TIROIR55 PAQUET DEUXIEME

Prieuré de Ripaille

55/2/1
Prieuré de Ripaille
Copie légale anciene
1410

Amédé VIII, comte de Savoye, fonda en cette année par acte du 23 février le prieuré des chanoines réguliers de Ripaille qui devoient consister en quinze chanoines, y compris le prieur et le sacristain, auquel, outre la maison, église et certaines appartenances, il assigna pour dotte la rente annuelle de 1000 florins d'or de Savoye, à prendre sur divers revenus du dit comte en graines, vins et argent désignés dans l'acte sous les conditions suivantes concernantes notre Abbaye :
1° Que le prieur, pour le première fois, sera choisi par ledit comte, mais que ses successeurs seront nommés par ses confrères chanoines du dit prieuré, et ensuite présentés par les comtes aux abbés pour le tems qui auront droit de les confirmer ;
2° Que ledit prieur élû nommera pour la première fois les quatorze autres chanoines entre lesquels il en nommera l'un sacristain du consentement des autres, mais que depuis la première fois la nomination (en cas de vacance), soit du sacristain, soit des chanoines se fera en commun par le prieur et chanoines du dit prieuré ;
3° Que dans ledit prieuré seront observées la règle et constitutions qui sont en usage dans l'abbaye des chanoines réguliers d'Agaune, ainsi que l'habit ;
4° Que le prieur et chanoines de Ripaille seront perpétuellement exempts de la jurisdiction de l'évêque de Genève et ne seront soumis qu'au Saint Siège. Ajoutant cependant qu'en cas de plainte du dit comte et de ses successeurs ou des chanoines de Saint-Maurice contre la mauvaise administration ou conduite du prieur de Ripaille, dans le droit qu'on lui accorde de punir ses chanoines, il sera permi à l'abbé du dit Saint-Maurice de visiter ladite maison de Ripaille, le prieur et les chanoines, et de les corriger et les punir selon la règle de Saint Augustin et les canons, sans cependant changer rien à la fondation ;
5° Enfin que ce prieuré ne pourra jamais être uni, soit donné et incorporé à aucune maison, église, dignité ou persone que ce soit, pas même à l'Abbaye de Saint-Maurice.

Voir aussi Liber Sabaudiæ, fol. 1

document:
CHA 55/2/1


55/2/2
Prieuré de Ripaille
Copie légale
1417

Le pape Martin V, l'année deuxième de son pontificat, reçoit sous la protection de Saint Pierre le nouveau prieuré de Ripaille, qu'il dit dépendant de l'Abbaye d'Agaune et le déclare exempt de toute jurisdiction de l'archevêque de Vienne, métropolitain, de l'évêque de Genève, évêque ordinaire, de l'Abbé de Saint-Maurice et de tout autre prélat quand à la jurisdiction ordinaire; seulement excepté dans les cas de mauvaise conduite, administration du prieur et de sa négligence à corriger les abus où l'abbé de Saint-Maurice, sur les plaintes du duc de Savoie et successeurs ou chanoines de la maison, pourra corriger et réformer ledit prieuré dans son chef et ses membres, comme il verra être besoin, selon la règle à observer dans l'Abbaye de Saint-Maurice, et selon la discipline de l'ordre de Saint Augustin.

document:
CHA 55/2/2

<page797>

55/2/3
Prieuré de Ripaille
Original
1417

Le duc de Savoye, ayant nommé Guillaume Vilhens, chanoine de Saint-Maurice de Ripaille, recteur de l'hôpital de Villeneuve, vouloit qu'on le reçut chanoine de l'Abbaye affin qu'il put ainsi occuper cette place fondée pour un chanoine de dite Abbaye. Sur quoi l'Abbé et chanoines représentèrent au dit duc qu'une telle élection et réception en quelque façon forcée alloit contre leur droit et s'en excusèrent tant qu'ils purent par leur supplique cottée ici n°3. Il fut cependant admis à la prière du duc, sans conséquence.

Voyés nottes sur l'hôpital de Villeneuve n°16.

document:
CHA 55/2/3

55/2/4
Prieuré de Ripaille
Original
1428

Jean Borgesy, premier prieur de Ripaille étant mort, le Chapitre de notre Abbaye, le siège abbatial étant vacant, confirme en ladite place et institue Pierre Mutonis, auparavant sacristain, comme canoniquement élû par les chanoines du dit prieuré et présenté de la part du duc à teneur de la fondation.

Voir aussi Liber Sabaudiæ, fol. 10

document:
CHA 55/2/4


55/2/5
Prieuré de Ripaille
Original
1440

Ledit prieuré étant devenu vacant par la promotion du dit Pierre Monthon à la prévôté de Saint-Gilles, le duc Louis présente à l'Abbé et chanoines de Saint-Maurice, dont ledit prieuré dépend, Jean Barre, l'un de ses chanoines canoniquement et unanimement élu par ses confrères, les priant de confirmer cette présentation.

Voir aussi Liber Sabaudiæ, fol. 11

document:
CHA 55/2/5


55/2/6
Prieuré de Ripaille
Original
1468

Le duc Amédé prie par lettre l'abbé de Saint-Maurice d'obliger le prieur de Ripaille, dépendent immédiatement de lui, de rendre ses comptes qui n'ont pas été rendus depuis 23 ans, malgré les lettres qu'il leur a souvent écrit, en sorte qu'il ne sait si cette négligence vient de sa seule faute ou aussi de celle de ses religieux. Jugeant ledit duc qu'il est plus convenable d'employer leur surperflu à achever leur église que de se le partager et de l'empocher.

documents:
CHA 55/2/6


55/2/7
Prieuré de Ripaille
Copie

On joint ici une supplique de l'abbé Pierre Odet addressée à Madame Royale, duchesse de Savoye [Savoie], où après lui avoir exposé la donation de l'anneau de saint Maurice faite sous l'abbé Rudolph [Rodulphus] en 1150 au comte Pierre, celle de la moitié de son corps, de sa cuirasse et de son épée vers la fin du 16e siècle, il lui représente que, contre les droits de Saint-Maurice, les Feuillans se sont introduit dans l'abbaye d'Abondance, filiale de la nôtre; que le prieuré de Ripaille, dépendant de l'Abbaye, est ôté aux chanoines réguliers; et qu'enfin les 1000 ducatons ordonnés en 1614 à dite Abbaye par le duc Charles Philibert pour réparer son église qui avoit été brûlée, n'étoient pas encore acquittés. Suppliant ainsi tacitement ladite princesse de remédier à ces pertes de l'Abbaye, etc.

documents:
CHA 55/2/7~1
CHA 55/2/7~2
CHA 55/2/7~3