TIROIR 73 PAQUET DEUXIÈME

 

Notes des titres et papiers concernants les provisions récentes des curés de Bagnes, et surtout la transaction faite à Rome en 1688

 

N. B. On ne cottera ici en particulier que les actes de quelque conséquence. Les autres papiers et lettres missives dont on pourra faire mention se trouveront renfermés dans un paquet étiqueté à part dans ce tiroir, comme étants peu importans.

 

73/2/1
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
26. février 1687

François Duret, curé de Bagnes, n'ayant pu être détourné par l'abbé P. F. Odet [Pierre-François Odet] du dessein qu'il avoit de résigner son bénéfice à cause de ses infirmités, le résigna effectivement, d'abord entre les mains de l'évêque [Adrien V de Riedmatten] en lui rendant son institution, et ensuitte entre celles dudit abbé [Pierre-François Odet] comme en étant le 1er patron et collateur, ce dont il conste par acte du 26. février 1687, cotté ici N° 1 [73/2/1].

1 document coté :
CHA 73/2/1

73/2/2
Provisions récentes des curés de Bagnes
Originaux : 2 doubles
3. mars 1687

Le prédit abbé [Pierre-François Odet] expédia - dès le 3. mars suivant - un acte de collation pour ladite cure vacante, dont il dit que l'omnimode provision lui appartient en tant qu'immédiatement unie à son Abbaye, en faveur de François Pittet, prêtre et chanoine régulier de l'Abbaye, et y pria l'évêque [Adrien V de Riedmatten] de lui accorder l'institution de cette provision. Il fit aussitôt partir ledit Pittet [François Pittet], et l'accompagna d'une lettre particulière à l'évêque [Adrien V de Riedmatten] pour le lui recommender, et en reçut réponse que la personne de M. Pittet [François Pittet] lui étoit agréable, et qu'il l'institueroit après qu'il l'auroit fait examiner s'il étoit trouvé capable ; mais qu'il lui donnoit avis que les députés de Bagnes étoient venus protester pour le droit de nomination, et pour n'être pas précipités, assurant au reste ledit abbé [Pierre-François Odet] qu'il ne se mêleroit de cette difficulté, et qu'il la lui laisseroit démêler avec eux.

2 documents cotés :
CHA 73/2/2~1
CHA 73/2/2~2

73/2/3
Provisions récentes des curés de Bagnes
Originaux : 2 doubles
3. juin 1687

Décret du nonce Cantelme [Jacob Cantelmi] - du 3. juin 1687 - par lequel, après avoir entendu en contradictoire les droits des deux parties, il prononce que si dans 20 jours après l'intimation du présent décret, la communauté de Bagnes ne produit quelque nouveau titre relevant, l'abbé de Saint-Maurice doit être maintenu, ainsi qu'il l'ordonne, dans sa possession de nommer et de présenter le curé pour l'église de Bagnes, et que celui qui est nommé actuellement et les autres à nommer dans la suite par le même abbé doivent être institués par l'ordinaire, etc.

On peut voir dans le paquet à part un petit factum pour cette cause, et en outre la copie d'une lettre très forte addressée au nonce [Jacob Cantelmi] par l'État du Vallais [Valais], pour lui recommender les Bagnards, lui demender une prolongation de terme en leur faveur et se plaindre assés amèrement contre l'abbé Odet [Pierre-François Odet]. Item une lettre du même nonce [Jacob Cantelmi] à l'abbé [Pierre-François Odet], pour l'exhorter à quelque accommodement, et enfin un décret du Chapitre - du 13. juillet même année - où l'abbé [Pierre-François Odet] et tous les religieux ont signé et statué de maintenir leurs droits contre la communauté de Bagnes selon toute la rigueur du droit.

2 documents cotés :
CHA 73/2/3~1
CHA 73/2/3~2

73/2/4
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original et copie
8. décembre 1687

Mandat du nonce [Jacob Cantelmi] - du 8. décembre 1687 - par lequel, à l'instance du prédit François Pittet, il ordonne de procéder à l'exécution de son décret du 3e juin précédent, si dans un mois après que les présentes auront été signifiées à la contrepartie, elle ne produit rien de relevant devant son tribunal. Ce mandat a été intimé aux sindics de Bagnes le 28. janvier 1688.

2 documents cotés :
CHA 73/2/4~1
CHA 73/2/4~2

<page 1074>

73/2/5
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
9. et 13. janvier 1688

Ensuite d'un nouveau mandat de la nontiature du 9e février 1688, intimé le lendemain 10. février à M. Jean Gasner, procureur de la comunauté de Bagnes, pour paroître à la 1ère juridique, les parties comparurent par leurs procureurs le 13. février. L'auditeur du nonce [Jérôme Zarini] porta sa sentence le même jour, par laquelle il confirma dans son possessoire de nommer et présenter un chanoine régulier de l'Abbaye pour gouverner la cure de Bagnes. M. Gasner appella sur-le-champ de cette sentence à la Cour de Rome. On cotte ici l'acte de cet appel, avec ladite sentence et le mandat qui l'avoit précédé.

On peut voir dans le prédit paquet étiqueté à part que, pendant qu'il se faisoit dans le courant de cette année, depuis ledit appel à Rome, diverses propositions d'accommodement amiable touchant la cure de Bagnes entre l'Abbaye et le grand ballif Courtin [Jean-Antoine Courten] (qui n'épargnoit pas les menaces contre celle-là), le procureur de la communauté de Bagnes à Rome ne laissa pas d'y solliciter - et d'y obtenir - le 10e avril de l'auditeur de la chambre apostolique des lettres inhibitoriales et citatoires contre l'Abbaye, et que ladite communauté donna le 10. aoust une procure à MM. Mabillard, curé de Vollège [Vollèges], et Jean Gasner, ancien gouverneur de Monthey, pour poursuivre cette cause en Cour de Rome.

3 documents cotés :
CHA 73/2/5~1
CHA 73/2/5~2
CHA 73/2/5~3

73/2/6
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original et copie
18. novembre 1688

Les procureurs des deux parties étants arrivés à Rome, et le procès commençant déjà à se mettre en train devant les tribunaux de la signature de justice et de la rote, le pape Innocent 11 [Innocent XI] qui en fut informé voulut que cette cause fût jugée et discutée à l'extraordinaire, et en donna la commission à Mgr Odoard Cybo [Odoardo Cibo ou Cybo], archevêque de Séleucie et secrétaire de la Congrégation de Propaganda Fide. Lesdits procureurs, savoir MM. Gasner et Mabillard, soi-disants munis des pouvoirs de LL. EE. de Vallais [Valais] et de la communauté de Bagnes, et l'abbé Odet [Pierre-François Odet] et François Pittet, agissants au nom de l'Abbaye, acceptèrent ledit juge ou arbitre, et se soumirent à son arbitrage par acte solemnel de compromis du 12. novembre 1688. En vertu de ces pouvoirs, ledit prélat [Odoardo Cibo ou Cybo], acceptant cette commission, après avoir entendu les parties et examiné leurs titres et leurs raisons, il fit l'arbitrage comme il suit en substance :

1° L'Abbaye cédera à la communauté de Bagnes, pour bien de paix, le droit de présenter à l'abbé 3 prêtres séculiers capables, et ledit abbé aura le choix de celui qu'il voudra pour curé, sans que cependant cette cession puisse être tirée à conséquence pour les autres cures de l'Abbaye, etc.

2° En dédommagement de ladite cession de l'Abbaye, les sindics de Bagnes payeront annuellement à l'abbé 15 pistoles d'Espagne la veille de Noël, à commencer dès la présente année 1688, et 3 livres de cire blanche au jour de saint Maurice, desquels payemens ils seront cependant déchargés quand ils auront accepté un régulier de l'Abbaye pour leur curé, à teneur des sentence et décret de la nontiature. Mais s'ils manquent l'espace de 2 ans de faire lesdits payemens ayants un curé séculier, l'Abbaye rentrera dans ses droits, bien entendu aussi que nonobstant lesdits payemens faits par les sindics, le curé ne sera pas déchargé des redevances dues par lui à l'Abbaye à teneur des reconnoissances.

3° Ladite communauté payera dans 3 mois 200 écus romains à l'abbé, pour le dédommager un peu des frais du procès et de son voyage à Rome.

4° La chapelle ou autel fondée dans l'église de Bagnes sous le titre de Notre-Dame de Compassion, et qui est de l'omnimode collation et institution de l'abbé et a des rentes particulières, restera (s'il n'y a point de légitime convention au contraire) sous le domaine dudit abbé, et entièrement dismembrée avec ses dépendances du grand autel ; et le chapelain que l'abbé y instituera ne sera aucunement assujeti - ni au curé, ni aux paroissiens - mais sera uniquement chargé de remplir les devoirs de sa fondation, et les paroissiens lui rendront tous ses titres.

5° La comunauté de Bagnes est chargée d'obtenir à ses frais, de la part du Saint-Siège, la confirmation du présent arbitrage et amiable composition, et d'en procurer aussi un double à l'Abbaye. Les procureurs des parties ont accepté ladite prononciation, et l'ont confirmée par leurs sermens dans tout son contenus, etc.

2 documents cotés :
CHA 73/2/6~1
CHA 73/2/6~2

<page 1075>

73/2/7
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original et copie autentique
15. décembre 1688

Le pape Innocent 11 [Innocent XI] approuva et confirma - par un bref du 15. décembre 1688 - le prédit arbitrage, dont la teneur y est insérée dans tous ses points et articles, suppléant à tous les défauts de droit et de fait qui y auroient pu intervenir, ordonnant qu'il soit mis en exécution, défendant à tous juges de juger au contraire et déclarant nul tout ce qu'ils pourroient faire contre etc., dérogeant etc.

On joint ici une copie simple de la lettre que le même pape [Innocent XI] écrivit - le 9. janvier 1689 - à l'évêque de Sion [Adrien V de Riedmatten] et à l'État du Vallais [Valais], au sujet de l'accord qu'il a confirmé touchant Bagnes ; dans laquelle lettre, le pape [Innocent XI] leur recommende instamment les intérêts de notre Abbaye.

4 documents cotés :
CHA 73/2/7~1
CHA 73/2/7~2
CHA 73/2/7~3
CHA 73/2/7~4

73/2/8
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
18. juin 1689

L'abbé Odet [Pierre-François Odet] ayant sommé - le 4e mai - les sindics de Bagnes de lui déclarer, au nom de leur comunauté, s'ils vouloient accepter l'accord fait à Rome au sujet de leur cure, et en remplir les conditions, lesdits sindics, après avoir répondu alors qu'ils vouloient prendre l'avis de Leurs Excellences dans la Diète qui alloit se tenir, déclarèrent enfin le 18. juin de cette année, au nom de la généralité des paroissiens pour laquelle ils se faisoient fort, qu'ils l'acceptoient, le ratifioient et le confirmoient dans tous ses articles, etc. ; et l'abbé [Pierre-François Odet] à qui ils firent cette déclaration en fit autant de son côté.

Fait dans l'Abbaye le 18. juin 1689. On cotte ici l'original avec celui de la déclaration précédente du 4. mai.

N. B. Les Bagnards avoient auparavant tâché d'engager - par le moyen du grand ballif Courten [Jean-Antoine Courten], leur grand protecteur - l'Abbaye d'accepter le capital des 15 pistoles, et de le placer sur une montagne à la Val d'Illié [Val d'Illiez] ou sur quelque fief, ce que ladite Abbaye refusa, comme on le voit par les lettres qui sont au paquet à part.

3 documents cotés :
CHA 73/2/8~1
CHA 73/2/8~2
CHA 73/2/8~3

73/2/9
Provisions récentes des curés de Bagnes
Copie légale
19. juin 1689

Le 19. juin, les sindics de Bagnes et leur grand conseil proposèrent au peuple 4 prêtres séculiers pour être mis en présentation pour la cure, entre lesquels étoit M. Mabillard, curé de Vollège [Vollèges]. Le peuple n'en voulut mettre que trois, selon l'accord fait à Rome, et retrancha du nombre M. Mabilliard [Mabillard], ce à quoi le conseil consentit.

1 document coté :
CHA 73/2/9

73/2/10
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
23. juin 1689

Renonciation à la cure de Bagnes faite le 23. juin 1689 par M. François Pittet, chanoine régulier, en conséquence de l'acceptation que les paroissiens de Bagnes avoient fait de l'accord de Rome.

1 document coté :
CHA 73/2/10

73/2/11
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
2. septembre 1689

La présentation des Bagnards du 19. juin n'ayant pu avoir lieu parce que deux refusoient, et que le 3e paroissoit trop jeune à Mgr l'évêque [Adrien V de Riedmatten] pour une si grande paroisse, l'abbé [Pierre-François Odet] leur permit, par grâce, de lui faire une nouvelle présentation qui eut lieu le 2. septembre, et dans laquelle on mit au 1er rang M. Mabilliard [Mabillard], en le recommendant même à M. l'abbé [Pierre-François Odet].

2 documents cotés :
CHA 73/2/11~1
CHA 73/2/11~2

73/2/12
Provisions récentes des curés de Bagnes
2 originaux
6. septembre et 30. novembre 1689

En conséquence de cette dernière présentation, et pour faire voir aux paroissiens sa bonne volonté à leur faire plaisir, l'abbé [Pierre-François Odet], en vigueur de son droit de patronat et de collation, choisit entre les trois présentés M. Mabillard, et lui confère la cure de Bagnes, priant Mgr l'évêque [Adrien V de Riedmatten] de lui accorder l'institution.

On cotte ici deux originaux de cette collation, l'un du 6. septembre et l'autre du 30. novembre.

2 documents cotés :
CHA 73/2/12~1
CHA 73/2/12~2

73/2/13
Provisions récentes des curés de Bagnes
Copie autentique
1690

Malgré cette collation et les courses que les députés des Bagnards, et enfin l'abbé [Pierre-François Odet] lui-même, firent jusque chez l'évêque [Adrien V de Riedmatten] pour le prier d'instituer ledit Mabillard et le lui présenter, il tergiversa toujour, et déclara enfin assés ouvertement qu'il prétendoit qu'on <page 1076> avoit trop différé à lui faire cette présentation, et qu'ainsi la provision de la cure de Bagnes lui étoit dévolue pour cette fois. Il fallut que l'abbé et les Bagnards recourussent au nonce [Bartolomé Menatti] : ils en obtinrent un mandat citatoire du 18. janvier 1690. Le même nonce [Bartolomé Menatti] condamna l'évêque par sentence du 11. juillet même année, et ordonna que M. Mabillard fût institué et mis en possession de ladite cure, après qu'il auroit été déclaré capable par trois chanoines ses examinateurs, qu'il désigne, l'instituant déjà lui-même nunc pro tunc et le mettant en possession. Les examinateurs de Sion ayant renvoyé M. Mabillard à Lucerne, le prédit nonce [Bartolomé Menatti] l'y fit examiner et, étant trouvé capable, il l'institua enfin lui-même le 15e aoust suivant, mandant à l'abbé [Pierre-François Odet] de le mettre en possession lui-même, ou de déléguer pour cela quelque autre.

On cotte ici, sous le même N° [73/2/13], les prédites citation, sentence et institution.

3 documents cotés :
CHA 73/2/13~1
CHA 73/2/13~2
CHA 73/2/13~3

73/2/14
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
1690

Pendant que les Bagnards, déterminés ainsi à avoir un curé séculier et usants du droit qu'ils avoient acquis par la transaction faite à Rome, sollicitoient la provision de M. Mabillard, l'abbé Odet [Pierre-François Odet] n'oublia pas la pension de 15 pistoles qui lui étoit due dans ce cas déjà pour 2 ans, non plus que la reconnoissance de 3 livres de cire payables à la Saint-Maurice. Il lâcha donc le 12. avril 1690 un mandat, par lequel il fit signifier aux sindics de Bagnes qu'ils eussent à lui payer lesdites redevances si, à teneur de ladite transaction, ils ne vouloient perdre leur droit de lui présenter trois prêtres séculiers. Ce mandat leur fut signifié dès le lendemain.

1 document coté :
CHA 73/2/14

73/2/15
Provisions récentes des curés de Bagnes
Originaux et copie
1691

Le prédit curé Mabillard étant mort vers le mois de juillet de cette année, la communauté de Bagnes préféra de demender à l'Abbaye un de ses chanoines pour curé, et souhaittoit que le choix tombât sur M. Defago [François Defago]. L'abbé [Pierre-François Odet] y consentit, lui conféra la cure et le fit présenter à Mgr l'ordinaire [Adrien V de Riedmatten]. Mais celui-ci différa, tergiversa, prétendit voir l'original de la prédite transaction pour voir si la communauté de Bagnes avoit effectivement le choix, ou de présenter toties quoties 3 prêtres séculiers en payant 15 pistoles, ou d'accepter un régulier pour ne rien payer. En un mot, il trouvoit mauvais qu'on eût fait cet accord sans sa participation, qu'on ne le lui eût pas même fait voir, et croyoit que la cure en question devroit être entièrement ou séculière ou régulière, et que l'abbé et les Bagnards n'eussent pas droit de faire à chaque vacance des conventions à l'insçu de l'ordinaire. L'abbé [Pierre-François Odet], voyant ces difficultés se crut obligé d'avoir de nouveau recours au nonce [Bartolomé Menatti], qui écrivit à l'évêque [Adrien V de Riedmatten] pour l'édifier et le porter à la paix, bien résolu de le pousser s'il continuoit à tergiverser. Tout ceci conste par des lettres du nonce [Bartolomé Menatti] et de l'évêque [Adrien V de Riedmatten], cottées ici N° 15 [73/2/15] avec une lettre de l'abbé [Pierre-François Odet] pour Bagnes et sa réponse, outre un papier sans signature, par lequel on voit que M. Defago [François Defago] a été examiné et trouvé capable à Lucerne le 19. septembre 1691. Mais je n'ai pu découvrir ni l'acte de sa nomination par l'abbé [Pierre-François Odet], ni celui de son institution par le nonce [Bartolomé Menatti] ou l'évêque [Adrien V de Riedmatten], comme il seroit cependant à propos de les avoir, ledit Defago [François Defago] ayant été le 1er curé régulier de Bagnes après la transaction de Rome.

8 documents cotés :
CHA 73/2/15~1
CHA 73/2/15~2
CHA 73/2/15~3
CHA 73/2/15~4
CHA 73/2/15~5
CHA 73/2/15~6
CHA 73/2/15~7
CHA 73/2/15~8

<page 1077>

73/2/16
Provisions récentes des curés de Bagnes
Originaux
18. janvier 1713

M. Defago [François Defago], chanoine de l'Abbaye, ayant quitté pour raisons d'ailleur connues, l'évêque Supersaxe [Franz Joseph Supersaxo] institua pour cette cure Charles François Gibsten, chanoine régulier de l'Abbaye, " juxta visitationem apostolicam, hoc anno per illustrissimum dominum præpositum de Halt [Antoine d'Alt] nomine sacræ nuntiaturæ peractam ", c'est-à-dire sous la clause de l'amovibilité ordonnée par la visite de ce comissaire apostolique [Antoine d'Alt] pour les bénéfices de l'Abbaye (vide Constitutions de l'Abbaye, N° 25 [68/2/25]), malgré laquelle réserve l'acte de cette institution ne laisse pas de contenir toujour les autres clauses d'une institution collative, preuve manifeste que, dans la chancellerie épiscopale, on ne savoit distinguer une institution autorisable ou simple approbation d'avec une institution collative. Elle fut donnée le 18. janvier 1713. On y joint une lettre des sindics de Bagnes, dans laquelle on voit que la communauté dudit lieu s'est désisté pour cette fois du droit que leur donnoit la prédite transaction de Rome, et une autre lettre de l'évêque [Franz Joseph Supersaxo], jointe à la copie de celle que l'abbé [Nicolas-François Camanis] lui avoit écrit au sujet de cette institution, par lesquelles il conste de l'amovibilité de M. Gibsten [Charles François Gibsten]. On ne trouve pas sa collation par l'abbé [Nicolas-François Camanis].

3 documents cotés :
CHA 73/2/16~1
CHA 73/2/16~2
CHA 73/2/16~3

73/2/17
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
16. avril 1747

Après le décès du prédit curé Gibsten [Charles François Gibsten], l'abbé [Jean-Joseph Claret] proposa à l'assemblée des paroissiens de Bagnes, savoir si elle vouloit lui présenter 3 prêtres séculiers selon son droit en payant 15 pistoles par an, ou recevoir un curé régulier. L'assemblée fit répondre par écrit le 16. avril 1747 qu'elle prenoit le second parti pour cette fois, sans déroger cependant à la transaction de Rome, et réservant que le nouveau curé n'innoveroit rien touchant les droit de la cure.

1 document coté :
CHA 73/2/17

73/2/18
Provisions récentes des curés de Bagnes
Originaux
21. avril 1747

En conséquence dudit consentement de la communauté de Bagnes, l'abbé Claret [Jean-Joseph Claret] députe en place de feu M. Gibsten [Charles François Gibsten], pour desservir la cure dudit lieu, Jean-Joseph Schmidt, chanoine régulier de son Abbaye, et prie Mgr l'ordinaire [Johann Joseph Arnold Blatter] de lui accorder son institution ou approbation.

On joint à cet acte le serment que ledit abbé [Jean-Joseph Claret] fit prêter en Chapitre, le 17. may suivant, audit nouveau curé [Jean-Joseph Schmidt] d'obéir à ses supérieurs, d'assister au Chapitre, d'y rendre compte, de s'acquitter de ses devoirs, etc. M. Revil [François Antoine Revil] prêta le même serment le 10. septembre 1755, après avoir succédé audit Schmidt [Jean-Joseph Schmidt].

2 documents cotés :
CHA 73/2/18~1
CHA 73/2/18~2

73/2/19
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
17. may 1747

Mgr l'évêque Blatter [Johann Joseph Arnold Blatter] dit dans l'acte d'institution pour M. Schmidt [Jean-Joseph Schmidt] (sans faire mention du droit des paroissiens de présenter 3 séculiers à l'abbé, ni du traitté de Rome, non plus que son prédécesseur dans l'institution pour M. Gibsten [Charles François Gibsten]) que la collation de la cure de Bagnes appartient à l'abbé et l'institution à l'ordinaire, et institue ledit Schmidt [Jean-Joseph Schmidt] curé et lui confère l'administration de l'église de Bagnes, etc.

L'abbé Claret [Jean-Joseph Claret] a marqué au bas de cet acte qu'il a mis en possession ledit curé le 6. aoust 1747, en vigueur du pouvoir à lui donné par l'évêque [Johann Joseph Arnold Blatter] dans ledit acte d'institution. Summarium coram rota, 1756, N° 127.

1 document coté :
CHA 73/2/19

73/2/20
Provisions récentes des curés de Bagnes
Original
10. septembre 1755

Après la mort du prédit M. Schmidt [Jean-Joseph Schmidt], la communauté de Bagnes consentant de recevoir un régulier pour curé, l'abbé Claret [Jean-Joseph Claret] députa à cet effet M. Revil [François Antoine Revil], chanoine régulier de l'Abbaye, curé de Vollège [Vollèges], par acte du 10e septembre 1755, assés semblable à celui de 1747 pour le feu curé Schmidtt [Jean-Joseph Schmidt].

On ne voit point dans nos archives l'institution pour M. Revil [François Antoine Revil]. Elle est cependant couchée dans le somaire produit devant la rote en 1756, N° 131 [Summarium coram rota, 1756, N° 131], ainsi que l'acte de sa députation par l'abbé Claret [Jean-Joseph Claret], eodem sumario, N° 130 [Summarium coram rota, 1756, N° 130]. Voyés ibidem, N° 135 [Summarium coram rota, 1756, N° 135] une attestation des Bagnards en faveur des curés réguliers, faite en cette même année.

1 document coté :
CHA 73/2/20

<page 1078>

73/2/21
Provisions récentes des curés de Bagnes
1755

Je trouve dans une feuille contenante quelques extraits des visites pastorales des années 1687, 1706, 1739 et 1755, et cottée ici N° 21, que dans la visite faite en 1755 par feu Mgr l'évêque Roten [Johann Hildebrand Roten], se trouve inséré l'article suivant : " confirmatur transactio facta Romæ [à Rome] sub anno 1680, die 15. Novembris, qua liberum est parochianis præsentare reverendo domino abbati tres sacerdotes sæculares, ad eligendum unum in loci parochum, solutis solvendis ". Ces paroles pourroient peut-être servir à l'Abbaye, en cas qu'il prît jamais la phantaisie à quelque évêque de Sion d'entreprendre d'obtenir une révision à Rome de ladite transaction, sous prétexte que ses prédécesseurs n'y sont pas intervenus et ne l'ont pas confirmée, et d'engager les paroissiens de Bagnes à supporter les frais d'une telle entreprise. Il paroît que c'est là la seule chose que l'Abbaye puisse avoir à craindre touchant l'église de Bagnes. Dans un tel cas, tous ses efforts devroient tendre à empêcher le pape de permettre (qui seul le peut) de remettre une transaction si ancienne sur le tapis, car s'il le permetoit, l'Abbaye seroit d'autant plus à plaindre que les documens qu'elle a produit alors pour prouver son droit se trouvent égarés, et qu'il seroit dificile de les aller repêcher ailleurs.

1 document coté :
CHA 73/2/21

N. B. Les évêques Blatter [Johann Joseph Arnold Blatter] et Supersaxe [Franz Joseph Supersaxo] n'ont pas ignoré et semblent même avoir approuvé la prédite transaction de 1688 dans leurs visites de 1706 et de 1739. Vide infra : Chapelle de Notre-Dame de Bagnes, Nos 16 [74/2/16] et sub N° 18 [74/2/18].

<page 1079>