Contenu | Acte de récusation par Guillaume, évêque de Genève, contre la nomination de l'archevêque de Lyon, faite par le pape pour statuer sur les appels du comte de Savoie au sujet du château de l'Ile. Cette récusation est motivée : 1° Sur les liens nombreux qui existent entre l'archevêque et le comte de Savoie, liens de telle nature qu'ils ôtent au prélat toute indépendance, ainsi : le comte tient comme vassal de l'archevêque le fief de l'église de Lyon et l'archevêque tient un péage du comte; ce prélat, qui n'est pas originaire du diocèse de Lyon, ne peut, dans ses fréquents démêlés avec son chapitre, être soutenu que par le comte ; il a même offert à celui-ci la ville de Lyon pour en disposer comme de son comté, et, de fait, le comte y a placé un de ses officiers, grâce à l'appui de son cousin, le roi d'Angleterre (Edouard Ier) ; enfin il domine tellement dans cette ville que ses hommes osent seuls y porter des armes. 2° Sur l'alliance intime contractée entre le comte de Savoie et les citoyens de Lyon, d'après laquelle l'une des parties doit faire la paix ou la guerre suivant la convenance de l'autre. 3° Enfin, sur ce que l'évêque de Genève ne saurait aller sûrement à Lyon, puisqu'il ne le ferait qu'en traversant les terres du comte, et qu'il ne pourrait pas non plus séjourner dans cette ville avec sécurité. - La récusation est faite par Boniface de Verceil, agissant pour l'évêque de Genève, devant Jean Romanuzzi, correcteur des Lettres apostoliques et tenant l'audience des contredites. Ce dernier refuse d'admettre cette récusation, en expliquant que c'est d'après les ordres exprès qui lui ont été transmis, que la bulle a été adressée nominativement à l'archevêque de Lyon. Boniface de Verceil en appelle au pape et à son vice-chancelier. |