ÉPISCOPAT DE FRÉDÉRIC


1032 env. - 1073

 


La durée de l'épiscopat de Frédéric est incertaine. La liste de la Bible dite de Saint-Pierre, ne lui assigne que trente-sept ans, tandis que d'autres listes, entre autres celle qui a été reproduite par le Monnaie diocesis yenevensis, portent cette durée à cinquante ans. Quoi qu'il en soit, ce prélat a vécu sous Rodolphe III [n° 182], a assisté aux troubles qui ont suivi la mort de ce roi, et a siégé pendant les règnes des empereurs Conrad le Salique, Henri III et Henri IV. En présence d'un épiscopat aussi prolongé et à une époque si importante pour l'histoire de nos contrées, on regrette de ne posséder qu'un nombre fort restreint de chartes concernant cet évêque, et de ne point trouver son nom mentionné dans les chroniques contemporaines.

Quant à l'origine de Frédéric, Besson avance qu'il appartenait à la maison de Genève. Cette opinion est dénuée de preuves et il paraît plus naturel de rattacher ce prélat à quelque famille de la Haute-Bourgogne; en effet les documents de son épiscopat établissent qu'il était en 1041 archidiacre de la cathédrale de Besançon, qu'il se rendait fréquemment dans cette ville pour y prendre part à des actes ecclésiastiques importants, enfin qu'il possédait dans le même pays des propriétés allodiales dont il disposa à la fin de sa vie en faveur de Romainmotier. D'autres indications de Besson doivent également être écartées, ou du moins les preuves ne s'en retrouvent plus aujourd'hui ; tels sont ses allégués relatifs à la présence de Frédéric au Concile de Bâle en 1061, et à celui de Mantoue en 1064.

La bibliothèque publique de Genève doit à Frédéric un de ses plus anciens et de ses plus précieux manuscrits (Man. latins, n° 1). C'est un bel exemplaire sur parchemin de la Bible Vulgate qui paraît avoir appartenu à Frédéric, et qui, depuis cet évêque, a servi aux lectures publiques dans la cathédrale de Saint-Pierre. Bonivard dit avoir lu, à la dernière page de cette Bible, la liste des évêques dont il donne la copie dans ses Chroniques; mais cette liste ne s'y trouve plus aujourd'hui.

Le monogramme, ou la signature de Frédéric, existe à la fin de son dernier acte de donation, conservé dans les archives de Lausanne et daté de l'année 1073. Ce monogramme a été reproduit en fac-similé par M. Blavignac dans les Mémoires de la Société d'histoire de Genève.

Voy. Gautier dans Spon, 1, p. 21, note. -Besson, p. 11. - Senebier, Catalogue des manuscrits de la Bibl., etc. Genève 1779, p. 51. - Bonivard, Chron. édit. Dunant, I, p. 180 - Mallet, M. D. G. t. I, part. 2, p. 142; II, part. 2, p. 6; et V, p. 359. - Blavignac, Ibid. VII, p. 34, et PI. XXV, n° 1.