TIROIR 66 PAQUET DEUXIÈME

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Abbayes de chanoines réguliers en Franche-Comté, savoir de Monbenoît [Montbenoît], de Saint-Paul à Besançon et de Goeille [Goailles] proche Salins [Salins-les-Bains]

On ne voit pas que notre Abbaye ait eu guère de communication avec les trois dites maisons jusques vers l'année 1676. Ces trois abbayes ne se trouvoient alors unies à aucune congrégation de chanoines réguliers ; et cependant elles avoient besoin d'être visitées et réformées, et les chanoines de celle de Montbenoît avoient même sollicité à Rome pour avoir un visiteur, qui procurât même l'union de ces trois abbayes en congrégation s'il étoit possible.

L'abbé Franc [Joseph-Tobie Franc] fut choisi par la Congrégation des évêques et réguliers de Rome [Congrégation des évêques et des réguliers], et par le nonce Cybo [Odoardo Cibo], pour faire cette visite. Après avoir un peu tergiversé, il se rendit enfin - au comencement d'octobre 1677 - à Besançon, accompagné de deux de ses religieux. Il y visita d'abord l'église, la sacristie et les bâtimens de l'abbaye de Saint-Paul, et y trouva tout fort délabré et en assés mauvais état. Il voulut ensuitte visiter et examiner les chanoines ; mais, sans refuser sa visite, il lui firent une déclaration par écrit, en vertu de laquelle ils protestoient d'avance qu'ils ne vouloient point quitter leurs prébendes, se dépouiller de leurs avoirs ni vivre en commun, etc. ; et ayant cependant voulu ledit abbé commissaire et visiteur les examiner en particulier, il n'y en eut qu'un qui parût vouloir se soumettre à ce qui seroit ordonné, et qui lui manifestât les abus qui régnoient parmi ses confrères. Nul des autres ne voulut comparoître : ainsi, l'abbé Franc [Joseph-Tobie Franc] fut obligé de suspendre toute visite ultérieure et de se retirer.

Étant arrivé peu après à l'abbaye de Montbenoît, il y fut mieux reçu et y trouva les choses un peu moins en désordre. Les chanoines, même quoique prébendés, parurent vouloir se soumettre en tout au visiteur ; mais quand, après les avoir entendu chacun en particulier, il leur eut proposé 19 articles de réforme - tant pour l'ordre de la célébration des offices divins que pour la vie commune - les uns protestèrent qu'ils ne se dépouilleroient pas de leurs prébendes, et les autres insérèrent dans leurs soubscriptions auxdits articles tant et de si diverses restrictions qu'on put bien s'appercevoir du peu de fruit qu'on pouvoit attendre de cette visite. Au reste, comme cette affaire ne concerne guère notre Abbaye, on ne croit pas devoir l'exposer ici plus au long : qui en souhaittera savoir davantage pourra consulter les actes mêmes de cette visite, qu'on trouvera dans ce tiroir avec quelques lettres postérieures de ces Messieurs, par lesquelles on voit qu'ils ont entretenu encore quelque tems une espèce de correspondance avec le même abbé Franc [Joseph-Tobie Franc] et son successeur [Pierre-François Odet].

On joint aux actes de la susdite visite un long projet en latin concernant les règlemens à proposer dans le cas d'une union à faire entre les susdites abbayes.

16 documents cotés :
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