ÉPISCOPAT DE FRÉDÉRIC


1032 env. - 1073

 


La durée de l'épiscopat de Frédéric est incertaine. La liste de la Bible dite de Saint-Pierre, ne lui assigne que trente-sept ans, tandis que d'autres listes, entre autres celle qui a été reproduite par le Monnaie diocesis yenevensis, portent cette durée à cinquante ans. Quoi qu'il en soit, ce prélat a vécu sous Rodolphe III [n° 182], a assisté aux troubles qui ont suivi la mort de ce roi, et a siégé pendant les règnes des empereurs Conrad le Salique, Henri III et Henri IV. En présence d'un épiscopat aussi prolongé et à une époque si importante pour l'histoire de nos contrées, on regrette de ne posséder qu'un nombre fort restreint de chartes concernant cet évêque, et de ne point trouver son nom mentionné dans les chroniques contemporaines.

Quant à l'origine de Frédéric, Besson avance qu'il appartenait à la maison de Genève. Cette opinion est dénuée de preuves et il paraît plus naturel de rattacher ce prélat à quelque famille de la Haute-Bourgogne; en effet les documents de son épiscopat établissent qu'il était en 1041 archidiacre de la cathédrale de Besançon, qu'il se rendait fréquemment dans cette ville pour y prendre part à des actes ecclésiastiques importants, enfin qu'il possédait dans le même pays des propriétés allodiales dont il disposa à la fin de sa vie en faveur de Romainmotier. D'autres indications de Besson doivent également être écartées, ou du moins les preuves ne s'en retrouvent plus aujourd'hui ; tels sont ses allégués relatifs à la présence de Frédéric au Concile de Bâle en 1061, et à celui de Mantoue en 1064.

La bibliothèque publique de Genève doit à Frédéric un de ses plus anciens et de ses plus précieux manuscrits (Man. latins, n° 1). C'est un bel exemplaire sur parchemin de la Bible Vulgate qui paraît avoir appartenu à Frédéric, et qui, depuis cet évêque, a servi aux lectures publiques dans la cathédrale de Saint-Pierre. Bonivard dit avoir lu, à la dernière page de cette Bible, la liste des évêques dont il donne la copie dans ses Chroniques; mais cette liste ne s'y trouve plus aujourd'hui.

Le monogramme, ou la signature de Frédéric, existe à la fin de son dernier acte de donation, conservé dans les archives de Lausanne et daté de l'année 1073. Ce monogramme a été reproduit en fac-similé par M. Blavignac dans les Mémoires de la Société d'histoire de Genève.

Voy. Gautier dans Spon, 1, p. 21, note. - Besson, p. 11. - Senebier, Catalogue des manuscrits de la Bibl., etc. Genève 1779, p. 51. - Bonivard, Chron. édit. Dunant, I, p. 180 - Mallet, M. D. G. t. I, part. 2, p. 142; II, part. 2, p. 6; et V, p. 359. - Blavignac, Ibid. VII, p. 34, et PI. XXV, n° 1.

 

REG 184
01.01.1032
31.12.1032
Après la mort de Rodolphe III, son neveu Eudes, comte de Champagne, soutient à main armée ses prétentions à la couronne de Bourgogne, occupe une grande partie du royaume et s'empare des châteaux de Neuchâtel et de Morat.
Non indiqué
Herrmanni Contracti Chronicon, ap. Pertz, Script. V, p. 121 - Annal. Sangall. maj. Ibid. I, p. 83. - Wippo, Vita Conradi Salici (Ibid. XI, p. 269; Duchesne, III, p. 474; D. Bouquet, XI, p. 4).

REG 185
01.01.1033
31.12.1033
L'empereur Conrad le Salique se rend en Bourgogne avec son armée et vient au monastère de Payerne, où il est élu et proclamé roi de Bourgogne le 2 Février 1033. Puis il met le siège devant les châteaux détenus par Eudes ; mais, vu la rigueur de l'hiver, il renonce à continuer la guerre, et, en se retirant par Zurich, il y reçoit les hommages de la reine Ermengarde, du comte Humbert et d'autres grands de Bourgogne. - Dans l'été de la même année, il revient combattre le comte de Champagne dont il dévaste les propriétés patrimoniales ; il le contraint à faire sa soumission et à promettre d'évacuer la Bourgogne.
In purificatione sanctae Mariae, anno Domini MXXXIII).
Annal. Sang. maj. ap. Pertz, Script. I, p. 83. - Wippo, Vita Conradi Salici (Ibid. XI, p. 270; Duchesne, III, p. 479, et D. Bouquet, XI, p. 4).

REG 186
01.01.1034
31.12.1034
L'empereur Conrad, apprenant que le comte de Champagne n'a pas tenu ses engagements, et qu'il prétend conserver une partie de la Bourgogne, vient de nouveau dans ce pays avec une grande armée qu'il conduit jusqu'au Rhône ; il y est rejoint par un corps de troupes italiennes qui avaient passé le Grand-Saint-Bernard sous la conduite de l'archevêque de Milan et de Upert ou Humbert, comte de Bourgogne. Ensuite il se dirige sur Genève et soumet à son autorité Gérold, prince de cette région, ainsi que Burchard, archevêque de Lyon, et plusieurs autres de ses ennemis. Durant son passage à Genève, Conrad reçoit, le jour de la fête de Saint-Pierre-aux-Liens (1er Août), les hommages d'Héribert, archevêque de Milan, ainsi que des grands d'Italie et de Bourgogne, et il est proclamé roi de ce dernier pays. Teutones ex una parte, ex altera Archiepiscopus Mediolanensis Heribertus et caeteri Italici, ductu Huperti comitis de Burgundia usque ad Rhodanum fluvium convenerunt. Augustus veniens ad Genevensem civitatem, Geroldum principem regionis illius et archiepiscopum Lugdunensem, atque alios quam plures subegit (Wippo, Vita Conradi Salici, ap. Pertz, Script. XI, p. 270). Chuonradus Imperator iterum Burgundiam cum exercitu intravit, et omnia municipia cum civibus usque ad Rodanum fluvium suae ditioni subegit, Genevamque pervenit. Ibi vero ab Heriberto Mediolanensi archiepiscopo, caeterisque Italiae et Burgundiae principibus honorifice susceptus, in festivitate S. Petri ad vincula coronatus producitur, et in regnum Burgundionum rex eligitur (Ann. Sangall. Ibid. I, p. 83). - Après ces événements, l'empereur s'empare du château de Morat, qui tenait encore pour Eudes, met en fuite les partisans de celui-ci, et ne rentre en Allemagne qu'après avoir reçu des otages de la plupart des grands de Bourgogne. Reversus, castrum Murat cum fortissimis militibus Odonis munitum obsidens vi cepit, et quos intus invenerat, captivos duxit. Caeteri fautores Odonis hoc audientes, sub timore Caesaris fugerunt ; quos persecutus Caesar, omnino exterminavit de regno, et acceptis de principibus Burgundiae multis obsidibus, rediit per Alsatiam ad imperatricem (Wippo, ibid. XI, p. 270). Omnes terres illius Principes, cum Lugdunensi Primate, in deditionem accepit, ducensque secum obsides terrae in pace repedavit (Ottonis Frising. Chron. ap. D. Bouquet XI, p. 260).
Non indiqué
Le récit de Wippo, Vita Conradi Salici, se trouve aussi dans Pistorius, Script, rerum Germ. Francofurti 1583, folio, p. 439 et suiv.; Duchesne, III, p. 479, et D. Bouquet, XI, p. 4.- Cf. Hermanni Contracti Chronicon (ad ann. 1036) ap. D. Bouquet, XI, p. 18, et Pertz, Script. V, p. 121. Gérold, indiqué comme prince de la région où Genève est située, paraît avoir été allié par sa mère avec la famille des Rodolphiens, ce qui expliquerait l'opposition qu'il fit, avec Eudes de Champagne, aux prétentions de l'empereur. Cette alliance n'est, il est vrai, mentionnée que par un seul chroniqueur, ou, plus exactement, par le simple fragment d'une lettre sans date, fragment inséré dans le cartulaire manuscrit de Dijon, à la suite du texte de la chronique de Flodoard, puis imprimé dans les éditions successives de cette chronique. Ce document n'ayant été contredit par aucun autre, et rendant assez bien compte de plusieurs faits historiques du commencement du onzième siècle, a été accepté généralement comme vrai par les historiens qui se sont occupés de la maison de Genève. Il porte : Sed de genealogia, seu de parentela, quam me presente narrare volebas, quod inde novi, litteris tibi mea cura mandat. Mathildis et Alberada filiae fuerunt Gerbergae. De Maihilde processit Rodulfus rex et Mathildis soror ejus. De Alberada, Ermentrudis. De Mathilde filia Mathildis, Berta. De Ermentrude, Agnes. De Berta, Geraldvs genevensis. De Agnete, Vido. Ce qui revient à ceci : Gerberge (femme de Louis d'Outremer) a eu deux filles, Mathilde et Alberada. La première a été mère de Rodolphe III et de sa soeur Mathilde ; puis celle-ci a eu pour fille Berthe, mère de Gérold de Genève. D'autre part, Alberada a été mère d'Ermentrude, et celle-ci a eu pour fille Agnès, mère de Guy. - Les commentateurs estiment que cette lettre a été écrite par un Renaut, comte de Ponthieu (en Bourgogne), et qu'elle était adressée à Guy-Geffroy ou Guillaume VIII, duc d'Aquitaine vers 1050, et le dernier nommé dans cette note généalogique. Ce serait lui qui l'aurait demandée dans l'intérêt de sa soeur Agnès, femme de l'empereur Henri III. Quoi qu'il en soit, il résulte de ce document, ainsi qu'on peut le voir dans le tableau généalogique des rois Rodolphiens, que Gérold de Genève était, par sa mère Berthe, arrière-petit-fils de Conrad le Pacifique et petit-neveu de Rodolphe III. En admettant l'exactitude de ces données, on serait conduit à rechercher quel a été le mari de Berthe, mais aucun document historique quelconque n'a pu conduire à la solution de ce problème. - Flodoardi Chronicon, ap. Pithou, Bibliotheca, Francofurti 1594, in-12, t. II, p. 198; Duchesne, II, p. 693, et Pertz, Script. III, p. 407. - Lévrier, I, p. 62; Gautier, dans Spon, I, p. 35, note; Scheidius, Orig. Guelf. I, p. 63, et l'Art de vérifier les dates, folio, III, p. 600, ou 8°, t. XVII, p. 120, admettent l'exactitude de la note généalogique dont il s'agit. Quant à Burchard, archevêque de Lyon, indiqué aussi comme adversaire de Conrad le Salique, c'était l'ancien évêque d'Aoste qui, en 1031, avait succédé sur le siège de Lyon à Burchard, frère de Rodolphe III. Voy. [171]. D'après M. de Gingins, qui l'appelle Burchard III, il aurait aussi appartenu à la famille Rodolphienne, et aurait été frère de Berthe, mère de Gérold de Genève.

REG 187
01.01.1019
31.12.1036
Hugues, évêque de Lausanne et fils du roi Rodolphe, donne au Chapitre de Lausanne diverses terres au nombre desquelles est Crans, dans le diocèse de Genève. Hugo, filius regis Rodulfi, dedit Capitulo villas, scilicet.... Crans que est in episcopatu Gebennensi.
Non indiqué
Cart. Laus. M. D. R. t. VI, p. 38. - Crans, commune du canton de Vaud, à une lieue sud-ouest de Nyon.- Tous les historiens s'accordent à déclarer que Rodolphe III est mort sans enfant, néanmoins on voit ici le cartulaire de Lausanne appeler l'évêque Hugues fils du roi, et lui-même, dans le serment de fidélité qu'il prêta en 1019 à l'église de Besançon, s'intitule fils unique du roi, ego Hugo filius Rodulfi regis unicus, Reg. Forel, n° 288. On ignore quel était le motif de cette appellation, si elle résultait d'une adoption, d'une naissance illégitime, ou de quelque autre circonstance demeurée inconnue.

REG 188
01.01.1036
31.12.1037
Hugues, évêque de Lausanne, proclame la trêve de Dieu, Treugam Dei, dans une assemblée générale de prélats tenue à Mont-Rion sous Lausanne, où il avait convoqué les archevêques de Vienne et de Besançon, ainsi que leurs suffragants. Cette assemblée ordonne à tous d'observer inviolablement la paix, depuis le mercredi de chaque semaine après le soleil couché jusqu'au lundi après le soleil levé ; en outre, durant tout le temps qui s'écoule entre l'Avent (30 nov.) et l'octave de l'Epiphanie (13 janv.), ainsi qu'entre la Septuagésime et l'octave de Pâques. Celui qui, durant les jours consacrés, aura enfreint la paix en exerçant une vengeance personnelle ou une exaction à main armée, sera, après la troisième admonition, excommunié par son évêque, et cette sentence devra être observée par tous les autres évêques.
Non indiqué
Cartulaire de Lausanne : M. D. R. t. VI, p. 38.- Ruchat, Abrégé de l'hist. ecclés. dans le pays de Vaud, Lausanne 1838, p. 32. - M. D. R. t. I, p. 20. - De Gingins, Mémoire sur la trêve de Dieu dans la Transjurane : Revue suisse, VIII, année 1845, p. 83. - Schmitt et Gremaud, I, p. 340. - L'évêque de Genève étant l'un des suffragants de l'archevêque de Vienne, a probablement fait partie de cette assemblée, et la trêve de Dieu a dû s'étendre à son diocèse.

REG 189
01.01.1037
31.12.1037
Eudes, comte de Champagne, se révolte de nouveau contre l'empereur; il pénètre en Lorraine, assiège Bar, est vaincu par Cothelon, duc de Lorraine, et est tué.
Non indiqué
Alberici Chron. ap. Leibnitz, Access, hist. II, p. 68.- Cf. Annal. Sangall. ap. Pertz, I, p. 83, et Hermann. Contr. ap D. Bouquet, XI, p. 18.

REG 190
01.01.1038
31.12.1038
L'empereur Conrad convoque à Soleure une assemblée des principaux du royaume de Bourgogne. Le quatrième jour de cette assemblée, il remet le royaume à son fils Henri, avec l'approbation des grands, des évêques et du peuple.
Dum omne regnum serenitate pacis invenisset illustratum, eiusdem anni autumno Burgundiam adiit, et convocatis cunctis principibus regni, generale colloquium regni habuit cum eis, et diu desuetam atque pene deletam legem tunc primum Burgundiam praelibare fecerat. Transactis tribus diebus generalis colloquii, quarta die primatibus regni cum universo populo laudantibus atque rogantibus, imperator filio suo Heinrico regi regnum Burgundiae tradidit, eique fidelitatem denuo jurare fecit. Quem episcopi cum caeteris principibus in ecclesiam sancti Stephani, quae pro capella regis Soloduri habetur deducentes, hymnis et canticis divinis Deum laudabant, populo clamante et dicente quod pax pacem generaret, si rex cum Caesare regnaret.
Wippo, Vita Conradi Salici, ap. Pertz, Script. XI, p. 273. - Cf. Hermannus Contractus, ibid. V, p. 123.

REG 191
01.01.1029
31.12.1049
La reine Ermengarde, pour le repos de l'âme de son mari défunt, olim in Christo quiescentis, donne, par l'intermédiaire de son avoué, le comte Humbert, au monastère de Cluny, dont Odilon est abbé, deux manses situées dans le pagus genevois. L'une est à Sillingy, in villa Silingiaco, l'autre à Cimilatis.
Non indiqué
Diplomatique, ou recueil de chartes pour les pays compris autrefois dans le royaume de Bourgogne, tirées de différentes archives, par Pierre de Rivaz (communiqué par M. l'abbé Gremaud), t. 2, n° 54. - Cibrario et Promis, Docum. sig. et monete, Rapp. p. 102; ils ont écrit Filingiaco au lieu de Silingiaco que porte le texte de Rivaz, qui a traduit lui-même par Sillingy. - Cette localité est située à deux lieues nord-ouest d'Annecy et devint un prieuré dépendant de Saint-Victor de Genève (acte du 13 janvier 1231), et, comme celui-ci, de l'abbaye de Cluny; tandis que Fillinge, en Faucigny, ne paraît pas avoir été un prieuré ; il est mentionné encore comme paroisse au commencement du quatorzième siècle : M. D. G. t. IX, p. 231. - Cimilatis pourrait être Chemilieu en Valromey, à l'ouest de Seyssel.

REG 192
01.01.1039
31.12.1039
Sigibold et sa femme Udtona donnent au monastère de Cluny l'église de Sainte-Marie, située à Sillingy, in vico qui dicitur Sillingiacus, dans le pagus genevois, avec les biens et les dîmes qui en dépendent. Ils lui donnent aussi un casal et une manse au même lieu. L'acte est signé par Leuto et Sigibold, neveux des donateurs.
Anno incarn. Domini MXXXVIIII, regnante Henrico rege, anno primo.
Diplomatique, par P. de Rivaz, II, n° 55.- Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 525, n° 308, portant Fillingiacus au lieu de Sillingiacus, écrit par P. de Rivaz, qui intitule lui-même cette charte : Donation à Cluny de l'église de Sillingy. - D'Achery, Mabillon et Ruinart, Acta sanctorum ordinis S. Benedicti, Paris 1701, t. VIII, 647, en mentionnant cette donation, emploient l'expression : in villa Silviago, in pago genevense, ce qui confirme la leçon de Rivaz.

REG 193
01.01.1039
31.12.1039
Leuto, avec l'approbation de Sigibold son frère et de Sigibold son oncle, donne à Cluny, dont Odilon est abbé, trois terres, condaminas, situées à Sillingy, in villa Sillingiaco, et une manse à Chaumont, mansum in villa Calvomonte.
Anno ab inc. domini nostri Jeshu Christi MXXXIX, indict. VII, regnante Henrico rege, filio Cunonis (Conradi) Imperatoris, anno primo imperii ejus.
Diplomatique, par P. de Rivaz, II, n° 56. - Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 524, n° 307, avec la même différence que ci-dessus. - Chaumont, commune et château, en Genevois, à l'extrémité sud-est du mont Vuache.

REG 194
13.10.1039
13.10.1039
Burchard, archevêque de Lyon et abbé de Saint-Maurice, concède en précaire, per prestariam, à Louis, fils de Guy, pour lui-même et pour un héritier, divers biens, savoir : une terre située dans le pagus genevois, entre Brest et la Dranse, et qui est appelée Marin, fiscum qui appellatur Marins; une propriété ou seigneurie à Bons, potestatem quae vocatur Bonus, enfin la villa d'Excenevex, villam Essavenai. D'autre part, Louis cède à l'abbaye divers biens situés dans le comté de Vaud.
Tercio idus octobris, luna undecima, Henrico rege regnante in Burgundia anno secundo. Actum agauno féliciter.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 130, n° 105. - Pour Burchard, voy. [171].- Brest est un hameau au bord du lac entre Meillerie et Saint-Gingolph. Marin est une commune du Chablais, rive droite de la Dranse, à une lieue de Thonon. Bons, commune du Faucigny, au nord des Voirons. Excenevex, rive gauche du lac, entre Yvoire et Goudrée.

REG 195
01.01.1041
31.12.1041
Frédéric, évêque de Genève et archidiacre de l'église archiépiscopale de Besançon, assiste dans cette dernière ville à la dédicace de l'église de saint Didier. S. (Signum) Frederici Genevensis episcopi nostrae ecclesiae archidiaconi.
Acta Bisuntio publice in sancto Synodo, VI feria, VIII Id. Novembris, regnante Henrico rege II (III), anno IIII, presulatus vero D. Hugonis decimo.
Martène et Durand, Thes. nov. anecdot. Paris 1717, t. I, p. 163.

REG 195 bis
01.01.1028
31.12.1048
Amalricus, étant à Bursins, cède au monastère de Romainmotier, dont Odilon est abbé, un serf nommé Arduinus avec ses fils et filles et leurs enfants ; il reçoit du couvent soixante sous. L'acte est écrit par Hugues, moine, et il est scellé par Gotiscalchus et Amalricus.
Actum publice in villa Brucins.
De Gingins, Cité des Equestres, M. D. R. t. XX, Pièces justif. p. 190.

REG 196
01.01.1044
31.12.1044
Frédéric, évêque de Genève, assiste à Besançon au testament de Hugues, archevêque de cette ville.
Data VII Cal. aprilis, die Annunciationis S. Mariae matris misericordiae, Indict. XII, anno Incarn. MXLIIII. Anno vero Domini Henrici III, ordinationis ejus XVI, regni V, etc. Actum Bisontii.
Chifflet, Vesontio civitas. Lyon 1618, t. II, p. 199.- Guillaume, Histoire généalogique des Sires de Salins, I, Pr. p. 14. - Dunod, Histoire de l'Église, ville et diocèse de Besançon, I, Pr. p. 45.

REG 197
01.01.1032
31.12.1044
Adalgaldus, clerc, et ses frères Chonon, Robert, Guy et Artaldus, donnent à l'abbaye de Savigny, dont Iterius est abbé, leurs droits et dîmes sur les églises de Sainte-Marie à Lovagny et de Saint-Jorioz en Genevois. Omnes partes quas habemus in ecclesia beatae Mariae Lovaniaci et beati Georii (al. Jorii Gebennensis) in Macello. La donation est faite dans l'intérêt de Leuto, frère des donateurs et moine à Savigny; elle est approuvée par l'évêque Frédéric, avec l'avis de son clergé, laudante et consentiente domno Frederico Gebenensi episcopo, cum consilio clericorum suorum.
Non indiqué
D. Bouquet, XI, p. 199. - Aug. Bernard, Cartulaire de Savigny, I, p. 319, n° 640 (ad 1030 env.). - M. D. S. t. V, p. 89. - La date est limitée par l'épiscopat de Frédéric, 1032-1073, et par l'époque dans laquelle Itérius I a été abbé de Savigny, 1018 à 1044. - Lovagny est en Albanais, sur la rive droite du Fier, entre Annecy et Rumilly. Saint-Jorioz est à l'ouest et au bord du lac d'Annecy, près du château de Duing. L'identité de ce Saint-Jorioz avec celui dont parle la présente charte, est démontrée par la bulle de confirmation donnée à Savigny par le pape Pascal II, le 4 février 1107, bulle dans laquelle il est appelé Saint-Jorioz de Duing.

REG 198
01.01.1045
31.01.1045
Réginold ou Renaud (comte de Bourgogne), et Gérold (comte de Genevois), qui s'étaient révoltés contre l'empereur l'année précédente et avaient été vaincus par Louis de Montbéliard, viennent à Soleure faire leur soumission à Henri III. Reginolt et Gerolt, Burgundiones, regi, apud Solodurum ad deditionem venerunt.
Non indiqué
Hermanni Chronicon, ap. Pertz, Script. V, p. 125. - Trouillat, I, n° 214. - L'Art de vérifier les dates, éd. folio, III, p. 600, et 8°, t. XI, p. 108, et de Gingins, M. D. R. t. I, p. 219, considèrent l'un et l'autre comme comte de Genevois le Gérold mentionné dans ce passage du chroniqueur.

REG 199
01.01.1039
31.12.1059
Le monastère de Romainmotier et son prieur Roclenus remettent en commende, commendaverunt, certaines terres à un des serviteurs du couvent nommé Dominique. Cette concession a lieu sous la clause qu'à la mort du preneur les terres reviendront de plein droit au couvent avec toutes les constructions, plantations et améliorations qui auraient pu y avoir été effectuées. Ces biens sont situés à Bursins, à Cottens, à Quarnens, à Senarclens, à Vuillerens et à Chivrajon (Chavraione), où ils consistent en un grand clos de vigne, claustrum magnum de vinea, légué au couvent par Turumbert, frère de Dodon d'Aubonne. L'acte est fait du temps de l'abbé Hugues.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 5, n° 8. - Hugues a été abbé de Cluny de 1049 à 1109, et Roclenus prieur de Romainmotier au moins jusqu'en 1049 (voy. M. D. R. t. III, p. 246), ce qui limite à cette dernière année la date probable de la présente charte. - Chivrajon est une localité voisine d'Aubonne, canton de Vaud.

REG 200
02.05.1050
02.05.1050
Frédéric, évêque de Genève, assiste à Rome à un synode convoqué par Léon IX et dans lequel Gérard, ancien évêque de Toul, est canonisé. Nomina sanctorum Patrum qui prescripto Synodo interfuerunt.... Fridericus Genuensis episcopus.
Non indiqué
Mabillon, Ann. ord, Ben. IV, p. 738. - Mansi, XIX, p. 769. - Pertz, Script. IV, p. 506. - Jaffé,n° 3209.- Le pape Léon IX (Bruno) avait été évêque de Toul de 1026 à 1049; c'est lui qui, en 1031, avait consacré Hugues I, archevêque de Besançon, et il est probable que Frédéric, archidiacre de cette église, avait dès cette époque fait la connaissance personnelle du prélat qui fut élevé, en 1049, au pontificat.

REG 201
22.09.1050
22.09.1050
Frédéric, évêque de Genève, assiste avec Alinard, archevêque de Lyon, Hugues, archevêque de Besançon, et Aimon, évêque de Sion, à la fête des martyrs de la légion thébéenne, célébrée à Saint-Maurice d'Agaune par le pape Léon IX. - Ces prélats accompagnent le pape à Romainmotier, où il confirme, le 27 septembre suivant, les droits de ce monastère et en excommunie les déprédateurs.... Nec non et venerabilis Fredericus genevensis episcopus.
Non indiqué
Le séjour du pape à Saint-Maurice est relaté dans une bulle, rendue en faveur de ce monastère, et impr. dans Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. II, ch. 41 (ad ann. 1049).- Gallia Christiana, XII, p. 429. - Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 148, n° 116. - Furrer, Urkunden, p. 32. - Quant à Romainmotier, voy. M. D. R. t. III, p. 417, et ibid. p. 17 et 153. - Pour les dates: Jaffé, Regesta pontif. roman. nos 3229-3282.

REG 202
03.10.1050
03.10.1050
L'évêque de Genève accompagne encore Léon IX à Besançon et y assiste à la consécration faite par le pape de l'autel de Saint-Etienne. Astantibus.... Genevensi Frederico.
Non indiqué
Cocquelines, Bullar. ampliss. collectio. Romae 1739, t. I, p. 374. - Dunod, Hist. de Besançon, I, p. 36. - Jaffé, p. 373. - Chifflet, Vesontio civitas, part. II, p. 205, place à tort cette consécration en 1048.

REG 203
01.01.1051
31.12.1051
Emo, Adalbert et Leotaldus, frères, donnent au monastère de Romainmotier, où repose leur mère Acilie, une manse située à Gimel, Gimellis, dans le comté équestre. Témoins : Landricus, fils d'Emo, et Engizo.
Actum publice Urba, anno ab incarn. MLI, regnante Heinrico Burgundionum rege.
Cibrario et Promis, Doc. sig. e monete. Doc. p. 29. - La charte originale aux archives de Lausanne porte visiblement : Gimellis, et non Vimellis (note du prof. Hisely). - Pour Gimel, voy. [135 et 177].

REG 204
30.09.1052
30.09.1052
Ponce, avec l'autorisation de son oncle Amaldric, ci-devant prévôt de l'Église de Genève, donne pour le repos de l'âme de son défunt frère Chonon, au monastère de Romainmotier, une manse à Bulliod, mansum unum in uilla quae dicitur Bullo; un casal à Germani, casalum unum in uilla Germaniaco, avec le serf nommé Teuchnus qui y demeure, sa femme et ses fils nés et à naître; enfin tout ce que le donateur possède par droit héréditaire à Bougel, in uilla uocabulo Balgehello. Toutes ces localités, dit l'acte, sont situées dans le pagus genevois et dans le comté équestre, in pago geneuensi et in comitalu equestrico.
Actum geneuensi publice, anno incarn. MLII, indict. I, die dominico II Kal. octobris, regnante Henrico rege anno XI.
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 573, n° 336. - Les notes chronologiques ne concordent pas. - Bulliod est à l'ouest et au-dessus de Mont, canton de Vaud. Pour Germany, voy. [157] et pour Bougel [138 et 174],

REG 204 bis
01.01.1049
31.12.1109
Adalgodus donne au monastère de Romainmotier, dont Hugues est abbé, une manse située à Germany (in villa Germaniaco). Cette donation a lieu pour le repos de l'âme de Turumbert, frère du donateur. Ont scellé l'acte, Adalgodus, Chonon et Bertinus.
Non indiqué
De Gingins, Cité des Equestres, M. D. R. t. XX, Pièces justif. p. 190. - Hugues a été abbé de Cluny, chef-d'ordre de Romainmotier, dès l'an 1049 à 1109.

REG 205
29.04.1055
29.04.1055
Helmuin. évêque d'Autun, acense à un chevalier, miles, nommé Humbert, des terres que l'abbaye de Saint-Simphorien (diocèse d'Autun) possède à Saint-Fauste sur Champagne, dans le pagus genevois, in pago Genevense, in loco qui vulgo nuncupatur ad sanctum Faustum in Campania. Par le même acte, ce chevalier Humbert fait don à ladite abbaye, en s'en réservant l'usufruit, d'une manse à Cormoranche, in villa Cormarinca, située aussi dans le pagus genevois.
Scripsi in die Veneris, in penultima aprilis die festo S. Vitalis, anno XXIII (XVI) regnante Henrico rege.
Gallia christiana, t. IV, Instr. eccl. Eduensis, p. 79, n° 63. - Champagne et Cormoranche sont en Valromey (Ain).

REG 206
01.01.1049
31.12.1069
Hebermus, par l'intermédiaire de Guillermus son avoué, donne à son frère Anselme ses serfs et serves, ainsi que tout son alleu situé soit à Yens et à Bussy, soit à Margencel, en deçà et au delà du lac, citra vel ultra lacum. La donation n'aura son effet qu'après la mort du donateur, mais il remet dès à présent à son frère, à titre d'investiture, pro legali vestitura, un champ et un serf nommé Hoclo. Témoins: Salaco, Engizo, Louis de Faucigny Luduicus de Fulciniaco, Burcardus et Lietfredus.
Non indiqué
Arch. Laus. Inv. anal. vert. Romainmotier, n° 98. Impr. dans M. D. G. t. XV, part. 2, n° 1. - M. de Gingins qui a, le premier, signalé l'existence de cette charte, estime que, d'après les témoins mentionnés, elle doit être rapportée à l'an 1059 environ. Voy. Indicat. d'Mst. suisse, 1862, n° 1, p. 4. - Yens et Bussy sont au-dessus de Morges, dans le canton de Vaud. Margencel est à deux lieues sud-ouest de Thonon, entre Alinge et le lac.

REG 207
01.01.1032
31.12.1073
Frédéric, évêque de Genève, donne à Romainmotier une serve, ancillam meam, nommée Eufemia, fille de Turumbert. Il entend que cette femme et ses enfants nés ou à naître seront tenus désormais vis-à-vis du couvent aux mêmes services qui lui étaient dus à lui-même, servitium quod deberet mihi jure facere.
Non indiqué
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 75.

REG 208
01.01.1060
31.12.1065
Frédéric, évêque de Genève, donne, de concert avec ses neveux, à l'église de Saint-Paul de Besançon, tout ce qu'il possède avec eux, par succession de leurs ancêtres, dans le village de Franey. Regnante Henrico rege sub spe percipiendi imperii, praesidente Domino Hugone archiepiscopo, et Guillelmo Consule.
Non indiqué
Duvernoy, Régestes d'Hugues, arch. de Besançon, Besançon 1848, p. 57. - Voyez Richard, Hist. des diocèses de Besançon et Saint-Claude. Besançon, 1847, t. I, p. 273. - Franey est un village situé à deux lieues de Besançon. La présente charte confirme d'une manière incontestable ce qui a été dit dans le préambule (ci-dessus, p. 52), que Frédéric faisait partie d'une famille originaire du comté de Bourgogne, et n'était point de la maison de Genève. Voy. Duvernoy, Ibid. p. 15, note.

REG 209
01.01.1061
31.12.1061
Conon, fils du comte Gérold, agissant du consentement de son père, donne à l'abbaye d'Ainay l'église de Saint-Marcel, située en Albanais, dans le pagus genevois, in pago gebennensi vocato albanensi. Il donne en même temps deux manses avec leurs bois, prés, champs, cours d'eau, et un serf nommé Constantin, avec ses fils et filles. Il ajoute que ceux qui possèdent en fief quelque fonds dépendant de l'alleu du comte en Albanais, pourront, de même que leurs héritiers, en faire, avec l'approbation du comte, la cession à Saint-Marcel. Témoins: Manerius de Bonneguête (de bona Vuaita), Vualterius. Hermanus, Lancio, Amblard, Albericus, Cuono et Engelbert.
Non indiqué
Diplomatique manuscr. de P. de Rivaz (t. II, ann. 1061), qui dit avoir tiré cette charte des archives de Lémenc. - Impr. dans M. D. G. t. XV, part. 2, n° 2. - On sait que Lémenc, au-dessus de Chambéry, avait été donné à l'abbaye d'Ainay (Lyon) par le roi Rodolphe III et sa femme Ermengarde (Guichenon, Savoie, Pr. p. 4). - Saint-Marcel, hameau sur la rive gauche du Chéran, entre Albens et Rumilly. Bonneguête, prieuré, sur la rive droite du Fier, entre Rumilly et Seyssel.

REG 209 bis
01.01.1050
31.12.1070
Le comte Gérold inféode à Oddon de Compeys la terre de Thorens, dépendante du district de La Roche.
Non indiqué
Ch.-Aug. de Sales, Pourpris historique de la maison de Sales, p. 112.- Costa de Beauregard, Famille de Compey, Tableau généalogique.

REG 210
01.01.1073
31.12.1073
Frédéric, évêque de Genève, par l'entremise de son avoué Algoldus, donne à Romainmotier toutes les terres, habitations, serfs et serves qu'il possède à Monthury, in villa monte Tauriaco, dans le diocèse de Besançon et dans le comté du comte Guillaume. Cette donation est faite à charge par les moines du dit couvent de célébrer l'anniversaire du donateur comme celui d'un de leurs frères. L'acte est écrit à Genève par Anselme, pour le chancelier Wuillelmus. Dans une lettre transcrite à la suite de l'acte précédent et adressée au susdit comte Guillaume, Frédéric lui notifie la donation qu'il vient d'effectuer sur son propre alleu; il prie le comte et l'invite de la part du roi (rogo etiam et ex parte Regis invito) à protéger l'exécution de cette donation comme il en a le pouvoir, et à surveiller l'accomplissement des conditions qui y ont été mises.
Regnante juniore rege Henrico, anno septimo decimo, scripsi Genevae die Veneris.
Cart. de Romainmotier : M. D. R. t. III, p. 443.- M. Frêd. de Charrière, ibid. p. 161, a traduit Monte Tauriaco par Monstore, près Bulle, dans le diocèse de Besançon; il est plus probable qu'il s'agit de Monthury, près Servance (Haute-Saône). - Le comte auquel s'adressait Frédéric était Guillaume I, dit le Grand, comte de Bourgogne de 1057 à 1087, fils et successeur du comte Renaud qui se soumit à Henri III en 1045, de concert avec Gérold, comte de Genevois [198]. Ce Guillaume était cousin germain d'Agnès de Poitiers, mère de Henri IV, roi de Germanie, et lors du voyage en Italie entrepris par ce dernier dans l'hiver de 1076 à 1077, il l'accueillit d'une manière brillante à Besançon, puis l'accompagna au travers des Alpes. Voy. n°[211].