ÉPISCOPAT DE FRÈRE AIMON DE MENTHONAY

1268 - 1275

Le successeur de l'évêque Henri fut probablement nommé par la voie de l'élection capitulaire, car la réserve de 1253 en faveur du Saint-Siège, ne se rapportait qu'à la vacance immédiatement subséquente. Le nouvel évêque est désigné dans les chartes et les sceaux sous le nom de frère Aimon, et les chroniques ajoutent à ce nom celui de Menthonay; mais on ignore dans quel monastère il avait été religieux, et s'il était originaire de Menthonay en Bresse, ou de Menthonay en Albanais. Besson, sans en fournir la preuve, dit qu'il aurait été chanoine à Sixt et qu'il était issu d'une famille de la Tour.

Dans l'année même où frère Aimon fut élu, on voit disparaître de la scène politique ce Pierre de Savoie qui y figurait avec éclat depuis quarante ans ; sa femme Agnès ne lui survécut que peu de mois. Leur succession, en ce qui concernait principalement le Faucigny, suscita entre leur fille unique, Béatrix, épouse de Guigues Dauphin, et la maison de Thoire-Villars. appuyée par Philippe, comte de Savoie, une longue suite de débats et de luttes armées, dont le contre-coup se fit sentir dans la ville de Genève [1040], et qui devinrent le pivot de l'histoire politique de nos contrées durant le reste du treizième siècle. D'autres dynastes voisins prirent part en effet aux coalitions que faisaient naître ces intérêts divergents, mais les comtes de Genevois et les citoyens de Genève qui, plus tard, furent aussi engagés dans ces luttes, ne paraissent y avoir joué aucun rôle pendant l'épiscopat d'Aimon de Menthonay.

On trouve cet évêque essentiellement occupé à augmenter ses domaines de Salaz, Jussy et Peney, et déployant les qualités d'un administrateur économe et intelligent. Il devait posséder également celles d'un médiateur intègre, car on le choisit souvent comme arbitre en dehors même de son diocèse. Sa mort peut être fixée au 26 novembre 1275.

Liste de la Bible de Saint-Pierre, dans Bonivard, édit. Dunant, I, p. 185.- Besson, p. 30. - Blavignac, M. D. G. t. VII, p. 42. - Mallet, ibid. p. 252.