Contenu | Réquisition faite par Amédée, comte de Savoie, à plusieurs chanoines de Genève, convoqués par lui dans l'église de Saint-Pierre. - " Il y a déjà longtemps que je vous ai requis d'enlever des mains de mes ennemis les châteaux de l'Ile et de Peney, appartenant à l'église de Genève et qui, maintenant comme alors, préjudicient à cette église, à la ville et à moi-même, et de les réduire dans vos mains, en sorte que l'on évite à l'avenir la continuation de ces dommages. Vous savez, en effet, qu'il est intervenu jadis entre moi, d'une part, et le défunt évêque Robert, le chapitre, et les citoyens de Genève autorisés par l'évêque et le chapitre, d'autre part, un traité sanctionné par serment, en vertu duquel l'une des parties ne devait pas offenser ou léser l'autre, ni dans les personnes, ni dans les biens ; mais au contraire l'une des parties devait secourir et défendre l'autre de toutes ses forces, envers et contre tous, comme le tout est plus amplement contenu dans l'acte qui en a été dressé. " - Les chanoines reconnaissent que la réquisition du comte est fondée ; ils ajoutent qu'ils ont promis de faire tout leur possible, en tant qu'hommes d'église, pour recouvrer les dits châteaux, et qu'à cet effet ils ont adressé des monitions à ceux qui les détiennent pour qu'ils eussent à les restituer au chapitre ; ils les ont même excommuniés à cause de leur résistance. - Le comte réplique que si le chapitre ne trouve pas promptement un moyen pour que ces châteaux cessent d'être nuisibles à lui-même, à l'Eglise et à la ville, il les arrachera des mains de ses ennemis et les gardera jusqu'à ce qu'on lui ait remboursé tous les frais faits dans ce but et les dommages causés à lui et aux citoyens de Genève, par le moyen des dits châteaux. - Sur une nouvelle réponse des chanoines portant qu'ils ont fait tout ce qui leur était possible et qu'ils ne peuvent faire davantage, le comte répond de nouveau qu'il s'en charge lui-même et qu'il arrachera ces châteaux des mains de ses adversaires. - Témoins : Guillaume d'Alinge et Guillaume de Septême, chevaliers; Jean, prieur de Yenne ; Guillaume Junius ; etc. L'acte est dressé par Jaques de Vandoeuvres, notaire de la Cour impériale. |