SECOND ROYAUME DE BOURGOGNE


888-1032

 

Fondé à l'époque du démembrement général de l'empire carlovingien, le second royaume de Bourgogne a, durant un siècle et demi d'existence, compté quatre souverains directement issus les uns des autres. Le tableau généalogique ci-dessous, et emprunté en majeure partie aux Origines guelficae de Scheidius, renferme non-seulement les générations auxquelles appartiennent ces quatre rois, mais plusieurs de celles qui sont antérieures au premier Rodolphe et en outre quelques-uns des collatéraux du dernier prince de ce nom. Il sert ainsi à faire ressortir les rapports de famille qui, joints aux circonstances politiques, ont permis au fils du duc Conrad d'ériger la Bourgogne transjurane en royaume indépendant; d'autre part, il fournit les moyens de constater la position respective et les droits des princes qui pouvaient prétendre à la succession de Rodolphe III.

Le répertoire sommaire des diplômes émanés des rois Rodolphiens, ainsi que de tous les documents relatifs à l'histoire générale de leur dynastie, a été publié par Boehmer dans ses Regesta Karolorum, et plus récemment par M. F. Forel dans les mémoires de la Société d'histoire de la Suisse romande. Quant aux chartes qui, pendant la durée de ce royaume, se rapportent spécialement au diocèse de Genève, elles sont en petit nombre, renferment essentiellement des indications topographiques, et n'offrent que des renseignements incomplets sur l'histoire civile du pays et son organisation intérieure. La série des évêques n'est point authentiquement établie, et, sauf pour l'un d'eux, Hugues, de 988 à 1019 environ, on ne connaît ni la durée ni les circonstances de leur épiscopat; un seul document, celui relatif au Plaid tenu à Saint-Gervais, près Genève, en 926, fournit quelques données sur l'administration de la justice ; mais on est réduit à de simples conjectures pour tout ce qui concerne l'origine ou le mode de formation des divers pouvoirs politiques qui, plus tard, se partageront le territoire. A la fin de cette période, on voit toutefois apparaître les noms de quelques comtes, fonctionnaires, ou propriétaires d'alleux, qui peuvent être rattachés aux familles des comtes de Genevois et de Savoie, ou à celle des seigneurs de Faucigny et de Mont. Un petit nombre d'établissements ecclésiastiques importants, Satigny, Saint-Victor, Talloires, Peillonnex, remontent aussi à la même époque.

Ouvrages à consulter sur le second royaume de Bourgogne et sur la dynastie Rodolphienne : Gollut, Mém. histor. de la R ép. séquanaise, etc. Dole 1592, folio, p. 261 et suiv.. et nouv. édit. avec préface, par Ch. Duvernoy, Arbois 1846, in-8°. - Duchesne, Hist. des rois, ducs et comtes de Bourgogne et d'Arles, Paris 1619, in-4°. - Dunod, Hist. des Séquanais, des Bourguignons, etc. Dijon 1735, t. II, p. 93-122. - Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, Dijon 1739, folio, t. I, p. 180 et suiv. - Leibnitz et Scheidius, Origines Guelficae, Hanovre 1751, t. II, p. 56-64. - Mille, Abrégé chronol. de l'hist. du duché de Bourgogne, Paris 1771-73, 3 vol. in-8°. - Zurlauben, Mém. de l'Acad. des Inscr. Paris 1774, t. XXXVI, p. 142-158. - Art de vérifier les dates, 3ème édit. fol°. Paris 1783-87. t. II, p 430, et édit. in-8°, Paris 1819, t. X, p. 382. - Bridel, Conservateur suisse, 1e édit. V, p. 303, et 2me édit. p. 236. -De Vignet, Mémoire sur Humbert aux Blanches mains, dans Mém. Acad. Sav. III, p. 259 et suiv. - Boehmer, Regesta chronol. diplomatica Karolorum, Frankfurt am M. 1833, p. 140-146. - De Gingins, Bosonides, dans Archiv fur Schweiz. Gesch. VII, p. 85-201, et VIII, p. 1-116; et Hugonides, ibid. IX, p. 85-258.- Dessaix (Joseph), La Savoie histor. et pittor. etc. Chambéry 1854, t. I, p. 143-167. - Wurstemberger, Geschichte der alten Landschaft Bern, Berne 1862, t. II, p. 3-111. -Dey, Hist. de sainte Adélaïde, impératrice, Genève 1862, in-8° .- Forel, R égeste, dans M. D. R. t. XIX, introd. p. 44-61, et n° 84-332.