle lui marque que, voyant par la lettre qu'il lui avoit écrite qu'il viendroit à Bracon avant la Toussaints, elle lui promet de lui faire expédier par le châtelain de Pontarlier le sauf-conduit qu'il avoit requis et le prie d'apporter les reconnoissances de ses prédécesseurs, ignorant ce qu'elle tenoit de son fief. Elle ajoute que la reine, sa fille, y sera présente.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 74v
Charléty, p. 318

Ces lettres sont en parchemin et on y connoît la place des sceaux qui sont tombés. En les confrontant avec les dattes des deux actes suivants, on juge aisément que la première est de l'an 1326 et les deux autres de l'an 1327. Dans ces lettres la comtesse traite l'abbé de Sire.

3 documents cotés:
CHA 57/2/18~01
CHA 57/2/18~02
CHA 57/2/18~03

 

57/2/19
Fief de Bracon, etc.
Original
1er novembre 1327

La même comtesse Mahaut (Mathildis) reçoit de l'abbé Barthélémi [Barthélémy de Bartholomeis], tant à son nom qu'à celui de sa fille Jeanne, reine de France présente, l'investiture du fief de Bracon, rend hommage et les usages et confesse tenir, comme ses prédécesseurs, de l'église de Saint-Maurice, savoir : le château de Bracon, ses dépendences et domaine, la vallée de Mèges [Mièges], ce qu'elle a à Chandallie (en place de Chalme d'Ally) [Chaux d'Arlier], Aresches, Chamblacium [Chamblay], Usiez [Usiers] avec ses dépendences, le château de Saint-Maurice en Cycon [Cicon], les censiers de Pontallié [Pontarlier], la vallée de Vignes [Vennes], pour lesquelles choses elle confesse devoir l'hommage lige, etc. comme aux précédentes.

Original avec trois sceaux dont deux assés rompus y tienent encore.

Voir aussi:
Liber Burgundiæ, fol. 76v
Charléty, p. 362

1 document coté:
CHA 57/2/19

 

57/2/20
Fief de Bracon, etc.
Original
1er novembre 1327

Jeanne, reine de France et de Navarre, etc., après avoir déclaré que l'abbé Barthélémi [Barthélémy de Bartholomeis] étant venu à Bracon à la prière de sa mère, la comtesse Mahaut, celle-ci auroit reconnu tenir de lui en hommage lige tout ce qui est énoncé dans les autres reconnoissances, quoique ladite Mahaut ne possédat pour son douaire que Bracon, Chamblais [Chamblay], Saint-Maurice en Cicons [Cicon], les censiers de Pontarlier et la vallée de Vignes [Vennes] seulement, et elle le reste, à savoir : la vallée de Mèges [Mièges], ce qui appartenoit au comte de Bourgogne dans Chandallie (c'est Chalme d'Ally) [Chaux d'Arlier], Aresches, Usiers et ses dépendences. Pour ne porter aucun préjudice à l'Abbaye, elle reconnoit tenir en fief dudit Abbé ce qu'elle possédoit comme propriétaire de la Bourgogne, conjointement avec ce dont sa mère jouissoit comme douairière après la mort de laquelle elle et ses successeurs sont obligés de prêter hommage lige audit Abbé et à ses successeurs pour le tout, selon qu'il est déclaré dans les reconnoissances de sa dite mère et de ses autres prédécesseurs, lesquelles elle avoit diligemment examinées.

L'original en parchemin donné sous son sceau secret, qui est perdu, avec promesse d'envoyer pour Noël prochain à ses dépens d'autres lettres, de mot à mot conformes à celles-ci et munies de son grand sceau.

Voir aussi Liber Burgundiæ, fol. 23

1 document coté:
CHA 57/2/20

 

<page 840>

57/2/21
Fief de Bracon, etc.
Original
20 septembre 1336

Le prédit abbé Barthélémi [Barthélémy de Bartholomeis] et le Chapitre de Saint-Maurice donnent procure à Jean de Fonteromano, chanoine de l'Abbaye, pour requérir Odon, duc et comte de Bourgogne, de rendre hommage pour le château de Bracon et dépendances.

Original en parchemin reçu par Jean de Sancto-Mauritio [Saint-Maurice], bourgeois d'Agaune.

Voir aussi Liber Burgundiæ, fol. 24

1 document coté:
CHA 57/2/21

 

57/2/22
Fief de Bracon, etc.
Original
20 janvier 1383

Autre procure donnée à Guillaume Bernardi, sacristain, par l'Abbé Jean Garreti et Chapitre pour exiger l'hommage de ceux qui tenoient Bracon et ses dépendances et pour aggréger à l'Abbaye Hugues Borriaux, prêtre séculier, et l'instituer ensuitte chapellain dans l'hôpital de Bracon en la place de feu Pierre Porterii, chanoine de l'Abbaye.

L'original étoit muni de deux sceaux. Il ne reste que celui de l'Abbé.

Voir aussi Liber Burgundiæ, fol. 29

1 document coté:
CHA 57/2/22

 

57/2/23
Fief de Bracon, etc.
Original
16 février 1480

SEMUR, SENLIS, ESCARLATE. L'abbé Guillaume établit Reymond Danielis, chanoine de l'Abbaye, son procureur pour visiter les prieurés de Senlis et de Semur, pour exiger la rente annuelle de 19 livres 8 sous pour les camails avec les arrérages depuis vingt ans; et enfin pour demander et solliciter l'hommage pour le château de Bracon auprès du seigneur qui le possédoit.

Original scellé du sceau de l'Abbé et signé Rosset.

Voir aussi Liber Senlis, fol. 119

1 document coté:
CHA 57/2/23

 

57/2/24
Fief de Bracon, etc.
Original
1682 et 1685

L'on peut voir par deux lettres cottées n°24 que l'abbé Franc [Joseph Tobie] a fait en ces années des diligences auprès de l'ambassadeur Gravel et du prince d'Isenghien touchant l'hommage pour les fiefs de Bourgogne, mais qu'ils ne favorisoient guère ni l'un ni l'autre les espérances, soit à cause des circonstances peu favorables, soit à cause de la prescription de plusieurs siècles, soit enfin parce que le roi étoit en possession de ces fiefs ou qu'il en recevoit lui-même l'hommage.

1750 et 1754

Voyés ci-dessus art. Anciennes rentes en argent dues à Salins n°10. Les dernières faites par l'Abbaye en ces années 1750 et 1754 au sujet de ses anciens droits sur le château de Bracon, etc.

2 documents cotés:
CHA 57/2/24~01
CHA 57/2/24~02