TIROIR 28 PAQUET PREMIER

Pâquiers communs de Vouvri [Vouvry]


1701, 1702

L'abbé Camanis [Nicolas François Camanis] - pour lors procureur de l'Abbaye - ayant envoyé en 1701 le bétail de dite Abbaye paître dans les pâquiers communs de Vouvri [Vouvry], ainsi que l'avoient pratiqué les procureurs ses prédecesseurs, ceux de Vouvri y formèrent des oppositions et le forcèrent, par menace, d'en chasser ledit bétail, de convenir avec eux pour 3 ducatons et 1 autre ducaton de frais de bouche, que ledit procureur leur paya un peu facilement comme n'étant pas encore bien informé des droits de l'Abbaye.

28/1/1
Pâquiers de Vouvri [Vouvry]
Copie légale
1702

L'anée suivante 1702, le même procureur se plaignit juridiquement devant le gouverneur de Monthey de la susdite innovation, somma les sindics de Vouvri [Vouvry] d'en produire leurs raisons, et de lui restituer les ducatons extorqués en 1701. Il se forma à ce sujet une procédure devant le gouverneur de Montey [Monthey], où l'Abbaye se fondoit sur le possessoire publié où elle étoit de faire paître indifférement son bétail sur lesdits communs, dont une grande partie lui appartenoit en propre. Ceux de Vouvri avouaient que l'Abbaye comme communière à Vouvri pouvoit envoyer dans lesdits communs le bétail, qu'elle pouvoit hiverner sur ses biens rière Vouvri ; mais ils prétendoient que ce n'étoit que par abus et contre l'usage dudit lieu qu'elle vouloit y faire paître ses autres bestiaux hivernés ailleurs.

Voyés cette procédure cottée ici N° 1 [28/1/1]

4 documents cotés :
CHA 28/1/1~01
CHA 28/1/1~02
CHA 28/1/1~03
CHA 28/1/1~04

 

28/1/2
Pâquiers de Vouvri [Vouvry]
Copie légale
1702, 31 juillet

M. le gouverneur de Montey [Monthey], Barthélémi Kempffen, décida avec ses assesseurs la difficulté en question par sa sentence du 31 juillet 1702, par laquelle il déclara que les deux parties devoient demeurer dans leur pacifique possessoire et condamna ceux de Vouvri [Vouvry] à restituer à l'Abbaye les 4 ducatons de l'anée passée, aux frais de cette sentence, et même à tous les dépends de l'Abbaye, s'ils en appelloient devant LL. EE. compensant ces derniers, aux cas qu'il n'appellassent pas.

1 document coté :
CHA 28/1/2

 

28/1/3
Pâquier de Vouvri [Vouvry]
Copie signée
1702, 14 décembre

Ceux de Vouvri [Vouvry] ayants appellé de dite sentence gouvernale et comparu contradictoirement en la diette de Noël 1702, LL. EE., par leur sentence du 14 décembre, réformèrent la susdite sentence gouvernale en déclarant que l'Abbaye n'avoit de droit de profiter des communs de Vouvri [Vouvry] qu'avec le bétail qu'elle auroit hiverné avec le foin de ses prés de Barges, soit qu'il eût été consumé audit lieu ou ailleur, accordant cependant LL. EE à la partie qui se croiroit lésée le droit de recomparoître à la prochaine diette munie de meilleures titres et témoignages.

1 document coté :
CHA 28/1/3

 

<page 508>

28/1/4
Pâquier de Vouvri [Vouvry]
Original
1703

En conséquence du recours contre dite sentence souveraine devant la diette de may suivante, l'Abbaye fit examiner grand nombre de témoins devant les Gouverneurs de Saint-Maurice et de Monthey, lesquels déclarèrent tous que l'Abbaye avoit été depuis au moins 60 ans dans l'usage d'envoyer paître son bétail tant de Saint-Maurice que de Barges dans les communs de Vouvri [Vouvry], soit en printems, soit en automne, et cela sans aucune contradiction de la part de ceux de Vouvri [Vouvry], ni contribution en leur faveur. Un bon nombre même desdits témoins ont déposé que l'étendue des pâquiers de Barges confondus avec ceux de Vouvri [Vouvry] étoit telle qu'elle suffisoit pour tout le bétail de l'Abbaye et au-delà et que d'ailleur l'Abbaye ne chargeoit pas plus qu'elle ne pouvoit hiverner à Barges, puisqu'elle n'y mettoit à l'ordinaire tout au plus qu'environ 55 bêtes, Barges en pouvant hiverner en tout environ 60 tout compté et sa part des marets en pouvant nourrir en printems et en automne environ 80.

Voyés ces dépositions cottées ici N° 4 [27/1/4]

5 documents cotés :
CHA 28/1/4~01
CHA 28/1/4~02
CHA 28/1/4~03
CHA 28/1/4~04
CHA 28/1/4~05

 

28/1/5
Pâquier de Vouvri [Vouvry]
Original
1703, 11 may

Le procureur de l'Abbaye muni des susdites attestations de témoins s'étant représenté devant la diette de may 1703, LL. EE. reconnurent le possessoire où étoit l'Abbaye de faire paître tout son bétail rière les comuns de Vouvri [Vouvry] sans avoir égard qu'il eût été hiverné à Barges ou ailleurs ; cependant, pour bien, de paix elles ordonnèrent par leur sentence du 11 may, que chaque partie paturât séparément ses propres pâquiers ou marets chargeant la commune de Vouvri [Vouvry] de faire et maintenir les fossés ou hayes nécessaires pour leur séparation, à quoi, si elle manquoit, chaque partie pourroit en user comme ci-devant. Frais compensés.

2 documents cotés :
CHA 28/1/5~01
CHA 28/1/5~02