TIROIR 44 PAQUET DEUXIEME

Extraits des papiers concernants les admodations et la régie de la maison de Sala et de ses appartenaces et dépendances, biens ruraux, bétail et même souvent de toutes les censes et droitures appartenantes à l'Abbaye, rière tout le gouvernement d'Aigle

44/2/1
Admodiation de Sala, etc.
1615

La première admodiation de dite maison de Sala que l'on rencontre dans les archives est celle faite le 15 mars 1615 par l'abbé de Grilly [Pierre du Nant de Grilly] à Henri de Macognin, religieux et chantre de l'Abbaye, en vertu de laquelle ledit abbé remet audit chantre pour le terme de six années :

1° la maison de Sala avec tous ses bâtiments et biens tant en prés, champs et vignes, que montagnes rière tout le mandement d'Ollon et leurs prises des dîmes et fruits ;

2° tous les foins et records etc. qui croîtra En Cries et le foin des dîmes que l'on mettra audit Cries, territoire de Bex ;

3° tout le bétail consistant en 41 bêtes à corne qu'on lui remet aussi le tout pour certaine quantité réglée de beurre, fromage, grain, serac, ou telle portion de vin, fruits, bétail gras croissant, etc. Sous diverses autres charges et conditions, sans argent comptant cependant ;

4° la recouvre de toutes les censes, rentes et dimes des graines, deniers et autres espèces dues à la maison de Sala tant rière le mandemant d'Ollon que Ormont et les Posses pour 19 muids de froment et 10 muids d'avoine, mesure d'Ollon, 80 flortins en argent, outre 2 muids de froment et 30 florins qu'il payera au ministre d'Ollon ;

5° ledit admodiataire recouvrera aussi les loads et en aura la 3. partie.

Acte duement signé par les susdites parties.

1 document coté :
CHA 44/2/1

 

44/2/2
Admodiation de Sala, etc.
1619

L'abbé George Quartéry [Georges Quartéry], du consentement de MM. les sacristain, aumonier et chantre, admodie à Pierre Ruchet, notaire et commissaire d'Ollon, la maison de Sala avec bétail, dépendences universelles possessions, prés, champs, vignes dudit Sala et Ollon, jardins, vergers, mazot, montagne d'Arpille, et toutes les censes, rentes, dîmes, alpeages, laods, échutes et commissions, fiefs et obventions, en dépendants au ressort de tout le mandement d'Ollon avec les censes et dîmes d'Ormont et des Posses et ce pour le terme de 8 ans, à commencer le 11 novembre 1619 aux conditions de payer anuellement à l'abbé 1900 florins de petit poids, monoye coursable au pays de Chablais et 2 sextiers de moutarde au ministre d'Ollon, 2 muids de froment et 30 florins, outres certaines autres charges.

Acte légal et signé du 15 novembre 1619.

1 document coté :
CHA 44/2/2

 

44/2/3
Admodiation de Sala, etc.
1634

François Quartéry résignant la ferme de Sala, le même abbé George Quartéry la remet à Jaques Berodi, notaire et fiscal de Saint-Maurice. C'est-à-dire qu'il lui a admodié les mêmes choses spécifiées dans l'admodiation de 1619 pour le terme de 6 années le jour de Saint-Martin 1634. Sous diverses conditions et, entre autres, de payer 600 florins à l'Abbé et 40 à la famille dintroge, item au même 2500 florins de petit poids anuellement outre un cochon graz et une vache grasse avec 2 sentiers de moutarde et la cense accoutumée due au ministre d'Ollon.

Acte signé et scellé du 10 mars 1734 [sans doute 1634].

1 document coté :
CHA 44/2/3

 

<page 646>

44/2/4
Admodiation de Sala, etc.
1639

Henri de Macognin, prieur et aumonier et procureur général, Pierre Odet sacristain, Pierre Pochon chantre, Claude Barrilis et Guillaume Charléti infirmier admodient à Pierre et à George-Henri de Macognin père et fils la maison de Sala et autres choses comme ci-dessus et à peu près sous les mêmes clauses pour la somme annuelle de 90pistoles, moitié d'Espagne et moitié d'Italie, pour le terme de 6 ans, à commencer à la Saint-Martin 1639.

La même admodiation est renouvellée le 16. aoust 1651 sous les mêmes conditions sauf qu'on a ajouté 10 pistoles aux susdites 90, un cochon et 4 rangs de toile de ritte par an à 4 aunes par rang.

N. B. On ne voit pas qui c'est, ou de l'abbé ou des religieux, qui ont fait ce renouvellement.

N. B. On joint à cet acte d'admodiation un compte y relatif de M. de Macognin où l'on voit que la garnison de Sala a couté en 1657 pendant 26 jours, florins 4071/2.

2 documents cotés:
CHA 44/2/4~01
CHA 44/2/4~02

 

44/2/5
Admodiation de Sala, etc.
7 aoust 1658

Pierre Ansermet des Fontaines ayant fini le terme de son admodiation, l'abbé Jean Jost Quartéry [Jean-Jodoc Quartéry], du consement des chanoines, admodie la maison de Sala et tous autres droits, comme dans les admodiations précédentes (exceptés les alpeages des montagnes) à commencer à la Saint-Martin 1658 à George-Henri de Macognin, notaire et secretaire gouvernal à Saint-Maurice, à peu près sous les mêmes conditions que ci-devant, sauf qu'il n'y est pas fait mention de la pension due au ministre d'Ollon et ce pour 2 vaches grasses et 2 pistoles d'introge avec une pistole pour la famille de l'abbaye, 100 pistoles moitié d'Espagne et moitié d'Italie chaque année outre deux bons veaux gras,
2 bons cochons gras et 4 rangs de toile de ritte.

1 document coté :
CHA 44/2/5

 

44/2/6
Admodiation de Sala et procès à ce sujet

PROCES ENTRE L'ABBAYE ET M. HENRI DE MACOGNIN. La même ou semblable admodiation en faveur dudit George Henri de Macognin continua à avoir lieu quand aux censes seigneuriales et laods jusqu'en 1673 à la Saint-Martin où le lieutenant Tettaz de Bex devoit commencer la nouvelle admodiation des censes que l'Abbaye venoit de lui faire. Ce changement occasiona un procès entre l'Abbaye et le susnommé de Macognin. Celui-ci prétendoit qu'en començant son admodiation en 1662, comme on le verra sous le nombre suivant, n° 7 [44/2/7] à la Saint-Martin, il n'avoit tiré delors que les censes et laods échus dès cette datte et qu'ainsi il étoit en droit, pour completter ses douzes prises, de retirer les dites censes qui viendroient à échoir jusqu'en 1674 à la Saint-Martin inclusivement prétendant que ses admodiations devoient être prises à la recule.

M. Tettaz, au contraire et l'Abbaye, soutenoient le contraire à teneur des mêmes admodiations et attendu surtout l'usage du mandement d'Ollon qui veut qu'on ne sépare jamais les laods d'avec les censes de la même anée. Si le contraire n'est expressément réservé, et qu'ainsi ledit de Macognin ayant perçu tous les laods échus en 1662 même avant la Saint-Martin, soit depuis ledit jour 1661, il ne devoit pas percevoir ceux qui se trouveroient échus depuis ce jour 1673.

L'affaire fut portée devant le gouverneur d'Aigle. La question fut d'abord à quelle des deux parties incomboit de faire la preuve. On convenoit au commencement que c'étoit audit de Macognin. Cependant, ledit gouverneur M. de Graffenried, après plusieurs comparoissances condamna le 7 juin 1675 le procureur de l'Abbaye à faire la preuve. Celui-ci en appella devant la Chambre des appellations allemandes de Berne, laquelle déclara que c'étoit à M. de Macognin à prouver.

On en revint devant la Chambre Gouvernementale. M. de Macognin ne pouvant prouver, M. le Gouverneur porposa aux parties de se soumettre à une pronociation amiable. M. de Macognin l'accepta et M. Dorrey, prieur et procureur de l'Abbaye s'y soumit en ce qui étoit de sa personne. M. le gouverneur condamna l'Abbaye le 23 juin 1676 sur le principal, quoi qu'il avouat que M. de Macognin n'avoit pas satisfait au renvoye de la susdite Chambre de Berne, déclara que la quittance que ledit de Macognin avoit fait aux syndics d'Ollon, par laquelle il les <647> avoit quitté de toutes censes et laods depuis 1626 jusqu'en 1674 à la Saint-Martin valable, quoique cela n'eut pas été agité entre les parties; et obligea enfin l'Abbaye à payer 15 pistoles à M. de Macognin pour les frais.

Cette sentence étoit visiblement injuste, aussi l'Abbaye desavoua la conduitte de son procureur et lui donna ordre absolut. Mais duppé derechef par de belles promesses, il tarda trop à interjetter cet appel, ce qui fit que le Gouverneur confirma la pronociation ou sentence le 14 aoust comme étant tombée en force.

L'Abbaye étoit en 1687 sur le point de porter cette affaire à Berne et M. le gouverneur, craignant que la sentence de 1676, 23 juin n'y fut envisagée de mauvais oeil, proposa un autre accord en vertu duquel la quittance donné à ceux d'Ollon devoit être changée, ceux-ci obligés de donner 25 pistoles à l'Abbaye et M. de Macognin débouté de ses 15 pistoles, hors 6 pistoles que l'Abbé lui doneroit gratuitement et de bonne grâce. L'Abbé accepta cet accord, ainsi que ceux d'Ollon, et on ne voit pas que M. de Macognin, qui avoit demendé terme d'avis, se soit récrié contre dans la suitte.

Voyés ces diverses sentences et procédures, qui ont duré pendant près de trois ans, cottées ici sous le n°6.

8 documents cotés:
CHA 44/2/6~01
CHA 44/2/6~02
CHA 44/2/6~03
CHA 44/2/6~04
CHA 44/2/6~05
CHA 44/2/6~06
CHA 44/2/6~07
CHA 44/2/6~08

 

44/2/7
Admodiation des ruraux de Sala à Clement Chéri
1661

Admodiation de la maison de Sala et autres bâtimens en dépendants jardins, cheneviers, prés, champs, vergers, vignes, mazots, montagnes, bois pour affocage et autres biens et ruraux dépendents de dite maison rière Ollon, Sala et environs, faite par l'abbé Jean Jost Quartery [Jean Jodoc Quartéry] en conséquence de la résignation de George-Henri de Macognin à Clément Chéri de Fregnière pour le terme de 6 ans, à comencer a la Saint-Martin d'hiver 1661. Sous la condition ordinaires des charges et impôts accoutumés aumônes moyennant 6 sous de blé et 1 sac de légumes, manœuvres, communes, garde de 2 génisses, maintien des bâtiment, cloisons et terrains, extirpage, procès jusqu'à première sentence, défrichement, augment de bétail, voiture d'alpeage, reçues de l'Abbé et religieux offre et préferance de danrées, 2 sentiers, un de moutarde et un de vin cuit, 2 veaux gras en printemps et 2 cochons gras en automne pour 10 pistoles d'introge et 50 pistoles d'Espagne par an.

On joint audit acte un extrait du bétail et meubles qui furent alors livrés audit Clément Chéri, admodiataire.

Admodiation des censes feudales de Sala à Henri de Macognin
1661

Dans le même acte ou plutôt ensuitte, est aussi contenue l'admodiation de toutes les censes et obventions feudales dépendentes de la prédite maison, mais non des bénéfices, exceptées celles des Posses dans le mandement de Bex et d'Aigle, exceptés aussi les alpeages, faites par le même abbé à George-Henri de Macognin pour le terme de 6. ans à comencer à la Saint-Martin 1661. Sous les conditions :

1° de fournir au fermier du rural 6 sac de blé et 1 sac de légumes par an ;

2° de payer la pension annuelle accoutumée soit 2 muids de froment et 30 florins au ministre d'Ollon ;

3° de soutenir les procès a soutenir pour exaction de censes jusqu'après sentence gouvernale ;

4° de renouveller les livres de recouvre ;

5° enfin, de payer audit abbé 46 pistoles d'Espagne pour chaque année.

Renouvellement d'admodiation des ruraux
1670

Il est encore ajouté dans le même papier que M. Dorrey, prieur et procureur comme charge ayant de l'Abbé et du Chapitre, renouvella en 1670 la prédite admodiation des ruraux de Sala à Clément Chéri et à ses deux fils Maurice et Antoine pour 6 ans, savoir jusqu'à la Saint-Martin 1674. Sans introge nouveau mais moyenant 2 pistole de plus par ans depuis la date de cette rénovation en 1670.

3 documents cotés:
CHA 44/2/7~01
CHA 44/2/7~02
CHA 44/2/7~03

 

<page 648>

44/2/8
Admodiation des biens ruraux de Sala à Maurice et Antoine Chéri
1674

Les précédentes admodiations des biens ruraux de Sala ont été renouvellées cette année de la part de l'Abbé et Chapitre en faveur de Maurice et Antoine Chériz, moyenant 8 pistoles d'introge soit regaille et 54 pistoles d'Espagne de payement annuel pour l'admodiation. Comme il conste par acte du 3 décembre 1674 et cela pour 6 ans, commencés dite année à la Saint-Martin.

En 1675, ces fermiers furent chargés au nom de l'Abbaye de l'entretient de deux pauvres du mandement d'Ollon en vertu d'un ordre souverain.

1 document coté :
CHA 44/2/8

 

44/2/9
Admodiation de même à Pierre Zinger du Gessenay
1686

L'abbé Franc [Joseph-Tobie Franc] et chanoines admodient pour 6 ans la maison, bâtimens, bétail et biens ruraux de Sala sous les mêmes conditions qu'aux précédentes admodiations à Pierre Zinger, curial de Gessenay pour 6 pistoles de regaille et 60 pistoles d'Espagne par an ou valeur appréciée.

2 documents cotés:
CHA 44/2/9~01
CHA 44/2/9~02

 

44/2/10
Admodiation de même faite à Jean Broyon de Grion [Gryon]
1692

Admodiation toute semblable faite par l'abbé Odet [Pierre-François Odet] et chanoines à Jean Broyon de Grion pour 60 pistoles et renouvellée encore en 1704, etc.

1 document coté :
CHA 44/2/10

 

44/2/11
Admodiation de même à Marie Casse-Molles
1712

L'abbé Camanis [Nicolas-François Camanis] et chanoines admodient pour 6 années à Jacob Genet, notaire et recouvreur, et à Marie Casse, femme de Gilles Molles, les choses que dessus pour 2000 florins, 1 sextier de moutarde et 1 de vin cuit ou valeur, 2 veaux gras et 16 aunes de toile, avec 4 pistoles d'introge par an, sous les autres conditions à peu près les mêmes qu'aux admodiations précédentes.

A la fin de l'acte se trouve l'inventaire du bétail et meubles.

Cette admodiation fut confirmée pour l'an 1721 par l'abbé Charleti [Louis-Nicolas Charléty,] sous le rabbais de 8 pistoles.

1713

Le procureur Debon admodie pour 9 ans au ministre Buffat d'Ollon une petite dîme en vin qui se lève aux caves d'Ollon, valant 5 sentiers, 7 verres pour le prix de 25 florins par an.

1722

Il y eut un différent entre M. le procureur Claret et Marie Molles au sujet des rabbais à faire pour prétendus cas d'ouailles qui fut terminé par un arbitrage.

5 documents cotés 44/2/11

44/2/12
Admodiation faite pat l'Abbé et procureur d'ordre du
Chapitre à Clément Chérix et Jean-Antoine Nicolerat
1724

L'abbé Charleti [Louis-Nicolas Charléty,] et le procureur Claret, d'ordre du Chapitre, admodient les choses que dessus pour le terme de 6 ans, mais avec droit de repantir réciproque après les trois 1ères années, à Clément Chérix et Jean-Antoine Nicolerat de Bex pour 1600 florins annuels les trois 1ères anées et 1687 florins 6 sous les 3 dernières et 16 aunes de ritte par an sous réserve de faire 50 toise de muraille chaque année, outre défricher 50 toises dans le domaine par an, etc., sous les autres conditions accoutumées ci-devant, etc. et spécialement de partager à la fin de l'admodiation tout le foin, refoin, paille et autres fourrages.

On joint à cette admodiation l'inventaire des meubles, du bétail, outre un billet du procureur Claret par lequel il remet à Clément Chérix en 1729 la coupe du bois de la montagne d'Arpille pour 10 louis et le recompenser en outre des bonifications faite dans le domaine.

4 documents cotés 44/2/12

44/2/13
Confirmation de l'admodiation à Clément Chérix
1731

Le procureur Claret et l'hospitallier Berrut confirment au nom du Chapitre l'admodiation prédite a Clément Chérix pour 6 ans, avec les changemens suivans :

1° qu'il n'en payera que 1500 florins par an ;

2° qu'en place des 50 toises de muraille, il fera 50 journées de chariot pour les matériaux de la muraille de l'enclos de la maison de Sala et défrichera chaque année une pose de terrain, etc. ;

3° qu'on ne pourra pas lui ôter la ferme sans raisons légitimes.

1 document coté :
CHA 44/2/13

 

<page 649>

44/2/14
Admodiation faite à Clément Chérix et Pierre Turrel
1748

M. le procureur Camanis, soy-disant agissant par ordre du Chapitre, admodie la même ferme pour 6 années à Clement Cherix et à Pierre Turrel des Fontaines avec et sous les mêmes charges enoncées ci-devant dans l'admodiation de 1724, corrigée en 1731, sauf qu'il se réserve qu'on payera annuellement 1600 florins, qu'en cas que de part ou d'autre, on soit disposé à ne pas renouveller l'admodiation après le terme écoulé, on s'avertira réciproquement une année d'avance.

1 document coté :
CHA 44/2/14