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REG 0/0/1/1349

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IDENTIFICATION

Date début01.01.1287
Date de fin31.12.1295
CoteREG 1349

CONTENU

ContenuRécit fait par les chanoines de Saint-Pierre de Genève, des hostilités et dégâts commis par le comte de Genevois dans la ville et dans d'autres localités du diocèse. Supplique adressée par eux, à cette occasion, à l'évêque Guillaume. - Les chanoines exposent d'abord que de notoriété publique l'Église de Genève est, de temps immémorial, unique souveraine de la dite ville et de son faubourg; qu'elle la tient, ainsi que ses châteaux, terres, hommes, droits et juridictions, immédiatement de l'Empire romain, sans être sujette en tout ou en partie à aucun autre prince ; que cette ville et ses appartenances ne sont situées ni dans le territoire, ni dans la juridiction d'aucun roi, prince ou baron séculiers; que le comte de Genevois, qui tient en fief de l'église de Genève soit son château situé à l'angle de la ville, soit plusieurs autres châteaux dans le diocèse, est, en raison de ce fief, homme-lige de l'Église et a prêté foi et hommage à l'évêque auquel s'adresse le chapitre. - Néanmoins, continuent les chanoines, ils ont vu avec douleur ce même comte, arrivé à Genève le vendredi après l'Assomption de l'année 1291 (16 août) avec une immense multitude de cavaliers et de fantassins, se jeter sur la ville pour l'envahir et la soumettre à son pouvoir. Puis, comme il ne pouvait l'emporter de vive force, il en incendia et anéantit une grande partie ; le feu gagna la cathédrale de Saint-Pierre, détruisit quelques-unes des constructions en bois de cette église, et l'on ne parvint à la sauver que grâces à la protection de Dieu. Le lendemain samedi (17 août), Humbert, Dauphin de Viennois, arriva aussi avec une grande troupe, et le dimanche, ces deux ennemis attaquèrent ensemble la ville et détruisirent une partie des murailles sans égard pour la sainteté de la fête et les supplications de l'évêque. Ce fut même en présence de celui-ci que le comte fit dresser dans son château une immense machine contre la cathédrale et lancer ainsi plusieurs grosses pierres qui détruisirent les parties supérieures de cet édifice. Il résulte évidemment de tels actes, pour lesquels le comte et le dauphin n'ont donné aucune satisfaction, qu'ils pouvaient être l'un et l'autre excommuniés aux termes des statuts du concile de Vienne, et que, soit le château de Genève, soit les autres châteaux tenus en fief de l'église de Genève, étaient tombés en commise. -" Nous avions espéré, poursuivent les chanoines, qu'en agissant ainsi le comte de Genevois avait été poussé par de mauvais conseils, et nous pensions qu'il convenait d'user de miséricorde et de patience envers lui; mais sa rage paraît avoir augmenté dès lors, et il n'a pas craint d'envahir de nouveau les possessions de l'Église, en exerçant des violences dans les paroisses de Desingy, de Chilly, de Valeiry, de Bernex, d'Onex, et dans toutes celles qui sont situées entre l'Arve et les eaux du Fier et du Chéran ; il en a enlevé tous les produits et récoltes, et il a même fait saisir en plusieurs lieux les dîmes novales qui appartiennent aux paroisses; il a ainsi enfreint les prescriptions de l'ancien et du nouveau Testament, les constitutions synodales promulguées par vos prédécesseurs, et les décrets du concile de Vienne. Par de tels actes, le comte, ainsi que ses conseillers, juges et baillis, étaient excommuniés de plein droit. Toutefois, nous avons encore cherché à le ramener par la douceur, et longtemps nos griefs ont été charitablement dissimulés; mais il n'a donné aucune satisfaction réelle; il n'a restitué qu'une partie des villages appartenant au Chapitre, en gardant les fruits perçus; il continue même ses exactions, et ses agents empêchent les chanoines et les clercs de l'église de Genève de faire apporter dans cette ville les blés et autres produits des biens qu'ils ont au delà de l'Arve " (La fin de l'acte manque.)

SOURCES

BibliographieArch. de Gen. P. H. n° 123. - M. D. G. t. I, part. 2, p. 100. - Wurstemberger, Peter, IV, p. 500, n° 891. - Cet acte, étant sans date, peut être rapproché des événements dont il rend compte et de la pièce suivante, dans laquelle l'évêque Guillaume reproduit des accusations analogues contre le Dauphin de Viennois. - Quant au concile de Vienne, voy. REG 1297. - Les Constitutions synodales émanées des prédécesseurs de l'évêque Guillaume, n'ont pas été conservées, et les plus anciennes Ordonnances ecclésiastiques du diocèse de Genève qui soient connues, sont celles du 14 avril 1292. Voy. ci-après à cette date.




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