Contenu | Réquisition adressée à plusieurs chanoines réunis dans l'église de Saint-Pierre, à Genève, par Guillaume de Septême, chevalier et bailli du Chablais, au nom du comte de Savoie et de ceux des citoyens de Genève qui appartiennent à son parti. Il rappelle le traité conclu (le 29 sept. 1285) entre le dit comte et à peu près la majorité des citoyens, d'une part, et l'évêque et le chapitre de Genève, d'autre part, et mentionne entre autres l'engagement de respecter les usages et bonnes coutumes des citoyens ; puis il se plaint des infractions à ce traité commises par l'évêque qui a, dit-il, rompu ou laissé rompre (per se vel per alium delaceravit) le pont du Rhône, qui ne laisse passer ce fleuve que dans ses bateaux et moyennant péage, qui s'est emparé des clés d'une porte de la ville, malgré les citoyens préposés à sa garde et qui en étaient en possession de temps immémorial, enfin dont quelques hommes sortis de son château de l'Ile ont tué ou blessé plusieurs hommes du comte dans les limites de la ville, et ont trouvé refuge dans le dit château. Il se plaint encore de la destruction par les officiers de l'évêque de certains moulins appartenant à des citoyens partisans du comte, ainsi que de la saisie des biens et de l'arrestation d'un homme de Girod de Tavel, fait imputé au chanoine Nicolas de Grésy. Les chanoines présents reconnaissent que l'évêque et ses gens ont commis des actes contraires au traité, ce qui leur déplaît fort (quod eisdem valde displicet) ; ils promettent de l'observer fidèlement à l'avenir et de maintenir les droits de l'Eglise selon leur pouvoir. Témoins: Nantelme de Raffanel, chevalier; Péronet de Sales (de Aula) ; Maurice Quarterii de Saint-Maurice, clerc ; et Thomas, curé de Vandoeuvres. L'acte est dressé par Jaques de Vandoeuvres, notaire. |