ÉPISCOPAT DE ROBERT DE GENÈVE


1276 - 1287

 


Guillaume II, comte de Genevois, père de l'évêque Robert, avait vu trois autres de ses fils revêtus avant celui-ci de la dignité épiscopale. C'étaient: Amédée, nommé en 1252 évêque de Die, Aimon, appelé en 1260 au siège de Viviers, et Guy ou Guillaume qui fut promu en 1267 à l'évêché de Langres. Dès l'année 1252, Robert lui-même apparaît comme chanoine de Vienne [846], et vingt ans plus tard, on le retrouve comme prévôt à Lausanne. Il est probable que ce fut vers la fin de l'année 1275 que les suffrages du chapitre de Saint-Pierre le placèrent à la tête du diocèse de Genève, dans les destinées duquel son épiscopat devait tenir une importante place.

Prélat consciencieux et sans faste, Robert se montra, dès le début de son ministère épiscopal, le vigilant défenseur des intérêts de l'Eglise et le sérieux réformateur des abus qui s'étaient introduits dans les institutions monastiques. Sa visite pastorale en 1276 et la réforme en 1279 du couvent d'Entremont, dans laquelle avait échoué l'abbaye-mère d'Abondance, témoignent du zèle et de l'énergie qu'il sut déployer dans l'accomplissement de sa tâche. On peut trouver de même une preuve de l'affection qu'il inspirait à ses administrés dans le beau produit (300 livres) d'une collecte qu'il fit en 1278 pour l'acquisition d'une maison située à Longemale sur les bords du lac, et destinée à servir de seconde résidence aux évêques de Genève. Il se réserva toutefois la jouissance de cette maison sa vie durant, pour le cas où il viendrait à abdiquer l'épiscopat : clause curieuse qui semble dénoter, soit le peu de prix qu'il attachait à la conservation de sa dignité, soit la prévision des difficultés qu'il devait rencontrer à la fin de sa carrière.

Bien que les premières années du règne de Robert, toutes consacrées à l'exercice de son pouvoir religieux, se soient écoulées sans conflit avec les seigneurs qui possédaient à côté de lui des droits et des immunités dans le diocèse, il est permis de supposer qu'en choisissant leur évêque dans la famille des comtes de Genevois, les chanoines de Saint-Pierre avaient entendu protester et se défendre contre l'influence toujours croissante de la maison de Savoie. Ce fut en 1282 qu'éclata la lutte dans laquelle fut entraîné Robert, si même il n'en fut pas l'instigateur. Son neveu Amédée, qui venait de succéder à Aimon, comte de Genevois, voulut en effet mettre à profit, pour relever la fortune politique de sa maison, l'occasion favorable que lui présentaient, d'une part, la guerre que le comte Philippe de Savoie, affaibli par l'âge, soutenait alors contre Rodolphe de Habsbourg, nouveau roi des Romains, d'autre part, l'antagonisme toujours subsistant entre ce prince et sa nièce, Béatrix de Faucigny, fille de Pierre de Savoie. Amédée conclut donc à Versoix, le 2 juin 1282, avec, cette princesse et son fils Jean, Dauphin de Viennois, une alliance offensive et défensive, où intervint l'évêque Robert, et dont une des clauses promettait au comte de Genevois la libération de la gagerie qui pesait sur une partie de ses domaines au profit du comte de Savoie. La lutte paraissait dès lors imminente entre toutes ces maisons rivales, lorsque la mort subite à Bonneville du jeune Dauphin vint au contraire, par une péripétie imprévue, modifier tous les intérêts politiques et rompre la coalition récemment formée. L'évêque Robert en particulier, mal secondé par une partie de son clergé et probablement contraint par la majorité des citoyens de Genève, dut se hâter de renouer avec le comte de Savoie des relations d'amitié réciproque [n° 1186].

Ce rapprochement dura peu. La mort de Philippe, survenue le 15 août 1285, devint le signal de la repiise des hostilités entre les divers princes apanages dans le diocèse. Le nouveau comte de Savoie, Amédée V, ne pouvait faire valoir ses prétentions à la succession de son oncle sans provoquer l'opposition de son frère Louis, qui voulait en prendre sa part, et sans réveiller en même temps l'antagonisme des adversaires naturels de sa maison, le comte de Genevois, Béatrix de Faucigny et son gendre Humbert, nouveau Dauphin de Viennois. C'est en vain qu'Amédée de Savoie parvint à obtenir par une trêve la neutralité de ce dernier prince ; on voit Amédée de Genève et Béatrix renouveler entre eux, à Châtillon-sur-Cluses, l'alliance conclue en 1282 à Versoix où l'évêque Robert était partie. Aussitôt le comte de Savoie, voulant se conserver la possession de l'ancien château de Genève, et profiter des sympathies que lui témoignaient les citoyens de la ville, se hâte d'entrer en armes dans leurs murs et de conclure avec eux une convention, dont les termes n'ont pas été conservés, mais dont le but et le caractère sont suffisamment expliqués par les événements ultérieurs. Toutefois l'occupation militaire de Genève ne fut pas de longue durée. L'évêque Robert, qui avait vu sa domination légale violemment troublée, protesta énergiquement contre l'usurpation du comte; et, grâces à l'intervention amicale de l'évêque de Lausanne, un traité fut conclu le 29 septembre 1285, par lequel le comte de Savoie s'engageait à ne plus entrer en armes dans Genève, replaçait cette ville sous la souveraineté de l'évêque, et déliait les citoyens du serment de fidélité qu'il leur avait fait prêter. En outre, Amédée V et Robert se garantissaient mutuellement les droits qu'ils possédaient dans Genève et stipulaient que leurs châtelains du Bourg-de-Four et de l'Ile ne pourraient être changés sans leur consentement réciproque.

Cette transaction, qui semblait remettre toutes choses en l'état précédent et restaurer l'autorité de l'évêque, ne détruisit cependant point l'influence que le comte de Savoie avait acquise auprès des citoyens de Genève, et n'empêcha pas ces derniers de profiter de son appui pour travailler au développement de leurs libertés municipales. En effet, dès le lendemain de la conclusion du traité, l'évêque le leur communiqua, les qualifiant de citoyens ou bourgeois, et s'adressant à eux, non pas seulement comme à des individus pris isolément, mais comme à une Communauté dont il reconnaît l'existence collective. Dès ce moment, les bourgeois, qui n'avaient jusqu'alors joui que de droits civils et personnels, et possédé que des coutumes locales, aspirent à des prérogatives plus générales et plus importantes ; ils cherchent à s'immiscer, par l'intermédiaire de magistrats élus, dans les affaires de police, d'administration et de finances. Cette tentative d'émancipation est clairement signalée comme antérieure à la mort de l'évêque Robert, dans les réclamations que fit entendre plus tard son successeur Guillaume de Conflans. Ce qui prouve du reste que la protection dont le comte de Savoie couvrait les bourgeois de Genève dans leur essai d'affranchissement, survécut au traité momentanément conclu entre eux, ce sont les lettres patentes d'Amédée V, datées du 1er octobre 1285, par lesquelles il leur promet de garantir leurs coutumes et franchises, et les place pour la défense de leurs droits sous sa protection immédiate et celle de ses officiers ; ce sont encore les protestations du 17 juin 1286, faites par le bailli de Savoie, au nom du comte et de la majorité des citoyens, contre certaines mesures prises par l'évêque au mépris des conventions intervenues et des droits de la communauté.

Il n'y a donc pas lieu de s'étonner en voyant, dans la même année 1286, Robert allié de nouveau à son neveu, le comte de Genevois, pour la lutte que celui-ci recommença contre Amédée V ; mais l'évêque se trouvait alors bien rapproché de la fin de sa carrière; il mourut le 14 janvier 1287, laissant son diocèse, et l'intérieur de la ville en particulier, dans des conditions très différentes de celles dont il avait cru, par sa politique de famille, préparer la réalisation.

Liste de la Bible de Saint-Pierre, dans Bonivard, édit. Dunant, I, p. 185. - Besson, p. 31. - Blavignac, M. D. G. t. VII, p. 42. - Mallet, ibid. p. 279 et suiv. et VIII, p. 109 et suiv., et I, part. 2, p. 8 et suiv..

 

 

REG 1129
11.02.1276
11.02.1276
Robert, évêque élu de Genève, scelle et notifie une transaction faite en sa présence entre Girod, prieur de Satigny, et les frères Jaques et Pierre de Satigny, vidomnes et damoiseaux. Il est reconnu que les dits frères tiennent du prieuré le quart des dîmes de Satigny ; puis on convient que chacun gardera ses possessions actuelles et que le monastère ne payera rien pour les vignes que les chanoines cultivent eux-mêmes, mais que, si le prieur remet ces vignes en emphytéose, albergement ou fermage, les albergataires ou fermiers payeront aux susdits Jaques et Pierre de Satigny le quart des dîmes. Le prieur leur donne quatre livres genevoises pour cet accord.
Datum Gebennis, tercio Idus Februarii, A. D. MCCLXXX (v. st.).
Arch. de Gen. P. H. n° 85. - M. D. G. t. VII, p. 279, note 162.

REG 1130
08.03.1276
08.03.1276
Transaction entre Béatrix, comtesse de Viennois et d'Albon et dame de Faucigny, d'une part, et de l'autre, Eléonore, veuve de Guillaume de Lucinge, ancien sénéchal de Faucigny et seigneur d'Arenthon, ainsi que ses enfants, savoir: Humbert, Aimon, François, Raymond, Guillaume, Agnès, Béatrix, Amphélise, Marguerite et Isabeau. - La dame Béatrix de Faucigny avait élevé plusieurs plaintes contre Guillaume de Lucinge, entre autres pour divers actes d'empiétement sur sa juridiction, pour avoir construit une maison forte à Lucinge malgré les défenses d'Aimon de Faucigny et de son gendre Pierre de Savoie, pour avoir occupé le château de Ravorée et autres biens appartenant à la comtesse, pour avoir mal administré le baillage de Faucigny, etc. De son côté, Guillaume s'était plaint d'avoir été privé des droits de pêche dans l'Arve, et réclamait la charge de sénéchal de Faucigny dont il avait été dépouillé par la dite comtesse. Ces diverses réclamations avaient été portées devant une Cour désignée par Béatrix et acceptée par Guillaume ; mais celui-ci étant mort avant le prononcé du jugement, sa veuve et ses enfants concluent avec la comtesse une transaction par laquelle ils renoncent au château de Ravorée, ils reconnaissent tenir en fief de Béatrix toutes leurs possessions à Lucinge, à Arenthon, et dans toute la baronnie de Faucigny, depuis la Dranse jusqu'à La Roche et depuis Versoix jusqu'à Flumet; ils abandonnent tous les droits sur la charge de sénéchal de Faucigny auxquels prétendait la famille (genus) de Lucinge ; enfin, ils se déclarent débiteurs envers la comtesse de 200 livres genevoises qui sont payées par la cession d'un revenu annuel de huit livres. Béatrix, de son côté, renonce à toute autre réclamation contre Guillaume de Lucinge. - Témoins: Jaques de Ravenna, expert en droit (juris peritus) ; Martin de Saint-Joire, clerc; Guillaume Bertrand, chevalier; Humbert de Rossillon; Poncet Maréchal; Guillaume de Vosérier; etc.
Actum apud Visiliam in Castro, A. D. MCCLXXVI, indictione IV, die lunae, octavo Idus Martii.
M. D. G. t. XV, part. 2, Suppl. aux chartes inédites du diocèse de Genève, n° 20.

REG 1131
01.03.1276
31.03.1276
Ebal, seigneur de Mont, du consentement de sa femme Alix, de ses fils Jean, Guillaume, Henri, Jacob et Rodolphe, et de sa fille Elisabeth, vend à Conon, abbé de Bonmont, pour 46 livres genevoises, la vigne que tiennent de lui à moitié fruits (ad medietatem vini) les nommés Humbert, Rodolphe et Guillaume du Crest, frères. - L'acte est scellé par Robert, évêque élu.
Datum A. D. MCCLXXV, mense Martio (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 147, n° 160.

REG 1132
31.03.1276
31.03.1276
Robert, évêque de Genève, notifie à tous ses fidèles que, dans la visite qu'il a faite de son diocèse, il s'est enquis de la condition temporelle et spirituelle des églises qui lui sont confiées. Il a constaté entre autres que l'église de Bougy, contiguë à celle d'Aubonne, ne possède pas plus de trois paroissiens, ce qui ne peut suffire pour l'entretien d'un curé ; eu conséquence il la réunit à perpétuité à l'église d'Aubonne.
Datum II Cal. Aprilis, A. D. MCCLXXV (v. st.).
Arch. de Gen. P. H. n° 86. - M. D. G. t. VII, p. 334. - Pour Bougy, voy. [399].

REG 1133
02.06.1276
02.06.1276
Robert, évêque de Genève, prend en albergement du couvent de Bomnont un casal situé à Genève à côté de la maison que ce monastère possède dans la rue de la rive du lac (in vico de ripa lacus) et le long de la voie charretière qui conduit depuis la rue de Villeneuve à la dite rive du lac. Cet albergement a lieu moyennant dix livres genevoises payées comptant, et un cens annuel de deux sous.
Datum IV nonas Junii, A. D. MCCLXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 148, n° 161.- Cet albergement par l'évêque Robert était sans doute le complément de celui conclu par son prédécesseur avec le même couvent. Conf. avec [935].

REG 1134
17.07.1276
17.07.1276
Robert, évêque de Genève, étant dans sa maison de Thiez, concède en albergement à Guillaume Clavel des fonds situés près de Ville (en Salaz), moyennant trente bons sous genevois d'entrage et onze sous de cens annuel. Rodolphe Albanes, damoiseau, intervient pour approuver cet albergement.
Datum et actum die Veneris ante festum B. Marie Magdalene, in domo nostra de Tez, A. D. MCCLXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 149, n° 162. - La maison de l'évêque où cet acte a été passé, portait le nom de château de Tez ou Thiez et a donné quelquefois son nom à tout le mandement de Salaz. Ce château était situé au-dessous, soit au midi de Ville, entre ce village et celui de La Tour. On en peut reconnaître encore quelques vestiges au confluent de deux ruisseaux qui portent le nom de Thiez ou Thy. Conf. avec [454].

REG 1135
27.08.1276
27.08.1276
L'official notifie la reconnaissance faite par Jaques de Droisy de tenir en emphytéose du chapitre de Genève, sous le cens annuel de deux sous six deniers, divers fonds situés au territoire de Sorny, près Desingy.
Datum A. D. MCCLXXVI, sexto Cal. Septembris.
M. D. G. t. XIV, p. 150, n° 163. - Pour Sorny, voy. [796].

REG 1136
01.08.1276
31.08.1276
Béatrix, dauphine de Viennois, comtesse d'Albon et dame de Faucigny, notifie que diverses terres sises au territoire de Vignier, près de Bonne et de la Menoge, sont données en fief, soit en emphytéose, appelée vulgairement albergement, par le chapitre, à Pierre de Vignier, bourgeois de Bonne. La dame de Faucigny accorde au chapitre l'autorisation de devenir propriétaire de ces terres, avec les constructions et améliorations qui y auraient été faites, dans le cas où le dit Pierre ou l'un de ses descendants mourrait sans enfant légitime.
Datum mense Augusto, A. D. MCCLXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 151, n° 164. - Analyse dans Wurstemberger; Peter, IV, p. 469, n° 826. - L'acte de reconnaissance par Pierre de Vignier, de tenir les dits fonds en albergement, porte les mêmes clauses d'échute au chapitre en cas de mort de l'albergataire sans postérité légitime. Cet acte est daté du 19 septembre 1276. Ibid. p. 152, n° 165.

REG 1137
15.09.1276
15.09.1276
Simon de Joinville, chevalier, seigneur de Gex, et Léonéte, sa femme, dame de Gex, notifient que feu Amédée, seigneur de Gex, père de la dite Léonéte, ayant donné au prieuré de Nantua une rente annuelle de cinq florins, ils assignent cette rente sur le péage de Gex et ordonnent que celui qui achètera ou tiendra ce péage à l'avenir, devra payer cette rente chaque année le jour de la Saint-Michel-Archange (29 septembre) au dit prieuré ou à son mandataire. L'acte est scellé par les seigneurs de Gex et par Jean, prieur de Nantua.
Actum in octava nativitatis B. Marie Virginis, A. D. MCCLXXVI.
Guichenon, Bibliotheca Sebusiana, Cent, I, ch. 38. - Voy. REG 1011 un legs et une assignation analogues en faveur du prieuré de Romainmotier.

REG 1138
13.10.1276
13.10.1276
Ebal (Yblio), seigneur de Mont, du consentement de sa femme Alix (Alayda) et de ses enfants Jean, Henri, Jaques, Rodolphe, Isabelle et Agnès, cède et vend au couvent de Romainmotier, pour trente livres genevoises, tout ce qu'il possède en avoueries, seigneuries, hommes et tènements, dans les territoires de Vinzel, de Gilly, de Saint-Vincent, de Bursins et de Burtigny, ainsi que dans les vallées et bois au-dessus de Gilly. L'acte est scellé par Conon, abbé de Bonmont.
Datum die Martis proxima ante festum beati Luce evangeliste, mense Octobri, A. D. MCCLXXVI.
M. D. R. t. III, p. 591. - Voy.ibid. p. 112. Tous les villages mentionnés par cet acte sont situés dans le canton de Vaud, district de Rolle.

REG 1139
21.10.1276
21.10.1276
Aimon, official, notifie la reconnaissance faite par Jean et Guillaume de Bonivard, de Péron, d'être les hommes-liges du prieuré de Satigny, et de lui devoir pour leurs tènements le cens annuel d'un bichet de froment, un d'avoine et deux sous.
Datum XII Kal. Novembris, A. D. MCCLXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 153, n° 166. - Pour Péron, voy. [701].

REG 1140
30.10.1276
30.10.1276
Jean Gonteys, clerc juré de la cour de l'officiel, agissant pour Aimon, official, notifie qu'Alix, veuve de Guillaume Laurens, dit Saveyr, citoyen de Genève, a vendu à Vincent, curé de Saiute-Marie-la-Neuve de Genève, un cens de neuf deniers, et en outre trois sous à payer lors de chaque mutation, soit du seigneur, soit du possesseur. Le tout constitue le domaine direct sur un édifice et un casal situés en la rue dite Villeneuve, entre la maison de Gaucher de la Chantrerie (de Cantoria), clerc, et celle de Jean de Russin. Ce casal est tenu par Pierre et Jean de Juvigny, frères.
Datum III Kal Novembris, A. D. MCCLXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 153, n° 167.

REG 1141
01.01.1276
31.12.1276
Le chapitre général de l'ordre de Cîteaux, désirant rétablir la bonne réputation de Pierre, précédent abbé d'Aulps, afin qu'il soit de nouveau éligible, enjoint aux abbés de Mont-Sainte-Marie et de Montheron de se rendre dans le monastère d'Aulps, de s'enquérir avec soin si l'abbé de ce couvent a été la cause directe ou indirecte de la déposition de son prédécesseur Pierre (depositionem Domni Petri praedecessoris sui procuraverit, vel procurantibus consenserit, vel fecerit procurari), et de rapporter au prochain Chapitre le résultat de leur enquête.
Non indiqué
Martène et Durand, Thes. novus anecdotorum, IV, p. 1454, Statuta cap. gen. ord. cisterciensis, anni 1276. - Mont-Sainte-Marie, abbaye de Cisterciens au nord du Jura, canton de Pontarlier, dép. du Doubs. - Pour Montheron, voy. [304]. - Pierre, ancien abbé d'Aulps, dont il est question ici, était de la famille de Grésy REG 1025.

REG 1142
27.04.1277
27.04.1277
Robert, évêque de Genève, déclare qu'il doit 150 livres viennoises, à Humbert de Seyssel, seigneur d'Aix, pour les avoir reçues de lui en prêt; et que sur sa demande, Aimon, comte de Genevois, son neveu, s'est porté sa caution pour la dite somme.
Datum A. D. MCCLXXVII, quinto Kal. Maii.
M. D. G. t. VII, p. 338, n° 43.

REG 1143
03.06.1277
03.06.1277
Mort de Simon de Joinville, seigneur de Gex.
III Nonas Junii, Obiit Simon dominus de Jaiz, qui dedit nobis centum florenos annuatim MCCLXXIII.
Obituaire de Bonmont, ms. à la Bibl. publ. de Genève. - Le millésime placé à la fin de la phrase se rapporte évidemment à la donation et non à l'année de la mort, puisqu'on possède encore un acte de Simon de Joinville du 15 septembre 1276 REG 1137, La mort de Simon de Joinville est donc postérieure à ce 15 septembre et, d'autre part, elle est antérieure au 4 février 1278, jour où Léonéte agit du consentement de son fils Pierre.

REG 1144
06.06.1277
06.06.1277
Etienne de Montferrand, précepteur des maisons du Temple de Dôle et du Genevois, vend aux Frères mineurs de Genève, des terrains appartenant à la maison du Temple de la même ville. Ces terrains, formant environ un demi-journal, sont composés de trois parcelles (seliones) situées derrière le mur des Frères mineurs et tenues chacune par un cultivateur appelé colon, savoir par Richard, ouvrier en fer, par Guillaume, charpentier, et par Pierre Gradespan, qui approuvent cette vente et renoncent à leur possession. La vente est faite pour le prix de cinquante livres viennoises données comptant, plus un cens annuel de vingt-cinq sous à payer aux Templiers par les Frères mineurs de Genève, cens qui sera assigné, d'après l'avis de quatre experts, savoir : le précepteur de la maison de Genève et de Cologny, le gardien de Lausanne, celui de Genève, et le sacristain de Saint-Pierre de Genève. Enfin il est constaté par Etienne de Montferrand, que les cinquante livres reçues comptant ont été employées pour l'avantage des Templiers, et destinées notamment à payer les dettes de la maison du Temple de La Chaux. Approuvent la vente et scellent l'acte avec l'official : Pierre d'Orchans, précepteur de la maison du Temple de Genève; Guillaume, précepteur de celle de Cologny; Hugues de Chenchiz, précepteur de celle de Maconnay; Jean de Baugé, précepteur de celle d'Entremont ; Pierre de Besançon, précepteur de celle de La Chaux ; Pierre de Villars, précepteur de celle de Venay ; les cinq derniers sont représentés par le clerc Jacob.
Datum octavo Idus Junii, A. D. MCCLXXVII.
M. D. G. t. XIV, p. 155, n° 168. - Le couvent des Frères mineurs ou Cordeliers ou Franciscains était à Rive, sur l'emplacement occupé aujourd'hui par le bâtiment dit Grenier à blé. Les Templiers ont eu deux maisons de leur ordre à Genève, l'une aux Eaux-Vives, dite de Saint-Jean du Temple, l'autre à Saint-Gervais qui a probablement donné son nom à la rue du Temple dans ce quartier. On ignore laquelle est la plus ancienne et existait seule lors du présent acte. On voit par celui-ci que les maisons de la Franche-Comté et du Genevois formaient une des provinces de l'Ordre, et l'on sait que le chef de chaque maison portait le titre de précepteur. Voy. Maillard de Chambure, Règles et Statuts des Templiers, Paris et Dijon, 1840, in-8°, et l'analyse qu'en a donné Mallet dans Bibl. Univ. d'Oct. 1841, t. XXXV, p. 267. - Quant aux autres maisons dont parle l'acte ci-dessus, celle de Cologny a été déjà mentionnée en 1196, voy. [465]; Maconnay, ou Maconnex, est aujourd'hui un village du Pays de Gex, à droite de la route entre Fernex et Gex ; Entremont est dans la vallée de la Borne, à une lieue au sud-est de Bonneville ; La Chaux est un village vaudois près de Cossonay, où se trouvait en effet un établissement de Templiers (M. D. R. t. XV, p. 289; et III, p. 549) ; enfin Venay est peut-être Avenex, hameau à demi-lieue au couchant de Nyon, ou Benay, hameau à la même distance au nord de cette ville.

REG 1145
01.06.1277
30.06.1277
Girod de Chambésy, damoiseau, et Poncet, son gendre, engagent au chapitre de Genève, pour l'autel de Saint-Nicolas dans l'église de Saint-Pierre, le quart des dîmes qui se perçoivent dans les paroisses et territoires de Pregny et de Chambésy. Cette gagerie a lieu pour sûreté de trente livres genevoises qui sont payées au nom du chapitre par Jean Castayn, prêtre, desservant le dit autel de Saint-Nicolas, et qui sont prises sur les sommes léguées au même autel par feu Hugues Bonin, de Genève, clerc. A la demande du dit Girod de Chambésy, l'évêque Robert ratifie cette gagerie qui concerne des objets de son fief, mais il se réserve de pouvoir racheter cette part de dîmes, pour lui-même, quand il le jugera convenable.
Datum A. D. MCCLXXVII, mense Junii.
Arch. de Gen. P. H. n° 87. - M. D. G. t. XIV, p. 157, n° 169. - Pour les autels de la cathédrale de Genève, voyez Besson, p. 81; Blavignac, M. D. G. t. IV, p. 120. - Chambésy, hameau voisin de Pregny, canton de Genève.

REG 1146
01.01.1277
31.12.1277
Le chapitre général de l'ordre de Cîteaux enjoint à l'abbé de Chésery de payer avant Noël prochain les sommes qu'il doit au chef de l'Ordre, à défaut de quoi il sera déposé.
Non indiqué
Martène et Durand, Thes. novus anecdotorum, IV, p. 1459, Statuta cap. gen. ord. cisterciensis, anni 1277.

REG 1147
13.01.1278
13.01.1278
Aimon, damoiseau de Lully, notifie que des contestations ayant eu lieu entre lui et l'abbaye d'Aulps, au sujet de trois poses de terre situées au-dessous de la grange de Rovorée, et pour les droits qu'il réclamait au nom de son frère Rodolphe, un accord a été ménagé par Trombert, curé de Lully, et Girod de Rovorée, damoiseau. Ensuite de cet accord, il a reçu du couvent huit sous genevois et a renoncé à toutes ses prétentions. Témoins : Pierre, abbé de Filly, et le curé de Lully.
Actum apud la Rouerea, in octaba epiphanie Domini, anno eiusdem MCCLXXVII (v. st.).
M. D. G. t. XV, part. 2. Supplément aux chartes inédites du diocèse de Genève, n°21. - Le nom de la grange dont il s'agit ici est écrit Rouerea dans l'original, et est coté au dos de la charte : la Rovoré. On voit par cet exemple et par d'autres où ces mots sont écrits dans le corps même de l'acte de plusieurs manières différentes, que les noms de Ravorée, Rovorée, Rovérée ont été employés indifféremment ou successivement, mais s'appliquaient à la même famille, dont le manoir originaire était un antique château situé au bord du lac de Genève, entre Yvoire et Excenevez. Son emplacement est encore très reconnaissable par une double enceinte de fossés. Voy. les cartes de Mercator, en 1663, et de Placide en 1691.

REG 1148
04.02.1278
04.02.1278
Robert, évêque de Genève, notifie qu'il a acheté pour 300 livres genevoises de Simon, évêque d'Aoste, une maison nommée Longemale, avec le verger et les bâtiments attenants, le tout situé dans la ville de Genève et limité d'un côté par le lac, de l'autre par la maison des fils de Pierre de Tavel. L'évêque ajoute qu'il a fait cette acquisition au nom et pour l'usage de l'évêque de Genève, au moyen de deniers collectés dans ce but par lui-même ou, sur son ordre, par les recteurs de toutes les églises de son diocèse ; en conséquence, il en fait, dès à présent, donation entre vifs et irrévocable à l'Eglise de Genève, pour le service spécial de quiconque en sera évêque à l'avenir; toutefois, il se réserve pour lui-même le droit d'y demeurer sa vie durant, dans le cas où il aurait déposé l'épiscopat avant sa mort. L'acte est scellé par le chapitre.
Datum secundo nonas Februarii, A. D. MCCLXXVII (v. st.).
M. D. G. t. VII, p. 339. - Voy. ibidem, l'histoire de cette maison de Longemale qui porte aujourd'hui le n° 13.

REG 1149
04.02.1278
04.02.1278
Léonéte, dame de Gex, reconnaît tenir en fief perpétuel de Béatrix, comtesse de Viennois et d'Albon et dame de Faucigny, ou de ses successeurs, les biens et droits ci-après : le fief du château de Châtillon en Michaille avec tous les droits sur le mandement de ce nom; le château de Cluse ; celui de Pougny ; celui d'Ecorens avec le fief que tient Rodolphe de Livron ; les fiefs des châteaux de Saint-Jean de Gonville, de Flies, de Pouilly, de Grilly, de Prangins, de Genolier, de Montricher et de la maison forte de Colex; et généralement tout ce que la dite Léonéte possédait en alleux ou en hommages dans les diocèses de Genève et de Lausanne. - En retour de cette reconnaissance, la comtesse Béatrix donne quittance à Léonéte de 900 livres viennoises que la dite comtesse avait avancées pour les dots de Béatrix et d'Agnès, filles de Léonéte, puis abandonne à celle-ci tous les droits auxquels elle pouvait prétendre sur le mandement de Versoix et sur la paroisse de Saint-Loup. - La comtesse Béatrix agit du consentement de son fils Jean, Dauphin et comte de Viennois et d'Albon ; Léonéte de Gex agit du consentement de son fils Pierre. - Témoins : Pierre de Saint-Joire, doyen de Lausanne ; Humbert de Rossillon, chevalier; Guillaume de Véramulin, chanoine de Genève; Ebal de Mont, damoiseau; Raymond de Bons; Jean de Pougny.
Actum Visilio, in camera comitisse , A. D. MCCLXXVII, indictione quinta, die veneris, pridie nonas Februarii (v. st.).
M.D. G. t. VII, p.340. - M. D. R. t. V, p. 375. - Wurstemberger, Peter, IV,p. 471, n° 831, extrait. - Conférez avec l'acte ci-après du 30 septembre 1278. - Les emplacements des châteaux mentionnés ici ont déjà été indiqués, à l'exception de ceux de Pougny, près Collonge (Ain), en face de Chancy; d'Ecorens, à une demi-lieue au nord du même Collonge ; de Flies, près Chevry, arrondissement de Gex ; et de Montricher, district de Cossonay, dans le canton de Vaud. Le manoir originaire de la famille de Livron était situé au-dessus d'Ecorens, dans la localité appelée Château-Vy, mais il n'en reste aujourd'hui aucune trace. - La paroisse de Saint-Loup pouvait être celle de Versoix, dont l'église portait ce vocable, ou celle du prieuré du même nom situé à une demi-lieue au nord-ouest du bourg de Versoix.

REG 1150
03.03.1278
03.03.1278
Guillaume, seigneur de Viry, damoiseau, reconnaît tenir en fief de Robert, évêque de Genève et seigneur de Ternier, le château et le village de Viry, ainsi que tous les droits de ban et de justice qu'il possède dans le mandement de Viry, le tout étant du fief du comté de Genevois. L'acte est scellé par Girod, doyen de Vuillonnex.
Datum die Jovis ante carnis previum vetus, A. D. MCCLXXVII (v.st.).
M. D. G. t. VII, p. 338. - Pour Viry, voy. [727] et pour Ternier [844].

REG 1150 bis
15.05.1278
15.05.1278
Pierre, official de Genève, notifie que Humbert de Saconnex, damoiseau, donne à la chartreuse d'Oujon un char de foin à prendre chaque année dans le pré dit Briconan, situé sous Saconnex. Il est stipulé que ce foin sera récolté aux frais du couvent et réuni en un seul tas mesurant six toises.
Datum A. D. MCCLXXVIII, idibus Maii.
Mémoires de l'Institut genevois, X, Nouvelle série de chartes inédites, 1865, n° 1.

REG 1151
25.06.1278
25.06.1278
L'official de Genève notifie que Aimon de Prangins, seigneur de Nyon, cède par donation entre vifs à Henri de Villette, damoiseau, en augmentation du fief que celui-ci tient de lui, sa dîme de Colex avec toutes ses appartenances. Cette cession est faite moyennant quinze livres genevoises et à charge par le dit de Villette de racheter pour quatre-vingts livres genevoises les droits du chapitre de Genève sur cette dîme.
Datum septimo Kal. Julii, A. D. MCCLXXVIII.
Arch. de Gen. P. H. n° 68 bis. - M. D. G. t. XIV, p. 158, n° 170. - Colex [908].

REG 1152
06.07.1278
06.07.1278
Accord entre Girod de Tavel, citoyen de Genève, et le couvent de Romainmotier au sujet de droits et censes reposant sur des terres et vignes situées à Bursins et à Gilly. Cet accord a été obtenu par l'arbitrage de: Gaucher, prieur de Payerne; Pierre de Saint-Joire, doyen de Lausanne et chanoine de Genève ; Hugues de Féterne, chanoine de Genève ; Etienne de Vesanci, chevalier; Humbert de Rossillon, chevalier; Etienne de Cerlier, chevalier ; et noble Guillaume Juvim, juge en Vaud et en Genevois, pour Philippe, comte de Savoie et de Bourgogne. - Les deux parties promettent d'observer la transaction, sous peine de cent livres lausannoises à payer par celle qui y contreviendrait. Elles fournissent plusieurs garants pour vingt-cinq livres chacun, entre autres : les chevaliers Ebal de Mont, Raymond de Bursins, Etienne de Vesanci; les damoiseaux Pierre et Guillaume de Vesanci; etc.
A. D. MCCLXXVIII, dominica post octabas beati Johannis Baptiste.
M. D. R. t. III, p. 517.

REG 1153
20.07.1278
20.07.1278
Philippe, comte de Savoie et de Bourgogne et marquis en Italie, agissant à l'imitation de son défunt père Thomas, comte de Savoie, confirme à la chartreuse de Vallon toutes ses propriétés, possessions et juridictions, et déclare qu'il la prend sous sa protection perpétuelle.
Actum est istud anno ab incarnatione Domini MCCLXXVIII, mense Julii, apud Aquianum, XIII Kal. Augusti.
Ménabréa, Mém. Acad. Sav., série 2, t. II, p. 289.

REG 1154
19.08.1278
19.08.1278
Mort d'Agnès, fille d'Amédée de Montfaucon et femme d'Aimon, comte de Genevois.
XIIII Kal. Septembris obiit Agnes, comitissa Gebenn.
Obituaire d'Abondance, dans Hist. Patr. Mon. Script. III, p. 326. - M. D. G. t. VII, p. 282, note. - Le testament de la comtesse Agnès, en date du 1er décembre 1277, est aux archives de Turin, mais il n'a pas été publié, vu son mauvais état de conservation.

REG 1155
30.09.1278
30.09.1278
Léonéte, dame de Gex, et ses fils Pierre et Guillaume, reconnaissent devoir six mille livres viennoises à Béatrix, comtesse de Viennois et d'Albon et dame de Faucigny, savoir : 1° Mille livres pour la dot de leur fille et soeur Béatrix de Gex, mariée à Guy, fils d'Odon Alamand. 2° Mille et trente et une livres pour la fortification et la défense du château de Divonne, ainsi que pour la défense de celui de Versoix, le tout exécuté pour eux et sur leur demande par la comtesse Béatrix. 3° Trois mille neuf cent soixante-neuf livres qui leur ont été remises directement par la dite comtesse Béatrix et qui ont servi à payer des dettes contractées par elle et par défunt Simon de Joinville, ainsi qu'à racheter le château de Marnay (Bourgogne), engagé à Jean de Châlons, et divers biens situés dans le mandement de Versoix. Pour sûreté de ces six mille livres, Léonéte et ses fils remettent en hypothèque à la comtesse Béatrix les châteaux de Versoix et de la Cluse, avec tous leurs mandements, ainsi que le fief de Châtillon en Michaille, tenu par Pierre de Châtillon. L'acte est approuvé par Marguerite, femme de Pierre de Gex.
Actum apud Castillionem, pridie Kal. Octobris, A. D. MCCLXXVII.
M. D. G. t. XIV, p. 406, n° 353.

REG 1156
13.10.1278
13.10.1278
Guy de Genève, évêque de Langres, déclare que son défunt frère Henri avait donné tous ses biens à leur frère commun Robert, évêque de Genève, en s'en réservant l'usufruit et sous condition que celui-ci doterait ses filles; qu'il a, quant à lui, doté ou s'est engagé à doter les dites filles d'Henri, savoir Béatrix et Eléonore; que néanmoins il renonce à toute action sous ce rapport contre son frère Robert.
Datum et actum apud Clarum montem, tertio Idus Octobris, A. D. MCCLXXVIII.
M. D. G. t. VII, p. 339. - On voit que cet acte a été fait au château de Clermont, en Genevois [609], qui servait alors de résidence à la famille de Genève.

REG 1157
23.10.1278
23.10.1278
Léonéte, dame de Gex, ordonne à Pierre, seigneur de Châtillon en Michaille, de faire hommage à la dame Béatrix, comtesse de Viennois et d'Albon et dame de Faucigny, ainsi qu'à Humbert Dauphin, seigneur de la Tour du Pin.
Non indiqué
Wurstemberger, Peter, IV, p. 472, n° 832. - Cet hommage, résultat de la cession faite à Béatrix par Léonéte, dame de Gex REG 1155, fut prêté par le dit Pierre, fils de feu Amédée, seigneur de Châtillon, au mois d'avril 1279, voy. Wurstemberger, ibid., p. 473, n° 836.

REG 1158
09.03.1279
09.03.1279
Philippe de Crempigny, damoiseau, reconnaît être homme-lige d'Aimon, comte de Genevois, et tenir de lui en fief tout ce qu'il possède au territoire de Crempigny, en réservant le fief des seigneurs de Sallenove. Il fait la même reconnaissance pour ce qu'il possède à Clermont, à Quincier et à Vers. Témoins : Jaques de Mennaz ; Guillaume de Villette, et Guillaume, fils d'Humbert de Vales.
Actum apud Claromontem, A. D. MCCLXXVIII, indictione sexta, die Jovis post Oculi (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 409, n° 354. - Crempigny et Quincier sont des villages au nord du Fier, entre Frangy et Rumilly. Vers est dans le décanat de Vuillonnex sur le mont de Sion. Pour Clermont, voy [600].

REG 1159
01.04.1279
30.04.1279
L'official de Genève notifie que Girard, fils de feu Rodolphe de Luxy, bourgeois d'Aubonne, reconnaît avoir reçu de l'abbé et du couvent de Bonmont, la jouissance, sa vie durant, d'une vigne située sous l'église de Saint-Martin à Bougy, moyennant vingt-quatre sous genevois à payer chaque année à la dite abbaye et quatre deniers à celle du Lac de Joux.
Datum A. D. MCCLXXIX, mense Aprilis.
M. D. G. t XIV, p. 159, n° 171.

REG 1160
01.05.1279
31.05.1279
Jean, curé de Divonne, notifie que Richard du Four, de Divonne, a engagé à Girard de Champagne, portier de Bonmont, pour dix sous, monnaie genevoise, son pré situé près d'Eysins. Le droit de rachat ne pourra pas s'exercer par Richard avant huit ans de possession continue du dit pré par Girard. Les garants de la convention sont P. Bisars et Jean Coindet, de Divonne.
Actum A. D. MCCLXXIX, mense Maii.
M. D. G. t. XIV, p. 160, n° 172. - Pour Eysins, voy. [144].

REG 1161
22.06.1279
22.06.1279
Philippe, comte de Savoie, accorde aux habitants d'Evian quelques droits non compris dans leurs franchises antérieures, entre autres : 1° Celui d'élire parmi eux quatre prudhommes chargés de percevoir les contributions qu'ils s'imposeront pour leurs affaires, et qui auront à leur rendre compte sans l'intervention de son châtelain ou de son métral. 2° La jouissance des pâturages communs dans toute la seigneurie du comte depuis le lac jusqu'à Urine et depuis la Dranse jusqu'à la forêt de Brest. 3° Le droit de faire participer aux franchises de la ville tous ceux qu'ils voudront, sauf les hommes du comte.
Datum apud Aquianum, die jovis ante festum B. Johannis baptiste, A. D. MCCLXXIX.
M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 10. - Voy. Ibid. introd. p. XI et suiv. - Evian paraît avoir été à cette époque une des résidences habituelles des comtes de Savoie, et cette même année la comtesse Alix y mourut au mois de mai. Voy. Cibrario, Tabl généalog., p. 79. Gollut annoté par Duvernoy, donne à cette mort la date du 8 mars.

REG 1162
01.01.1179
30.06.1279
Edouard, roi d'Angleterre, écrit à Constance de Béarn, veuve de Henri d'Allemagne, pour l'engager à contracter mariage avec Aimon, comte de Genevois, qu'il appelle son cousin. - " Nos vous fesuns a savoyre ke nus avons eu parolys a vostre père du mariage de vos et de Edmun Geneuve, nevuz le Esveke de Lengris et nostre cosyn. Et, pur ce ke nus vodrum ke cele chose se preyt, vos priums ke vous voylleyt acorder, kar nus entenduns ke ce est vestre prou et vestre honur, etc. Donoyt a Mustroill. "
Non indiqué
Rymer, Acta publica Angliae, I, p. 178. - Constance, fille aînée de Gaston, vicomte de Béarn, avait été mariée à Henri, qui était dit d'Allemagne, comme étant fils de Richard de Cornouailles, roi des Romains. - Quant à la parenté entre le roi d'Angleterre et le comte de Genevois, elle s'explique ainsi : Edouard 1er était fils d'Henri III et d'Eléonore de Provence ; celle-ci était, par sa mère Béatrix, petite-fille de Thomas de Savoie et de Béatrix de Genève, qui était elle-même soeur de Guillaume II, comte de Genevois et aïeul d'Aimon.

REG 1163
06.07.1279
06.07.1279
Contrat de mariage, signé à Paris, entre Aimon, comte de Genevois, et Constance, fille aînée de Gaston, vicomte de Béarn. La dot de celle-ci se compose de plusieurs terres et biens situés dans le comté de Bigorre, en Gascogne. Parmi les médiateurs du mariage et témoins du contrat se trouvent : Guy de Genève, évêque de Langres, et Jean de Grilly, sénéchal de Gascogne. Le comte Aimon fait donation à son épouse, en cas de mort, de la moitié de ses terres, et il assigne en garantie ses châteaux et mandements d'Annecy, de La Roche, d'Alby et de la Balme. Ses garants sont : Richard de Duing, chevalier ; Guillaume de Viry ; Pierre de Duing ; P. de Compeys ; Rolet de Pontverre ; Pierre de Montfort; A., P. et Rolet de Menthon, tous damoiseaux; etc.
Actum et datum Parisiis, A. D. MCCLXXIX, pridie nonas Julii, regnante excellentissimo rege Philippo Francorum.
M. D. G. t. XIV, p. 410, n° 335. - Gaston, qui devenait ainsi beau-père du comte de Genevois, avait épousé en secondes noces Béatrix de Faucigny, veuve du Dauphin Guigues VII. Voy REG 1094. - Pour La Roche, voy. [407], Alby, ancien chef-lieu de l'Albanais, situé sur le Chéran entre Annecy et Albens, puis bourg entouré de plusieurs châteaux des comtes de Genevois. La Balme ou la Bâtie, ancien château des mêmes comtes, situé près du prieuré de Sillingy [191], à deux lieues nord-ouest d'Annecy.

REG 1164
19.10.1279
19.10.1279
Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie, se déclare prête à accepter certains revenus en déduction des six mille livres viennoises que lui devaient Léonéte, dame de Gex, et ses fils Guillaume et Pierre, et pour lesquelles les châteaux de Versoix et de la Cluse lui avaient été remis en gage.
Actum in crastino beati Lucae Evangelistae, A. D. MCCLXXIX.
Wurstemberger, Peter, t. IV, p. 473, n° 838. - Conf. avec REG 1155.

REG 1165
08.11.1279
08.11.1279
Robert, évêque de Genève, pour remédier aux intolérables désordres qui, dit-il. se sont introduits dans l'abbaye d'Entremont de l'ordre de Saint-Augustin, ayant pris l'avis du chapitre de Genève, et d'accord avec les abbés d'Abondance et de Saint-Ruph de Valence, rend une ordonnance détaillée, d'après laquelle l'abbaye d'Entremont ne relèvera plus à l'avenir de celle d'Abondance, mais sera soumise à la discipline et à l'autorité supérieure de l'abbaye de Saint-Ruph. Reymond, abbé d'Abondance, reconnaît les faits et déclare approuver l'ordonnance.
Acta sunt hec in ecclesia S. Petri Gebenn. die mercurii post festum omnium sanctorum, A. D. MCCLXXIX.
Arch. de Gen. P. H. n° 90. - M. D. G. t. VII, p. 335. - Voy. Mallet, ibid. p. 281. - Hauréau, Gallia Christiana XVI, Instr. eccl. Gebenn. n° 18, col. 159. - Pour la situation de l'abbaye d'Entremont, voy. [334].

REG 1166
01.12.1279
31.12.1279
Sentence arbitrale rendue par Bernard de Guez, juge en Faucigny, Boniface de Bardonèche, bailli de la même terre, et François de Lucinge, chanoine de Genève, sur le différend existant entre le chapitre de Genève et Béatrix, dame de Faucigny, au sujet du territoire de Vernanche, possédé par celle-ci, mais réclamé par chacune des parties. Ce territoire est délimité au nord par la route qui conduit de Genève à Cranves, et des autres côtés par le nant de Vernanche, puis par la route qui va du dit nant à Corlier, jusqu'à la terre de feu Raimond de la Tour. La sentence des arbitres cède la propriété de Vernanche à la comtesse Béatrix, moyennant le cens annuel de quatre livres genevoises qui sont assignées sur toute la dîme appelée la Quinte (quinta), qu'elle lève sur Messy, Quincy et Laye, dans la paroisse de Mieussy. Il est stipulé en outre que, si cette terre était, en tout ou en partie, mise en culture, le chapitre y percevrait alors la dîme. S'il n'y avait pas culture ou que les fonds fussent mis en prés, le droit de pâturage serait le même pour les hommes du chapitre que pour ceux de la comtesse. Enfin la cense due par les hommes du chapitre demeurant à Vétraz, pour des prés situés à Vernanche, sera payée à Béatrix et ils tiendront d'elle leurs terres.
Datum A. D. MCCLXXIX, mense Decembris.
Arch. de Gen. P. H. n° 91. - M. D. G. t. XIV, p. 160, n° 173. - Wurstemberger, Peter, IV, n° 839 (analyse). - Pour Mieussy, voy. [566]. Tous les autres villages mentionnés dans cette charte sont situés daus la commune de Vétraz-Monthoux à l'extrémité sud-ouest de la montagne des Voirons.

REG 1167
23.02.1280
23.02.1280
Accord entre le chapitre de Genève et le curé de l'église de Saint-Germain, au sujet de la part que chacun d'eux doit avoir dans les offrandes et les revenus de la dite église. Les arbitres nommés par les parties pour procurer cet accord étaient : Amédée de V., gardien des Frères mineurs de Lausanne, Martin Vuichard et maître Mathieu, chanoines de Genève. Ils décident que le chapitre, à raison de son personat. recevra la moitié des dites offrandes et revenus, et qu'il en sera de même d'un casal situé à Genève, dans la rue de Bornuel, entre la maison dite Clauses et celle de maître Pierre de Satigny.
Actum, recitatum et approbatum in capitulo inter duo altaria, in crastino beati Petri in cathedra, A. D. MCCLXXIX (v. st.).
Arch. de Gen. P. H. n° 89. - M. D. G. t. XIV, p. 162, n° 174. - Conf. avec REG 1063.

REG 1168
03.05.1280
03.05.1280
Plainte portée devant l'official de Genève, au nom du chapitre de Saint-Pierre, par les chanoines Nantelme de Marlioz et Martin de Saint-Germain, contre Nicolas, curé de Vandoeuvres, au sujet de l'inobservation par ce dernier d'une transaction conclue entre lui et le chapitre par les soins de Hugues, de l'ordre des Frères prêcheurs, Pierre de Satigny, chantre de Saint-Pierre, et Pierre de Pouilly, chanoine de Genève. Dans cette transaction, il avait été convenu : 1° que le curé aurait la moitié du vin de l'albergement de Rons, le quart des novales, les offrandes des femmes lors de leur purification, la moitié des cierges, enfin les deniers donnés pour le pain bénit, pour les visites des malades, pour l'extrême-onction et pour la bénédiction des maisons ; 2° que le chapitre aurait les autres revenus de l'albergement de Rons, les trois quarts des novales, la moitié des cierges, la totalité des dîmes du froment, de l'avoine, du seigle, de l'épautre, de l'orge et du vin ; 3° que la dîme dite des oches et que les revenus des terres de l'église se partageraient par moitié. Le curé de Vandoeuvres, ne s'étant pas conformé aux engagements pris, est condamné par l'official à rendre au chapitre ce qu'il a indûment perçu.
A. D. MCCLXXX, die Veneris post octabas pasche.
Arch. de Gen. P. H. n° 92. - M. D. G. t. XIV, p. 163, n° 175. - Pour la mesure de l'oche, v. [957]. La dîme des oches devait être celle qui se percevait sur les jardins et les courtils.

REG 1169
22.07.1280
22.07.1280
Pierre de La Porte reconnaît tenir en fief d'Aimon, comte de Genevois, certains hommes et biens situés au territoire des Clés (Cletarum).
Non indiqué
Wurstemberger, Peter, IV, p. 474, n° 841. - Pour les Clés ou Clets, voy. [880].

REG 1170
18.11.1280
18.11.1280
Testament d'Aimon, comte de Genevois et vicomte de Marsan, fait à Mont-de-Marsan (Landes). - Il nomme pour ses exécuteurs testamentaires son oncle Guillaume, évêque de Langres, et son frère Jean, abbé de St-Seine (Côte-d'Or). Il institue ses deux filles héritières de toutes ses terres, mais il autorise ses exécuteurs testamentaires, s'ils estiment que ce soit plus avantageux pour les dites terres, à instituer un de ses frères comme son héritier en lieu et place de ses filles, et, dans ce cas, à doter et marier celles-ci convenablement. Il charge les mêmes exécuteurs de payer les dettes de son père, ainsi que les siennes, et d'acquitter les legs faits par Agnès, sa défunte femme. Il ordonne que si sa femme Constance (de Béarn) veut venir dans ses terres, elle y jouisse de tous les droits et revenus dont il jouirait lui-même, et puisse y demeurer aussi longtemps que cela lui plaira. Il ordonne encore que trois chevaliers soient envoyés à ses frais au delà de la mer, que l'un d'eux soit Jean de Fernex et que les deux autres soient choisis par ses exécuteurs testamentaires. Il fait enfin divers legs, entre autres : vingt livrées de terre à l'église de St-Pierre de Genève; autant à l'abbaye du Mont (Semnoz) pour l'anniversaire de sa femme Agnès; deux cent livres à répartir entre les églises de son territoire situées entre l'Arve et l'eau dite de Say (?) ; cent livres entre les léproseries du même pays ; des sommes variant de cinq à trente livres aux nobles de son comté, tels que : Aimon de Dardagny, chevalier; Pierre de Duing, Jaques d'Etrembière et Pierre de Pelhier, damoiseaux ; Anselme de Bossex ; Jean de Bellecombe ; Jean de Duing ; Humbert de Dorche; Jaquemet de La Roche; Jaquemet de Lornay ; Pierre de Menthon; Aimon de Menthonay ; Pierre de Montfort ; Rodolphe de Pontverre, etc.; il mentionne encore à titre de légataires : maître Vioni, son médecin ; Parisius, son chapelain ; Eynard, son écuyer ; Philippe, son cuisinier; etc. L'acte est scellé par le testateur et par le gardien (des frères du Temple) de Gascogne.
Actum in monte Marciani, in octava beati Martini. A. D. MCCLXXX.
M. D. G. t. XIV, p. 164, n° 176. - Le nom de l'eau dite de Say donnée dans cet acte comme limite aux terres du comte, a peut-être été mal copié et n'est pas facile à reconnaître. Il serait possible que la charte ait voulu parler du Fier qui était appelé souvent Cier à cette époque, ou plutôt du Sierroz qui, venant de S. Offenge dans les Bauges, se joint près de Grésy sur Aix à la Diesse et se jette ensuite dans le lac du Bourget au port de Puer. Ce dernier torrent servait en effet de limite entre le territoire du diocèse de Genève et celui du diocèse de Grenoble; les terres du comte de Genevois devaient donc s'étendre jusque-là.

REG 1171
18.11.1280
18.11.1280
Mort d'Aimon, comte de Genevois.
XIIII Kal. Decembris obiit Aymo comes Gebennensis.
Obituaire d'Abondance : Hist. Patr. Mon. Script. III, p. 326. - M. D. G. t. VII, p. 282, note.

REG 1172
22.11.1280
22.11.1280
Pierre, fils de feu Richard, seigneur de Saconnex, fait hommage-lige au comte de Genevois, comme tenant de lui en fief : 1° une maison et un courtil situés à La Roche, au-dessus de l'église de Saint-Jean, entre le cimetière et la porte de Valmerder ; 2° un champ de dix journaux, situé dans la paroisse d'Etaux, au-dessous d'une contamine appartenant à l'abbaye d'Entremont ; pour la possession de ce champ il doit garder la tour de La Roche, lui troisième, tous les ans au mois de mai. Témoins : Guillaume, panetier, et Jean de Mersier. L'acte est écrit par Jean de Versonnex, notaire.
Actum Rupp... A. D. MCCLXXX, indictione octava, die veneris ante festum beati Clementis.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 1670. - Voy. Grillet, Histoire de la ville de La Roche, 1790, in-12, p. 9. - Etaux est un hameau à une demi-lieue au sud-ouest de La Roche; il ne figure dans le pouillé du diocèse, M. D. G. t. IX, p. 220, ni comme prieuré, ni comme paroisse.

REG 1173
02.02.1281
02.02.1281
Robert, évêque de Genève, alberge à Gervais Serrayllon, citoyen de Genève, un casal situé dans cette ville près la porte et le pont du Rhône, entre le fleuve et la voie publique qui va de la dite porte vers la maison des Frères prêcheurs. Ce casal, qui mesure trois toises et demie en largeur et quatre toises et demie en longueur, avait été précédemment albergé par l'évêque Robert à Richard, forgeron, habitant Genève, mais les héritiers de celui-ci, Jean de Pierregrosse, cordonnier, et Pierre de Saint-Gervais, forgeron, tous deux citoyens de Genève, l'ont abandonné en mains de l'évêque, moyennant neuf livres que leur a remis le nouvel albergataire. Celui-ci aura le droit d'aliéner le fonds, pourvu que ce soit en faveur des hommes de l'évêque, et d'ouvrir une sortie dans le mur de la ville pour arriver à son casal, ainsi que des fenêtres à sa convenance. Il payera deux sous de cens annuel à l'église de Genève.
Dat. Gebenn. quarto nonas Febr., A. D. MCCLXXX (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 168, n° 177.

REG 1174
01.02.1281
28.02.1281
Girard et Jean de Mont, damoiseaux, fils de feu Nicolas de Mont, cèdent au couvent de Romainmotier un droit de procuration qu'ils possèdent sur le prieuré de Mollens. Ils reçoivent en retour quatorze livres genevoises.
Actum A. D. MCCLXXX, mense Februario (v. st.).
M. D. R. t. III, p. 570. - Pour Mollens, voy. REG 1081.

REG 1175
15.04.1281
15.04.1281
L'official de Genève atteste que Pierre, curé d'Ayse, reconnaît devoir annuellement dix-sept livres genevoises au chapitre représenté par le chanoine Martin de Saint-Germain, et cela pour l'acensement du personat de l'église d'Aubonne.
Datum die Martis post pascha A. D. MCCLXXXI.
M. D. G. t. XIV, p. 169, n° 178. - Ayse, paroisse du décanat de Sallanches, à une lieue au nord de Bonneville.

REG 1175 bis
27.05.1281
27.05.1281
L'official de Genève notifie une convention intervenue entre G., prieur du monastère de la Clusaz, et le curé de Dingy, au sujet des dîmes sur les troupeaux et les fruits de la terre perçues à Chézenet (Chusinay) et dans la paroisse de Dingy. L'acte donne l'énumération de tous les genres de dîmes et de redevances, alors exigées des habitants des campagnes.
Datum VI kal. Junii A. D. MCCLXXXI.
Mémoires de l'Institut genevois, X, Nouvelle série de chartes inédites, 1865, n° 2. - Dingy, mentionné dans cette charte, est le village de Dingy-St-Clair, situé à une lieue et demie E. d'Annecy. Le monastère de la Clusaz n'est pas mentionné dans le Pouillé du diocèse; c'était probablement le prieuré rural indiqué par Besson, p. 135, comme portant le nom de Saint-Clair.

REG 1176
01.01.1281
31.12.1281
Le chapitre général de l'ordre de Cîteaux ordonne la déposition immédiate de l'abbé de Bonmont (Conon), pour avoir vendu deux granges sans l'autorisation de son supérieur et du chapitre de l'Ordre (qui.... duas grangias vendidit et distraxit, deponitur in instanti).
Non indiqué
Martène et Durand, Thés, novus anecdotorum,IV, p. 1479, Statuta cap. gen. ord. cisterciensis, anni 1281.

REG 1177
10.01.1282
10.01.1282
Bulle du pape Martin IV par laquelle il accorde aux Frères prêcheurs la permission d'entendre les confessions, d'absoudre et d'infliger les pénitences.
Datum apud urbem veterem, quarto Idus Ianuarii, pontificatus nostri anno primo.
Arch. de Gen. P. H. n° 93. - M. D. G. t. XIV, p. 170, n° 179.

REG 1178
10.01.1282
10.01.1282
Amédée, fils de feu Amédée d'Arthaz, dit Dardel, chevalier, du consentement de sa mère Aleyse, de sa femme Isabelle, de ses frères Guillaume, Aimon et Hugonet, et de ses soeurs Béatrix et Léonéte, vend au chapitre de Genève, pour cinquante-deux livres genevoises, deux vignes situées sous Chétaz, ainsi que les bans, usages et redevances, qu'il peut avoir, à raison des vendanges, sur les terres de Collonge, de Chétaz et de Vétraz ; les droits et juridictions qu'il a sur la paroisse de Vétraz et ses habitants ; enfin divers cens et droits sur plusieurs hommes dénommés dans l'acte. Le tout provient au vendeur de sa part dans l'hoirie paternelle. Il reconnaît en outre devoir hommage au chapitre pour le surplus du fief de Vétraz.
Datum quarto Idus Januarii, A. D. MCCLXXXI (v. st.).
M D G. t. XIV, p. 171, n° 180. - Les localités de Collonge, Chétaz et Vétraz sont toutes situées entre le coteau de Monthoux et la Menoge, commune actuelle de Vétraz-Monthoux. Arthaz forme celle d'Arthaz-Pont-Notre-Dame, rive gauche de la Menoge.

REG 1179
27.02.1282
27.02.1282
L'official de Genève notifia que Jean, médecin (physicus), fils de feu Pierre, apothicaire de Genève, et de défunte Guilleméte d'Alinge-le-Vieux, vend à Béatrix, dame de Faucigny, pour le prix de vingt-trois livres et dix sous genevois, une rente annuelle de trente sous auxquels il a droit, en raison de la dot de sa mère, et qui sont dus pour la moitié d'un albergement. - Jean Boëmond, sacristain de Genève, agit dans l'acte pour le compte de Béatrix.
Datum tertio Kalendas Marcii, A. D. MCCLXXXI (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 416, n° 356.

REG 1180
12.04.1282
12.04.1282
Henri de Villette, damoiseau, engage au chapitre de Genève pour soixante livres, monnaie genevoise, les dîmes de la paroisse de Colex. L'évêque Robert approuve l'acte et se réserve, pour lui et ses successeurs, le droit de racheter cette gagerie au même prix.
Datum secundo Idus Aprilis, A. D. MCCLXXXII.
Arch. de Gen. P. H. n° 95. - M. D. G. t. XIV, p. 173, n° 181. - Pour Colex, voy. [908].

REG 1181
25.04.1282
25.04.1282
Guy, évêque de Langres, et seigneur de Cruseilles à raison de son patrimoine, Robert, évêque de Genève, et Amédée, comte de Genevois, accordent, par une charte qu'ils scellent ensemble, des franchises à la ville de Cruseilles et à ses habitants.
Datum et actum apud Crusiliam, septimo Kalendas Maii, A. D. MCCLXXXII.
Mém. de la Soc. Savois. de Chambéry, IV, p. 157. - M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 37.

REG 1182
02.06.1282
02.06.1282
Traité passé à Versoix entre la Dauphine Béatrix, dame de Faucigny, son fils Jean Dauphin, Amédée, comte de Genevois, et Robert, évêque de Genève. - Par le premier article de ce traité, la dame de Faucigny et son fils, agissant comme héritiers du comte Pierre, et voulant réparer les torts que celui-ci a causés ou pu causer aux comtes de Genevois, s'engagent à rendre au comte Amédée tout ce qui avait été livré au dit Pierre, à titre de gagerie, par les défunts comtes de Genevois, Guillaume et Rodolphe. Ils restituent notamment les châteaux de Genève, Charousse, Balaison, les Clées en Vaud, et Rue, avec les terres, vassaux, seigneuries et avoueries qui en dépendaient, et cela avec les constructions et améliorations survenues dès lors. Ils renoncent également aux hommages prêtés à l'époque de la dite gagerie, par le comte de Gruyère et par les seigneurs d'Oron, de Langin et de Vufflens; mais ils réservent l'hommage que devait ou pouvait devoir le seigneur de Gex au comte de Genevois pour les terres situées au sud de l'Aubonne, entre le lac, le Rhône et le mont Jura; en retour de cet hommage, que le comte Amédée laisse à Béatrix et à son fils, ceux-ci lui concèdent tous leurs droits et fiefs sur les châteaux et mandements d'Hauteville (de Alta villa) et de Cessens. Il est bien entendu que, si le seigneur ou la dame de Gex possèdent quelque fief ou arrière-fief dès l'Aubonne au nord, du côté de Vaud, ils en feront hommage au comte de Genevois. Il est aussi convenu que, si, parmi les biens compris dans la gagerie, il en est qui soient de l'alleu des comtes de Genevois, Amédée les tiendra du Dauphin Jean en augmentation de fief, mais que, dans ce cas, le Dauphin devra lui fournir une compensation suffisante qui sera arbitrée par Humbert, seigneur de la Tour. - Par un second article, Amédée s'engage à faire hommage au Dauphin Jean pour tous les fiefs qu'il tient du comte de Savoie. - Par un troisième article, le comte Amédée promet d'aider la dame de Faucigny et le Dauphin avec toutes les forces de son comté, en y employant ses châteaux et forteresses, ses fiefs et arrière-fiefs, ses vassaux et feudataires, ses hommes et sujets, à ses frais, contre tous ceux qui leur font ou qui leur feraient plus tard la guerre, et spécialement contre tous détenteurs des biens provenant des successions auxquelles la dame de Faucigny et le Dauphin ont droit. Lorsqu'ils voudront recouvrer ces successions, même par voie de guerre, le comte devra leur venir en aide. Béatrix et Jean prennent vis-à-vis d'Amédée les mêmes engagements et promettent de l'aider et de le défendre contre tous les détenteurs des choses faisant partie de la gagerie et contre tous rebelles qui en empêcheraient la restitution. - Enfin chacun des contractants ci-dessus jure de ne faire ni paix, ni trêve, ni suspension d'armes (guerram lassam), si ce n'est du consentement de tous, et cela sous peine de mille marcs d'argent. - Les stipulations et serments qui précèdent ayant eu lieu en présence de Robert, évêque de Genève, celui-ci promet et donne sa parole d'évêque d'aider et défendre la dame de Faucigny et son fils, contre tous et de toutes ses forces, en réservant les droits de l'église de Genève. Réciproquement Béatrix et Jean prennent vis-à-vis de lui le même engagement. Enfin les parties conviennent unanimement de soumettre les difficultés ou contestations qui pourraient survenir entre elles au sujet du présent traité, à l'arbitrage du seigneur de la Tour. - L'acte est écrit par Etienne Chevrier, de Clermont, notaire, et scellé par tous les contractants, ainsi que par l'official de Genève.
Datum et actum apud Versoyam, in camera juxta magnam aulam, secunda die mensis Junii, anno ab inc. MCCLXXXII.
M. D. G. t. VII, p. 341. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 475, n°845. - Sur ce traité, voy. Mallet, M. D. G. t.VII, p. 285; Wurstemberger, III, p. 408; Hisely, Comtes de Genevois, p. 78; et de Gingins, Avouerie de Vevey, p. 37. - Voy. au 11 septembre 1285 la ratification de ce traité par Gaston de Béarn, mari de Béatrix. - L'arbitre désigné par les contractants était Humbert de la Tour du Pin et Coligny, qui avait épousé le 1er septembre 1273 Anne, fille de Béatrix, et qui devint Dauphin de Viennois après la mort de Jean. - Pour le château d'Hauteville, voy. [407]. Pour celui de Cessens, voy. [262].

REG 1183
03.06.1282
03.06.1282
Béatrix, comtesse de Viennois et d'Albon, dame de Faucigny, agissant comme héritière de Pierre, comte de Savoie, pour la gagerie qu'il avait reçue des défunts comtes de Genevois, Guillaume et Rodolphe, donne l'ordre général à tous ceux qui étaient tenus vis-à-vis du comte Pierre à raison du dit gage, de rendre dorénavant leurs hommages et services à Amédée, comte de Genevois. Béatrix ajoute qu'elle a cédé au dit comte Amédée et à ses héritiers tous les droits sur les biens compris dans cette gagerie, tels qu'elle les avait reçus d'après le testament du comte Pierre, et qu'elle a fait cette cession pour réparer les torts que le dit Pierre a eus envers les comtes de Genevois.
Datum apud Bonam, tertio nonas Junii, A. D. MCCLXXXII.
M. D. G. t. VII, p. 344. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 479, n°845 a. - Cet ordre était donné par Béatrix en exécution du traité fait la veille. Voy. numéro précédent.

REG 1184
24.09.1282
24.09.1282
Mort à Bonneville de Jean, Dauphin de Viennois, fils de Béatrix de Savoie et du Dauphin Guigues.
VIII Kal. Octobris, anniversarium Johannis Delfini filii Beatricis.
Extrait du Livre des anniversaires des Frères mineurs de Genève, impr. dans Wurstemberger, Peter, IV, p. 480, n° 846; et dans l'acte du 12 décembre 1304 : M. D. G t. XIV, p. 321, n° 296. - L'obituaire ms. de l'abbaye de Sixt porte aussi VIII Kal. Octobris, mais celui de l'abbaye d'Abondance (Hist. Patr. Mon. Script. III, p. 326, et Wurstemberger, n° 846), porte la date erronée VII Kal. Octobris. - Les circonstances dramatiques qui suivirent la mort de Jean et provoquèrent le même jour, de la part de Béatrix, l'acte de donation (voy. n° suivant) de ses biens à son petit-fils, ont été racontées par Cibrario, Storia, II, p. 178, d'après une enquête par témoins instruite en 1284, à l'instance du comte Philippe de Savoie, dans le but de faire annuler cette donation. - Quant à la localité où a eu lieu la mort du Dauphin, il est probable que c'est par erreur que Cibrario a traduit Bona villa par Bonne. Le récit qu'il donne montre que la donation a eu lieu dans la maison même du curé de Bonneville, chez lequel Jean venait d'expirer.

REG 1185
24.09.1282
24.09.1282
Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie, et dame de Faucigny, en présence de noble Hartmann de Baldeck, chevalier et bailli général en Bourgogne de Rodolphe (de Habsbourg), roi des Romains, cède et donne à titre irrévocable de donation entre vifs à Jean de la Tour, fils de Humbert, seigneur de la Tour et Coligny, son gendre, tous les droits qu'elle pouvait avoir sur les biens de son père, le comte Pierre, et de sa mère Agnès, et elle place son dit petit-fils Jean sous la garde et protection du dit Rodolphe, roi des Romains. Témoins : Guillaume de Prissy et Guillaume de Filinge, chevaliers.
Actum apud Bonam Villam, in domo capellani dicti loti, anno ab inc. Domini MCCLXXXII, indictione X, die Jovis ante festum B. Michaelis.
[Valbonnais] Hist. du Dauphiné, II, p. 24. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 481, n° 847. - Vov. M. D. G. t. VII, p. 287.

REG 1185 bis
13.02.1283
13.02.1283
Décret du pape Martin IV, qui institue pour évêque de Valence et Die, Jean de Genève, abbé de Saint-Seine, de l'ordre de Cîteaux, au diocèse de Langres. Le pontife rappelle que la réunion des deux évêchés de Valence et de Die a jadis été ordonnée par le saint-siége, et que lorsqu'ils sont devenus vacants par la mort de l'évêque Amédée, il s'en est réservé à lui-même la repourvue pour cette fois seulement. Il ajoute que, malgré cette réserve, les deux chapitres de Valence et de Die ont appelé à ces fonctions Henri de Genève, archidiacre de Langres, et que cette nomination a été confirmée par le chapitre de Vienne. Enfin, il déclare que c'est pour maintenir l'ordre qui avait été enfreint et pour faire respecter l'autorité de l'Église romaine qu'il nomme et institue définitivement Jean de Genève abbé de Saint-Seine, comme évêque de Valence et Die.
Datum apud Urbem Veterem, idibus Februarii, pontificatus nostri anno secundo.
Hauréau, Gallia Christiana, XVI, Instrumenta ecclesiæ Valentinensis, n° 23, col. 124. - Conf. avec la note du numéro REG 1117.

REG 1186
20.02.1283
20.02.1283
Robert, évêque de Genève, après délibération avec son chapitre et quelques-uns des citoyens les plus notables de la ville (majoribus ipsius civitatis), et du consentement ainsi que de l'expresse volonté de ceux-ci, promet à son cousin Philippe, comte de Savoie, de garder avec lui paix, bienveillance, et amitié. Il s'engage pour lui, son chapitre et les citoyens, à ne donner refuge dans Genève à aucun des ennemis du dit comte, ni à aucun de ceux qui voudraient lui nuire dans ses propriétés et possessions actuelles.
Datum die sabbati ante festum Kathedre B. Petri, A. D. MCCLXXXII (v. st.).
M. D. G. t. VII, p. 345. -Voy. ibid. p. 288.

REG 1187
08.03.1283
08.03.1283
Sentence arbitrale rendue entre Pierre, seigneur de Gex, et Léonéte, sa mère, d'une part, et Girod, prieur de Satigny, d'autre part, au sujet des bans levés sur les hommes du dit prieuré, à Péron, Saint-Jean de Gonville et Feigère. - Les arbitres sont : Pierre de Pouilly, doyen d'Aubonne, et maître Mathieu, chanoine de Genève. Ils prononcent que le seigneur de Gex et le prieuré auront chacun la moitié des gros bans de soixante sous qui seront levés par deux officiers, nommés chacun par une des parties ; que les condamnations à mort seront prononcées par les dits officiers, mais que l'exécution sera faite par le seigneur de Gex, et que les biens des condamnés se partageront par moitié entre les parties ; enfin que les possessions actuelles du prieuré lui demeureront acquises, mais qu'il payera, pour la paix, trente-cinq livres genevoises au seigneur de Gex et à sa mère.
Datum Gebenn. octavo Idus Marcii, A. D. MCCLXXXII (v. st.).
Arch. de Gen. P. H. n° 94. - M. D. G. t. XIV, p. 174, n° 182. - Pérou, Saint-Jean de Gonville et Feigère, villages du Pays de Gex, voy. [234], [237] et [701].

REG 1188
05.05.1283
05.05.1283
Guillaume, prêtre, fils de feu noble Guillaume de Virieu, damoiseau, donne à l'abbaye de Sainte-Marie de Filly, afin que l'anniversaire de sa mort y soit célébré à perpétuité, un cens annuel de vingt sous de Genève, qu'il assigne sur les albergements que tiennent de lui Amédée, de Vaud, et Jean Bonda. L'acte est reçu par Jaques de Vandoeuvres, notaire juré de l'official, et scellé par celui-ci.
Datum tertio nonas Maii, A. D. MCCLXXXIII.
M. D. G. t. XIV, p. 176, n° 183. - Pour Filly, voy. [417].

REG 1189
22.06.1283
22.06.1283
Rodolphe, roi des Romains, étant dans son camp devant Payerne, écrit au comte de Genevois : " Voulant reprendre à nous et faire rendre à la couronne les droits et les biens de l'empire, que dès longtemps le comte de Savoie retient injustement, nous avons marché contre lui avec une nombreuse armée, afin de venger les injures faites à nos fidèles. Décidé à poursuivre notre entreprise jusqu'à ce que, Dieu aidant, nous l'ayons amenée à bonne fin, nous te requérons, par la fidélité que tu dois à nous et à l'empire, de te préparer afin que tu puisses nous aider à reconquérir les droits et les biens arrachés à l'empire, et punir les injures commises envers les fidèles. Nous ne t'abandonnerons pas dans la défense de tes droits, et, s'il le faut, nous t'enverrons cent cavaliers. Nous ne ferons pas de paix avec le comte de Savoie sans que tu y sois compris et que justice te soit rendue. "
Datum in castris ante Paterniacum, decimo Kalendas Julii, regni nostri anno decimo.
Kopp, Urkunden, II, p. 117, n° 43. - Trad. par Hisely, Comtes de Genevois, p. 80. - Pour la date : Böhmer, Reg. Imp. n° 757. - Cibrario, Storia, II, p. 182, Kopp, Gesch. II, part. 2, p. 360 et suiv., et Hisely, loco citato, estiment que ces promesses de Rodolphe ne furent point réalisées et que le comte de Genevois ne recouvra aucun de ses antiques droits par le traité de paix qui eut lieu le 27 décembre 1283. Voy.REG 1191.

REG 1190
27.07.1283
27.07.1283
Testament de Pierre III, archevêque de Tarentaise. - Au nombre des legs faits par le prélat, on trouve cent sous viennois en faveur des Frères prêcheurs de Genève.
Datum et actum in grangia Alpensi subtus saxum Castellionis, die Jovis in festo beatae Mariae Magdalenae, A. D. MCCLXXXIII.
Besson, Pr. n° 66.

REG 1191
27.12.1283
27.12.1283
Lettres patentes de Rodolphe, roi des Romains, annonçant la prise de Payerne et la paix conclue entre lui et Philippe, comte de Savoie, qui renonce à Morat, Guminen et l'avouerie de Payerne. Les prisonniers faits de part et d'autre seront libérés.
Datum in castris ante Paterniacum, in die beati Johannis apostoli et evangelistae, indictione XII, anno Domini MCCLXXXIII, regni vero nostri anno XI.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 87. - Soloth. Woch. 1828, p. 400. - Kopp, Urkunden. II, p. 117, n° 44. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 483, n°s 851-854. - Böhmer, n° 768. - Le texte du traité de paix n'a pas été conservé.

REG 1192
01.01.1284
31.01.1284
Jean de Mont, écuyer, fils d'Ebal, seigneur de Mont, fait hommage-lige pour sa maison de Mont à Jean de Châlons-Arlay, en réservant la fidélité due à Pierre de Joinville, seigneur de Gex. L'acte est scellé par Guillaume, évêque de Lausanne, et Henri, seigneur de Joux.
L'an notre Seigneur corrant per MCCLXXXIII, au mois de Janvier (v. st.).
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 22.

REG 1193
04.02.1284
04.02.1284
Rodolphe, roi des Romains, inféode à Robert, duc de Bourgogne, tous les droits que le défunt Jean, Dauphin, avait ou pouvait avoir sur le Dauphiné. Il réserve toutefois les droits de la Dauphine Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie, droits auxquels il n'entend point déroger.
Datum apud Romaricum montem (Remiremont), pridie nonas Februarii, indict. XII, regni nostri anno XI.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 80. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 484, n° 856. - Böhmer, Reg. imp. n° 772. - Cette inféodation, motivée probablement par le mariage de Rodolphe avec la soeur de Robert, duc de Bourgogne, fut annulée par le traité passé à Paris le 25 janvier 1285, entre le même Robert et Humbert de La Tour du Pin. Voy. Valbonnais I, p. 233; et Wurstemberger, Peter, III, p. 416.

REG 1194
16.02.1284
16.02.1284
Frère Jean, prieur des Frères prêcheurs de Genève, donne quittance de soixante-trois livres genevoises, envoyées pour l'oeuvre de son église par le frère Raymond, prieur provincial de France. Cette somme a été apportée à Genève par le frère Hugues de Salins.
Datum A. D. MCCLXXXIII, feria quarta post Dominicam in Sexagesima (v. st.).
Arch. de Gen. P. H. n° 96. - M. D. G. t. XIV, p. 177, n° 184.

REG 1195
10.03.1284
10.03.1284
Jean, seigneur de Prangins, prête hommage à Rodolphe de Habsbourg, roi des Romains, et soumet à sa domination son château de Bioley et sa châtellenie de Prangins, en réservant la fidélité due par lui à trois seigneurs, savoir l'archevêque de Besançon, le comte de Savoie et le seigneur de Gex (Jayes). L'acte d'hommage est reçu par Richard de Corbières, bailli de Lausanne.
Datum Sabbato ante festum beati Gregorii, A. D. MCCLXXXIV.
De Charrière, M. D. R. t. V, p. 355 ; et Dynastes de Cossonay, pièces justif. n° XXIV. - Cet historien estime, ibid. p. 200, que, malgré la qualification de sire de Prangins donnée à Jean dans cette charte, il s'agissait d'un seigneur Jean de Cossonay, dépossédé par son frère Jaques ; à cette époque le seigneur de Prangins et Nyon s'appelait Aimon. - Le château de Bioley était situé au sommet de la colline qui domine Begnins, entre ce village et celui de Burtigny.

REG 1196
11.05.1284
11.05.1284
Rodolphe, par la grâce de Dieu roi des Romains, en reconnaissance des services qui ont été rendus à l'empire par les comtes de Savoie, accorde en fief à son cher et fidèle Louis de Savoie, comte, pour lui et pour son héritier, le droit de faire frapper de la monnaie à son nom et à son signe, pourvu qu'elle soit bonne et légale, et cela, soit dans les terres qu'il possède aujourd'hui, soit dans celles qu'il acquerra par héritage ou autrement. L'acte ajoute que cette concession est faite à Louis, quoique ce droit paraisse lui appartenir dès les temps anciens, d'après la noblesse et l'antiquité de sa famille.
Datum Friburgi, quinto Idus Maii, Indictione duodecima, A. D. MCCLXXXIV, regni vero nostri anno undecimo.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 636. - Kopp, Urkunden, II, p. 121, n° 51. - Cibrario, Storia, II, p. 187, envisage comme peu honorable cette demande de Louis de Savoie, et comme vaine la concession de Rodolphe. Cette opinion est combattue par Böhmer, Regesta Imperii, p. 881, et par Kopp, Geschichte, II, p. 378. - Le titre de comte ne pouvait être, à cette époque, qu'un terme de courtoisie pour Louis de Savoie. De plus, l'authenticité de ce diplôme serait douteuse s'il portait pour Rodolphe la qualification d'Imperator, comme la donne Guichenon, puisque Rodolphe n'a jamais été couronné empereur, et n'a point pris ce titre dans ses actes. En tous cas, il est remarquable que Louis de Savoie n'ait point mentionné ce diplôme, mais seulement l'ancienneté et les droits de sa race, dans les contestations qu'il eut en 1298 avec l'évêque de Genève, au sujet de la monnaie qu'il faisait frapper à Nyon et que Martin de Saint-Germain refusait de recevoir à Genève.

REG 1197
11.05.1284
11.05.1284
Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie, et dame de Faucigny, pour mettre fin à une contestation qu'elle soutenait contre le chapitre de Genève, renonce à la prétention qu'elle avait élevée de faire travailler et contribuer les hommes du dit chapitre, habitant le mandement, soit la châtellenie, de Bonne, aux murs et aux bâtiments du château de ce nom. Elle reçoit du chapitre une indemnité équitable.
Datum quinto Idus Maii A. D. MCCLXXXIV.
Arch. de Gen. P. H. n° 97. - Cibrario et Promis, Docum., p. 209. - Extrait dans Wurstemberger, Peter, IV, p. 484, n° 857.

REG 1198
13.05.1284
13.05.1284
Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie, et dame de Faucigny, cède au chapitre de Genève ses droits sur certains casals situés à Genève vers la rive du lac et sous les murs de la ville, s'étendant de la fontaine de Chirnet à la maison de Jean Wadens. En retour de cette cession, le chapitre célébrera l'anniversaire d'Agnès, comtesse de Savoie, tel qu'il a été fondé par son testament, dont les dispositions à cet égard sont rappelées REG 1034. Le chapitre paye en outre vingt livres genevoises à Béatrix qui en donne quittance.
Datum tertio Idus Mai, A. D. MCCLXXXIV.
Wurstemberger, Peter, IV, p. 484, n° 858.- Quelques-uns des renseignements insérés dans l'analyse ci-dessus sont tirés de la charte elle-même, conservée dans les papiers d'Ed. Mallet.

REG 1199
15.05.1284
15.05.1284
Guillaume, seigneur de Gex, donne quittance au comte de Savoie de cinq cents livres viennoises, payées en déduction sur les mille livres que le dit comte lui devait.
Donnaes a Saymsafurin, le luns davant loytana de roveysons, en lan de nostre Seygnor mil et doucenz et quatro vinz et quatre.
M. D. G. t. XIV, p. 178, n° 185.

REG 1200
29.07.1284
29.07.1284
L'official de Genève notifie une transaction faite entre le prieur de Saint-Victor, agissant pour ses hommes de Saintgié, et noble dame Marguerite, veuve de Guillaume, seigneur de Viry, agissant en qualité de tutrice de ses fils Jean, Péronet, Richard, Aimonet et Jacob, au sujet d'une écluse faite par la dite dame, dans l'eau de Viry, au-dessous du moulin situé sous Saintgié.- La transaction a eu lieu par les soins de Bernard, curé de Viry, de Girod, curé de Chancy, et de Jean, curé de Cartigny, élus par les parties comme amiables compositeurs. - Il est convenu que l'écluse subsistera, mais que la dame de Viry enlèvera la terre et les pierres existant près de la dite écluse de manière à rendre à l'eau son libre cours, et qu'elle empêchera à l'avenir les regorgements qui pourraient provenir de cette construction. Jacob, prieur de Russin et moine de St-Victor, ratifie la transaction au nom de son couvent. Témoins, outre les médiateurs : Pierre, curé de Malagny ; Jean et Girod, frères et métraux de la Champagne ; Girod Gervais ; Albert de Malagny ; Guillaume de Saint-Germain, clerc ; etc.
Datum die Sabbati ante festum beati Petri ad vincula, A. D. MCCLXXXIV.
Arch. de Gen. P. H. n° 98. - M. D. G. t. XIV, p. 178, n° 186. - Saintgié, hameau de la commune de Viry.

REG 1201
05.08.1284
05.08.1284
Jean de Mont, damoiseau, fils de feu Nicolas de Mont, chevalier, reconnaît tenir en fief du couvent de Romainmotier diverses vignes et terres situées au territoire de Germany. Ces fonds, qui auparavant étaient de son alleu, ont été pris par lui en fief, moyennant quatre-vingts livres qu'il a reçues du monastère.
Datum die sabbati post festum beati Petri ad vincula, A. D. MCCLXXXIV.
M. D. R. t. III, p. 543.

REG 1202
24.09.1284
24.09.1284
Aimon, seigneur de Prangins, conclut deux transactions avec le couvent de Romainmotier. - Dans la première, il termine des contestations au sujet d'un fort élevé à Bursins par le prieur de Romainmotier. Dans la seconde, il prend sous sa garde pendant quatre ans les biens et possessions du même couvent, en réservant les droits du comte de Savoie. En retour, il recevra chaque année un char de vin à Bursins.
Dat. apud Prangins, die domin. post festum beati Mathei apostoli, A. D. MCCLXXXIV.
M. D. R. t. III, p. 526 et 547. - Voy. de Charrière, Dynastes de Cossonay, p. 205.

REG 1203
01.09.1284
30.09.1284
Jean de Mont, damoiseau, fils de feu Nicolas de Mont, chevalier, reconnaît devoir quarante livres de bons (sous) lausannois au prieur et au couvent de Romainmotier.
Datum A. D. MCCLXXXIV, mense Septembris.
M. D. R. t. III, p. 500.

REG 1204
18.10.1284
18.10.1284
Aimon de Prangins, seigneur de Nyon, confirme la vente faite par son père Guillaume au couvent de Bonmont, des moulins du Coster, et d'autres biens situés près de la Sérine. Cette charte de confirmation est scellée par l'official de Genève.
Datum XV Kal. Novembris, A. D. MCCLXXXIV.
M. D. R. t. V, part. 1, p. 357, n° 45 ; et de Charrière, Dynastes de Cossonay, p. 366. - Cf. avec [918].

REG 1205
23.10.1284
23.10.1284
Jean de Mont, damoiseau, fait donation au couvent de Romainmotier de trois pièces de terre, situées à Mollens.
Datum die lune post festum beati Luce evangelistae, A. D. MCCLXXXIV.
M. D. R. t. III, p. 498.

REG 1206
15.12.1284
15.12.1284
Accord entre Gaston, vicomte de Béarn, et sa femme Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie, d'une part, et Humbert, seigneur de la Tour (du Pin), et sa femme Anne, fille de la susdite Béatrix, d'autre part, au sujet de leurs prétentions respectives aux comtés de Viennois et d'Albon. - Une partie des droits sur ces comtés est accordée à Béatrix, sa vie durant, et elle ne les tiendra que sous la condition d'en faire, ainsi que son mari, hommage à Humbert et à Anne, auxquels ils reviendront intégralement après la mort de Béatrix. Le comte de Genevois est au nombre des cinquante-six garants du traité.
Actum prope Pontem Charaz subtus Avalonem, die veneris post festum beate Lucie Virginis, A. D. MCCLXXXIV.
[Valbonnais] Hist. du Dauphiné, II, p. 35. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 487, n° 860.

REG 1207
01.12.1284
31.12.1284
Girard de Compeis, damoiseau et châtelain des Clées, est l'un des arbitres chargés par compromis de prononcer dans une contestation existante entre le couvent de Romainmotier et Jaques, seigneur de Montricher.
Datum A. D. MCCLXXXIV, mense Decembris.
M. D. R. t. III, p. 492. - Girard de Compeis figure encore en la même qualité en juin 1285, comme l'un des témoins d'un acte d'hommage rendu à Amédée, seigneur de Neuchâtel. Voy. Matile, Monuments de l'hist. de Neuchâtel, p. 207.

REG 1208
04.01.1285
04.01.1285
Guillaume Merchiant, bourgeois d'Aubonne, reconnaît tenir du chapitre de Genève une pièce de vigne au territoire d'Aubonne, lieu dit Clamogin, sous le cens annuel de deux sous genevois, et un droit équivalant au double de ce cens en cas de mutation du possesseur. L'official de Genève scelle l'acte qui lui est apporté et affirmé par Hugues de Bourgogne, son clerc.
Datum die veneris ante epiphaniam Domini, A. D. MCCLXXXIV (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 180, n° 187.

REG 1209
16.01.1285
16.01.1285
Girod, prieur de Satigny, et son chapitre cèdent, en réservant le droit des tiers, à Girod, fils de feu Pierre Mugnier, de Satigny, à Jaquète, sa femme, et à leurs héritiers, le tènement de Girard du Bosson, de Feigère. Ce tènement ou albergement est sous le cens annuel de quatre sous et un bichet de froment.
Datum in festo beati Marcelli pape, A. D. MCCLXXXIV (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 181, n° 188.

REG 1210
03.02.1285
03.02.1285
L'official de Genève notifie la reconnaissance faite par Jean de Ladoys, de Satigny, constatant que tout ce qu'il tient et possède, soit en fait, soit en droit, par lui-même ou par autrui, est du fief du prieuré de Satigny; qu'il est homme-lige du dit monastère et doit lui obéir en cette qualité, à défaut de quoi tous ses biens seront acquis au prieuré et celui-ci aura le droit d'en disposer de sa propre autorité. L'acte est expliqué mot à mot et dans sa langue maternelle à Jean de Ladoys, qui jure de s'y conformer et ajoute toutes les renonciations d'usage.
Datum tertio nonas Februarii, A. D. MCCLXXXIV (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 181, n° 189.

REG 1211
01.03.1285
31.03.1285
Accord d'un différend qui existait entre l'abbaye de Bonmont et Pierre de Marval, damoiseau. Celui-ci, en qualité d'héritier testamentaire de son frère, Pierre de Villars, réclamait un cens de seize deniers, reposant sur un casal situé à Nyon et occupé par les religieux de Bonmont. Les deux tiers de cette redevance avaient été légués à l'abbaye par Pierre de Villars, mais Pierre de Marval soutenait que les quatre autres deniers n'ayant pas été payés, le casal était tombé en commise au profit de l'héritier, ce que déniaient les religieux de Bonmont. L'accord est obtenu par la médiation de maître Pierre de Satigny, chantre de Genève, et de Pierre Corteys, de Genève, clerc. Pierre de Marval renonce à toutes ses prétentions et reçoit huit livres genevoises. La transaction est aussi approuvée par Guillaume, moine de Saint-Jean de Genève, frère de Pierre de Marval, et par Isabelle, leur mère. L'acte est passé devant Hugues de Bourgogne, clerc, et scellé par l'official.
Datum mense Marcii, A. D. MCCLXXXIV (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 417, n° 357. - L'année 1284, v. st. étant comprise entre Pâques (9 avril) 1284 et Pâques (25 mars) 1285, cette charte doit être attribuée à l'année 1285, et est antérieure au 25 mars.

REG 1212
09.04.1285
09.04.1285
Gaston, vicomte de Béarn, reconnaît avoir reçu de sa femme Béatrix, dame de Faucigny, à titre de prêt et des biens propres de celle-ci, les sommes suivantes, savoir : deux mille livres de Tours, quatre cents livres viennoises et deux cents marcs de bon argent. Il promet de les restituer à elle ou à ses fondés de pouvoirs et donne pour gage tous ses biens, droits et châteaux, autres que la terre du Dauphiné et que le comté de Viennois et d'Albon. Cette reconnaissance est confirmée le 5 juin par Edouard, roi d'Angleterre.
Act. in Castro Castellionis in terra Fuagensi (Fulciniacensi) A. D. MCCLXXXV, indictione XIII, quinto Idus Aprilis.
Wurstemberger, Peter, IV, p. 487, n° 861.

REG 1213
26.05.1285
26.05.1285
Marguerite de Genève, fille du feu comte Rodolphe, consent à ce que son frère Amédée, comte de Genevois, pour le mariage qu'il se propose de contracter avec Agnès, fille de feu Jean, comte de Châlons et seigneur de Salins, et pour sûreté de la dot qu'il recevra, oblige tout ce à quoi elle peut prétendre dans les héritages de leurs père et mère défunts. Elle autorise en outre son frère à disposer de sa susdite portion d'héritage pour faire à sa fiancée des donations à cause de noces. L'acte est scellé, à la demande de Marguerite qui n'a pas de sceau, par Jean de Genève, évêque de Valence et Die.
Datum die Sabbati post festum beati Urbani, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. XIV, p. 183, n° 190.

REG 1214
29.05.1285
29.05.1285
Guy de Genève, trésorier de Saint-Frambaud de Senlis, donne en faveur de son frère Amédée, comte de Genevois, les mêmes consentement et autorisation donnés par Marguerite de Genève. Il se réserve toutefois, pendant sa vie, l'usufruit de sa part héréditaire des biens paternel et maternel. L'acte est scellé par Guy et par Jean de Genève, évêque de Valence et Die.
Datum die martis post festum beati Urbani, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. XIV, p. 419, n° 358.

REG 1215
01.06.1285
01.06.1285
Amédée, comte de Genevois, déclare que Jean de Châlons, seigneur d'Arlay, lui ayant promis comme dot de sa soeur Agnès cinq mille livres de Tours, payables en divers termes à Salins, il donne de son côté pour cause de noces à la dite Agnès la moitié de tous les biens de son père Rodolphe et de sa mère Marie, ainsi que de tous ceux qu'il délaissera lui-même à sa mort. Il ajoute que cette donation est faite à la dite Agnès, pour en jouir pendant sa vie, suivant la coutume de Bourgogne, et cela, soit dans le cas où il laisserait des enfants issus de leur mariage, soit dans le cas contraire. L'acte est signé par le comte Amédée et par Jean de Genève, évêque de Valence et Die.
Datum A. D. MCCLXXXV, die veneris post festum beati Urbani.
M. D. G. t. XIV, p. 184, n°191.

REG 1216
02.06.1285
02.06.1285
Aimon de Sétenay, châtelain de Genève pour le comte Philippe de Savoie, déclare que le prieur et le prieuré de Satigny sont sous la garde spéciale du dit comte qui défendra cette maison et ses propriétés envers et contre tous.
Datum die Sabbati post octabas trinitatis Domini, Gebennis A. D. MCCLXXXV.
Arch. de Gen. P. H. n° 99. - M. D. G. t. VII, p. 345. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 480, n° 845 b.

REG 1217
12.07.1285
12.07.1285
Lettres patentes de Rodolphe, roi des Romains, qui reçoit Louis, comte de Savoie, au nombre de ses serviteurs et des familiers de l'Empire, et le prend sous sa protection spéciale.
Datum Maguntie, quarto Idus Julii, Indictione XIII, A. D. MCCLXXXV, regni vero nostri anno duodecimo.
Kopp, Urkunden, II, p. 121. - Voy. le même, Geschichte, II, 320; et Mallet, M. D. G. t. VIII, p. 84. Ces deux auteurs signalent l'étrangeté de la qualification de comte de Savoie donnée à Louis, tandis que Philippe vivait encore.

REG 1218
10.08.1285
10.08.1285
Dernières dispositions de Philippe, comte de Savoie, atteint de maladie. - Il délègue à sa nièce, la reine Eléonore, et au fils de celle-ci, Edouard, roi d'Angleterre, le droit et le mandat spécial de distribuer pour lui des legs et des récompenses, et d'ordonner tout ce qui sera nécessaire pour le salut de son âme. A ces fins, il leur transfère la possession de tous ses biens meubles et immeubles, défendant à tout clerc ou laic, et à ses neveux ou nièces, de rien saisir des choses et biens de son comté, si ce n'est avec l'autorisation des dits roi et reine.
Datum apud Rupeculam in festo S. Laurentii. Anno Dom. MCCLXXXV.
Wurstemberger, Peter, IV, p. 488, n° 862. - Mallet, Documents inédits pour la généalogie de la maison de Savoie, p. 20, a démontré que le comte Philippe mourut à La Rochette (château de Savoie, au sud de l'Isère), peu de jours après avoir signé ces dernières dispositions, soit le 15 ou 16 août 1285. Ainsi doivent être considérées comme erronées soit la date du 17 novembre donnée par Guichenon, soit celle du 16 octobre indiquée par la chronique de Hautecombe.

REG 1219
14.08.1285
14.08.1285
Léonéte, dame de Gex, et son fils Pierre, chevalier, prêtent hommage-lige à illustre homme le seigneur Amédée de Savoie et à ses héritiers, en réservant la fidélité due à dame Béatrix, fille de feu Pierre, comte de Savoie. Cet hommage est rendu pour tout ce qu'ils possèdent depuis le pont d'Arlod en deçà, vers le Genevois et la Savoie (versus Gebennesium et Sabaudiam), ainsi que depuis St-Oyen de Joux (St-Claude) en deçà, et spécialement pour les châteaux de Gex, de Versoix, de Divonne, de Flies, de la Cluse de Gex et pour le fief du château de Châtillon en Michaille. Ils reconnaissent en outre tenir de lui en fief une rente annuelle de vingt-cinq livres genevoises. En compensation du présent acte, ils ont reçu du dit Amédée 500 livres viennoises. Témoins : Humbert de la Baume, Théobald de Cors et Rodolphe de Livron, chevaliers.
Datum et actum apud Rupeculam in castro, die martis in vigilia Assumptionis beate Marie Virginis, A. D. MCCLXXXV, mense Augusti.
M. D. G. t. VII, p. 345. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 489, n°863. - Mallet, Documents inédits, etc., signale la qualification de Vir illustris, prise par Amédée de Savoie, dans cet acte, comme la preuve que son oncle Philippe vivait encore le 14 août, tandis que le 17 du même mois (numéro suivant REG 1220) le même Amédée agit comme comte de Savoie. Voyez aussi M. D. G. t. VII, p. 289. - L'hommage des seigneurs de Gex fut renouvelé par eux le 1er janvier 1286; voyez à cette date REG 1230.

REG 1220
17.08.1285
17.08.1285
Amédée, comte de Savoie, agissant en son nom et au nom de son frère Louis, seigneur de Vaud, de Robert, duc de Bourgogne, et de leurs adhérents, accorde une trêve de quinze jours au Dauphin Humbert, comte de Viennois et seigneur de la Tour (du Pin), ainsi qu'à ses adhérents. Si Louis de Savoie et le duc de Bourgogne refusent d'y consentir, le comte Amédée en préviendra sa chère parente Béatrix, dame de Faucigny, avant le Dimanche 2 septembre prochain.
Datum die Veneris in crastino Assumptionis beatae Mariae, A. D. MCCLXXXV.
[Valbonnais] Histoire du Dauphiné, II, p. 29. - Pour les conséquences de cette trêve et le traité qui suivit, fait à Paris entre le Dauphin et le duc de Bourgogne, où les droits de la Dauphine Anne, fille de Béatrix, furent reconnus, voy. Ibid. I, p. 233. Voy. aussi M. D. G. t. VIII, p. 85.

REG 1221
30.08.1285
30.08.1285
Amédée, comte de Savoie, voulant faire une grâce spéciale aux habitants d'Evian et à leurs successeurs, accorde que les quatre prudhommes qu'ils élisent pour gérer leurs affaires, puissent disposer, comme ils l'entendront, de sa forêt de Brest et nommer un forestier pour la surveiller. Celui-ci prêtera serment, devant le châtelain d'Evian, de maintenir la juridiction du comte et de faire observer les règlements pour la forêt, tels qu'ils seront ordonnés par les prudhommes.
Datum Aquiani, in crastino decollationis B. Johannis baptiste, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 10.

REG 1222
11.09.1285
11.09.1285
Gaston, vicomte de Béarn, ratifie l'acte passé entre sa femme Béatrix et le défunt Dauphin Jean, fils de celle-ci, d'une part, et de l'autre Amédée, comte de Genevois, acte qui avait été scellé par Robert, évêque de Genève REG 1182.
Datum apud Castillionem, die martis proxima post festum nativitatis Virginis gloriose, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. VIII, p. 219. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 489, n° 864. - L'acte ratifié par Gaston était le traité du 2 juin 1282, entre Béatrix et le comte de Genevois pour la réintégration de celui-ci dans ses anciens droits. Voy. Mallet, Ibid. p. 87. - Châtillon où cet acte, ainsi que le suivant, ont été signés, devait être le château de ce nom en Faucigny.

REG 1223
11.09.1285
11.09.1285
Amédée, comte de Genevois, promet à Gaston, vicomte de Béarn, et cela sur la demande de Béatrix, femme de celui-ci, de le défendre, lui et ses biens, et de l'aider envers et contre tous, excepté contre la dite Béatrix.
Datum apud Castillionem die martis post festum nativitatis Virginis gloriose. Anno MCCLXXXV.
Marca, Hist. de Béarn, p. 647. - Pour l'explication de cette clause de ne pas prendre le parti du mari contre sa femme, voy. Mallet, M. D. G. t. VIII, p. 87.

REG 1224
19.09.1285
19.09.1285
Richard de Pontverre, damoiseau, promet à Amédée, comte de Savoie, qu'il ne fera pas, sans son consentement, la paix avec Amédée, comte de Genevois.
Datum apud Thonons, die mercurii ante festum beati Mathei apostoli, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. XIV, p. 420, n° 359.

REG 1225
29.09.1285
29.09.1285
Traité de paix conclu à Genève, dans l'église des Frères prêcheurs, entre Robert, évêque, et Amédée, comte de Savoie. - Il est dit que ce traité a lieu après l'entrée du comte dans la ville, en armes et contre la volonté de l'évêque, et qu'il a été obtenu par la médiation de Guillaume (de Champvent), évêque de Lausanne, auquel se sont joints : Humbert de Bocsozel et Aimon de Sétenay, chevaliers ; Guy d'Aix, damoiseau ; les chanoines de Genève François de Lucinge et Eymion, doyen de Vuillonnex. - Par ce traité, le comte renonce au serment qu'il avait exigé des citoyens de garder fidélité à sa personne et à son château de Genève (domui nostre Gebennis), ainsi que de lui donner libre entrée et libre passage à travers la ville et sur le pont du Rhône; il renonce aussi à diverses autres stipulations qu'il avait imposées concernant la dite cité (quibusdam aliis ad statum dicte civitatis pertinentibus) ; il remet enfin l'évêque en possession des droits dont celui-ci jouissait antérieurement, et ordonne à son châtelain de Genève de respecter et de maintenir les droits épiscopaux dans les limites de la ville (jura episcopalia servet infra banna civitatis). - L'évêque, de son côté, renonce à toute réclamation pour la conduite précédente du comte, mais sous la condition que celui-ci n'entrera plus en armes à Genève et ne traversera avec ses troupes ni la ville, ni le pont du Rhône. L'évêque ne permettra pas non plus aux ennemis du comte d'y passer en armes, et le châtelain épiscopal du château de l'Ile jurera de se conformer à cet engagement. Il est stipulé encore que l'une des parties ne pourra pas, sans l'agrément de l'autre, changer son châtelain. Enfin l'évêque promet que les chanoines et les citoyens s'obligeront par serment à ce qu'il ne soit fait, de la part de l'Eglise ou de la cité, aucun tort au comte, à son château, ou à ceux de ses hommes qui vivent dans les limites de la ville, et s'engageront même à défendre les uns et les autres. Le comte fait aussi les mêmes promesses en ce qui concerne le château de l'Ile, l'Eglise, la ville et les citoyens.
Datum et actum in ecclesia Fratrum predicatorum, Gebennis, die sabbati in festo S. Michaelis, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. VIII, p. 219. - Voy. Ibid. p. 90 et suiv.

REG 1226
30.09.1285
30.09.1285
Lettres patentes adressées par l'évêque Robert à ses chers et fidèles de la communauté, ou université, des citoyens ou bourgeois de la cité de Genève, pour leur notifier le traité de paix qu'il vient de conclure dans leur intérêt comme dans celui de l'Eglise. Il les requiert et leur enjoint de le jurer et de l'observer, en ce qui les concerne, tant comme particuliers que comme communauté. - Semblable réquisition est aussi adressée par l'évêque au chapitre et aux chanoines de la cathédrale de Saint-Pierre, ainsi qu'au châtelain de l'Ile.
Datum Gebenn. die Dominica in crastino B. Michaelis. A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. VIII, p. 221, nos 3, 4 et 5.

REG 1227
01.09.1285
30.09.1285
Jean, fils de feu Jaques, coseigneur d'Aubonne, sorti de la tutelle de son oncle P. (Pierre d'Oron), évêque de Sion, reconnaît lui devoir 260 livres lausannoises que celui-ci a payées pour son compte pendant la durée de la dite tutelle. Il promet de les rembourser au moyen de vingt-quatre livres, payables chaque année à la Saint-Jean-Baptiste, à défaut de quoi l'évêque pourra saisir les fours et langues d'Aubonne. Les garants sont : Jaques de Montricher, chevalier, et Nicolas de Disy, damoiseau, qui promettent de tenir otage à Vevey durant quinze jours, et, ce délai écoulé, de fournir des gages d'une valeur équivalant à cette redevance. Les garants n'ayant pas de sceaux, l'acte est scellé par Guillaume, évêque de Lausanne, et par Guillaume d'Alinge, chevalier.
Actum A. D. MCCLXXXV, mense Septembris.
M. D. G. t. XIV, p. 186, n° 192.

REG 1228
01.10.1285
01.10.1285
Lettres patentes d'Amédée V, comte de Savoie, par lesquelles il promet de bonne foi et par son serment prêté sur les saints Evangiles, à tous ceux des citoyens, clercs et laïcs, ou des habitants de Genève qui voudront consentir aux présentes, de les maintenir, garder et défendre, ainsi que leur ville, leurs biens, droits et franchises, comme ses propres hommes et choses, envers et contre tous et de tout son pouvoir. Si l'évêque, ou toute autre personne en son nom, à raison du présent accord ou pour tout autre motif, appelle en cause à Rome ou ailleurs les citoyens ou quelques-uns d'entre eux, ou leur fait injure ou violence, le comte leur donnera aide et conseil à ses propres dépens, aussitôt que les citoyens l'en auront prévenu, ou en auront requis un de ses châtelains. Le comte ne fera paix ni trêve avec aucune personne suspecte aux dits citoyens, et ses châtelains, spécialement ceux de Genève, de Balaison, d'Alinges, de Thonon, d'Aix, de Chillon et de la Tour de Vevey sont tenus, à première réquisition, de venir en aide aux citoyens et à la ville, par terre et par eau, avec tous les gens du comte et à ses dépens. Enfin il promet de défendre, dans les limites de la ville de Genève et de sa banlieue, toute personne venant aux marchés, y séjournant ou s'en retournant.
Datum Gebennis, die luna proxima post festum sancti Michaelis, A. D. MCCLXXXV.
Arch. de Gen. P. H. n° 100. - Spon, Pr. n° 23. - Trad. dans Bonivard, édit. Dunant, I, p. 271 ; et dans Pictet de Sergy, I, p. 351. - Ces lettres patentes qui furent considérées par les citoyens comme une reconnaissance de leur communauté et une confirmation de leurs franchises vis-à-vis des pouvoirs de l'Eglise, ont été confirmées à leur sollicitation: 1° par le comte Aimon le Pacifique, à Evian le 3 janvier 1330 (Liber Franchesiarum; aux Arch. de Genève, folio 14, verso). 2° par le comte Amédée VI, à Evian le 30 août 1356 (Arch. de Gen. P. H. n° 271). - Sur les motifs et les conséquences de ces lettres patentes, voy. Mallet, M. D. G. t. VIII, p. 92 et suiv., et Kopp, Geschichte, II, part. 2, p. 452.

REG 1229
01.12.1285
01.12.1285
Pierre de Châteauneuf, agissant comme fondé de pouvoirs spécial d'Amédée, comte de Savoie, notifie qu'en présence de Guillaume, évêque de Lausanne, il donne et accorde au comte de Genevois et à ses adhérents, une trêve depuis l'octave de saint André jusqu'à trois semaines après Pâques (du 5 décembre 1285 au 5 mai 1286). Il ajoute que cette trêve n'empêchera pas le comte de Genevois d'aider le seigneur Louis de Savoie, si celle qui existe entre ce dernier et le comte de Savoie venait à être rompue.
Datum Aventhice, in crastino beati Andree apostoli, A. D. MCCLXXXV.
M. D. G. t. VIII, p. 222, n° 7. - Ibid. p. 96. - On voit que Louis de Savoie n'était pas encore reconnu par son frère comme baron de Vaud.

REG 1230
01.01.1286
01.01.1286
Pierre, seigneur de Gex, du consentement de sa mère Léonéte, fait pour lui et ses successeurs dans la baronnie de Gex, hommage-lige à Amédée, comte de Savoie, en réservant la fidélité qu'il doit à Béatrix de Faucigny, et reconnaît tenir de lui en fief vingt-cinq livres genevoises qu'il devra assigner sur la terre de Gex et livrer chaque année au comte. Il devra l'aider de tout ce qu'il possède depuis Saint-Oyen-de-Joux (Saint-Claude) en deçà, et spécialement de ses châteaux de Versoix, de Divonne, de Flies, de Léaz, de la Cluse de Gex et du fief de Châtillon en Michaille. De son côté, le comte de Savoie promet de garantir le seigneur de Gex, comme son homme-lige, contre tous, excepté contre la susdite dame Béatrix.
Datum Camberiaco, die martis in festo circumcisionis Domini, A. D. MCCLXXXV (v. st.).
M. D. G. t. VIII, p. 223. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 490, n° 866. - Cet hommage était le renouvellement de celui prêté à Amédée avant qu'il fût reconnu comme comte de Savoie REG 1219. Voy. M. D. G. t. VIII, p. 97.

REG 1231
14.01.1286
14.01.1286
Traité de paix, conclu à Lyon par la médiation d'arbitres, entre Amédée, comte de Savoie, et Louis de Savoie, son frère, au sujet du partage de la succession paternelle et maternelle, et de celles de leurs oncles Pierre et Philippe. - Le comte Amédée cède à son frère tous ses droits sur le château de Pierre-Châtel en Savoie, et, dans le Pays de Vaud, sur ceux des Clées, d'Yverdon, de Bioley, de Palésieux, de Romont, de Rue et de Moudon, ainsi que sur tous ceux qui se trouvent depuis l'Aubonne jusqu'à la Veveyse et depuis le lac de Genève jusqu'à Romont, excepté les fiefs du comte de Gruyère, et ceux de Châtel (Saint-Denis) et de Cossonay. Il lui cède en outre les châteaux de Saillon et de Conteys dans le Valais, et lui assure un revenu annuel de 400 livres viennoises à prendre sur les péages de Saint-Maurice et de Villeneuve près Chillon. D'autre part, Louis remet à Amédée les châteaux de Montfalcon et de Seyssel et lui fera hommage pour ceux de Cordon, de Virieu et de Châteauneuf, qu'il a acquis du sire de Beaujeu, et pour ceux de Pierre-Châtel, de Vaud et de Valais qui lui sont cédés. Amédée confirme en outre son frère dans la possession des terres et châteaux du Valromey, du Bugey et du Valmerreys que Louis et sa femme Jeanne, comtesse de Forez, ont récemment acquis de Louis, sire de Beaujeu. Enfin il y aura paix entre les deux frères, réciprocité de secours et de défense envers et contre tous, et ils renoncent à toute vengeance contre ceux qui les ont réciproquement soutenus, à l'exception de Humbert, seigneur de La Tour (Dauphin), et d'Amédée, comte de Genevois. Les médiateurs du traité sont: Nicolas, évêque d'Aoste ; Etienne, abbé de Savigny; Rodolphe, seigneur d'Entremont, et Nicolas de Billens, professeur en lois. Parmi les témoins sont : les chevaliers Humbert de Luyrieu. Humbert de Conflans, Humbert de Bocsozel, etc. L'acte est rédigé par deux notaires : Guillaume Benoît de Ballon et Roland de Saint-Michel.
Actum Lugduni in ecclesia domus milicie Templi Lugd. A. D. MCCLXXXV, die lune in crastino festi beati Ylarii, decimo nono Kal. Februarii, Indictione XIV (v. st.).
Hist. Patr. Mon. Script I, p. 1570. - M. D. G. t. VIII, p. 224. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 490, n° 867. - Voy. Mallet, M. D. G. t. VIII, p. 98 et suiv., et Kopp, Geschichte, II, part. 2, p. 383.

REG 1232
21.02.1286
21.02.1286
L'official de Genève notifie que Pierre du Martheray reçoit en albergement perpétuel du prieur et du couvent de Satigny une pièce de vigne située dans la dite paroisse, entre la vigne du prieuré et la maison de Jean Gentil. Cet albergement a lieu sous le cens annuel de six setiers de vin, et moyennant le cautionnement de Guillaume de Lochy, clerc. L'albergataire ne doit vendanger et extraire le vin qu'en présence d'un délégué du couvent.
Datum die Jovis ante festum beati Petri in cathedra, A. D. MCCLXXXV (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 187, n° 193.

REG 1233
06.04.1286
06.04.1286
Amédée V, comte de Savoie, accorde des franchises aux bourgeois de Seyssel et reçoit 200 livres viennoises pour cette concession.
Datum apud Seysselium die Sabbathi ante ramos palmarum,A. D. MCCLXXXV (v. st.).
Guichenon, Bresse et Buyey, Pr. de Bugey, p. 244. - M. D. G. t. XIII, part. 2, p. 47, où le millésime de 1285 a été indiqué par erreur. Ces franchises sont évidemment datées d'après le style paschal, car le samedi veille des Rameaux aurait été, en 1285, le 17 mars; or, à cette époque, Philippe, comte de Savoie, vivait encore.

REG 1234
06.04.1286
06.04.1286
Amédée, comte de Genevois, notifie que son oncle maternel Humbert, Dauphin de Viennois et seigneur de la Tour (du Pin), ayant fait avec le comte de Savoie Amédée, une trêve dans laquelle le Dauphin a expressément stipulé que lui, comte de Genevois, pourrait intervenir, et qu'il pourrait accepter, il déclare l'accepter et la ratifie.
Datum apud Claromontem, die Sabbati ante Ramos palmarum A. D. MCCLXXXV (v. st.).
M. D. G. t. VIII, p. 228, n° 10. - La notification de cette acceptation fut faite par le Dauphin au comte de Savoie le lundi avant Pâques (8 avril). Voy. ibidem. - Humbert était bien l'oncle maternel d'Amédée, puisque Albert III, baron de la Tour du Pin, et sa femme Béatrix de Coligny, avaient eu, entre autres enfants, le dit Humbert et Marie, femme de Rodolphe et mère d'Amédée, comtes de Genevois.

REG 1235
09.05.1286
09.05.1286
L'official de Genève notifie que Jaques de Pierre, de Satigny, remet en gage au prieur de Satigny, pour sûreté d'une somme de deux sous genevois, une pièce de terre arable, située au-dessous du dit Satigny, entre celles de Pierre Banerel et de Pierre de Ladoys, et le long de la route tendant vers Feuillasse (ad follaciam). Il investit de cette pièce le prieur, jusqu'à parfait paiement, et s'engage à le garantir contre toute éviction.
Datum VII Idus Maii, A. D. MCCLXXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 188, n° 194. - Feuillasse, hameau de la commune de Meyrin, canton de Genève.

REG 1236
10.05.1286
10.05.1286
Pierre de Marthod, clerc du diocèse de Tarentaise, reconnaît avoir reçu du frère Jacob Foudrat de Conflans, agissant pour le couvent des Frères prêcheurs de Genève, 114 onces et une obole de bon or, qu'il avait déposées dans ce monastère de la part du frère Pierre, archevêque de Cosenza. Il donne quittance générale et spéciale au même couvent.
Actum apud Confletum, Thar. dyoc. A. D. MCCLXXXVI, Indictione XIV, sexto Idus Maii.
Arch. de Gen. P. H. n° 101. - M. D. G. t. XIV, p. 189, n° 195. - Cosenza, ville et archevêché de la Calabre citérieure.

REG 1237
24.05.1286
24.05.1286
Robert, évêque de Genève, accorde à la communauté des clercs du choeur de l'église de Saint-Pierre à Genève, le droit de faire sceller gratis par l'official les actes concernant leurs intérêts communs, faits par eux-mêmes, ou par leurs procureurs ou syndics.
Datum Gebenn. in Insula, die Veneris post ascensionem Domini, anno ejusdem MCCLXXXVI.
Arch. de Gen. P. H. n° 102. - M. D. G. t. VIII, p. 228.

REG 1238
25.05.1286
25.05.1286
Amédée, comte de Genevois, vend les dîmes novales de la paroisse de Cruseilles à Girod d'Ornex, curé de la dite paroisse, et cela pendant la vie de l'acheteur seulement, ou pendant le temps où il sera curé de cette paroisse. Cette vente est faite moyennant soixante livres genevoises une fois payées. Pour l'exécution de l'engagement pris par le comte de ne pas troubler le curé dans la perception des dites novales, il se soumet à la juridiction de l'official de Genève. L'acte est scellé par le comte et par l'official.
Datum et actum Gebenne in insula, die sabbati post ascensionem Domini, A. D. MCCLXXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 190, n° 196. - On doit remarquer la présence du comte de Genevois, Amédée, dans le château de l'Ile, pour la signature de cet acte.

REG 1239
31.05.1286
31.05.1286
Comtesson de Genève, fille de feu Aimon, comte de Genevois, et femme de Jean de Vienne, ratifie l'hommage que son mari a fait à Amédée, comte de Savoie, pour tous les biens situés en Genevois qu'elle avait hérités de sa mère. A la demande de la dite Comtesson, l'acte est signé par son frère (pour beau-frère) Philippe de Vienne, seigneur de Paigny.
Actum die veneris ante Penthecostas, mense Maii, A. D. MCCLXXXVI.
M. D. G. t. XIV, p. 192, n° 197. - Philippe de Vienne avait épousé Jeanne de Genève, dame du Vuache, soeur de la dite Comtesson.

REG 1240
11.06.1286
11.06.1286
Bulle d'Honorius IV, confirmant les droits et privilèges de l'hospice de Saint-Bernard du Mont-Jou, au diocèse de Sion. Les droits et biens mentionnés comme étant dans le diocèse de Genève sont les suivants : L'église de Sainte-Marie de Meillerie, avec la villa du même lieu, ainsi que la juridiction temporelle sur les hommes qui y habitent; l'église de Marin ; la grange de Vigny; le droit de patronat sur les églises de Saint-Michel de Tholon, de Germagny et de Novel; des hommes à Concise; la chapelle dite de l'Aumône (cellam que dicitur Elemosina) à Rumilly en Albanais; enfin l'église de Saint-Loup à Versoix. - Les autres diocèses dans lesquels le Saint-Bernard a des possessions ou des droits, sont ceux de Sion, Lausanne, Bâle, Aoste, Yvrée, Novarre, Turin, Besançon, Langres, Autun, Trèves, Reims, Metz, Auxerre et Londres.
Datum Rome, apud sanctam Sabinam,.... tertio idus Junii, indict. XIIII, incarn. Dom. anno MCCLXXXVI, pontificatus vero Domini Honorii Pape IV, anno secundo.
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 23. - A l'exception de Rumilly, de Germagny et de Versoix, toutes les localités mentionnées dans cette bulle se trouvaient en Chablais.

REG 1241
18.06.1286
18.06.1286
Réquisition adressée à plusieurs chanoines réunis dans l'église de Saint-Pierre, à Genève, par Guillaume de Septême, chevalier et bailli du Chablais, au nom du comte de Savoie et de ceux des citoyens de Genève qui appartiennent à son parti. Il rappelle le traité conclu (le 29 sept. 1285) entre le dit comte et à peu près la majorité des citoyens, d'une part, et l'évêque et le chapitre de Genève, d'autre part, et mentionne entre autres l'engagement de respecter les usages et bonnes coutumes des citoyens ; puis il se plaint des infractions à ce traité commises par l'évêque qui a, dit-il, rompu ou laissé rompre (per se vel per alium delaceravit) le pont du Rhône, qui ne laisse passer ce fleuve que dans ses bateaux et moyennant péage, qui s'est emparé des clés d'une porte de la ville, malgré les citoyens préposés à sa garde et qui en étaient en possession de temps immémorial, enfin dont quelques hommes sortis de son château de l'Ile ont tué ou blessé plusieurs hommes du comte dans les limites de la ville, et ont trouvé refuge dans le dit château. Il se plaint encore de la destruction par les officiers de l'évêque de certains moulins appartenant à des citoyens partisans du comte, ainsi que de la saisie des biens et de l'arrestation d'un homme de Girod de Tavel, fait imputé au chanoine Nicolas de Grésy. Les chanoines présents reconnaissent que l'évêque et ses gens ont commis des actes contraires au traité, ce qui leur déplaît fort (quod eisdem valde displicet) ; ils promettent de l'observer fidèlement à l'avenir et de maintenir les droits de l'Eglise selon leur pouvoir. Témoins: Nantelme de Raffanel, chevalier; Péronet de Sales (de Aula) ; Maurice Quarterii de Saint-Maurice, clerc ; et Thomas, curé de Vandoeuvres. L'acte est dressé par Jaques de Vandoeuvres, notaire.
Actum apud Gebenn. in ecclesia S. Petri, inter duo altaria, A. D. MCCLXXXVI, indictione XIV, decimo quarto Kal. Julii.
M. D. G. t. VIII, p. 230. - Trad. ibid. p. 101.

REG 1242
08.07.1286
08.07.1286
Sentence arbitrale rendue par Pierre de Pouilly, doyen d'Aubonne, et Jean de Ternier, damoiseau, dans le différend existant entre le chapitre de Genève et Aimon, seigneur de Nyon et de Prangins, au sujet des revenus de la dîme de Colex mise en gage par Guillaume, père d'Aimon. Aimon est débouté par les arbitres, de la demande qu'il formait en restitution des revenus de cette dîme.
Datum die lune post octabas Apostolorum Petri et Pauli, A. D. MCCLXXXVI.
Arch. de Gen. P. H. n° 68 ter. - M. D. G. t. XIV, p. 193, n° 198.

REG 1243
01.01.1286
31.12.1287
Comptes de Guillaume de Septême, châtelain de Chillon et bailli pour le comte de Savoie des terres du Chablais et du Genevois. - On y trouve entre autres : 1° la mention de trente-trois sous lausannois pour le voyage à Genève et quatre jours passés dans cette ville, en juin 1286 par le bailli lui-même et par A. Raffanel, avec cinq arbalétriers et dix bateliers, au sujet des contestations entre le comte de Savoie et l'évêque REG 1241. 2° De nombreux subsides payés en septembre, octobre et novembre 1286, pour l'envoi de troupes à Genève, pour la défense de la ville (in munitione civitatis Geb.), et celle de Thonon, pendant que le comte de Genevois faisait une expédition armée du côté de la Dranse (quando Amedeus de Gebenn. habebat mandamentum suum et combuxit versus Dranciam).- Les nobles mentionnés parmi les commandants des troupes du comte de Savoie, sont Guillaume de Pontverre, Mermet d'Arnex, Humbert et Mermet d'Anières, frères, Riffier de Draillens, Guillaume et Girod de Rovorée, etc.
Non indiqué
M. D. G. t. VIII, p. 228. - On ne possède pas d'autres renseignements, que ceux fournis par les comptes du bailli, sur cette guerre qui eut lieu à la fin de l'année 1286, et à laquelle l'évêque Robert paraît avoir pris part. Voyez à ce dernier point de vue, la quittance donnée en 1288 par Anselme d'Onion.

REG 1244
30.07.1286
30.07.1286
Accord entre Béatrix, dame de Faucigny, et sa fille Anne, ainsi que son gendre Humbert, Dauphin et seigneur de la Tour (du Pin).- Par cet acte, Béatrix cède à sa fille et à son gendre le domaine utile et direct qu'elle possède sur le château de Versoix, sur la cluse de Gex et généralement sur tout ce qu'elle tient en gage de Léonéte, dame de Gex. Cette cession est faite moyennant 5000 livres viennoises, dont 3000 payables en argent et 2000 par la remise du château de Cornillon en Grésivaudan. Béatrix leur cède encore les châteaux de Lompnes, de Saint-Rambert, de Falavier, etc. (en Bugey), les fidélités et hommages des seigneurs de Châtillon, de Ballon, de Gex, de Nyon, de Mont, et généralement tout ce qu'elle possède depuis l'Aubonne jusqu'à la terre de Viennois, et depuis le lac de Genève jusqu'à la Bourgogne, à l'exception des fiefs des seigneurs de Beaujeu, de Villars, de Jean d'Aubonne et de Guillaume d'Anières qu'elle se réserve. De leur côté, le Dauphin Humbert et Anne, sa femme, s'engagent à obtenir d'Amédée, comte de Genevois, et de Robert, évêque de Genève, qu'ils libéreront Béatrix de l'alliance et de la convention qu'elle a faite avec eux, et de l'engagement qu'elle a pris de les aider contre le comte de Savoie. Si le comte et l'évêque refusent, le présent traité sera nul.
Datum die martis ante festum B. Petri ad vincula, A. D. MCCLXXXVI.
[Valbonnais] Hist. du Dauphinè, II, p. 37, Pr. n° 33. - Voy. ibid. I, p. 235. - M. D. G. t. VIII, p. 105. - Kopp, Geschichte, II, part. 2, p. 446.

REG 1245
01.12.1286
31.12.1286
Aimon de Prangins, seigneur de Nyon, et Guillaume de Troches, prieur du même lieu, notifient qu'en leur présence Bella veuve de Jean de Beney, et ses filles, vendent à Walter, dit de Vaux, bourgeois de Nyon, pour quinze sous genevois, un cens de douze deniers dû par l'acheteur sur une maison et un casal sis au dit bourg de Nyon.
Actum A. D. MCCLXXXVI, mense Decembris.
M. D. G. t. XIV, p. 194, n° 199.

REG 1246
14.01.1287
14.01.1287
Mort de Robert, évêque de Genève.
XIX Kal. Februarii, obiit Robertus episcopus Gebennensis.
Obituaire ms. de la cathédrale de Saint-Pierre. - M. D. G. t. VIII, p. 109. - Le millésime est déterminé par la mention de l'évêque Robert, dans l'acte ci-dessus REG 1244 du 30 juillet 1286, et par le document ci-après REG 1247 du 26 janvier 1287, où il est parlé de lui comme défunt.