Ce mardi matin

 

 

Mon Cher Monsieur Magne,

Merci de votre bonne réponse, tous vos conseils seront précieux pour moi ! Je sais que je suis la tutrice de mes enfants mais vous serez, puisque vous le voulez bien, leur subrogé tuteur. Je suis tout à fait de votre avis qu'il ne faut rien faire pour Orx sans l'Empereur seulement vous verrrez que si l'Empereur veut m'aider il devra le reprendre et le faire administrer par sa liste civile ! Je me laisserai guider et conseiller en toutes choses par vous. Je vais mieux, et je crois me lever sur mon canapé demain il me reste encore à combattre la faiblesse et mes nerfs ! Mais Dieu est si bon, qu'il me rendra la santé, et le courage de marcher dans cette vie sans l'homme que j'aimais tant et qui était tout pour moi. Mes enfants s'unissent à moi pour vous remercier de votre affectueux dévouement ; quant à moi croyez je vous prie à toute ma bien sincère affection pour vous et à ma bien vive reconnaissance.

 

P.S. Je ne sais si je vous ai écrit que j'ai reçu une seconde lettre de l'Empereur très affectueuse ! Encore un malheur ! qui frappe ce pauvre Monsieur de Vuitry ! On m'apprend qu'il veut quitter les affaires ! Il est si malheureux ! Quand pouvez-vous être à Paris ? Mes tendresses à Madame Magne.