ÉPISCOPAT DE HUMBERT DE GRAMMONT


1120 env. - 1135

 


L'évêque Humbert appartenait à une noble famille du Bugey, celle des Grandmont ou Grammont, décanat de Ceysérieu, et il est signalé par les chroniques comme ayant été l'un des chanoines de Genève [cf. n° 257]. A son entrée dans l'épiscopat, il trouva son Église dépouillée par les prodigalités de son prédécesseur et par les spoliations violentes de quelques seigneurs voisins ; dès lors, recouvrer les biens enlevés et prévenir le retour de ces usurpations par la fixation précise des droits contestés, tel est le but qu'il paraît avoir poursuivi : les transactions politiques qui furent le résultat de ses efforts caractérisent son administration, et lui assignent un rôle spécial dans l'histoire.

Les circonstances générales de la chrétienté étaient favorables aux vues de l'évêque de Genève : la chaire apostolique était occupée par un prélat unissant à une haute naissance un caractère élevé et d'éminentes qualités politiques. Il fut donné à Calixte II de terminer par le concordat de Worms, conclu en 1122 avec l'empereur Henri V, la longue querelle des investitures ; c'est encore lui qui convoqua à Rome, l'année suivante, un concile général, le premier concile de Latran, qui, dans l'un de ses statuts, proclama que les laïques ayant usurpé des biens ecclésiastiques, étaient considérés comme sacrilèges. Avant d'être promu au souverain pontificat, Guy de Bourgogne avait, durant plus de trente ans, occupé le siège de Vienne; en cette qualité, il avait été le métropolitain de Genève et avait soutenu avec Guy de Faucigny des rapports personnels; aussi se trouvait-il bien placé pour connaître les droits de l'évêque de Genève vis-à-vis des seigneurs du voisinage, et pour lui prescrire la conduite qu'il avait à tenir.

D'après les ordres du pape, Humbert lança une sentence d'excommunication contre le comte de Genevois et ses adhérents, et mit leurs terres sous l'interdit ecclésiastique. Frappé par les foudres de l'Église, qui étaient alors redoutables et respectées, effrayé sans doute par la tenue à Vienne d'un concile provincial [266], et entraîné probablement par la soumission préalable de plusieurs de ses vassaux, le comte reconnut qu'il n'avait pas le droit de Conserver les biens ecclésiastiques dont il s'était mis en possession ; il consentit à se réunir avec l'évêque de Genève, dans une conférence tenue en présence de l'archevêque de Vienne, qui avait été désigné par le pape pour terminer cette affaire en qualité de légat apostolique. Le lieu de l'entrevue fut fixé à Seyssel, ville située en dehors du comté de Genevois, mais dans le diocèse de Genève, au point de ce diocèse le moins éloigné de Vienne. Le comte s'y rendit accompagné de ses principaux vassaux et officiers. L'archevêque de Vienne et l'évêque de Genève étaient assistés de plusieurs ecclésiastiques influents du diocèse, notamment de Gérard de Faucigny, à la fois prévôt de l'église de Genève et évêque de Lausanne. Le protocole authentique de ce qui se passa dans cette conférence, protocole scellé par les deux principaux contractants, a été conservé : il est connu sous le nom d'Accord de Seyssel et forme un document d'une importance capitale pour l'histoire de Genève. On en trouvera plus loin la reproduction intégrale.

Indépendamment de l'exposé sommaire des circonstances antérieures, l'Accord de Seyssel comprend deux parties liées entre elles, mais qu'il importe de distinguer. Dans la première, ayant le caractère d'une transaction, l'évêque et le comte statuent par une série de reconnaissances, puis d'abandons réciproques, à l'égard des voies de fait et des contestations qui s'étaient produites entre eux. Ils règlent successivement ce qui concerne les revenus ecclésiastiques ; les dîmes ; les personnes engagées à la fois envers l'évêque et envers le comte par des liens résultant du sacerdoce, du servage ou de la mouvance féodale ; enfin les biens ou fiefs appartenant en propre à l'un ou à l'autre des contractants. L'hommage du comte à l'évêque et la remise par celui-ci au premier de son ancien fief, forment le point culminant et en quelque sorte la sanction du compromis intervenu et de la paix rétablie entre eux.

Dans la seconde partie de l'acte, des experts choisis de part et d'autre en nombre égal, attestent, sous la foi du serment, l'état antérieur du droit public relatif à la ville de Genève. Ils déclarent quelles sont les attributions et les prérogatives de l'évêque, et quelle est la position du comte vis-à-vis du prélat, du clergé et des citoyens. Cette série de constatations rappelle ces points de coutume si fréquents en France et en Allemagne durant le moyen âge, et constitue le plus ancien monument du droit public genevois. Elle a été reproduite presque textuellement dans la plupart des traités subséquents entre les comtes de Genevois et les représentants de la puissance ecclésiastique.

Un autre accord conclu à Saint-Jean près Genève suivit probablement de très près celui de Seyssel. Humbert et Aimon y réglèrent une difficulté matérielle qui n'avait pas été prévue et confirmèrent leur adhésion aux principes consacrés à Seyssel. Le comte ne survécut que peu d'années à ces deux conventions; il eut pour successeur son fils Amédée, qui entra bientôt en lutte avec l'évêque de Lausanne et le comte de Zaeringen, mais qui semble avoir soutenu des relations pacifiques avec le clergé de Genève pendant la fin de l'épiscopat d'Humbert de Grammont.

Les chartes dans lesquelles ce prélat intervint directement sont peu nombreuses. On doit observer seulement que c'est le premier des évêques de Genève qui ait participé à des actes émanés de la cour de l'empereur. Besson dit, en se basant sur un manuscrit perdu aujourd'hui, que la mort d'Humbert eut lieu le 31 octobre 1135.

Liste de la Bible de Saint-Pierre, dans Bonivard, Chron. éd. Dunant, I, p. 184, - Besson, p. 14, - Blavignac, M. D. G. t. VII, p. 36.

 

REG 262
01.01.1121
31.12.1121
Gautier d'Aix, pour son salut, pour celui de ses parents et de son fils Gautier (Galterinus), donne à l'abbaye d'Aulps, dont Guérin (Warinus) est abbé, une terre située dans le pagus albanais, sur le mont où est le château de Cessens, in monte castri Sexent. Cette donation est approuvée par Rodolphe de Faucigny Rodulfus de Castro fulciniaco), ainsi que par le père, les frères et les fils de celui-ci.
Non indiqué
L. Ménabréa. Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 304. - Le château de Cessens, dont il ne reste qu'une tour ronde fendue récemment par la foudre, est située sur la montagne du même nom, à l'est du lac du Bourget - La présente donation peut être considérée comme l'origine du monastère de Hautecomhe ; on croit en effet que les moines de l'abbaye d'Aulps qui s'établirent sur la montagne de Cessens, près du hameau des Granges, dans un vallon élevé, appelé Combe en vieux français, donnèrent à leur premier établissement le nom de haute combe, puis transportèrent ce nom à la localité qui leur fut concédée en 1125 par Amédée III, comte de Savoie. Voy. Jacquemoud, Description histor. de l'abb. roy. de Hautecombe. Chambéry 1843, p. 91 et suiv.; et ci-après [275].

REG 262 bis
01.01.1121
31.12.1121
Gérold de Neuvecelle, pour le salut de son âme et de celle de sa femme Guillemette et de son fils Burchard, cède à l'abbaye d'Abondance tout ce qu'il possède près de la dite abbaye en montagnes, plaines, cours d'eau, bois et pâturages. Témoins : Rodolphe, prieur d'Abondance; Guérin (abbé) d'Aulps; Gérold, chanoine de Genève.
Actum hoc anno ab incarnatione Domini MCXXI, indictione VI (pour XIV).
Charvet, (Léon), Recherches sur l'abbaye d'Abondance, Lyon, Perrin, 1863, p. 55.

REG 263
16.02.1123
16.02.1123
Le pape Calixte II confirme à Savigny, dont Ponce est abbé, la possession de diverses églises, au nombre desquelles sont les suivantes, situées dans le diocèse de Genève : Talloire, Doussard, Marlens, Saint-Jorioz de Duing et Sainte-Marie de Lovagny.
Data Laterani decimo tertio Calendas Martii, indict. prima, inc. dom. anno MCXXIII, pontificatus autem domini Caiixti secundi papae anno quinto.
Bernard, Cartulaire de Savigny, I, p. 475, n° 901. - Cf. avec [242].

REG 264
03.04.1123
03.04.1123
Bulle du pape Calixte II, qui confirme les possessions de l'abbaye de Payerne. Parmi ces possessions on trouve les suivantes, renfermées dans le diocèse de Genève, quoique l'acte n'indique pas leur situation : Ecclesia de Pulliaco (Pouilly-Saint-Genis), Ecclesia de Priuissiniaco (Prevessin, près Fernex), Villa et ecclesia de Laio (Léaz, au pied du Credo).
Datum Laterani... III non. April. Indict. I, incarn. anno MCXXIII pontif. V d. Calixti sedi p. p. anno V.
Zeerleder, Urkunden für die Geschichte der Stadt Bern, 1853, t. I, p. 65, n° 30. - Rég. Forel, n° 450.

REG 265
01.01.1123
31.12.1123
Walcher de Divonne et Etienne (de Gingins) son frère, ainsi que leur mère Helvide, donnent à Dieu, à la bienheureuse Marie de Bonmont, aux frères qui demeurent dans ce couvent et à leur abbé Moïse, tout ce qu'ils possèdent à Pellens ou Peslens et dans son territoire. Témoins: Conon de Divonne; Otton de Crassier (de Craceio); Gérold de Sergy ; Pierre Boschait.
Facta est hec donatio, anno dominice incarnat. M. C. XXIII°.
Cette donation, la plus ancienne pièce qui ait été conservée sur Bonmont et qui peut être considérée comme l'acte de fondation de cette abbaye, est relatée dans un acte de confirmation de l'évêque Arducius impr. M. D. G. t. II, part. 2, p. 27; voy. ibid. p. 9. - Bonmont est situé au pied du versant oriental de la Dôle, entre Divonne et Gingins. Pour la situation de Pellens, voy. [167].

REG 266
01.01.1124
31.12.1124
Humbert, évêque de Genève, assiste à un concile provincial assemblé à Vienne par Pierre (fils de Papia), archevêque de cette ville. Ce concile, dont on ne possède qu'un décret concernant l'église de Romans, aurait en outre, suivant Charvet, frappé d'anathème les usurpateurs des biens d'église. Les autres prélats qui y assistèrent étaient les archevêques de Vienne, d'Arles, d'Embrun et d'Aix, avec les évêques de Grenoble, de Die, de Maurienne, d'Avignon, de Belley, de Gap, de Mâcon, d'Apt, de Sistéron, de Riez et de Nice.
Anno ab inc. dom. MCXXIV, feria VI, luna XIII, ind. II.
Mansi, Consil. XXI, p. 318. - Charvet, Hist. de l'égl. de Vienne, p. 334. - Cf. Mansi, ibid. p. 306, et Chronicon Malleacense, seu S. Maxentii, ap. Labbe, Nova bibl. manuscriptorum, Paris 1675, t. II, p. 220. - Les indications de la date signifient que le concile a eu lieu un vendredi, treizième jour de la lune; cette double circonstance se rencontre deux fois pendant l'année 1124 (v. st.) : le 30 mai et le 24 octobre. - Ce concile provincial de Vienne paraît avoir été provoqué par Calixte II, qui, pour assurer l'exécution des décrets du premier concile oecuménique de Latran, assemblé du 18 mars au 5 avril 1123, avait nommé comme ses légats dans les Gaules, Grégoire, cardinal du titre de Saint-Ange, et Pierre de Léon, aussi cardinal, plus tard anti-pape sous le nom d'Anaclet. Le canon IV de ce concile, intitulé : Ut laïci de ecclesiasticis rebus non disponant, ordonnait de juger comme sacrilèges les princes ou laïques, possesseurs de biens ecclésiastiques. Si quis ergo principum aut laïcorum aliorum dispensationem vel dominationem rerum sive possessionum ecclesiasticarum sibi vindicaverit, ut sacrilegus judicetur. Voy. Mansi, XXI, p. 282.

REG 267
01.01.1124
31.12.1124
Accord de Seyssel, entre Humbert de Grammont, évêque de Genève, et Aimon, comte de Genevois : " Au nom de la sainte et indivisible Trinité, soit notoire à tous présents et à venir, que Humbert de Grammont, par la grâce de Dieu, évêque de Genève, sur l'injonction du seigneur pape Calixte et d'après le conseil d'hommes religieux, avait prononcé suivant les formes canoniques une sentence contre le comte Aimon et contre ses terres, parce que celui-ci avait usurpé violemment et au mépris de la loi de Dieu, les biens d'église et les dîmes appartenant au susdit évêque. " Le comte, ébranlé par cette sentence et reconnaissant qu'il a injustement usurpé ces églises et ces dîmes, s'est rendu à Seyssel accompagné de ses vassaux, savoir : Boson d'Alinge, Rodolphe de Faucigny, Guillaume de Chaumont et plusieurs autres. Là, par leur conseil, en présence de Pierre, archevêque de Vienne et légat du siège apostolique (et des témoins nommés ci-après), il abandonne sans réserve, pour l'amour de Dieu, à l'église de Genève et à l'évêque Humbert, la propriété perpétuelle des biens d'église qu'il possédait en propre ; quant à ceux qui tiennent de lui en fief des biens de même nature, si jamais ils veulent en faire l'abandon spontané, il leur en accorde la pleine autorisation. " Le comte abandonne de même le tiers des dîmes et permet aux chevaliers qui dépendent de lui d'en faire autant ; s'ils s'y refusaient, ils resteraient, en vertu de la sentence de l'évêque. retranchés de l'Église jusqu'à ce qu'ils aient opéré cet abandon. Relativement à Willelme (sire) de Faucigny, le comte consent spécialement à ce que l'archevêque de Vienne l'avertisse par son envoyé d'abandonner le tiers des dîmes, comme le font les autres, et, faute par lui de le faire, l'évêque mettrait contre lui la même sentence à exécution. Quant à ceux des hommes du comte qui ont déjà abandonné ce tiers des dîmes, il approuve ce qu'ils ont fait et confirme cet abandon, puisque cela a été ainsi réglé. " Si le comte avait, au nombre de ses serfs, des prêtres ou diacres, et qu'en vertu de ce titre, il pût s'emparer de leurs biens, il les rend libres et les cède entièrement à l'évêque, de telle sorte que désormais leurs dits biens soient à l'abri de ses violences. Si d'autres prêtres ou diacres tiennent de lui des terres, en raison desquelles ils lui doivent quelque service, le comte ne pourra, par ce motif, prendre possession de leurs biens qu'après poursuite préalable de l'évêque et dans le cas seulement où justice ne lui aurait pas été rendue. Quant à ceux des hommes du comte qui ont épousé des femmes, tant libres que serves, dépendantes de l'évêque, sous la condition que celui-ci serait, préférablement à tout autre, seigneur d'eux et de leurs biens, le comte consent à ce qu'ils demeurent hommes de l'évêque. ou à ce qu'ils délaissent les biens dépendant de celui-ci, sans opposition de la part du comte. " Le comte Aimon prête foi et hommage à Humbert évêque de Genève et déclare ne reconnaître, sauf l'empereur, aucun autre seigneur préférablement à lui. Hominium et fidelitatem... sic absolute fecit, ut nullius melius esset Domini, excepto Imperatore. Cela fait, l'évêque a remis au comte son ancien fief, tel qu'il peut être possédé par un laïc. Hoc autem facto, Episcopus ei, suum antiquum feodum, quantum ad laïcos pertinet, donavit.- L'évêque abandonne en outre au comte les deux autres tiers des dîmes, sans que cela puisse porter atteinte à la sentence papale ; quant aux vassaux du comte qui lui retiennent les dites dîmes, il est convenu, avec l'assentiment du comte, qu'ils seront privés des offices divins, sauf lorsqu'ils voudront visiter les tombeaux des saints, ou se marier, ou lorsqu'ils seront à l'article de la mort. La traduction littérale du texte original serait : " quant aux vassaux du comte qui lui (à l'évêque) retiennent les dites dîmes, il est convenu, avec l'assentiment du comte, qu'ils ne seront pas privés des offices divins, sauf lorsqu'ils voudront visiter les tombeaux des saints ou se marier, ou lorsqu'ils seront à l'article de la mort. " La peine encourue ainsi pour le non-paiement des dîmes aurait excédé ce que l'Église appelait l'excommunication majeure, et l'on ne peut supposer qu'une telle mesure eût été requise par l'évêque et consentie par le comte. On doit donc admettre que le mot latin " non " a été introduit par erreur dans le texte, en tête du premier membre de cette phrase. Quant à ceux qui tiennent de lui ces deux tiers des dîmes, le comte les autorise à les abandonner à l'Eglise de la manière dont ils l'entendront. - Si quelqu'un voulait attaquer violemment l'évêque, le comte défendra celui-ci de tout son pouvoir jusqu'à ce que la paix soit rétablie. Dans le cas où le comte se serait approprié quelque chose qui n'était pas de son propre fief, il le restitue aimablement à l'évêque; il abandonne de même tout ce que son frère (utérin) Guy (de Faucigny), évêque de Genève, lui avait livré de ses biens propres ou de ceux de Saint-Pierre. " Le comte restitue sans contestation à l'évêque toute la ville de Genève, totas Gebennas Episcopo in pace dimisit, et cela conformément à la déclaration de quatre personnes, savoir : du côté de l'évêque, Richard et Sibold ; du côté du comte, Hugues de Ternier et Dalmace de Gex ; lesquels, après avoir prêté serment à Genève, ont attesté comme étant l'expression de la vérité les points suivants: Le droit de ban sur Genève entière, appartient en tout et pour tout à l'évêque seul. Il y possède le domaine direct et tous les droits de justice, quel que soit le seigneur des hommes qui s'y trouvent. Les étrangers, après y avoir séjourné un an et un jour dépendent également de l'évêque seul, et le comte ne peut saisir aucun homme dans tout Genève. L'évêque, en qualité de seigneur, y possède le droit de gîte, hospitalitatem, le droit de tenir des plaids généraux, placitum generale, celui d'impôt sur l'entrée du vin, forationes vini, celui sur les rives et grèves, totum rippale, celui d'exiger des corvées, corroadam, et celui de mutation sur les maisons, à, la mort de chaque propriétaire. L'évêque possède de même, dans toute la ville, le droit de tenir des marchés et la juridiction sur ces marchés, forum totius villae et justifiam fori, celui d'établir et de percevoir des péages, pedagium, ainsi que le droit aux pâturages de la ville, sur lesquels aucune bête ne peut être saisie par le comte ou par les siens pour ses chevauchées. La monnaie est exclusivement en mains de l'évêque, et si des monnayeurs, puisse-t-on en être préservé, venaient à fabriquer de la fausse monnaie, le comte ne devra en faire justice que sur l'ordre de l'évêque. Tout larron saisi appartient, avec ses biens, à l'évêque; si celui-ci le condamne, il doit le livrer au comte pour l'exécution du jugement. La résidence du comte dans Genève est dans la juridiction de l'évêque, statio comitis, Gebennis, in cognitione episcopi sit, de manière toutefois, que ni le comte ni les siens ne puissent nuire à l'Église, aux citoyens ou aux biens ecclésiastiques, qu'il ne contraigne personne à lui rien livrer contre ses gages, et qu'il ne retire point ceux-ci en quittant la ville sans que ses créanciers soient satisfaits." Témoins : Pierre, archevêque de Vienne et légat du siège apostolique; Gérard, évêque de Lausanne et prévôt de Genève; Guérin, abbé d'Aulps; Aimerard, prieur d'Abondance; Aimon, prieur de Peillonnex; les chanoines Albéric, doyen, Victor, doyen, Guillaume, doyen; Rodolphe de Faucigny; Boson d'Alinge; Guillaume de Chaumont. - Moi, Humbert, évêque de Genève, avec l'assentiment du susdit comte Aimon, j'ai ordonné que la présente charte fût rédigée en présence d'hommes sages et religieux, et qu'elle fût corroborée par mon sceau et celui du comte.
Anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo vigesimo quarto. Calixto papa presidente, et Henrico rege regnante.
Hauréau, Gallia Christiana XVI, Instr. eccl. Gebenn. n° 7, col. 148. Arch. de Genève, P. H. n° 5. - Impr. dans Spon, II, Pr. n° 1. - Autres trad. dans Bonivard, Chron. éd. Dunant, I, p. 218; et dans Pictet de Sergy, Hist. de G. I, p. 227. - L'année 1124, v. st. a commencé le jour de Pâques, 6 avril 1124, et a fini le 28 mars 1125; la présente charte pourrait donc avoir été écrite dans l'un des trois premiers mois de 1125, n. st. D'autre part, la mention qu'elle contient du pape Calixte, mort le 14 décembre 1124, ne permet pas d'en fixer la rédaction après la fin du même mois de décembre. La conjecture la plus probable est que l'accord de Seyssel eut lieu immédiatement après le synode de Vienne, n° précédent, et avant le départ de l'évêque Humbert pour Strasbourg, voy. n° [271]. - Mallet, M. D. G. t. IV, part. 2, p. 7; et VII, p. 182 et suiv. - Hisely, Comtes de Genevois, p. 13 et suiv.

REG 268
01.01.1125
31.12.1128
Accord passé à Saint-Jean près Genève, apud S. Johannem Gebennis, entre Humbert, évêque de Genève, et Aimon, comte (de Genevois). Le comte consent à l'établissement d'un clocher, à l'occasion duquel des contestations s'étaient élevées. laudavit ut clocarium, unde discordia erat, fieret. L'acte reproduit en outre les principales clauses de la déclaration faite à Seyssel, sous la foi du serment par Hugues de Ternier, Dalmace de Gex, Richard, vidomne. et Sibold : entre autres celles relatives à la résidence du comte dans la ville, à la monnaie et à la condamnation des faux monnayeurs. Le comte Aimon confirme ces clauses et promet à l'évêque, en qualité de son vassal et en certifiant sa promesse par un baiser, de les observer fidèlement. Comes Aymo in sacrata manu Episcopi, sicut homo suus, laudavit, et osculo se tenere confirmavit. Témoins : Aimerard, prieur d'Abondance; Pierre, prieur de Saint-Jean; Albéric, doyen; Aimon, prévôt (prieur) de Peillonnex; Richard, vidomne, et Willelme, sénéchal (dapifer).
Non indiqué
Cibrario et Promis, Docum. sigilli et monete. Doc. p. 40. - Cet accord est évidemment postérieur à celui de Seyssel, mais antérieur à 1128, année probable de la mort du comte Aimon. - MM. Cibrario et Promis notent qu'ils ont tiré cette charte des archives de Genève, mais elle ne figure pas aujourd'hui dans les portefeuilles des Pièces historiques, et les archivistes n'ont pu encore la retrouver.

REG 269
01.01.1120
31.12.1135
Accord entre le couvent de Saint-Victor et le comte de Genevois. - Aimon, comte de Genevois, et son fils Amédée, avec le consentement de sa femme, renoncent à toutes les exactions, werpiverunt omnem torturam, qu'eux et leurs hommes commettaient sur les terres et au préjudice des hommes de Saint-Victor. Cette déclaration est faite en mains de Guy, prieur. Les dits comtes, en qualité d'avoués du monastère, reconnaissent n'avoir, dans les cas d'infraction commise contre leurs bans par les hommes du couvent, qu'un droit stipulé comme suit : si leur sénéchal, leur vidomne, ou leurs mestraux ont connaissance d'une telle infraction, ils ne pourront saisir les biens du délinquant qu'après avoir porté plainte au prieur; quand celui-ci aura jugé que la plainte est fondée, rectam proclamationem cognoverit, il pourra transiger avec les officiers du comte au sujet du paiement de l'amende; mais celle-ci ne devra pas excéder trois sols, quelle que soit la contravention. Le comte et son fils ajoutent que si quelques-uns de leurs sujets, homme ou femme, ont été admis sur les terres de Saint-Victor, hospitati fuissent, ils en font sans contestation l'abandon au couvent ; ils donnent aussi leur consentement et leur confirmation à toutes les donations qui lui seraient faites par leurs hommes, en terres ou autres biens non soumis envers eux à des redevances. Le prieur, de son côté, fait aux dits comtes cadeau d'une très belle mule. Interviennent à l'accord plusieurs seigneurs, barones, savoir : Aimon de Ternier ; Gérard de Langin ; Gérard de Nangy et son frère Guillaume Dardel ; Hugues de Gex ; Richard, vidomne ; Girard, serviteur du comte (famulus) et son fils Jean. - Il est dit ensuite que le comte, connaissant l'habitude qu'ont les mestraux de faire des exactions à leur profit, leur interdit d'en commettre contre la terre et les hommes de Saint-Victor, puis il fait prêter serment à Gérard de Lully et à son fils Guillaume, ainsi qu'à Benoit de Perly, de ne jamais excéder douze deniers (un sol) dans les amendes qu'ils imposeront, quod ultra XII denarios in totam terram nnec in hominibus forifacerent.
Non indiqué
Arch. de Gen. P. H. n° 7. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 23. - Cet acte si important pour les terres de Saint-Victor dut probablement être fait à une époque rapprochée de l'accord de Seyssel ; pour compléter l'étude du droit des comtes sur les mêmes terres, conf. avec l'acte du 2 juillet 1137, analysé plus loin.

REG 270
01.12.1124
31.12.1124
Par un Rescrit adressé au comte Aimon, l'empereur l'invite, en vertu de la fidélité qu'il lui doit, à défendre Romainmotier contre les adversaires de ce couvent, et à faire exécuter contre Ebal de Grandson le jugement qui a été prononcé au sujet du dit monastère par la cour de l'évêque de Lausanne, jugement rendu par le dit comte et par d'autres nobles prud'hommes, quod a te et ceteris prudentibus viris, in curia episcopi lausanensis factum est.
Non indiqué
Cartul. de Romainmotier, M. D. R. t. III, p. 439.- Hist. Patr. Mon. Chart. II, p. 220, n° 175. - Trad. dans Hisely, Comtes de Genevois, p. 19; M. D. R. t. III, p. 21.- Des rescrits analogues sont adressés à l'évêque de Lausanne et à Amédée, parent de l'empereur, Amedeo consanguineo suo. Ce dernier était sans doute Amédée III, comte de Savoie, neveu à la mode de Bretagne de l'empereur, puisque Henri V était fils de Henri IV et de Berthe de Savoie, soeur du graud-père d'Amédée III. Ces actes de l'empereur doivent être rapprochés d'un diplôme rendu par Henri V à Strasbourg, le 28 décembre 1124, en faveur du monastère de Romainmotier. M. D. R. t. III, p. 439. - D'après le Cartulaire de Romainmotier, Aimon est qualifié de Comes Genevae. Cette expression, en la supposant conforme au texte du Rescrit, ne saurait modifier l'opinion que l'on doit se former, d'après les actes précédents, de l'état du droit et des pouvoirs politiques dans Genève, à cette époque.

REG 271
07.01.1125
08.01.1125
Humbert, évêque de Genève, fait partie de la cour de Henri V réunie à Strasbourg, et y figure comme signataire dans deux chartes émanées de cet empereur: la première, du 7 janvier, confirme à l'évêque de Constance la possession d'un fonds de terre pour le monastère de Kreutzlingen ; la deuxième porte concession à Conrad de Zaeringen du droit d'avouerie du monastère de Saint-Blaise (dans la Forêt-Noire). Les signataires du second acte figurent dans l'ordre suivant: Anséric, archevêque de Besançon; Gérard de Faucigny, évêque de Lausanne et chancelier de l'empereur ; Humbert, évêque de Genève ; puis les évêques de Bâle, de Constance, de Metz, de Spire et de Strasbourg; Frédéric, duc de Souabe ; Godefroi, comte palatin; Guillaume, comte de Bourgogne; Frédéric, comte de Montbéliard. etc.
Acta sunt haec anno dominice incarn. MCXXV, indict, III, data Argentinae VII (et VI) Idus Januarii.
(1er acte). Gerbert, Hist. sylv. nigrae, III, p. 54. - Trouillat, I. p. 241, note. - Boehmer, Regesta imp. N° 2088. - (2me acte). Herrgott, Genealog. diplom. august. gentis Habsburgicae, Vienne 1737, t. II, p. 139. - Neugart, Codex diplomaticus Allemaniae et Burgundiae transjuranae, II, p. 56, n° 845 - Trouillat I, n° 166. - Boehmer, Reg. imp. n° 2089.

REG 272
01.02.1125
01.02.1125
Amédée (III), comte de Maurienne et marquis, promet de défendre toutes les donations faites à l'église du Mout-Jou (Grand Saint-Bernard). Rodolphe de Faucigny est au nombre des témoins de l'acte.
Anno MCXXV. Kal. Februarii, regnante Henrico Imperatore.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 31.

REG 273
02.04.1125
02.04.1125
Bulle d'Honorius II garantissant les droits et possessions de l'abbaye de Cluny, au nombre desquelles figure Saint-Victor de Genève, S. Victor de Geneva.
Laterani IV non. April. Ind. III. Incarn. dom. Anno MCXXV. Pontif. nostri anno primo.
Bibliotheca Cluniaciensis, p. 1377. - En extrait dans Mansi XXI, p. 323. - Jaffé, n° 5201.

REG 274
01.04.1125
31.05.1125
Amédée, comte de Maurienne et marquis en Italie, sur la demandé de Boson d'Alinge et avec l'approbation de quelques autres chevaliers, donne aux chanoines de Saint-Nicolas de Mont-Jou (Grand Saint-Bernard) tout ce que les dits chevaliers tiennent de lui depuis la fontaine couverte, a fontana cooperta, jusqu'au pied du val Noria. Il déclare en outre qu'Amédée d'Alinge, pendant qu'il habitait dans la cité d'Aoste, a fait une donation aux mêmes chanoines de Mont-Jou, et il approuve cette donation.
Regnante Henrico imperatore anno Domini MCXXV.
Cibrario et Promis, Doc. p. 42. - Reg. Forel, n° 458. - Henri V étant mort le 25 mai à Utrecht, la présente charte doit être des premiers mois de 1125 n. s.

REG 275
01.04.1125
31.05.1125
Fondation de l'abbaye de Hautecombe. - Amédée (III), comte de Savoie (de Sauoya) avec l'approbation de sa femme, donne à Dieu, à la bienheureuse vierge Marie et à Amédée, abbé de Hautecombe, ainsi qu'aux frères de la même localité, tous les alleux en prés, champs et bois qu'il possède sur le rivage (du lac du Bourget), près de Châtillon, supra ripam loci de Castellione, au lieu autrefois appelé Charaya et maintenant Altacumba. Cette donation est faite à perpétuité. Témoins : Bernard de Chevelu (Cappiluto) et Torestan son fils ; Willelme de Soffred; Arbussa et ses fils.
Anno MCXXV.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 31. - Hautecombe est sur la rive occidentale du lac du Bourget, entre Châtillon et Bourdeau. Pour l'origine du monastère, voy. ci-dessus [262]. - Besson, p. 28.- Jaquemoud, p. 94. - Amédée de Hauterive, qui fut premier abbé de Hautecombe, était originaire de La Côte-Saint-André en Dauphiné. Il fut évêque de Lausanne de 1144 à 1158. - Chevelu est sur le versant occidental du mont du Chat, entre le lac du Bourget et la ville d'Yenne.

REG 275 bis
01.01.1116
31.12.1136
Landric de Joux et son fils Amaldric abandonnent au couvent de Romainmotier, dont Lambert est prieur, leurs prétentions sur des terres et des hommes à Bursins et à Bougel. Amaldric reçoit un cheval et son frère Louis dix sous. Témoins : Philippe de Grancy et Pierre du Pont.
Non indiqué
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 3.

REG 276
01.01.1120
31.12.1135
Amédée, fils du comte de Genevois, renonce en faveur de l'église de Genève à toutes les prétentions qu'il faisait valoir contre Guillaume Roux. En garantie de cet acte, il établit à titre de cautions et d'otages, fidejussores et ostagios, entre les mains d'Etienne, prieur de Satigny, trois personnes, savoir : Guillaume de Follet, Hugues et Guillaume de Fernex. Ensuite de cette convention, Guillaume Roux donne septante sols au dit Amédée, achète pour trente sols un cheval de Guillaume de Saconnex et paie quinze sols à Pierre, le sarasin, sareaceos. Témoins : Etienne, prieur de Satigny; Sylvestre, chanoine de Genève; Aimon, vidomne ; Mamertus, chevalier ; Guillaume, mestral ; et les otages ci-dessus nommés.
Non indiqué
M. D. G. t. II, part. 2, p. 20.

REG 277
01.01.1118
31.12.1138
Amédée, comte de Genevois, s'empare du château de Lucens, situé dans l'alleu de l'église de Lausanne et en fait construire un autre dans la juridiction de la même église malgré l'opposition et les censures ecclésiastiques de son parent Gérard de Faucigny, évêque de Lausanne. Giroldo, venerabili praesuli Lausanne, nil valuit parentela comitis, nil contradictio, nil maledictio, quin Deo odibile castrum firmaretur.
Non indiqué
Fait rapporté dans une lettre d'Amédée, év. de Lausanne, imprimée : Mémorial de Fribourg, I, p. 185; et Hisely, Comtes de Genevois, p. 28, note. - Voy. Ibid. p. 21 ; Schmitt et Gremaud, I, p. 386. - Quoique l'on ne possède aucune charte qui mentionne l'évêque Gérard postérieurement à l'année 1125, on s'accorde à considérer son épiscopat comme ayant duré jusqu'en 1128 environ. Voy. Rég. Forel, n° 427. - Lucens est sur la Broie, au nord de Moudon, canton de Vaud.

REG 278
01.01.1120
31.12.1135
Conrad de Zaeringen (qui avait été investi en 1127 à Spire du duché de Bourgogne) fait la guerre à Amédée, comte de Genevois, le met en fuite et tue un grand nombre de ses gens. Unde actum est ut, emenso brevi spatio, cum nobili duce Conrado confligeret veritus faciem eius, terga daret non sine multo damno, nec sine plurium nece suorum.
Non indiqué
Lettre d'Amédée, évêque de Lausanne dans Mémorial de Fribourg, I, 185; et dans Hisely, Comtes de Genevois, p. 28, note. - Voy. Hisely, Ibid. p. 22; Schmitt et Gremaud, I, p. 386; et n° précédent.

REG 279
01.01.1120
31.12.1135
Bernard, abbé de Clairvaux, écrit une lettre à Conrad (duc de Zaeringen) pour l'engager à terminer la guerre désastreuse et meurtrière qu'il poursuit contre le comte de Genevois. L'abbé a appris de la bouche même du comte qu'il est prêt à accepter une décision judiciaire, ad justitiam se obtulit, relativement à tous les griefs que son adversaire élève contre lui.
Non indiqué
Bernardi Opera, édit. Mabillon, Paris 1719, t. 1, p. 101, Epist. n° 97.

REG 279 bis
01.01.1120
31.12.1140
Plaid à Nyon. - Le couvent de Romainmotier et celui d'Aulps étant en différend au sujet d'une manse provenant d'Othon, chevalier d'Eclépens, les parties ont convenu de se rencontrer dans un plaid tenu à Nyon et présidé par Humbert de Prangins. Après les allégués et les réponses des deux couvents, Barthélémy, prieur de Romainmotier, est acheminé par les juges (a viris astantibus) à prouver que les biens contestés lui ont été donnés antérieurement à la donation générale faite à Aulps par Othon. Cette preuve ayant été faite par témoins, les juges décident que Romainmotier demeurera seul et perpétuel propriétaire du fonds contesté. Témoins : Dalmace de La Roche, Nantelme d'Aubonne, Lambert de Vuillerens, Durannus, prêtre de Bursins, et divers moines et employés de Romainmotier.
Non indiqué
De Charrière, Recherches sur les Dynastes de Cossonay, Pr. n° IV, p. 259. - Cet historien, ibid. p. 7, conclut de la tenue de ce plaid à Nyon par Humbert de Cossonay, appelé ici Humbert de Prangins, que l'archevêque de Besançon avait, déjà à cette époque, inféodé la seigneurie de Nyon à la maison de Cossonay.

REG 280
01.01.1131
31.12.1131
Donations faites à l'abbaye de Bonmont eu 1131. - Walcher de Divonne cède à ce monastère une châtaigneraie, castenetum, et le tiers d'une terre située in bittgeio ad pontetulum. Les deux autres tiers de cette terre ayant été précédemment donnés par lui à ses filles, celles-ci, savoir : Mabilie et son mari Pierre, Bonète et son mari Dalmace, cèdent ensuite chacune leur part à l'abbaye de Bonmont, Bonète et Dalmace recevant en échange un clos situé au devant du château de Divonne. En outre, Walcher, avec le consentement de Dalmace de Ravorée, donne au même monastère une terre appelée Recretum. Témoins : Guérin, abbé d'Aulps ; Guillaume de Rossillon ; Tancrède de Sergy; Pierre, charpentier de Chalex; Guillaume, prieur de Bonmont. - Enfin Humbert de Pellens et son frère Mamertus donnent à Bonmont, dont Moïse est abbé, tout ce qu'ils possèdent, tant en fief qu'en alleu, à Pellens et à Echichens. Témoins : Humbert d'Arbère; Otton de Crassier; Etienne de Gingins ; Amalric de Chéserex.
Actum dominice incarnationis MCXXXI.
M. D. G. t. II, part. 2, p. 27, où se trouve la confirmation de ces donations par l'évêque Arducius. - Arbère, village situé à une demi-lieue au sud de Divonne. Recretum doit être le hameau du Crêt, commune de Péron au Pays de Gex (note fournie par P. Gaud). Divonne, château et village au pied du versant est du Jura, arrondissement de Gex, département de l'Ain. Pour Pellens, voy. [167]. Echichens est dans le district de Morges, à demi-lieue au nord de cette ville.

REG 280 bis
01.01.1122
31.12.1142
Amédée, comte de Genevois, à la sollicitation de Pierre, archevêque de Tarentaise, concède aux frères nouvellement établis à Tamié les droits qu'il possède sur la forêt de Bellocey. Témoins : Rodolphe de Faucigny, Euvold de Nangy, Gaucerand de Gleis, Gautier de Rumilly.
Non indiqué
Burnier, Histoire de l'abbaye de Tamié, Chambéry 1865, Doc. inédits, n° 2.- Voy. ibid. p. 22.

REG 280 ter
01.01.1122
31.12.1142
Amédée, comte de Genevois, donne aux frères de Tamié le revenu annuel de vingt sous et leur fait remise des droits de leyde dans tous les marchés de son territoire. L'acte est passé à Genève, dans la maison d'Albéric, doyen. Témoins : Gérold (Girodus) de Nangy, Guillaume de l'Ile, Isundo d'Annecy (de Anasio) et son fils Ubold, Jacerand et son fils Pierre.
Non indiqué
Burnier, Histoire de l'abbaye de Tamiê, Doc. inédits, n° 3.

REG 281
01.01.1120
31.12.1135
Humbert, évêque de Genève, et Ponce, évêque de Belley, sont au nombre des témoins de l'acte par lequel Amédée (III), comte de Savoie, fonde l'abbaye de Saint-Sulpice.
Non indiqué
Guichenon, Savoie, Pr. p. 33; et Bresse, Pr. p. 243. - Saint-Sulpice, abbaye de l'ordre de Cîteaux, puis chartreuse, située en Bugey, dans le diocèse de Belley. Voy. Guillemot, Monographie hist du Bugey, Lyon 1852, p. 140.

REG 282
01.01.1120
31.12.1135
Humbert de Grammont, évêque de Genève, est mentionné dans une des pièces sans date du cartulaire de la chartreuse des Portes, comme ayant terminé avec Humbald, archevêque de Lyon, une contestation au sujet des propriétés de la dite chartreuse.
Non indiqué
Guichenon, Bresse et Bugey, Pr. de Bugey, p. 224. - La chartreuse des Portes était située dans le diocèse de Belley, au canton de Lagnieu, département de l'Ain ; elle avait été fondée en 1115 par Guy de Baugé, seigneur de Miribel. Voy. Lateyssonnière, Recherches hist. sur le dép. de l'Ain. Bourg 1841, t. II, p. 89.

REG 283
24.03.1134
24.03.1134
Humbert, évêque de Genève, annonce à Grimerius, à Oddon et aux autres moines vivant à Satigny, que, pour y faire cesser les dissensions existant entre l'église de Genève et l'abbaye d'Ainay, il a été décidé que l'église du dit Satigny ne relèverait plus de l'abbé d'Ainay. L'évêque ajoute que cette décision a été rendue, avec son consentement et celui de l'abbé, par Etienne, archevêque de Vienne, et par les évêques Ulric de Die et Hugues de Grenoble. En conséquence et avec l'approbation des chanoines de Genève, il cède la dite église de Satigny aux moines du même lieu et à leurs successeurs, sous la condition d'un cens annuel de cinq sols payable au Chapitre de Genève le jour de la fête de Saint-Pierre-aux-Liens. Il leur promet aussi une place à table dans le réfectoire du Chapitre lorsqu'ils viendront à Genève pendant que les chanoines prendront leur repas. Témoins: Aimon, prévôt; Albéric, Girard et Guillaume, doyens; Amalric, chantre.
Factum est Geneue, millesimo centesimo XXXIII°. Indict. XI. Epacta XII. Terminus nono Kal. Aprilis. (v. st.)
Arch. de Gen. P. H. n° 6. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 19. - Pour la fondation du monastère de Satigny, voy. [116]. - On ne possède pas l'acte qui aurait donné cette église de Satigny à l'abbaye d'Ainay (Lyon).

REG 284
01.01.1124
31.12.1144
Ponce Benoit remet à Saint-Pierre de Genève toutes les prétentions bien ou mal fondées qu'il faisait précédemment valoir sur le nommé Amédée. Témoins : Aimon, prévôt du Chapitre; Anselme, chanoine; Raimond, chevalier, de Nangy, miles de Nangiaco; Seichinus de Faucigny, et Pierre Alamand de Villette.
Non indiqué
M. D. G. t. II, part. 2, p. 20.

REG 285
01.01.1134
31.12.1134
Humbert, évêque de Genève, donne à la chartreuse de Meyriat, dont Etienne est abbé, les droits et dîmes qui lui appartiennent (quae nostri juris esse noscuntur) dans les limites du dit monastère. L'évêque se recommande aux prières des moines pour être soulagé de ses infirmités et les prie de conserver son souvenir après sa mort. Témoins : Sobo (Sibol?), doyen ; Raymelinus, curé de Brenod, etc.
Actum anno MCXXXIV.
Guichenon, Bibl. sebus. Cent. II, ch. 12. - Besson, Pr. n° 16. - Meyriat était situé daus le diocèse de Belley, auj. dép. de l'Ain, arr. de Nantua, canton de Brenod. Voy. Guillemot, Monogr. hist. du Bugey, Lyon 1852, p. 134.