ÉPISCOPAT DE ARDUCIUS DE FAUCIGNY


1135 - 1185

 

Le successeur d'Humbert de Grammont fut Arducius, fils de Rodolphe, sire de Faucigny. Il était ainsi petit-neveu de Guy, évêque de Genève de 1078 à 1120, et neveu d'Amédée, évêque de Maurienne, et de Gérold, qui fut à la fois évêque de Lausanne (de 1103 à 1128) et prévôt de l'Eglise de Genève. La coincidence de ces dignités révèle le crédit dont jouissait alors la maison de Faucigny et l'influence prolongée qu'elle exerça sur le diocèse de Genève.

Dès sa première jeunesse, Arducius fut revêtu de la charge de prévôt de l'Eglise de Lausanne, et il l'exerça pendant tout le cours de sa vie. Sans admettre, conformément au cartulaire de cette Eglise, qu'il a porté ce titre durant quatre-vingts ans, il est néanmoins fort probable qu'il l'avait obtenu sous l'épiscopat et par la faveur de son oncle Gérold. On peut présumer aussi que c'est à la haute position de sa famille, plutôt qu'à son mérite personnel, que fut due son élévation à l'évêché de Genève. En effet, saint Bernard, dans deux lettres qu'il lui écrivit à cette occasion, ne craint pas de dire qu'on est loin de rencontrer dans sa personne le caractère et la science qui l'auraient naturellement désigné à l'épiscopat. L'abbé de Clairvaux espère toutefois que, par la suite, il acquerra les qualités qu'il aurait dû posséder avant de revêtir les fonctions épiscopales. On ignore jusqu'à quel degré ces espérances furent réalisées et quels furent, au point de vue religieux, la conduite et l'influence d'Arducius; mais les évêques de Genève avaient à cette époque, outre leurs devoirs sacerdotaux, une mission à accomplir et des intérêts à sauvegarder dans l'ordre temporel. Cette tâche, Arducius s'en est acquitté avec autant d'énergie que de succès.

Malgré les prescriptions claires et détaillées de l'accord de Seyssel de 1124, le comte de Genevois tendait sans cesse à empiéter sur les droits réservés à l'Eglise, et il saisissait toutes les occasions qui lui paraissaient favorables pour augmenter ses prérogatives aux dépens de celles de l'évêque. Or, durant un épiscopat d'un demi-siècle, Arducius maintint avec fermeté contre son antagoniste l'indépendance des pouvoirs de l'Eglise, et il chercha la sanction et la garantie de ces pouvoirs auprès des deux autorités supérieures de la chrétienté, le souverain Pontife et l'Empereur. A diverses reprises, en effet, la gravité des contestations entre l'évêque et le comte ayant nécessité des transactions, celles-ci furent solennellement conclues par-devant le métropolitain du diocèse, assisté d'un grand nombre d'autres prélats et de nobles du voisinage, notamment à Saint-Sigismond en 1156, et à Aix en 1184; ces actes maintinrent et appliquèrent les principes de l'ancien droit du pays, tels qu'ils avaient été reconnus en 1124. Dans chacun de ces cas, Arducius sollicita du pape la confirmation de ces transactions, et obtint leur reproduction intégrale dans des bulles papales. Mais ce fut surtout quant à la hiérarchie temporelle qu'Arducius sauvegarda heureusement les privilèges de son Eglise et son indépendance politique.

Les évêques de Genève possédaient dès longtemps tous les attributs de la souveraineté sur leur ville épiscopale, et occupaient une haute position dans les premiers rangs de la cour impériale [Cf. 271] : ils réunissaient ainsi les principales conditions auxquelles, dans le droit de l'époque, était généralement attachée la dignité de Prince de l'Empire. Cette dignité fut authentiquement reconnue à Arducius par Frédéric Barberousse, lorsque ce monarque, par son diplôme de 1154, l'investit solennellement des droits régaliens. C'est en se fondant sur ce diplôme que, huit ans plus tard, Arducius parvint à faire révoquer, par une décision souveraine de la cour impériale, l'investiture de ces mêmes régales induement obtenue de l'empereur par le duc Berthold de Zaeringen, et que celui-ci avait à son tour transmise à prix d'argent au comte de Genevois. L'évêque, par cette décision suprême, non-seulement obtenait la confirmation des droits temporels de l'église de Genève, mais assurait pour l'avenir sa mouvance immédiate de l'Empire.

Indépendamment de cette active sollicitude pour les intérêts directs de son Eglise, on retrouve fréquemment Arducius auprès de Frédéric, dont il paraît avoir vivement embrassé la cause durant les luttes de celui-ci avec le pape Alexandre III. Il l'accompagne dans une de ses expéditions de Lombardie, assiste à sa cour en Franche-Comté et en Alsace, et signe plusieurs actes émanés de lui. Après la réconciliation entre le pape et l'empereur, il prend part, en 1179, au troisième concile de Latran.

Arducius ne jouissait pas de moins de crédit dans des contrées plus rapprochées de son siège épiscopal. Outre les actes nombreux auxquels l'appelait sa charge de prévôt de Lausanne, il intervint souvent dans des accords ménagés, soit entre divers dignitaires ecclésiastiques, soit entre ceux-ci et des seigneurs temporels. Dans son diocèse, il confirma à maintes reprises les donations faites à plusieurs établissements monastiques, spécialement à Bonmont, à Aulps et à Oujon. Il céda lui-même des revenus d'église à quelques couvents, mais sans imiter ni la prodigalité reprochée à son oncle Guy de Faucigny, ni la condescendance de celui-ci vis-à-vis des membres de sa famille. C'est grâce à Arducius, au contraire, que l'Eglise de Genève paraît avoir acquis la possession du mandement de Thiez, connu aussi sous le nom de terre de Salaz, qui avait appartenu jusqu'alors à la maison de Faucigny.

Dans un siècle qui fut l'apogée du moyen âge et l'époque héroïque du régime féodal, Arducius représenta avec éclat le rôle assigné aux princes-évêques : s'il ne parvint pas à mettre un terme aux luttes de son siège avec les comtes de Genevois, luttes dont la gravité augmenta sous son successeur, il n'en exerça pas moins sur les destinées de sa cité épiscopale une action qui fut aussi considérable que salutaire.

Liste de la Bible de Saint-Pierre, dans Bonivard, Chron., édit. Dunant, I, p. 184. - Cartul. de Lausanne. M. D. R. t. VI, p. 428. - Besson, p. 15 et s. - Art de vérifier les dates, édit. folio, t. III; éd. 8° t. XVII, p. 124. - Mallet, M. D. G. t. II, p. 141. - Blavignac, ibid. VII, p. 36. - Pictet de Sergy, Hist. de Gen. I, p. 234 à 273.

 

REG 286
01.01.1125
31.12.1145
Deux lettres de Bernard, abbé de Clairvaux, à Arducius, élu évêque de Genève. Elles contiennent des félicitations sur son élection, des remontrances sur sa vocation et des voeux sur sa conduite future; dans la seconde, l'abbé lui recommande en outre les monastères de Bonmont, d'Aulps et d'Hautecombe.
Non indiqué
Bernardi Opera, édit. Mabillon, Paris 1719, t. I, p. 42, Epistol. n° 27 et 28. - Trad. dans Spon, I, p. 40 et 41 ; Besson, p. 15 et 16 ; et Pictet de Sergy, Hist. de Genève, I, p. 235. - Voy. Préambule.

REG 287
01.01.1135
31.12.1185
Arducius, évêque de Genève, atteste et confirme diverses donations faites à l'abbaye de Bonmont en 1123 [265], et en 1131 [280].
Non indiqué
M. D. G. t. II, part. 2, p. 26 et 27.

REG 288
01.01.1126
31.12.1146
Lettre de Bernard, abbé de Clairvaux, à Guérin, abbé d'Aulps. Il approuve sa piété et sa persévérance à entretenir la discipline dans son abbaye.
Non indiqué
Bernardi Opera, éd. Mabillon, Paris 1719, t. I, p. 255, Epist. n° 254. - Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série I, t. XI, p. 225. Cet auteur dit, d'après une chronique manuscrite, que l'abbaye d'Aulps ayant obtenu en 1120 une bulle de Calixte II qui l'avait rendue libre de la suzeraineté de Molesme [229], embrassa dès lors la réforme de Cîteaux.

REG 288 bis
01.01.1135
31.12.1153
Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, annonce à Moïse, abbé de Bonmont, qu'il a cédé à Bernard, abbé de Clairvaux, l'église et la villa de Chéserex qui étaient sous la garde des moines de Saint-Victor de Genève, ordre de Cluny, lesquels ont consenti à cette cession. Il ajoute qu'Arducius, évêque de Genève, afin de rétablir la paix entre les deux Ordres, a donné à Cluny les églises de Veaux et de Hauteville.
Non indiqué
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 4. - Pour Chéserex, voy. [167]. - Veaux et Hauteville étaient dans le décanat de Rumilly, à l'Est et au Nord-Est de cette dernière ville. C'est ensuite de cette donation d'Arducius à Cluny, qu'on trouve plus tard des prieurés de Bénédictins dans ces deux localités.

REG 289
01.01.1126
31.12.1146
Bernard, abbé de Clairvaux, écrit à Emeric, chancelier de l'Eglise romaine, pour lui recommander Vivien, abbé de Hautecombe, qu'il signale comme son ami particulier.
Non indiqué
Bernardi Opera, édit. Mabillon, Paris 1719, t.I, p. 59. Epist. n° 54. Emeric (Haymericus) a été chancelier de l'Église Romaine de 1123 à 1141, Voy. Jaffé, Regesta Pontificum, p. 527 et 550.

REG 289 bis
01.01.1139
31.12.1144
Fondation de l'abbaye de Hautecombe. - Amédée (III), comte de Savoie (de Sauoya) avec l'approbation de sa femme, donne à Dieu, à la bienheureuse vierge Marie et à Amédée, abbé de Hautecombe, ainsi qu'aux frères de la même localité, tous les alleux en prés, champs et bois qu'il possède sur le rivage (du lac du Bourget), près de Châtillon, supra ripam loci de Castellione, au lieu autrefois appelé Charaya et maintenant Altacumba. Cette donation est faite à perpétuité. Témoins : Bernard de Chevelu (Cappiluto) et Torestan son fils ; Willelme de Soffred; Arbussa et ses fils.
Anno MCXXV. NB : Le millésime 1125 doit être supprimé, et ce numéro [275]transporté après le [289]. En effet, Guichenon en donnant le texte de cette charte (Hist. de Savoie, II, Pr. p. 31) a, il est vrai, fait suivre ce texte du millésime MCXXV, mais il déclare lui-même iibid. I, p. 224) que l'original ne porte point de date. Or, cet historien s'est trompé en supposant que S. Amédée, plus tard évêque de Lausanne, était déjà abbé de Hautecombe en 1125. Il résulte des recherches plus exactes faites à cet égard (Voy. Mémorial de Fribourg, I, p. 126) que S. Amédée doit être né vers 1110, qu'il fut envoyé par son père, Amédée de Hauterive, en 1121, à la cour de l'empereur Henri V pour y terminer son éducation, qu'il y resta jusqu'à la mort de ce prince en 1125, que cette année-là seulement il prit l'habit religieux à Clairvaux, enfin qu'il ne fut nommé abbé de Hautecombe qu'en 1139 pour remplacer Vivien qui lui-même se retirait alors à Clairvaux (note fournie par M. l'abbé Gremaud). - La donation du comte Amédée III ne peut donc pas être considérée comme l'acte de fondation de l'abbaye de Hautecombe; cette donation doit avoir eu lieu entre 1139 et 1144, postérieurement à la lettre que S. Bernard, abbé de Clairvaux, écrivait vers 1136 au sujet de Vivien, premier abbé de Hautecombe [289].
Guichenon, Savoie, Pr. p. 31. - Hautecombe est sur la rive occidentale du lac du Bourget, entre Châtillon et Bourdeau. Pour l'origine du monastère, voy. ci-dessus [262]. - Besson, p. 28.- Jaquemoud, p. 94. - Amédée de Hauterive, qui fut premier abbé de Hautecombe, était originaire de La Côte-Saint-André en Dauphiné. Il fut évêque de Lausanne de 1144 à 1158. - Chevelu est sur le versant occidental du mont du Chat, entre le lac du Bourget et la ville d'Yenne.

REG 290
02.07.1137
02.07.1137
Amédée, comte de Genevois, voulant assurer la paix des hommes de Saint-Victor, et agissant du conseil de ses grands vassaux, consilio baronum usus, s'est rendu dans le dit couvent. Là, pour le repos de l'âme de son père, de sa mère et de sa femme, ainsi que pour son propre bonheur et le salut de son fils, il a établi les règles suivantes: Si quelque homme du comte fait tort à un homme de Saint-Victor, et ne l'indemnise pas au simple dans un délai de sept jours, après en avoir été requis par le prieur, le comte, sur la plainte qui lui en sera portée, fera indemniser l'offensé au double; de plus, si c'est un chevalier qui a commis le délit, il paiera cent sols au comte pour cette infraction à ses ordres; si c'est une autre personne, on lui coupera une oreille. D'autre part, si un homme de Saint-Victor fait tort à l'un des hommes du comte, le prieur fera seulement indemniser l'offensé au simple; mais s'il s'agit de meurtre, l'homicide, quel qu'il soit, sera remis à la miséricorde du comte. Enfin celui-ci interdit à tous ses hommes de faire aucune exaction au préjudice de ceux de Saint-Victor et promet de maintenir les règles établies ci-dessus ; il ratifie sa promesse par le serment sur le saint Evangile, en plaçant sa main dans celle du prieur Ponce et en lui donnant un baiser. Témoins : Aimon de Ternier, Willelme de Bosco, vidomne; Pierre de Villette; Armann de Ternier; Rodolphe de Nangy; Walter de Rumilly, vidomne; Fréordus de Mornex.
Anno verbi incrnati MCXXXVII, sexto nonas Julii.
Arch. de Gen. P. H. n° 8. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 25. - Il semble résulter du présent acte que le comte Amédée avait, à cette époque, perdu une première femme dont il avait un fils, sans doute Guillaume, qui lui succéda et qu'on trouve, avant 1142, approuvant des donations de son père. Voy. [304]. - Pour Saint-Victor, cf. avec [269].

REG 290 bis
01.01.1127
31.12.1147
Amédée, comte de Genevois, déclare qu'il avait élevé contre Adon, abbé de Saint-Oyen (St-Claude), de nombreuses réclamations, soit au sujet des terres de l'église de Saint-Isaac (?) données par son père, soit relativement aux censitaires et agriculteurs placés sous la juridiction du comte, mais appartenant à l'abbaye. Ayant reconnu le mal fondé de ses réclamations, il y renonce moyennant une indemnité fixée à 250 sous, non compris des gratifications (eulogiae) à son sénéchal, à son vidomne et à deux de ses notables (obtimates). L'acte est signé par le comte et l'abbé, par Aimon de Ternier, Gaucher de Divonne, Aimon de Marval, Guillaume de Bosco, Hugues, vidomne de Gex, Ponce de Gex et Frenaud son frère, Boniface, marchand, et par plusieurs moines, entre autres Ponce, prieur de Saint-Victor.
Non indiqué
De Gingins, Cité des Equestres, M. D. R. t. XX, Pièces justif. p. 192. - Voy. ibid. p. 164. - Adon a été abbé de St-Claude dès 1112 à 1147.

REG 291
11.03.1138
11.03.1138
A la suite de discussions prolongées pendant un grand nombre d'années entre l'abbaye d'Agaune et les seigneurs d'Alinge, au sujet de la propriété de deux terres appelées Ottonellus et Silvanus, Guy d'Alinge reconnaît qu'elles appartiennent à ce monastère.- Les seigneurs d'Alinge mentionnés dans ce document sont : Anselme, Conon et Girard frères, et quatre fils de ce dernier, savoir : Anselme, chantre de St-Maurice, Girard, Pierre et Guy. L'acte relate la mort violente ou les maladies cruelles qui ont frappé la plupart de ces seigneurs et qu'il attribue à leurs torts envers le monastère d'Agaune au sujet des terres usurpées.
Actum ab incarnatione Domini MCXXXVIII, quinto Idus Marcii, luna XXIII (XXVI), VI feria, regnante Conrado rege.
Cibrario et Promis. Doc. p. 48. - Conrad avait été élu roi de Germanie le 22 février 1138; il fut couronné le 13 mars à Aix-la-Chapelle.

REG 292
01.01.1138
31.12.1138
Fondation de la chartreuse de Vallon. - Gérold de Langin, Pierre de Ballaison et Pierre de Cervene, ainsi que les frères et neveux des deux premiers, donnent à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à l'ordre des Chartreux, la propriété et possession du désert de Vallon (heremus Valonis). Cette donation est faite en main de Hugues, prieur, et de ses compagnons qui ont les premiers commencé à habiter ce désert. Les limites sont : au levant et au nord, les Alpes dites Oël et Vallonnet ; au couchant, un ruisseau qui descend de l'Alpe dite Riflon; et au midi, le torrent du Beuvron qui sépare le désert dont s'agit, appartenant aux seigneurs de Langin et de Ballaison, du territoire de Faucigny.
Anno ab incarnatione Domini nostri MCXXXVIII.
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 271 - Notice ibid. p. 241. - Vallon est située dans la partie la plus élevée de la vallée de Bellevaux, à quatre lieues an sud de Thonon.

REG 293
01.01.1128
31.12.1148
Aimon, seigneur de Faucigny, donne à la chartreuse de Vallon, dont Hugues est prieur, l'Alpe dite Foron, moyennant un cheval acheté 190 sols, monnaie genevoise, d'Aimon de Boëge. Témoins : Falco, sénéchal, Rodolphe de la Tour, Gérold Dardel, Pierre de Boëge; Raimond de Faucigny, Albert, procurator de Vallon.
Non indiqué
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 272. - Cet auteur, ibid. p. 254, estime que cette donation a été postérieure à la précédente et a procuré aux chartreux la propriété de toute la vallée des deux côtés du torrent de Beuvron, appelé aussi rivière d'Enfer. Il constate néanmoins qu'Aimon de Faucigny fut considéré dans des chartes plus récentes comme le principal fondateur de Vallon.

REG 294
01.01.1128
31.12.1148
Fondation du prieuré de Bellevaux. - Les seigneurs de Ballaison, savoir : Conon, chanoine; Villelme et son fils Gérold; Anselme et son fils Amédée; Gérold et son fils Aimon ; Nantelme et ses fils ; Humbert et ses fils ; enfin les fils de Louis, font, pour le salut de leurs âmes, la donation ci-après aux frères de Saint-Jean de Genève dont Pierre est prieur. Ils concèdent à l'église de Saint-Jean l'Evangéliste et à celle de Sainte-Marie de Bellevaux, la propriété de tout ce qu'ils ont près de Vallon, en montagnes, forêts, eaux et pâturages. Témoins : Fulgerius, prieur de Thonon; Rolland, prieur de Bellevaux; Nicolas, moine ; Conon, curé ; Brocard, secrétaire.
Non indiqué
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 300, n° 5. - Cette charte ainsi que la suivante démontrent que le prieuré de Saint-Jean près Genève était consacré à Saint-Jean l'Evangéliste. - Bellevaux est dans la vallée de ce nom, à trois lieues au sud de Thonon, sur la rive droite du Beuvron, ou rivière d'Enfer, l'un des affluents de la Dranse.

REG 295
01.01.1128
31.12.1148
Gérold de Langin fait, pour le salut de son âme, à l'église de Saint-Jean l'Evangéliste de Genève et à celle de Sainte-Marie de Bellevaux, la donation de tout ce qu'il possède près de Vallon, en montagnes, forêts, eaux et pâturages. D'autre part, Pierre, prieur de St-Jean, et Rolland, prieur de Bellevaux, remettent au dit Gérold cent vingt-trois sols. Témoins : les prieurs ci-dessus nommés ; Jean, moine de St-Jean ; Ponce, moine ; Anselme, prieur de Filinci (Filinge?); Guillaume de Compeys; Pierre de Cruseilles.
Non indiqué
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 300, n° 6.

REG 296
01.01.1128
31.12.1148
Lettre adressée par Bernard, abbé de Clairvaux, aux moines de l'abbaye d'Aulps, au sujet de l'élévation de Guérin, leur abbé, à une dignité supérieure (évêché de Sion).
Non indiqué
Bernardi, Opera, édit. Mabillon, Paris 1719, t. I, p. 147, Epist. n° 142. - Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 1, t. XI, p. 226. - Légende de S. Guérin, ibidem, p. 268.

REG 297
30.04.1139
30.04.1139
Bulle du pape Innocent II qui, à la demande de Pierre (le Vénérable) abbé de Cluny, confirme les possessions de Romainmotier, dont Ponce est prieur. Parmi ces possessions, celles situées dans le diocèse de Genève sont : Bursins, Bursinel, Gimel et St-Oyen (près de Gimel).
Datum Laterani secundo kalendas maii dominice incarn. anno millesimo centesimo trigesimo nono, indict. secunda, pontificatus Domini Innocentis papae secundi anno decimo.
M. D. R. t. III, p. 581. - Voy. ibid. p. 254. - Jaffé, n° 5726.

REG 298
01.01.1139
31.12.1139
Guy, évêque de Lausanne, confirme diverses donations faites à l'abbaye d'Hauterive, entre autres celle d'Amédée, comte de Genevois, qui a donné des biens de son fief, et autorisé celles que feraient ses tenanciers ; quod concessit Amadeus comes Gebennensis, quidquid videlicet de feodo suo vestrae ecclesiae dedit, vel daturus est aliquis. Témoins de la donation du comte : Guillaume de Glane ; Torrenc et Jean de Gruyère.
Actum solemniter apud Aventhicum, anno ab inc. Dom. MCXXXIX, indict. prima.
Zapf, Monum. histor. Germaniae illustr. Aug.Vindel. 1785, t. I, n° 41, p. 92. - Mémorial de Fribourg, II, 1855, p. 17. - Hauterive, abbaye de l'ordre de Cîteaux, au confluent de la Glane et de la Sarine, à deux lieues sud-ouest de Fribourg.

REG 299
08.03.1140
08.03.1140
Arducius, évêque de Genève et prévôt de Lausanne, est témoin de la donation faite par Guy, évêque de Lausanne, à l'abbaye du lac de Joux, du lieu appelé Bellevaux, bella Vuarda, pour y construire un monastère. Moïse, abbé de Bonmont, est un des témoins de l'acte.
Factum est VIII Idus Martii, Lausannae in capitulo B. Mariae.
M. D. R. t. I, part. I, Rectorat de Bourgogne, p. 174. - Hauréau, Gall. Christiana XV, Instr. p. 139. - Sur l'abbaye du lac de Joux (canton de Vaud), fondée en 1126 par Ebal de Grandson, voy. Conservateur suisse, VI, p. 79 et suiv. ; Nicole, dans M. D. R. t. I, part. 1, p. 285; de Gingins, Annales de l'Abbaye du Lac de Joux depuis sa fondation jusqu'à sa suppression en 1536: M. D. R. t. I, part. 2. - Bellevaux mentionné dans la présente charte était situé dans le Jorat, au-dessus de Lausanne : l'abbé du Lac de Joux y établit une congrégation de religieuses Augustines.

REG 300
29.08.1140
29.08.1140
Fondation de l'abbaye de Chésery, par Amédée III, comte de Savoie.
Non indiqué
Besson, p. 139, mentionne cette date, sans rapporter la charte. Du reste, le fait de la fondation de l'abbaye de Chésery vers cette époque, est confirmé par la présence de son abbé, en 1156, à l'accord de Saint-Sigismond. - Chésery, abbaye de l'ordre de Cîteaux, située dans le diocèse de Genève, sur la rivière la Valserine, à l'ouest de la première chaîne du Jura et à trois lieues au nord de Bellegarde.

REG 301
01.01.1140
31.12.1140
Aimon, seigneur de Faucigny, du consentement de ses frères, Arducius, évêque de Genève, Rodolphe, Guy et Raimond, donne à l'abbaye d'Aulps, dont Guillaume est abbé, une Alpe dite Dietma, le droit de pâturage dans toutes les terres du donateur, enfin l'exemption de toutes dîmes pour les champs, prés et vignes de l'abbaye. Témoins : Rodolphe, frère, et Raimond, oncle du donateur ; Louis de Conflans ; Guillaume fils de Guy de Lucinge ; Pierre et Anselme fils de Ponce de Losserio ; Pierre de Texeria, et son fils Pierre ; Guillaume de Sallanche et son frère Albéric ; enfin Sarasin, Saracenus.
Actum est anno ab incarnatione Domini MCXL.
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 301.

REG 301 bis
01.01.1130
31.12.1150
Aimon, seigneur de Faucigny, du consentement de ses frères Rodolphe et Guillaume, donne à l'abbaye d'Aulps l'alpe dite Evoréa, avec toutes les terres qui se trouvent entre Lans et Evoréa.
Non indiqué
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 5, A. - Lans, aujourd'hui Lanches, hameau de la paroisse de Samoëns.

REG 301 ter
01.01.1130
31.12.1150
Reymond de Faucigny et Pétronille, sa femme, agissant du consentement de leurs neveux Arducius, évêque de Genève, Aimon, Rodolphe et Guy, chevaliers, donnent aux moines d'Aulps, par l'intermédiaire de leur abbé Guillaume, les alpes de Néon et Embel.
Non indiqué
M. D. G. t. XV, part. 2, n° 5, B. - Néon, aujourd'hui Nion dans la paroisse de Samoëns.

REG 302
01.01.1140
31.12.1140
Fondation de la chartreuse d'Arvières. - Amédée III, comte de Savoie, donne aux chartreux le territoire d'Arvières pour y établir un monastère, et son gendre Humbert, seigneur de Bugey et Valromey, augmente cette donation.
Non indiqué
Besson, p. 164, qui, sans reproduire les chartes, mentionne ces faits, établis d'ailleurs par l'acte de confirmation donné en 1149 environ par Humbert III fils et successeur d'Amédée. Voy. ci-après [309 et 323]. - Arvières est en Valromey, dans le diocèse de Genève, sur le revers occidental du mont Colombier, dominant Seyssel.

REG 303
01.01.1141
31.12.1141
Arducius, évêque de Genève, donne aux religieuses de Sainte-Marie de Rivaz et à Théodoric, abbé du Lac de Joux, dont elles dépendent, la moitié des censes casuelles des prés situés à Chexbres. Cette donation est approuvée par Guy, évêque de Lausanne, duquel Arducius tenait les dites censes.
Actum est hoc anno ab inc. domini millesimo centesimo quadragesimo primo, Indictione IV, tempore Clementis papae, regnante Lutherio Imperatore.
M. D. R. t.1, part. 1. Rect. de Bourg, p. 178. - Mém. de Fribourg, II, p. 288. - Hauréau, Gallia Christ. XV, Instr. ecc. Laus. p. 140. - Les dernières indications de la date sont erronées. - Rivaz était un monastère d'Augustines, au-dessous de Chexbres, district de Lavaux, au canton de Vaud. C'était évidemment comme prévôt de l'église de Lausanne, quoique cette qualité ne soit pas mentionnée dans la charte, qu'Arducius tenait les censes et faisait la donation indiquée. D'après le prof. Hisely, l'original de cette charte porte : censum censualium, au lieu de censum casualium, et à la date : Indict. VII, tempore Innocentii papae, etc. - Le même historien a élevé des doutes sur l'authenticité de cette charte, voy. Biblioth. universelle de Genève, Mai 1865, p. 141.

REG 304
21.01.1142
21.01.1142
Guy, évêque de Lausanne, confirme diverses donations faites à l'abbaye de Montheron, entre autres : par Amédée, comte de Genevois, avec l'approbation de son fils Guillaume, d'une terre près de l'abbaye et du droit de pâturage dans toutes ses terres ; par le même comte et son fils, des droits que Villelme et Albert, frères, de Pully, avaient sur la dite terre et qu'ils lui ont abandonnés. Aimon de Faucigny a été témoin de cette dernière donation, et Arducius, évêque de Genève, a donné de même les droits qu'il avait sur ce fonds. - Moïse, abbé de Bonmont, est au nombre des témoins de l'acte de confirmation par l'évêque de Lausanne.
Actum Lausanne in domo episcopali sollempniter, XII Kalend. febr. anno ab incarnatione Domini MCXLII, Epacta XXII, Indictione V.
M. D. R. t. XII, part. 3, p. 3, 4 et 7. - Montheron ou Thela était une abbaye de l'ordre de Cîteaux, située dans les bois du Jorat, à une lieue au nord de Lausanne.

REG 305
23.06.1142
23.06.1142
Hugues, abbé de St-Maurice d'Agaune, et ses chanoines, ainsi qu'Amédée de Blonay, avoué de ce monastère, accordent à Humbert de Prangins, à sa femme Berthe et à un de leurs fils appelé Guillaume, sur leur demande, la continuation de la concession en précaire, per prestariam, de la terre appelée d'Erans près de Lutry. Cette terre avait été concédée aux ancêtres de la dite Berthe, femme d'Humbert. Celui-ci donne à l'abbaye cinquante sols pour cette rénovation, et consent à l'augmentation de la cense annuelle. Témoins : Guy d'Alinge, Pierre de Cossonay, etc.
Actum est hoc Agauni in claustro Sti Mauritii, IX Kalendas Julii, luna XXV anno MCXXXII.
M. D. R. t. V, part. I, p. 212, n° 3. - Cet Humbert est le second des sires de Cossonay et de Prangins figurant dans le tableau généalogique de cette maison dressé par M. de Charrière, ibid. Tabl. I - Prangins, château à une demi-lieue au nord de Nyon.

REG 306
01.01.1135
31.12.1185
Humbert de Sallenove, vir nobilis, du consentement de sa femme et de ses fils, donne à Bonmont, en mains de son abbé Moïse, la manse de Rignens. Témoins : Walcher de Divonne ; Hugues, Ponce et Frévard de Saxiaco, chevaliers. Cette donation est ensuite confirmée dans le chapitre de Bonmont, et les donateurs ajoutent qu'ils approuvent toutes les acquisitions faites par l'abbaye ou qu'elle ferait à l'avenir, de leurs tenanciers à Savigny. - Ensuite, Alioldus, Guillermus et Hugues de Harch, qui possédaient en fief la susdite manse de Rignens, la cèdent à Bonmont sous le cens annuel de 18 deniers. Témoins: Gérold d'Eysins (de Osins); Arbert de Marcins, Amaldric d'Alarai, clercs ; et les chevaliers ci-dessus. Cette cession est faite à Villars dans la maison de leur mère, puis confirmée par eux dans le chapitre de Bonmont, en présence de l'évêque Arducius.
Non indiqué
M. D. G. t. II, part. 2, p. 31. - Savigny, paroisse du décanat de Vuillonnex, contre le versant nord du mont Vuache. Rignens devait, d'après la présente charte, être une localité de la même paroisse. - Villars, ou Villard, hameau au nord de Divonne.

REG 307
06.03.1142
06.03.1142
Guy, évêque de Lausanne, confirme plusieurs donations faites en faveur de l'abbaye de Hauterive. Il reproduit celle d'Amédée, comte de Genevois, avec les mêmes termes employés dans la charte de 1139.
Actum apud Vives (Vevey) anno incarn. MCXLII, epacta XXII, sabato tertio quadragesimae. (v. st.)
Mémorial de Fribourg, II (1855), p. 219 et 220 (au 21 mars 1142). - Rég. Forel, n° 508.

REG 308
31.08.1143
31.08.1143
Arducius, évêque de Genève, donne au monastère de Talloires, dont Odilon est abbé, l'église d'Alex, ecclesiam de Alaia, avec ses dépendances présentes et futures, en réservant le droit de l'évêque et de l'église de Genève. Témoins : Guillaume, évêque de Belley; Moïse, abbé de Bonmont; Vuichard, prieur de St-Jean ; Guillaume, des Bornes; Gautier (Gualterius), chapelain de l'évêque; Willelme, moine de Talloires. L'acte ajoute que l'anniversaire de l'évêque Àrducius se célébrera dans l'église de Talloires, chaque année à la fête de la Toussaint.
Anno ab Incarnat. Domini millesimo centesimo quadragesimo tertio, pridiè Calend. Septembris, luna VII, indict. VI, epacta III.
Besson, Pr. n° 20. - Alex, paroisse à trois lieues au nord d'Annecy, rive gauche du Fier.

REG 309
02.05.1144
02.05.1144
Bulle du pape Lucius II adressée à Arthold, premier prieur d'Arvières, par laquelle il prend sous sa protection cette chartreuse, et en désigne les limites. Cette bulle est délivrée à la prière d'Arducius, évêque de Genève.
Non indiqué
Besson, p. 164. - La bulle n'a pas été conservée.

REG 310
11.05.1144
11.05.1144
Bulle du pape Lucius II adressée à Humbert de Prangins, qui avait visité Rome et promis de payer annuellement un besant au pape. Lucius admet Humbert, ses fils et ses successeurs au nombre des héritiers du prince des apôtres; il lui assure sa bénédiction et sa protection.
Dat. Laterani, V Idus Maii.
Arch. Gen. P. H. n° 9. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 32. - Jaffé, n° 6064. - Quoique la bulle ne soit datée que du jour du mois, le chiffre de l'année est évidemment 1144, puisque Lucius n'a été pape, pendant un mois de mai, que cette seule année-là. - Le besant était une monnaie frappée d'abord par les empereurs à Byzance et qui tira son nom de cette circonstance. Voy. M. D. R. t. V, part. 1, p. 15.

REG 311
01.01.1144
31.12.1144
Fondation de l'abbaye de Sixt. - L'abbaye d'Abondance, qui a construit à Sixt, sur son propre terrain, une maison filiale, la convertit eu une abbaye qui demeurera soumise à la direction temporelle et spirituelle de celle d'Abondance. Il est stipulé, entre autres, que lorsque le prieur d'Abondance sera présent à Sixt, il y occupera le premier rang; qu'après la mort de Ponce (de Faucigny), institué abbé de Sixt, les moines de ce monastère se réuniront au chapitre d'Abondance pour l'élection de son successeur; enfin, que celui-ci, après avoir reconnu la suprématie de l'abbé d'Abondance, prendra la première place après lui et le suppléera au besoin.
Anno ab incarnatione Domini millesimo centesimo quadragesimo quarto.
Guichenon, Bibl. Subus. Cent, II, Ch. 28. Hauréau, Gallia Christiana XVI, Instr. eccl. Gebenn. n°8, col. 150. - Besson, Pr. n° 21. Cet auteur ajoute p. 147, mais sans en rapporter la preuve, que la localité où l'abbaye fut fondée avait été donnée à Abondance par Aimon de Faucigny, en présence de ses frères Arducius, évêque de Genève, Ponce et Rodolphe. - Sixt, abbaye de chanoines réguliers d'Augustins, située en Faucigny sur la rive droite du Giffre, à une lieue au sud des cascades appelées : le Fer-à-cheval.- Les stipulations formulées dans le présent acte de fondation de Sixt par Abondance donnèrent lieu à des contestations qui furent terminées par une convention entre les deux monastères passée en 1161 ; voy. ci-après à cette date.

REG 312
01.01.1134
31.12.1154
Arducius, évêque de Genève, concède au monastère de Bonmont une terre à Bogis, terram de Bugeio, et tout ce que le dit monastère pourra acquérir au même lieu. Témoins : Aimon, prévôt; Amaldric, chantre et doyen; Guillaume de Villars; Girold, doyen; Albéric, doyen.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, p. 5, n° 9. - Cette charte sans date doit être rapprochée de l'époque de la fondation de Sixt, puisque l'acte ci-après de 1161 relatif à la même abbaye dit qu'elle avait été fondée dans le temps où Amaldric était chantre de Genève. - Bogis, village du cercle de Coppet, à deux lieues à l'ouest de Nyon.

REG 313
01.01.1135
31.12.1185
Arducius est témoin, dans la chambre de l'évêque de Lausanne, d'un acte renfermant quelques donations à l'abbaye de Hautcrêt.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 2, Hautcrêt, p. 181.

REG 314
01.01.1145
31.12.1145
Guigues de Begnins, du consentement de sa femme Juliane, du père, de la mère et du frère de celle-ci, s'engage à maintenir la paix envers Bonmont, dont Moïse est abbé, et lui cède divers biens et droits situés, entre autres, à Montlaçon et à Villars. Amédée de Begnins, parent (propinquus) de Guigues, Mathilde, sa femme, et leur fils Anselme, qui tenaient en fief de lui une partie de ces biens et en possédaient eux-mêmes une autre partie, confirment les cessions faites par Guigues et font don au couvent de leur portion, ainsi que du tiers des dîmes de Begnins. Le tout est approuvé par Arducius, évêque de Genève, et par Guillaume Albéric, doyen, en présence de témoins, et garanti par plusieurs cautions et otages, obsides, fidejussores et refidejussores : Harbert de Marcins ; Conon de Duillier ; Pierre de Trélex ; Walcher de Crassier; Etienne de Gingins ; Guillaume Cortagei, etc. - Par le même acte, Guibert de Servais, sa femme, ses fils et ses neveux Jean et Pierre, fils de Grossane, de Burtigny, abandonnent à Bonmont un casal au dit lieu de Montlaçon. Témoins nouveaux : Lambert, abbé de Chezery; et Milo, moine, de Fontenet.- Enfin, Pierre et Ogier de Givrins, leurs femmes et leurs fils, renoncent aussi en faveur de Bonmont à leurs prétentions sur le dit Montlaçon, et confirment cette renonciation dans une assemblée de l'abbaye, en même temps que celle-ci fait un échange avec Humbert d'Eysins et son fils nommé Falcon, qui cèdent à Bonmont le fief qu'ils possédaient à Lavigny. Suivent les noms de plusieurs moines du couvent.
Actum anno ab incarnatione Domini mill° cent° quad° V°.
M. D. G. t. XIV, p. 6, n° 10. - Cf. M. D. R. t. V, part. 2, p. 474. - Begnins et Lavigny sont des villages du canton de Vaud, le premier dans le district de Nyon, le second dans celui de Morges, à peu de distance d'Aubonne. Montlaçon est une ferme isolée entre Arsier et Bassins, district de Nyon.

REG 315
06.01.1146
06.01.1146
Rescrit de l'empereur Conrad III, adressé à Humbert, archevêque de Vienne, et aux évêques ses suffragants, savoir : Hugues de Grenoble, Jean de Valence, Josserand de Viviers, Hugues de Die, Arducius de Genève, et Bernard de Maurienne, ainsi qu'à tous les grands de Bourgogne et de Provence. L'empereur déclare que l'Église de Vienne n'est soumise à aucun autre souverain qu'à lui-même, et il abroge toute juridiction exercée sur elle par des laïques, spécialement par Guillaume, comte de Mâcon.
Non indiqué
Jaffé, Geschichte des deutschen Reiches unter Conrad III, Hanover 1845, p. 215. - Charvet, Hist. de l'église de Vienne, p. 340 extr.

REG 316
09.02.1146
09.02.1146
Bulle du pape Eugène III, qui confirme au monastère de Nantua ses propriétés, dépendances et privilèges antérieurs. Parmi les propriétés mentionnées, on trouve dans le diocèse de Genève : Rumiliacum (Rumilly, en Genevois), Cintriacum (Chindrieux, prieuré en Chautagne), Breynodum (Brénod, prieuré en Michaille), Ardunum (Ardon, près de Châtillon-de-Michaille) et Villam juxta Gebennas (Villette, près de Genève?).
Datum trans Tyberim, V Idus Febr. Indict. IX, Incarn. anno MCXLV, Pontif. Eugenii III papae ann. I (v. st.).
Guichenon, Bresse, Pr. p. 217. - Jaffé, n° 6207.- Trad. dans Debombourg, Hist. de l'abbaye et de la ville de Nantua, Bourg 1858, p. 71. - Pour Villette, voy. ci-dessus [108].

REG 317
01.04.1146
30.04.1146
Fondation du château de Blonay en Chablais. - Aimon, seigneur de Faucigny, apprenant que noble Aimon, seigneur de Blonay, son parent et ami, consanguineus noster et amicus, veut élever un château dans le territoire de Saint-Paul, diocèse de Genève, entre la Dranse et Brest, lui donne en alleu franc et libre, le lieu qu'il a choisi, afin qu'il le possède à perpétuité, lui et ses héritiers. - Témoins : Guyffredus de la Fonteyne et Reynald de Prangins, chevaliers, Jean, sénéchal de Blonay, Jean de Maréche, Aimon Probus. - L'acte est écrit par Aimon de la Croix, clerc.
Actum A. D. mill° cent° quad° sext°, mense aprilis.
M. D. G. t. XIV, p. 8, n° 11. - Brest ou Bret, hameau au bord du lac, entre Meillerie et Saint-Gingolph.

REG 318
01.01.1147
31.12.1147
Amédée, comte de Genevois, est mentionné comme ayant approuvé la donation de dîmes sur les vignes du Desaley, faite à l'abbaye de Montheron par Amédée de Blonay et ses fils Gaucher et Guillaume. Cette donation est confirmée avec d'autres par Amédée, évêque de Lausanne.
Actum anno Domini MCXLVII, ind. X, epacta XVII, concurr. II.
M. D. R. t. XII, part. 3, Montheron, p. 10.

REG 319
01.01.1137
31.12.1157
La comtesse de Genevois, Comitissa Gebennensis, et son fils Aimon, qui étaient cautions de Hugues de Domène vis-à-vis du prieuré du même nom, approuvent la gagerie de terres que le dit Hugues, au moment de son départ pour la croisade, fait en faveur du dit monastère, dont Ponce Ainard est prieur.
Non indiqué
(De Monteynard), Cartulare de Domina, Ch. 233, n° 34, p. 218. - Pour Domène, voy. ci-dessus [220]. - D'après la date probable de cette charte, la comtesse de Genevois doit être la seconde femme d'Amédée 1er, et son fils pourrait être Amédée devenu plus tard sire de Gex.

REG 320
13.01.1148
13.01.1148
Arducius, évêque de Genève (Hartvicus Gebennensis), assiste avec plusieurs autres prélats à la consécration d'une église, à Trêves, faite par le pape Eugène.
In octava epiphaniae, hoc est Idus Januarii.
Martène et Durand, Ampliss. collect. IV, col. 204. - Bollandistes Acta sanctorum, III février, p. 453. - Jaffé, p. 631.

REG 321
16.12.1148
16.12.1148
Arducius, évêque de Genève est présent à un accord fait entre Amédée, évêque de Lausanne et Humbert, prieur de Romainmotier, au sujet de la possession de diverses églises. Autres témoins : Moïse, abbé de Bonmont, Gautier (Galterus) et Willelme, chanoines de Genève.
Actum apud. romanum monasterium, in Capitulo, anno ab incarn. Domini MCXLVIII, XVII kal. Januarii. Indict. X, presidente ecclesie Dei papa Eugenio, regnante Conrado Imperii Romani augusto.
M. D. R. t. III, p. 480. - Voy. ibid. p. 255.

REG 322
01.01.1148
31.12.1148
Aimon de Saint-Gervais, ses frères Rodulfus et Echerniz, et son neveu Ubertus, donnent à l'église de Saint-Pierre de Genève les droits qu'ils pouvaient avoir sur Similia de Posterla, fille de Marie Pagon. Cette donation est faite à la demande et aux frais (precio) d'Amédée de Posterla, et elle a lieu par le dépôt d'une pierre sur l'autel de l'église, per lapidem dederunt et altari sancti Petri obtulerunt. - L'acte en est dressé par Witbert, sur l'ordre de l'évêque Arducius et du chancelier Amaldric. Témoins : Albéric, doyen, et son fils Willelme, chanoine; Richard, vidomne, et son fils Aimon; Gaudinus, chanoine; Amédée de Posterla et son fils Brémond ; Guillaume, doyen de Vuillonnex ; Anselme Trabis, chanoine ; Amédée Witbert, pelletier, pelliparnis ; Mathieu de la Rive et son frère Pierre.
Actum est hoc domino Eugenio presidente Dei ecclesie et (Conrado) romanorum imperatore, D. Arducio gebennensi episcopo, et Amedeo comite gebennensi. Anno ab inc. domini nostri saluatoris, millesimo centesimo XLVIII.
Arch. Gen. P. H. n° 10. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 33.

REG 323
01.01.1139
31.12.1159
Humbert (III), comte de Maurienne, après la mort de son père Amédée, confirme les concessions faites par celui-ci à la chartreuse d'Arvières, et établit les limites des possessions de ce monastère. Témoins : Moïse, abbé de Bonmont; Willelme de la Frasse (de Fracia), moine d'Hautecombe ; Willelme, chevalier de Montfalcon.
Non indiqué
Guichenon, Savoie, Pr. p. 37. - Pour Arvières, voy. [302].

REG 324
01.05.1150
01.05.1150
Aimon de Faucigny intervient dans divers actes conclus entre le comte Humbert de Maurienne et l'abbaye d'Agaune, au sujet du prêt d'une table d'or fait par la dite abbaye au comte Amédée (père d'Humbert), lors du départ de celui-ci pour Jérusalem. Figurent aussi comme garants ou témoins : Guy d'Alinge, Téobald de Villette, Willelme de la Tour, Enguerrand d'Évian et son frère Aluin, Etienne de Rumilly, etc.
Non indiqué
Guichenon, Savoie, Pr. p. 38 à 41. - Cibrario et Promis, Doc. p. 64 et 67.

REG 325
01.01.1150
31.12.1160
Arducius, évêque de Genève, et Aimon de Faucigny, ce dernier étant avoué de Contamine, confirment un accord fait entre les prieurés de Novalaise et de Contamine, au sujet des églises de Thiez et de Châtillon. Cet accord a été ménagé par Etienne, abbé de Saint-Michel de Cluses, désigné pour cet arbitrage par le pape Adrien. Il est convenu qu'Anguison, prieur de Contamine, payera quinze cents sols de Suze pour terminer toutes les contestations antérieures, et conservera la possession de ces deux églises. Témoins : Humbert, comte de Maurienne ; Aimon de Faucigny; Rodolphe, son fils; Guillaume de Voserier; et presque tous les paroissiens de Thiez.
Millesimo centesimo quinquagesimo anno ab Inc. Domini, Frederico Imperatore regnante, et guerram cum Mediolanensibus agitante.
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. I, ch. 20. - Besson, Pr. n° 23. - Il est évident que cette charte est de quelques années postérieure à la date énoncée par le millésime, sans doute incomplet. En effet, Frédéric n'est devenu roi que le 5 mars 1152 et n'a été couronne empereur que le 18 juin 1155; Adrien, mentionné aussi dans la charte, n'a été consacré pape que le 5 déc. 1154. - Novalaise, prieuré puis abbaye près de Suze en Piémont. Thiez et Châtillon sont situées en Faucigny, entre Bonneville et Cluses, rive droite de l'Arve.

REG 325 bis
01.01.1140
31.12.1160
Donations par Humbert de Bière (Beera) et Ponce, son frère, au couvent de Romainmotier, de tout ce qu'ils possèdent à Bougy, villa que dicitur Balgei, en champs, vignes, etc. Témoins : Anselme, frère des donateurs ; Rodolphe de Bière ; Guy, fils de Mainerius ; Emaldricus de Germany.
Non indiqué
De Gingins, Cité des Equestres, M. D. R. t. XX, Pièces justif. p. 193.

REG 326
01.01.1140
31.12.1160
Fondation de l'abbaye de Lieu, dans la paroisse de Brécorans, pour des religieuses de l'ordre de Cîteaux.
Non indiqué
Besson, p. 103. - Brécorans est en Chablais, à une lieue au sud-ouest d'Alinge. L'emplacement de Lieu, dans la commune de Brécorans, s'appelle aujourd'hui l'Abbaye.

REG 327
01.01.1140
31.12.1160
Fondation de l'abbaye de Bellerive, pour des religieuses de l'ordre de Cîteaux, par Girold, seigneur de Langin.
Non indiqué
Besson, p. 110. - Dom Baunier, Recueil des Archevêchés, Evêchés et Abbayes de France, II, p. 17. -De Mulinen, Helvetia sacra, II, p. 96. - Bellerive, auj. hameau de la commune de Colonge-Bellerive, canton de Genève, situé au bord du lac, rive gauche, à deux lieues de Genève.

REG 328
01.01.1140
31.12.1160
Les chanoines de Sainte-Marie d'Aoste, présidés par leur prévôt Bozon et par leur évêque Arnulphe, donnent l'église de Saint-Eusèbe d'Aoste (appelée aussi de Quart) au prieuré de Saint-Jean de Genève, dont Pierre est prieur. Cette donation est faite sous la redevance annuelle de deux setiers de vin, deux setiers de froment et des gros poissons nécessaires pour leur réfectoire, ad sufficientiam refectorii. A défaut de gros poissons, Saint-Jean fournira cinquante lotes, palatae, ou deux cents feras, ferratae.
Non indiqué
Hist. Patr. Mon. II, p. 271, n° 229. - En extrait dans Besson, Pr. n° 113 ; et dans Gallia christ. XII, col. 486.

REG 329
22.01.1151
22.01.1151
Fondation de la chartreuse du Reposoir. - Aimon de Faucigny concède aux moines de la Grande Chartreuse, le lieu qu'ils ont choisi dans son patrimoine pour y construire un couvent de leur ordre, dont Jean sera le premier prieur. Ce lieu, appelé Béol, portera d'après leur décision le nom de Reposoir. Le donateur en fixe les limites avec détail, et accorde aux moines, en dehors de leurs possessions, le droit de faire paître et d'hiverner leurs bestiaux dans tout son territoire, depuis le pont de Marnaz jusqu'à Flumet, Il fait en outre, pour leur sécurité, certaines prescriptions : il défend, entre autres, toute chasse aux oiseaux ou aux bêtes fauves dans les limites du monastère, et il interdit l'établissement d'aucun autre couvent dans le territoire compris entre l'Arve et la Borne. Témoins : Arducius, évêque de Genève, et Rodolphe l'Allemand (Alamandi), frères du donateur; Othmann et Borno, frères convers de la Grande Chartreuse ; Ungrinus, frère convers de la chartreuse des Portes ; Pierre de Boëge ; Sanso de Melsinge; Pierre Gaudin de Marnaz, etc.
Actum undecimo Cal. Februarii, Domino Antelmo priore domus Carthusiae sedente, anno Domini MCLI.
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. I, ch. 8. - Besson, Pr. n° 24. - Besson, p. 158, ajoute que Jean, premier prieur du Reposoir, était Jean dit d'Espagne, originaire de Salamanque. - La Grande Chartreuse, domus Carthusiae, située au nord de Grenoble (Isère), chef d'ordre des monastères du même nom. - Le Reposoir, chartreuse en Faucigny, dans la haute vallée à l'est du mont Vergy ou Bargy, arrosée par le Foron, torrent qui se jette dans l'Arve près de Scionzier. - Marnaz, hameau sur la rive gauche de l'Arve, à une demi-lieue à l'ouest de Scionzier. Flumet, village et château des seigneurs de Faucigny, dans le décanat de Sallanches, au sud du col des Aravis et au confluent de l'Arondine et de l'Arly. La Borne est le torrent qui, venant des vallées d'Entremont et du grand Bornant, se jette dans l'Arve à Bonneville.

REG 330
15.02.1153
15.02.1153
Amédée, comte de Genevois, est au nombre des témoins d'un rescrit rendu à Besançon par Frédéric I (Barberousse), roi des Romains, en faveur du monastère de Payerne : par cet acte, Frédéric confirme les possessions de ce couvent, parmi lesquelles on retrouve les paroisses de Pouilly, d'Ornex et de Prévessin, dans le diocèse de Genève.
Datum Bisunt. XV Kal. Martii anno dominice Incarnationis MCLIII, Indict. XV regnante Domino Friderico Romanorum rege glorioso, anno vero sui primo.
Guich. Bibl. Seb. Cent. II, ch. 80. - Schöpflin, Alsacia dipl. I, 239. - Solothurn. Wochenblatt, 1829, p. 620. - Zerleeder, n° 46. - Arch. de la Société de Fribourg, 3° cah. p. 377. - Boehmer, Reg. Imper, édit. 1831, n° 2321.

REG 331
01.03.1153
01.03.1153
Bulle du pape Eugène III, qui prend sous sa protection le monastère de Saint-Jean de Genève, dont Pierre est prieur, et lui confirme ses possessions, en réservant les droits canoniques de l'évêque diocésain et la suprématie de l'abbaye d'Ainay. Ces possessions, qui peuvent en partie être reconnues aujourd'hui, sont énumérées comme suit : le lieu où est le monastère; les églises de Saint-Gervais (Genève), de Saint-Hippolyte de Thonon, de Saint-Pancrace de Ville (en Salaz), de Saint-Laurent de Cornillon (au sud de Bonneville, rive gauche de la Borne), de Passeirier (entre Bonneville et La Roche); l'église de Monetier et la chapelle de Mornex (sur le mont Salève) ; l'église de Saint-Laurent, près Genève ; les églises de Januemio (?), de Bardonnex et de Confignon (canton de Genève), de Possiniaco (?), de Meyrin, de Meisonnet, de Bourdigny et de Meynier (canton de Genève), de Joliaco (?), de Collonges (pays de Gex), de Saint-Gingolph (Chablais), de Maresco (?), de Canal (?), d'Annemasse (Faucigny), de Saint-Martin-du-Lac (aujourd'hui Servoz en Faucigny), de Saint-Georges d'Essertines (canton de Vaud), de Saint-Didier (?), de Saint-Eusèbe (?), de Genovrey (près Thonon) et de Boringe (près Reignier).
Datum Rome apud S. Petrum... Kal. Martii, ind. prima, inc. dom. anno MCLII, pontificatus vero domini Eugenii pape III anno nono (v. st.).
M. D. G. t. XIV, p. 8, n° 12.

REG 332
01.01.1153
31.12.1153
Amédée, comte de Genevois, donne à l'église d'Abondance, dont Borcard, son parent (consanguineus), est abbé, les droits d'usage et de pâturage dans toutes les parties de son comté en deçà du Rhône. Cette donation est faite par le comte pour l'âme de ses parents morts, savoir : de son père Aimon, de sa mère Ita, de son frère Guillaume et de sa femme Mathilde. Il mentionne aussi ses fils Guillaume et Amédée. Témoins : Guillaume de Nangy, Aimon d'Aisery, Guillaume de Cruseilles, Pierre de Villette, Guichard d'Alinge et Hugues Chabot (Chatboldus).
Anno ab incarnat. Domini MCLIII. Indict. I. Epact. IV.
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. II, ch. 52. - Cette parenté indiquée entre le comte et l'abbé d'Abondance est probablement le motif qui a engagé Besson, p. 152, à appeler celui-ci Borcard de Genève, mais rien ne constate qu'il appartînt à la famille paternelle du comte.

REG 333
17.01.1154
17.01.1154
Lettres patentes de Frédéric Barberousse datées de Spire et concernant l'évêque de Genève. - Frédéric déclare que son cher Arducius, vénérable évêque de Genève, étant venu à sa cour, il l'a accueilli avec bienveillance et avec les égards qu'on ne doit qu'à un Prince de l'Empire (sicut tantum principem nostrum decuit, benigne recepimus), et l'a investi, par son autorité royale, des droits régaliens (in his quae ad donum regiae majestatis spectabant imperiali sceptro eum promovimus). Satisfaisant ensuite à sa requête, il confirme à lui et à ses successeurs tous les biens actuels de la dite Église, et tous ceux qu'elle pourra acquérir à l'avenir par les largesses des rois ou d'autres fidèles. Il soumet enfin au ban royal et frappe d'une composition de dix livres d'or, dont moitié pour le trésor royal et moitié pour l'Église de Genève, quiconque contreviendrait à ce privilège. Témoins : Humbert, archevêque de Besançon; les évêques Ortlieb de Bâle, Amédée de Lausanne, Gunther de Spire, Anselme d'Havelberg et Etienne de Metz ; Guelphe, duc de Spolète ; Matthias, duc de Lorraine ; Frédéric, duc de Souabe; Frédéric, palatin de Thuringe; Hermann, marquis de Bade; Hugues, comte d'Alsace, et Thierry, comte de Montbéliard.
Datum Spire, XVI Kal. Februarii, anno dom. inc. MCLIII, indict. II, regnante dom. Frederico Romanorum rege glorioso, anno vero regni ejus secundo.
Arch. de Gen. P. H. n° 11. - Citadin, édit. 1, p. 150; et édit. 2, p. 148. - Spon, Pr. n° 2. - Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. 2, ch. 35. - Besson, Pr. n° 25. - Muratori, Antiq. ital. med. aevi. VI, p. 55. - Boehmer, Reg imp. édit. 1831, n° 2333. - Trad. dans Pictet de Sergy, Hist. de Gen. I, p. 239. - Quoique le millésime mentionne l'année 1153, la plupart des historiens reportent cet acte à l'année suivante, qui concorde avec l'indiction II, et qui était la seconde année du règne de Frédéric, élu le 5 mars 1152. - Voy, M. D. G. t. IV, part. 2, p. 7, note; et ibid. V, p. 242. - Cette patente est le premier acte officiel dans lequel on trouve la qualification de Prince de l'empire attribuée à l'évêque de Genève. Quant aux droits régaliens, le rescrit de Frédéric n'a été que la constatation ou la confirmation solennelle d'un état antérieur, du moins en ce qui concernait la ville de Genève, ainsi que le démontre le traité de Seyssel de 1124. Cf. aussi avec les n° [163 et 164].

REG 334
12.02.1154
12.02.1154
Fondation de l'abbaye d'Entremont. - L'abbaye d'Abondance, dont Borcard est abbé, ayant acquis à ses frais le lieu d'Entremont, y a construit un prieuré et établi des religieux. Ceux-ci, accompagnés de Ponce, abbé de Sixt, sont venus à Abondance et ont sollicité du chapitre l'autorisation d'élire un abbé. Cette autorisation leur est accordée sous la condition qu'Abondance conservera sur l'abbaye les mêmes droits qu'elle possédait sur le prieuré; que l'abbé d'Entremont continuera à obéir à celui d'Abondance, et qu'il prendra place au troisième rang dans le chapitre, c'est-à-dire après ceux d'Abondance et de Sixt.
Facta autem sunt haec anno ab inc. Domini MCLIV, indict. II. epact. IV, currente prid. Idus Februarii, lunâ XXV, regnante Imperatore Frederico, Domno Arducio Gebennensi episcopo, feliciter.
Guichenon, Bibl. Seb. Cent. I, ch. 85. Hauréau, Gallia Christiana XVI, Instr. eccl. Gebenn. n°9, col. 151 - Besson, Pr. n° 28. - L'abbaye d'Entremont, située sur l'emplacement où est aujourd'hui l'église du village de ce nom, était à quatre lieues au sud de Bonneville, sur la rive gauche de la Borne, par conséquent dans une contrée qui dépendait alors des comtes de Genevois et non des seigneurs de Faucigny. Cf. avec [329]. Cette circonstance est du reste démontrée par un acte de l'an 1225, analysé plus loin, dans lequel Guillaume II, comte de Genevois, rappelle que son grand-père Amédée a fondé et doté Entremont, et en a fixé les limites. Voy. Besson, p. 151.

REG 335
01.01.1154
31.12.1154
Arducius, évêque de Genève, est témoin avec Amédée, évêque de Lausanne, du diplôme donné à Worms par Frédéric Barberousse en faveur de l'église épiscopale de Saint-Paul-Trois-Châteaux.
Datum Wormaciae anno mill. centesimo quinquagesimo quarto.
Gallia christiana, I, p. 120. - Cette charte est probablement du mois de mai 1154, époque où Frédéric était à Worms, voy. Boehmer, Regesta regum atque Imper, édit. 1831, p. 123.

REG 336
10.07.1154
10.07.1154
Arducius, évêque de Genève, figure le premier parmi les ecclésiastiques dont le témoignage est invoqué dans une sentence rendue à Neuchâtel par Ortlieb, évêque de Bâle et légat du pape. Il s'agissait d'une contestation, entre les églises de Besançon et de Lausanne, au sujet de Lutry et de Cully
Act. apud Novum Castrum situm supra lacum, anno ab inc. dom. MCLIV, indict. II. dat. VI id. Julii.
Zapf, Monum. anectota hist. Germ. I, p. 94, n° 42. - Matile, n° 17. - Zeerleder, n° 47. - Trouillat, I, n° 211.

REG 337
11.10.1154
11.10.1154
Décision d'Amédée, évêque de Lausanne, délégué à ces fins par le défunt pape Eugène III, sur les différends survenus entre les frères de l'abbaye du Mont-Jou (grand Saint-Bernard) et ceux du prieuré de Meillerie. Témoins: Arducius, évêque de Genève,par l'intervention et les conseils duquel la décision a été rendue; Amaldric, doyen; Gautier, chapelain; Anselme (chanoine) de Filly ; Benoît de Margencel, et deux chanoines de Lausanne.
Anno MCLIIII. Dat. Lausanne, luna IIII, feria V. Regnante Gunrado imperatore.
M. D. G. t. II, 2e part. p. 34. - Le pape Eugène III étant mort le 8 juillet 1154, l'acte est évidemment postérieur à cette date, or, la coincidence entre le Jeudi et le quatrième jour de la lune n'a lieu dans le second semestre de 1154 et jusqu'à la Pàque suivante, qu'une seule fois, le 14 octobre. Du reste l'indication du règne est erronée, puisque Conrad était mort le 15 février 1152. - Meillerie en Chablais, décanat d'Alinge, était un prieuré de chanoines réguliers de Saint-Augustin dépendant de l'abbaye du même ordre au Grand-Saint-Bernard, comme le démontrent les détails de la présente charte.

REG 338
01.01.1154
31.12.1154
Amédée, évêque de Lausanne, confirme plusieurs donations faites à l'abbaye de Montheron, parmi lesquelles on en trouve une sans date faite par l'intermédiaire d'Arducius, évêque de Genève, et dont les témoins sont Moïse, abbé de Bonmont, et Gautier, chapelain de l'évêque.
Actum anno dominice inc. MCLIIII Indictione secunda. Epacta quinta decima, concurrente IIII.
M. D. R. t. XII, part. 3, Montheron, p. 12.

REG 339
01.01.1154
31.12.1154
Amédée, évêque de Lausanne, confirme des donations à Montheron, faites par divers seigneurs, entre autres : par Humbert d'Aubonne, qui a donné une vigne à Sadé sous le château de Prangins; par Sigismond de Prangins, qui a aussi donné une terre sous le même château, avec le consentement de Pierre, seigneur de ce château, et de Gérold, frère du dit Pierre; enfin, par Lambert de Prangins, qui a donné une vigne voisine de la précédente et un pré. Témoins: Anselme de Promenthou, Conon de Duillier, Pierre de Divonne, Guillaume Britonis (bâtard?) de Prangins, Galcerus d'Arnay.
Actum anno dom. inc. MCLIIII, ind. quarta, epacta quinta decima, concurrente quarto.
M. D. R. t. XII, part. 3, p. 16.

REG 340
01.01.1154
31.12.1154
Amédée, évêque de Lausanne, s'engage envers les religieux de Haut-Crêt à leur donner, au bout de quatre ans, vingt livres pour la culture du Desaley, et confirme leurs biens et possessions. Cet acte est fait avec l'approbation d'Arducius, évêque de Genève et prévôt de l'église de Lausanne.
Actum est anno dom. inc. MCLIIII, Frederico imperatore et Amedeo Gebenensi consule regnantibus.
Zapf, Monumenta, p. 97. - M. D. R. t. XII, part. 2, Haut-Crêt, p. 6. - Consule paraît une faute de copiste pour Comite. Voy. Hisely, Les Comtes de Genevois, etc. p. 23.

REG 340 bis
01.01.1144
31.12.1159
Amédée, évêque de Lausanne, fait un accord entre l'abbaye de Bonmont et Dalmace de Rovérée (ou Ravorée). Ce dernier accusait les moines de recevoir, sans son consentement, des terres et des hommes dépendant de ses fiefs, d'avoir détruit la villa nommée Pellens dont il était avoué et d'en avoir expulsé les habitants. A la sollicitation du prélat, Dalmace renonce à ses plaintes et confirme toutes les donations faites à Bonmont par Gaucher de Divonne, ainsi que par la mère et le frère de celui-ci. De leur côté, les moines s'engagent à ne pas recevoir à l'avenir des biens dépendant de Dalmace sans son approbation. Toutefois des échanges pourront avoir lieu, terre pour terre, entre Bonmont et les hommes de Dalmace. Témoins: Gaucher de Divonne et Guillaume de Fontana, moines ; Pierre de Pont, doyen ; Ponce de Gex ; Etienne de Gingins ; Olivier de Marcins et son fils Guillaume; enfin quelques prêtres et officiers de l'évêque de Lausanne.
Non indiqué
De Gingins, Cité des Equestres, M. D. R. t. XX, Pièces justif. p. 194. - Voy. ibid. p. 153 et suiv. - Dalmace de Ravorée était mari de Bonéte, fille de Gaucher de Divonne [280] et il prit le nom de Dalmace de Divonne. - Pour Pellens, voy. [167]. - L'accord mentionné dans la présente charte paraît avoir été confirmé par l'évêque Arducius en 1164, voy. [375].

REG 341
01.01.1155
31.12.1155
Accord d'un débat existant entre les religieux de Haut-Crêt et Garnier de Palezieux. Amédée, comte de Genevois, figure dans les indications de la date.
Actum est anno ab incarnatione Domini millesimo C° L° V°, regnante imperatore Frederico et Amedeo Lansannensi episcopo, et Amedeo Gebenensi comite.
M. D. R. t. XII, part. 2, p. 10.

REG 342
01.01.1145
31.12.1165
Guigues de Domène, chevalier, fils de Ponce Aynard, seigneur de Domène, fait un don de terres au prieuré du même nom, dont Pierre de Clésins est prieur. Ce don est confirmé par sa femme, par sa fille, épouse de Rodolphe de Faucigny, et par son frère Raymond Béranger.
Non indiqué
Salvaing, Traité de l'usage des fiefs, Grenoble 1731, t. II, p. 230. - (De Monteynard), Cartulare de Domina, Ch. 238, n° 8, p. 257. Cet ouvrage fait erreur en appelant Eléonore cette fille de Guigues de Domène et en disant qu'elle avait épousé en 1130 Rodolphe de Faucigny, père d'Arducius. Il s'agit dans la présente charte d'Emma de Domène et de son mari Rodolphe, dit l'Allemand, frère d'Arducius. Voy. Ménabréa Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 251 et note 17.

REG 343
27.01.1156
27.01.1156
Acte établissant les conditions d'une union fraternelle entre les églises de Saint-Maurice d'Agaune et d'Abondance, constatant aussi que les propriétés de cette dernière abbaye commencent à Morgin. L'acte confirmé par les deux chapitres a été obtenu par la médiation de : Pierre, archevêque de Tarentaise; Arducius, évêque de Genève; Willelme, évêque de Belley; Rodolphe, abbé d'Agaune; Borcard, abbé d'Abondance; Ponce, abbé de Sixt; Gérold, abbé d'Entremont.
Anno ab incarn. Domini MCLVI, luna prima, epacta XXVI. regnante Frederico imperatore, anno secundo pape Adriani IIII.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 367, ch. 381. Hauréau, Gallia Christiana XVI, Inst. eccl. Gebenn. n° 10, col. 151.

REG 343 bis
07.02.1156
07.02.1156
Bulle du pape Adrien IV, qui confirme les droits et possessions de l'abbaye de Sixt. - Cette bulle est adressée à Ponce, abbé de Sainte-Marie de Sixt, et donne comme limites de ses terres : depuis la localité appelée Vallon jusqu'aux alpes de Passy. Il est dit que le couvent possède encore la grange de Filinge, celle de Romblat et celle de la vallée de Châtillon. Les successeurs de l'abbé ne doivent être élus qu'avec le consentement des chanoines de Sixt et de ceux d'Abondance.
Datum Beneventi, septimo Idus februarii, indictione IV, A. D. MCLV, pontif. vero Adriani pape IV, anno secundo (v. st.).
M. D. G. t. XV, part. 2, Appendice, p. 47, n° 1. - Ces limites de Vallon et des Alpes de Passy, qui sont reproduites dans toutes les bulles concernant l'abbaye de Sixt, sont celles de la commune actuelle du même nom. Vallon est un village, rive droite du Giffre, entre Sixt et Samoëns. Passy, hameau près du torrent de Nambride, à demi-lieue au sud de Sixt, route du col d'Anterne.

REG 344
25.02.1156
25.02.1156
Accord de Saint-Sigismond. - L'Eglise de Genève ayant été affligée de diverses manières par le comte Amédée durant l'épiscopat d'Arducius, plusieurs hauts prélats, savoir: les archevêques de Vienne, de Lyon et de Tarentaise, ainsi que les évêques de Grenoble et de Belley, se sont efforcés de rétablir la paix dans ce diocèse. A cet effet, Etienne, archevêque de Vienne, a convoqué, en présence des prélats susnommés, l'évêque et le comte à Saint-Sigismond, près Grésy. Là, après de nombreux allégués de part et d'autre, il a été convenu que l'on maintiendrait à perpétuité le traité conclu jadis à Seyssel [267] ; qu'en conséquence, les prescriptions du dit traité seraient reproduites et appliquées aux faits actuels par des amiables-compositeurs, savoir : Pierre, archevêque de Tarentaise ; Amaldric, chantre de Genève ; Willelme d'Alby, Lambert d'Annecy, et Arthold, doyens; Gautier, Ponce de Filinge, et maître Pierre Tolno, chanoines; Aimon, vidomne de Genève; Amédée, Pierre et Aimeric de Nangy; Falco Turumbert; Conon de La Roche. Ceux-ci s'étant réunis également à Saint-Sigismond, ont prononcé comme suit sur les griefs de chaque partie. Relativement aux demandes formulées par l'évêque, il est décidé : 1° Que si des prêtres ou diacres tiennent un fief ou une terre du comte, ils doivent en faire le service équitable, mais s'ils abandonnent la terre, ils doivent la laisser munie de tout ce qui est nécessaire pour en user. 2° Que les châteaux qu'on prouvera avoir été construits par le comte sur terre de l'Eglise devront être démolis, tandis que, s'ils ont été élevés sur terre du comte, ils pourront subsister, pourvu qu'ils ne nuisent point à l'Eglise. 3° Que Guillaume de Marval, dont, au dire de l'évêque, l'hommage a été indûment accepté par le comte, aura la faculté, puisqu'il est noble, ou d'abandonner le fief du dit comte en annulant l'hommage qu'il lui a fait, ou de rester son vassal, en renonçant au fief qu'il tient de l'Eglise. 4° Au sujet d'hommes et de biens-fonds de l'Eglise, indûment enlevés par le comte et les siens, on renvoie pour chaque localité et chaque cas particulier, la solution définitive et obligatoire tant pour le comte que pour l'évêque, au jugement d'arbitres dont chaque partie élira quatre : ils devront être indigènes, de bonne renommée, et régulièrement assermentés par l'Eglise. 5° Au sujet des nombreux dommages causés à l'évêque et aux chanoines par le comte, on décide que le comte payera soixante livres à l'évêque pour le dommage qu'il lui a fait, et qu'il indemnisera, à leur entière satisfaction, les chanoines et les hommes de l'évêque dont les maisons ont été détruites. 6° Il est décidé, quant à la pêche, que les hommes de l'évêque doivent rester en-possession des bonnes coutumes qu'ils ont sur tout le lac. 7° Enfin, quant au fait de l'usurpation par le comte, du produit d'un jour de la pêche au moyen de vannes, on décide que l'évêque peut citer le comte, pour ce fait, devant la cour épiscopale, et que le comte doit y paraître et se soumettre au jugement qu'elle prononcera. D'autre part, relativement aux plaintes faites par le comte, il est décidé: 1° En ce qui concerne ceux de ses serfs qui ont été ordonnés prêtres par l'évêque, que les ordinations faites jusqu'à ce jour sont maintenues, mais que dorénavant l'évêque ne devra ordonner prêtres les serfs du comte ou de ses vassaux, qu'avec l'assentiment préalable de leurs seigneurs. 2° Quant aux dîmes que le comte réclame comme lui ayant été remises en fief, tandis que l'évêque soutient qu'une convention existe entre eux à ce sujet, on décide que si l'évêque prouve l'existence de la convention, celle-ci sera maintenue, mais que, dans le cas contraire, l'évêque devra remettre les dîmes en fief au comte, sous réserve des droits épiscopaux et des décrets du pape. 3° Au sujet du fils de Maynerius, dont l'hommage a été enlevé au comte, l'évêque répond que la mère de cet homme appartenait à l'Eglise de Genève, et que la portion des biens maternels qu'elle avait donnée à son fils, sur sa demande, devait être considérée comme fief de l'Eglise; on décide que si le comte veut conserver cet individu parmi ses vassaux, ce dernier doit abandonner le fief dépendant de l'Eglise. 4° Enfin, au sujet de Rodolphe de Saint-Gervais, on décide que l'investiture faite à son égard par l'Eglise, sera maintenue, à moins qu'il n'en soit décidé autrement par la cour épiscopale, devant laquelle le comte peut porter sa plainte. Quant aux autres points de controverse mentionnés dans le traité de Seyssel, on s'en est référé à la déclaration faite après serment par des hommes, les uns de l'évêque, les autres du comte, savoir: Amaldric, chantre et chanoine de Genève ; Guillaume, des Bornes, doyen; Richard, vidomne, et Guillaume de Bosco; lesquels, avec l'assentiment de l'évêque et du comte, ont déclaré dans la maison du premier, située à Genève, quels sont les droits du comte et de l'évêque quant à la souveraineté et à la justice dans la dite cité. Cette déclaration a été faite en présence de Pierre, archevêque de Tarentaise; d'Amédée, évêque de Lausanne; de Rodolphe, abbé d'Agaune, et de tous les abbés du diocèse de Genève, savoir : Rodolphe d'Hautecombe, Etienne de Chézery, Moïse de Bonmont, Borcard d'Abondance, et Ponce de Sixt. Elle reproduit textuellement tous les principes posés par le traité de Seyssel, puis y ajoute les dispositions suivantes concernant le Comte : " Il est et doit être loyal avoué de l'Évêque sous l'autorité de celui-ci, comes est et bonus advocatus sub Episcopo esse débet. Il doit occuper à titre amical une position telle dans la maison de l'évêque, que si, à l'occasion d'une mutation dans les offices de cette maison, l'évêque tient une cour de justice (placitum), le comte ait droit, selon l'usage, à une druulia. Enfin l'évêque et le comte possèdent chacun le droit de refuge en faveur des ressortissants de l'autre partie, le comte pouvant garder les hommes de l'évêque jusqu'à ce que la réconciliation ait eu lieu, et l'évêque ayant les mêmes droits pour ceux du comte. " Les amiables compositeurs terminent leur acte par un appel à la paix qui doit être maintenue entre les parties, et statuent qu'en cas d'infraction à cette paix, il appartient à l'évêque de faire justice; enfin, que pendant les quarante jours qui suivront son prononcé, le comte ne devra, en raison de ce prononcé, attaquer ni l'évêque, ni ce qui dépend de lui.
Ecrit par Gautier, chapelain, anno ab inc. dom. MCLV, domino papa Adriano feliciter Romanae ecclesiae presidente et imp. Frederico regnante, VI Kal. Marcii, anno bissextili, feria VII, luna XXX, indict. III, cyclus lunaris et solaris XVI, epacta XXVI, concurrente VII. (v. st.)
Arch. de Gen. P. H. n° 12. - Spon, Pr. n° 3. - Le même texte est reproduit ibid. Pr. n° 4 [345], avec quelques variantes, notamment celle-ci : le placitum de l'Evêque est remplacé par le mot quaestio, ce qui indique un débat judiciaire - Le style pascal a bien été employé pour la date, car ce n'est qu'en 1156 que le 25 février tombait un samedi et était le 30 ème jour de la lune. Quelques-unes des autres indications jointes au millésime sont erronées. - Le mot de druulia, terme de basse latinité, pour trulla, petite cuiller, gobelet, indique que le Comte devait, ou recevoir un présent ou avoir son couvert à la table de l'Evêque. Voy. Lévrier, Comtes de Gen. I, p. 88, note. - Saint-Sigismond, aujourd'hui Saint-Simon, à demi-lieue au nord d'Aix-les-Bains, était situé dans le décanat de Savoie, diocèse de Grenoble, voy. M. D. S. t. III. Carte du décanat de Savoie.

REG 345
21.05.1157
21.05.1157
Bulle du pape Adrien IV, qui confirme l'accord fait à Saint-Sigismond le 25 février 1156 entre l'évêque Arducius et le comte Amédée. Le texte de l'accord est reproduit intégralement, sauf quelques variantes.
Data Laterani, XII Kal. Junii Indict. V, Incarn. dom. anno MCLVII, Pontificatus vero Domini Adriani Pape quarti anno tertio.
Arch. Gen. P. H. n° 13. - Spon, Pr. n° 4. - Magnum Bullarium rom. Continuatio, part. III. Luxemburgi 1757, IX, p. 20. - Lunig, Codex Italiae diplomaticus, III, p. 922.- Migne, Patrolog, t. 188, col. 1503.- Jaffé, n° 6977.

REG 346
21.05.1157
21.05.1157
Bulle du pape Adrien IV, par laquelle ce pontife place l'église de Genève sous la protection de saint Pierre, et confirme les droits de régale que l'empereur Frédéric a accordés à Arducius et à ses successeurs, ainsi que les biens que l'église de Genève possède ou acquerra par la suite.
Data Later. XII Kal. Jun. indict. V. Incarn. Dominice anno MCLVII. Pontificatus vero Domini Adriani Pape IV anno tertio.
Arch. de Gen. P. H. n° 14. - Spon, Pr. n° 5. - Citadin, édit. 1, p. 166; et édit. 2, p. 159. - Magn. Bullar. Continuat. IX, p. 22.- Migne, Patrolog. t. 188, col. 1507. - Jaffé, n° 6978.

REG 347
01.01.1157
31.12.1157
Arrêt prononcé par Etienne, archevêque de Vienne et légat apostolique, sur les droits respectifs des abbayes de Saint-Oyen de Joux (Saint-Claude) et du Lac de Joux. L'abbé de Saint-Claude cède les localités du Lieu et du Pont à l'abbaye du Lac, moyennant certaines redevances. Au nombre des témoins sont : l'abbé de Corneux (Haute-Saône) et celui de Bonmont, indiqués l'un et l'autre comme chanoines de l'église de Genève; Amaldric, doyen, et Willelme, doyen.
Anno ab incarn. Domini mill° cent° quinquagesimo septimo, indictione quinta.
M. D. R. t.1, partie I, p. 183.

REG 348
01.01.1156
31.12.1157
L'empereur Frédéric Barberousse, par suite d'une transaction avec le duc Berthold IV de Zaeringen, lui enlève la lieutenance générale des royaumes de Bourgogne et d'Arles, mais lui cède l'avouerie et les droits d'investiture des régales dans les évêchés de Lausanne, de Genève et de Sion. Regnum Burgundiae cum archisolio Arelatensi... a Bertholfo duce extorsit ; praestitis sibi trium episcopatuum advocatia, cum investitura regalium, scilicet Lausanensis, Genevensis, Sedunensis. (Otto de S. Blasio, Chronicon, dans Muratori VI, p. 880.) - Bertholdus, Conradi filius, in negotii transactionem tres civitates inter Juram et montem Jovis, Losannam, Gebennam et (Sedunum) accepit, ceteris omnibus imperatrici relictis. (Otto Frisigiensis, De gestis Friderici I, ch. 29 de l'édit. princeps de Cuspiniacus, Argentor. 1515, fol. part. 2, p. 37, verso; et ch. 30 de l'édit. de Muratori, VI, p. 734.)
Non indiqué
La date de cette transaction est difficile à déterminer, mais elle ne paraît pas pouvoir être placée avant le mariage de Frédéric, en juin 1156, avec Béatrix de Bourgogne. - Voy. Schoepflin, Hist. Zaeringo-Badensis, Carlsruhe 1763, I, p. 128 et 132. - De Gingins, M. D. R. t. I, Rectorat de Bourgogne, p. 67 et 70. - Kopp, Geschichte der Eidg. Bünde, II, part. 2, p. 4. - Hisely, Comtes de Genevois, p. 25. - Mallet, M. D. G. t. IV, p. 242. - Wurstemberger, Bern, II, p. 261. - Pour l'intelligence et la portée de la présente transaction, cf. avec le traité conclu en 1152 entre Frédéric et Berthold, qu'elle était destinée à remplacer: D. Bouquet, XVI, p. 684; Orig. Guelficae, II, p. 183; Pertz, Script. IV, p. 71 ; Rég. Forel, n° 552. Dans ce traité, Frédéric, en accordant à Berthold, comme prix de son concours militaire, la suprématie sur les royaumes de Bourgogne et de Provence, en exceptait les archevêchés et évêchés relevant directement de l'empereur.

REG 349
11.11.1158
11.11.1158
Les évêques de Genève, de Lausanne, Sion, etc., assistent à la diète de Roncalia (entre Crémone et Plaisance), tenue par l'empereur Frédéric et dans laquelle sont promulguées des constitutions sur les fiefs, sur les droits régaliens, etc.
In festo beati Martini.
Trouillat, I, n° 216, - Goldast, Constitutiones imperiales, III, p. 334. - Libri feudorum, liv. II, t. 55 et 56.

REG 350
01.01.1158
31.12.1158
Amédée, évêque de Lausanne, résiste à une attaque faite contre lui, dans cette ville, par Amédée, comte de Genevois. Il le force à se retirer et à détruire lui-même une tour qu'il avait élevée au-dessus de la cité
Comitem gebenn. Amedeum qui Lausannensi ecclesie et civitati incumbens domum muratam, immo turrim in eminentiori urbis loco ad expugnandam ipsam urbem, construere volebat, prudenter expellens, ipsum qui eam construxerat a fundamento destruere et diruere coegit.
Cartul. Laus. M. D. R. t. VI, p. 42. - Ruchat, Abrégé de l'Hist. ecclés. du pays de Vaud. Lausanne 1858, p. 38. - Hisely, Comtes de Genevois, p. 27.

REG 351
01.01.1138
31.12.1158
Arducius, évêque de Genève et prévôt de l'église de Lausanne, fait en cette dernière qualité et en présence de l'évêque Amédée, la reconnaissance des droits de l'évêque et du chapitre de Lausanne, ainsi que celle des coutumes de cette ville.
Istas recogniciones fecerunt Arducius episcopus geben. et prepositus lausann. qui in prepositura sedit octoginta annis, etc.... in presentia Amedei episcopi...
Cartul. de Laus. M. D. R. t. VI, p. 426 et VII, p. 11. - Voy. Trad. dans Mémorial hist. de Fribourg, tom. I, p. 134-137.

REG 352
01.01.1135
31.12.1185
Humbert, comte de Maurienne, fait don à l'abbaye de Hautecombe de vingt livres de poivre à prendre chaque année, à la fête de Saint-André, dans la propriété du comte, à Suze. Témoins : l'évêque de Lausanne et Reynaldus, son oncle; Aimon de Briançon; Pierre de Pontverre; Pierre de Cuyna; Aimon de Rumilly, etc.
Non indiqué
Guichenon, Savoie, Pr. p. 41. - Quoique l'évêque de Lausanne ne soit pas désigné nominativement, il est probable qu'il s'agit d'Amédée de Hauterive, ancien abbé de Hautecombe; cette charte serait donc antérieure à 1159.

REG 353
27.08.1159
27.08.1159
Amédée, évêque de Lausanne, étant sur son lit de mort, donne l'absolution à tous ceux qu'il a précédemment excommuniés, en exceptant toutefois Humbert, seigneur d'Aubonne, à cause des dommages dont ce seigneur s'est rendu coupable contre l'église de Lausanne, près du lieu appelé Saint-Livres.
Non indiqué
Cartul. de Lausanne M. D. R. t. VI, p. 44. - Schmitt et Gremaud I, p. 418. - Saint-Livres, village du district d'Aubonne. à demi-lieue au nord de cette ville.

REG 354
01.01.1150
31.12.1170
Fondation de l'abbaye de Bonlieu pour des religieuses de l'ordre de Cîteaux. - Guillaume, chevalier de Sallenove, miles de Aula nova, du consentement de ses fils Guillaume et Hugues, donne à l'église de Bonlieu tout ce qu'il possède depuis la grande route jusqu'au défilé (des Usses), a strata usque ad angum locum. Il lui donne, en outre, d'autres terres et quelques dîmes. Dalmace, frère du dit Guillaume, concède pour sa fille, à la même église, tout ce qu'il possède depuis le ruisseau des Usses jusqu'au défilé. - D'autres donations sont encore faites à Bonlieu par Guillaume, chevalier de Gillon, miles de Gilo, pour sa soeur Jordane, avec le consentement de Guillaume de Sallenove et de ses fils ; par Berlion, vidomne de Chaumont, pour sa mère; enfin, par Guillaume Gabarit, qui cède tout son patrimoine, situé à Cessens. Témoins : divers curés et prêtres du voisinage. On trouve en outre : Jean Galo, chanoine, et Uldric, seigneur de Clermont, donnus claromontis.
Non indiqué
M. D. G. t. XIV, n° 330, p. 378. - Cf. avec Besson, p. 143, qui mentionnait la fondation par les Seigneurs de Sallenove, sans en rapporter la preuve. - Quant à la date approximative, elle ne peut pas s'écarter beaucoup de 1160, car on trouve Uldric ou Hudric, seigneur de Clermont, dans un acte de février 1166, analysé ci-après. - Bonlieu était situé au bord des Usses, au-dessous du rocher de Musiége formant un défilé dans lequel passe la route entre Annecy et Frangy. - Pour Cessens, voy. [262]. - Gillon est un hameau près de Métets, sur la route d'Annecy à la Balme de Sillingy (note fournie par P. Gaud). - Clermont, ancien château en Albanais, entre les Usses et le Fier.

REG 355
01.02.1160
28.02.1160
Arducius, évêque de Genève, assiste à la consécration comme évêque de Lausanne de Landric de Dornac, doyen de Saint-Jean de Besançon. Cette consécration est faite à Besançon par l'archevêque Humbert.
Non indiqué
Chifflet, Vesontio civitas, I, p. 43 et II, p. 244. - Bollandistes, Acta sanctorum, Juin, I, p. 700. - Ruchat, Hist. eccl. etc., p. 40. - Mémorial de Fribourg, 1855, p. 397. - Schmitt et Gremaud, I, p. 421. - Rég. Forel, n° 590. - Richard, Hist. du diocèse de Besançon, I, p. 395.

REG 356
01.01.1135
31.12.1185
Louis de Mont, du consentement de sa femme Amblara et de ses fils Conon, Amaldric et Humbert, accorde à la chartreuse d'Oujon, dont Gervais est prieur, une franchise, libertotem, en vertu de laquelle nul homme de sa juridiction ne pourra, sous peine d'amende, faire paître son bétail dans les limites du monastère. L'acte est fait par-devant (in manu) l'évêque de Lausanne, neveu du donateur. Témoins : Emerard et Gérard Carbone, chanoines de la même ville; Amalric, chevalier; Pierre Clarier. Lors de l'approbation de l'acte, faite plus tard en présence des hommes de Genolier par la femme et les enfants du donateur, celui-ci reçoit du prieur un cheval valant soixante sols et une belle pelisse ; ses enfants reçoivent aussi diverses sommes d'argent.
Non indiqué
M. D. R. t. XII. part. 1, Oujon, p. 12, n° 6. - Cet acte de Louis de Mont est rappelé avec les autres donations faites à Oujon, dans un acte de confirmation sans date, de l'évêque Arducius, édité ibid. p. 1, n° 1. - Oujon était situé dans le décanat d'Aubonne, sur les premières pentes du Jura, entre Arzier et Saint-Cergues, à trois lieues, nord-ouest de Nyon. - Louis de Mont est mentionné dans un document postérieur comme le fondateur de la chartreuse d'Oujon, voy. M. D. R. t. XII, part. 1, p. 128; l'époque de cette fondation est inconnue, toutefois un des donateurs indiqué dans l'acte de confirmation d'Arducius (loco citato) est Humbert de Prangins, dont la mort peut être placée entre 1147 et 1154.

REG 357
01.01.1135
31.12.1185
Amédée, comte de Genevois, concède à la chartreuse d'Oujon tous ses droits sur la terre de Saint-Israël. Cette donation est faite à la requête de Hugues, prieur d'Oujon. Témoins : Guillaume, abbé d'Aulps; Gérard de Langin; Guillaume de Bosco; Gérold Dardel.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 1, p. 58, n° 41, avec correction ibid. Av. propos, p. XXII. - Cette donation est rappelée dans l'acte de confirmation par Arducius, édité ibid. p. I, n° 1. - L'emplacement de la terre de Saint-Israël n'a pu jusqu'ici être déterminé. Il semble, d'après les noms des témoins, qu'il faudrait le chercher près des Voirons, en Chablais ou en Faucigny.

REG 358
01.01.1135
31.12.1185
Amédée, comte de Genevois, du consentement de ses fils Guillaume et Amédée, concède à la chartreuse d'Oujon des pâturages situés entre le Rhône et le mont Salève, et entre l'Arve et la terre de Guillaume de Chaumont. Il lui accorde en outre le droit de faire paître ses troupeaux dans toutes les terres du comte, excepté dans les localités dont l'usage a été accordé précédemment aux abbayes d'Aulps et d'Abondance. L'acte est fait à Villars sur la Balme, supra Balmam, dans la maison de Nantelme. Témoins : Pierre de Ternier; Ulrich de Clermont; Pierre de Nangier; Falco de la Tour; Guillaume, vidomne de Cruseilles; Girard de Bosco ; Durannus, prieur du Reposoir.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 1, Oujon, p. 54, n° 39 a. - Cette donation est aussi mentionnée par Arducius dans l'acte de confirmation, édité ibid. p. 1, n° 1. - L'emplacement de ce Villars ou Villard, sur la Balme, est difficile à déterminer ; ce pourrait être la même localité déjà indiquée [306], entre Divonne et La Rippe, près Bonmont.

REG 359
01.01.1135
31.12.1185
Accord fait en présence et par l'ordre de l'évêque Arducius, entre l'abbaye de Bonmont et la chartreuse d'Oujon, pour terminer leurs différends au sujet de divers pâturages. On voit par l'acte que ceux-ci s'étendaient sur toute la ligne du Jura, depuis Orbe jusqu'à Collonge (dans le pays de Gex), et qu'il y en avait même au delà du lac. Les uns sont déclarés rester en commun entre les deux monastères; les autres appartiendront exclusivement à chacun d'eux. Témoins : Almaric, chancelier de Genève; Aimon, prévôt de Peillonnex; Guillaume Albéric, doyen; Guillaume, doyen de Vuillonnex; Walterius, chanoine; Etienne, procurator d'Oujon; Etienne, abbé de Chésery; Pierre, prieur de Chésery; Aschiricus, prieur de Divonne; Gautier, moine d'Ainay.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 1, Oujon, p. 71, n° 49. - Plusieurs des témoins figurent en la même qualité dans l'accord de Saint-Sigismond, ci-dessus n° [344], et la teneur de la présente charte démontre qu'Oujon était un monastère fondé depuis plusieurs années, ayant déjà reçu des concessions de pâturages nombreuses, mais mal délimitées.

REG 360
01.04.1160
01.04.1160
Bulle de Victor IV adressée à l'évêque Arducius, au clergé et au peuple de l'Église de Genève. - Le Pontife ayant reçu des plaintes graves contre Amédée, comte de Genevois, lui a adressé des censures et lettres comminatoires dans lesquelles il lui a ordonné de cesser ses persécutions contre l'Église de Genève et de restituer immédiatement les régales et autres biens qu'il a usurpés en violation du traité conclu, près d'Aix, en présence de l'archevêque de Vienne. En conséquence de ces excès du Comte, le pape annonce que l'archevêque de Vienne, légat apostolique, a dû lancer contre lui et son territoire une sentence d'interdit; il la confirme et la maintient jusqu'à ce que le Comte se soit soumis.
Datum Vercell. calend. Aprilis.
Arch. de Gen. P. H. n° 15. - Spon, Pr. n° 6. - Jaffé, n° 9406. - Schmitt et Gremaud, I, p. 424. - Victor IV a été élu le 7 sept. 1159, et est mort le 20 avril 1164; ayant été nommé en opposition à Alexandre III par une minorité de cardinaux, partisans de l'Empereur, il est considéré comme antipape.

REG 361
05.04.1160
05.04.1160
Landric, évêque de Lausanne, donne à Rodolphe, abbé de Saint-Maurice d'Agaune toute la partie du territoire de Meillerie qui appartient à l'église de Lausanne. Cette cession est faite moyennant une redevance annuelle d'une livre de poivre.
Hoc autem factum Lausanne anno ab incarn. domini MCLX, sexta feria, III nonas aprilis, luna prima.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 629, n° 843.

REG 362
01.01.1161
31.12.1181
Aimon, seigneur de Faucigny, par l'entremise et avec le consentement de son frère, l'évêque Arducius, de sa femme Clémence et de son fils Rodolphe, donne à la chartreuse de Vallon une alpe dite Somènes, avec les prés, pâturages et cours d'eau qui en dépendent. Autres témoins : Guichard, prieur du Reposoir; Hugues, prieur de Vallon; Arbert, procurator du même couvent; Raimond, frère du donateur; Guillaume Albéric, doyen; Pierre de Boëge; Albéric de Sallanches; Amaldric de Villette; Aimon, sénéchal (dapifer).
Non indiqué
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 273.

REG 363
01.01.1161
31.12.1181
Aimon, seigneur de Faucigny, concède aux chartreuses de Vallon et du Reposoir, dont il est, après Dieu, le principal fondateur, tous les pâturages compris dans sa seigneurie, à l'exception de ceux qu'il a précédemment donnés à l'abbaye de Sixt. Il attribue à Vallon ceux qui se trouvent au nord de l'Arve, et au Reposoir ceux qui sont au midi de cette rivière. Témoins : Falco, sénéchal (dapifer); Rodolphe de la Tour; Gérold Dardel; Pierre de Boëge; Raimond de Faucigny; Hugues, prieur de Vallon.
Non indiqué
Ménabréa. Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 274

REG 364
01.01.1161
31.12.1181
Jean, abbé de Bonmont, est témoin d'un acte par lequel Landric, évêque de Lausanne, autorise Thorinc de Granges à faire un don à l'abbaye de Hautcrêt.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 2, Hautcrêt, p. 140.

REG 365
25.08.1161
25.08.1161
Convention destinée à mettre un terme aux contestations qui s'étaient élevées entre les abbayes d'Abondance et de Sixt. Elle a lieu en présence de Pierre, archevêque de Tarentaise; d'Arducius, évêque de Genève; des abbés Guillaume d'Aulps, Henri de Hautecombe, Magno de Hautcrêt, et Girard d'Entremont; des chevaliers Aimon de Faucigny, Pierre des Clés (de Cletis) et Guillaume de Vosérier. Les clauses convenues lors de la fondation de Sixt par Abondance sont reproduites par Rodolphe (de Vosérier), ancien abbé d'Abondance, maintenant d'Agaune, et par Amaldric, doyen et chantre de Genève qui avaient pris part à cette fondation. Ces clauses, relatives aux droits de l'un de ces monastères sur l'autre, à leurs relations réciproques et au mode d'élection de leurs abbés, sont approuvées par toutes les parties.
Factum est hoc anno ab inc. domini MCLXI, indict. IX, epacta XXII, luna XXII, feria VI, regnante imperatore Frederico.
Besson, Pr. n° 29. - Voy. ibid. p. 147. - Hauréau, Gallia Christiana XVI, Instr. eccl. Gebenn, n° 11, col. 152.

REG 366
07.09.1162
07.09.1162
Lettres patentes de l'empereur Frédéric, datées de Saint-Jean de Losne (Côte-d'Or) par lesquelles il confirme les possessions du prieuré de Lutry dans l'évêché de Lausanne, ainsi que celles des prieurés de Talloire, de Saint-Jorioz, de Lovagny et de Bourdeaux, dont les églises appartiennent comme filiales au monastère de Savigny et qui sont placées, les trois premières dans le diocèse de Genève, celle de Bourdeaux dans le diocèse de Die. L'empereur déclare en outre prendre tous ces prieurés sous sa protection spéciale. Au nombre des témoins est Héraclius, archevêque de Lyon et primat.
Acta sunt haec anno inc. MCLXII, indict. X, regnante Domino Frederico Roman. Imper. victor. anno regni ejus decimo, imperii vero septimo feliciter. Datum apud pontem Launae prope Saonam flumen, septimo Idus septembris.
Besson, Pr. n° 30. - M. D. R. t. VII, p. 18. - Boëhmer, n° 2465.

REG 367
07.09.1162
07.09.1162
Sentence souveraine de l'empereur Frédéric, rendue par lui en cour plénière siégeant à Saint-Jean-de-Losne (Côte-d'Or). Le monarque s'adressant à ses fidèles, l'ensemble du clergé de Genève, les possesseurs de maisons (casati), les chevaliers, les bourgeois et les citoyens, ainsi qu'à tous autres, tant petits que grands relevant du même évêché, expose d'abord que son cher et vénéré Arducius, évêque de Genève, est venu à Saint-Jean-de-Losne, s'est présenté devant sa cour, composée de presque tous les princes de l'Empire, et y a porté une plainte grave contre le duc Berthold de Zaeringen et contre Amédée, comte de Genevois, qui ont envahi par violence son diocèse et l'ont injustement dépouillé de toutes ses régales. Ensuite l'empereur continue en ces termes : " L'évêque insistant donc pour avoir justice, nous avons consulté notre cher Henri, évêque de Wurtzbourg, pour savoir si la cession des régales du diocèse de Genève faite par nous au duc Berthold pouvait et devait subsister. L'évêque de Wurtzbourg ayant soumis cette affaire à l'examen d'archevêques, d'évêques et de princes, ceux-ci ont été unanimes; il nous a présenté un avis en droit, d'après lequel la première investiture donnée à l'évêque de Genève ne pouvait être transférée à aucune autre personne, et la concession faite au duc ne pouvait en aucune manière être regardée comme valable. Cet avis a été soumis par nous à la Cour et approuvé par tous. En conséquence, nous avons cassé et entièrement annulé la donation faite par nous au duc Berthold, et, de notre autorité impériale, nous avons confirmé celle que nous avions faite à l'évêque de Genève et à son église, de telle sorte qu'à la réserve de notre Majesté, nul n'ait de pouvoir dans l'église de Genève, si ce n'est l'évêque seul (quod post nostram Majestatem, nullus habeat dominium in ecclesia Gebennensi, nisi solus Episcopus. Voyez la note ci-après). " En outre, le même évêque demandant avec instance la restitution de ses régales et des possessions de son église, notre cher parent, le marquis Albert de Saxe, a émis sur ce point, d'après notre demande et avec l'assentiment de tous les princes, un second avis d'après lequel le dit évêque devait être, par notre ordre, réintégré dans ses régales et possessions, le duc Berthold et le comte de Genevois contraints à s'abstenir désormais de toute intervention dans les régales et les biens de l'église de Genève, ainsi qu'à restituer intégralement tout ce qui a été enlevé. C'est pourquoi la marche de la procédure ayant été ainsi régulièrement suivie, nous ordonnons, par cet édit impérial, au susdit duc et au comte de Genevois de restituer, dans le délai de droit, à l'évêque et à l'église de Genève tout ce qu'ils leur ont enlevé et de se garder d'inquiéter à l'avenir l'un ou l'autre. Tout étant ainsi légalement accompli, nous renvoyons notre cher et honoré prince Arducius, votre vénérable évêque, à votre église et à votre communauté, universitati, en pleine possession de notre faveur et des honneurs qui lui appartiennent, vous ordonnant, sous peine de notre ressentiment, de le recevoir avec une entière déférence, comme votre seigneur et votre évêque, et de lui rendre en outre le respect et les services qui lui sont dus. " L'empereur termine en défendant à tous grands et petits, séculiers ou ecclésiastiques, de troubler l'évêque dans la possession des régales, ou des biens d'église qui viennent de lui être restitués, et cela sous peine d'une amende de mille livres d'or, moitié pour le fisc impérial, moitié pour l'évêque et l'église de Genève. Suivent les noms de tous les archevêques, évêques, abbés, ducs, marquis et comtes formant la cour impériale.
Acta sunt hec anno dom. inc. MCLXII, indict. X, regnante dom. Frederico Rom. imp. victoriosissimo, anno regni eius decimo, imp. vero septimo. Datum in archiepiscopatu bysuntino, apud Pontem Laone super Suonam, VII° Idus Septembris.
Arch. de Gen. P. H. n° 17. - Spon, Pr. n° 8. - Muratori, Antiq. ital. medii aevi, Milan 1738, VI, p. 57. - Mallet, M. D. G. t. V, p. 347.- Trad. d'après Spon, dans Pictet de Sergy, Hist. de Gen. I, p. 257. - La pièce originale des Archives a subi deux altérations partielles, en suite desquelles les mots, post nostram majestatem, ont été supprimés, et celui d'ecclesia raturé et remplacé dans Spon par civitate. Le texte primitif a été rétabli et édité par Mallet, à l'aide d'un examen attentif du manuscrit et du texte publié par Muratori d'après une ancienne copie. Voy. M. D. G. t. V, p. 346.

REG 368
07.09.1162
07.09.1162
Pièce apocryphe, dite Bulle-d'or. - Sentence souveraine de Frédéric, rendue à Saint-Jean-de-Losne, annulant la cession des régales de Genève faite par lui au duc Berthold de Zaeringen et la vente faite par celui-ci des mêmes régales au comte de Genevois. L'empereur, dans cet acte, attribue toute la souveraineté de Genève à l'évêque et à ses successeurs, qui ne doivent reconnaître aucun autre supérieur que le bienheureux Pierre, apôtre. Il ne se réserve d'autre droit que celui de faire célébrer par l'évêque et le clergé de Genève des litanies pendant trois jours, lorsqu'il passerait dans cette ville.
Acta sunt hec anno dom. inc. MCLXII, ind. X, regn. dom. Frederico Rom. imp. vict. anno regni eius X, imp. vero VII. Dat. in arch. bisuntino, apud Pontem Laone super Saonam, VII° Idus Septembris.
Arch. de Gen. P. H. n° 16. - Spon, Pr. n° 7. - Besson, Pr. n° 106. - Trad. dans Pictet de Sergy, Hist. de Gen. I, p. 257. - Ce diplôme n'a été conservé que dans un Vidimus fait à Rome en 1483, tandis que l'original authentique de la sentence du même empereur analysée dans le n° précédent, a toujours existé et existe encore dans les Archives de Genève. Le caractère apocryphe de la Bulle-d'or a été démontré d'une manière péremptoire par MM. Meyer de Knonau, Archiv. fur Schw. Geschichte, I, p. 3 ; Pictet de Sergy, Hist. de Gen. I, p. 253 ; et Mallet, M. D. G. t. V. p. 245 et suiv. Après avoir fait ressortir l'invraisemblance résultant de l'existence simultanée de deux sentences, rendues le même jour et dans la même affaire, mais différentes de texte et consacrant des principes de droit divergents ces auteurs signalent dans le Vidimus de nombreux anachronismes de style et de noms propres ; puis ils insistent spécialement sur cette considération que l'indépendance absolue de l'Empire, consacrée par la Bulle-d'or en faveur de l'église de Genève, aurait été en opposition à la politique de Frédéric, et se trouve formellement contredite par toute l'histoire ultérieure de Genève.

REG 369
08.09.1162
31.12.1185
Rescrit de l'empereur Frédéric, adressé au clergé et au peuple de l'église de Genève. Il leur annonce que leur vénérable évêque Arducius étant venu, en sa qualité de prince de l'empire, siéger dans sa cour, et ayant réclamé contre l'aliénation faite par le duc de Zaeringen des régales de son église, il a favorablement accueilli cette demande. En conséquence, il annule toutes les conventions passées entre ce duc et le comte de Genevois, et déclare que jamais, même du consentement de l'évêque, il ne souffrira que le comte ou toute autre personne soit possesseur ou seigneur intermédiaire entre l'empereur et l'église de Genève, car un tel fait serait contraire à la justice et à la raison.
Non indiqué
Arch. de Gen. P. H. n° 18. - Spon, Pr. N° 9. - M. D. G. t. V, p. 244.

REG 370
08.09.1162
31.12.1185
Le comte de Genevois reconnaît avoir, contre tout droit, sollicité et obtenu du duc Berthold les régales de l'église de Genève ; mais, s'étant repenti de sa conduite, il s'est décidé, du conseil de plusieurs séculiers et religieux, à restituer les dites régales en mains de l'évêque Arducius. Guillaume, fils du comte, fait la même restitution, et l'un et l'autre prêtent serment pour eux et leurs héritiers d'en laisser jouir paisiblement et à perpétuité l'église de Genève. Le tout est approuvé par Amédée, fils cadet du comte, qui souscrit au même engagement. Témoins : Pierre, archevêque de Tarentaise; les évêques Guillaume de Maurienne, Antelme de Belley, Amédée de Sion, et Landric de Lausanne; Borcard, abbé d'Abondance; Hugues, prieur de Vallon; les chanoines Amaldric, doyen; Lambert, doyen; Ponce, sacristain; Pierre de Velona et Amédée d'Annecy; enfin les chevaliers Guillaume, fils du comte ; Raimond de Faucigny, Guillaume de Nangy, et Pierre de Ballaison.
Non indiqué
Arch. de Gen. P. H. n° 19. - Spon, Pr. n° 10. - Quant à l'alphabet qu'on voit à la tête de cette charte, divisé en deux parties, dont une moitié accompagnait chaque double de l'acte; voy. Mallet, M. D. G. t. IV, part. 2, p. 103, note 93.

REG 371
01.01.1162
31.12.1162
Amédée, comte de Genevois, donne à l'abbaye de Hautcrêt les droits d'usage, dans ses bois et ses champs, sur tout son territoire. Il prend sous sa protection toutes les possessions et tenures de cette abbaye et menace de punir ceux qui les troubleraient. Témoins : Landric, évêque de Lausanne, et plusieurs ecclésiastiques et laïques du voisinage.
Hoc actum est Lausanne, juxta monasterium sancte Marie,... anno MCLXII, regnante Frederico imperatore.
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 76. - M. D. R. t. XII, part. 2; Hautcrêt, p. 19. - Hauréau, Gallia Christiana, XV, Instr. eccl. Laus. p. 150.

REG 372
01.01.1152
31.12.1172
Amédée, comte de Genevois, donne à l'abbaye de Montheron les terres d'Uldric, seigneur de Boulens.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 3, p. 106, Répert. de Montheron, n° 494. - Boulens, village vaudois du cercle de Saint-Cierge, district de Moudon.

REG 373
01.01.1163
31.12.1163
Odet, abbé de Saint-Oyen de Joux (S. Claude), concède à l'abbaye de Bonmont, par l'entremise de l'évêque Arducius, des dîmes à Chéserex et à Divonne, et divers autres droits de pâturage. Il fait en outre remise aux frères de Bonmont de dix sols de cens annuel qu'ils devaient à Saint-Claude, mais ajoute que si son couvent rembourse quinze livres à Bonmont, le susdit cens annuel redeviendra exigible. Témoins : Arducius, évêque de Genève ; Guillaume Albéric, doyen ; Gautier, chapelain ; Pierre de Divonne, Guillaume de Marval, Aimon de Satigny, Guillaume de Foliet, Falcon de Céligny, Pierre de Trélex.
Actum anno domin. incarnat, mill°. cent° sexag°. tercio.
M. D. G. t. XIV, p. 10, n° 13.

REG 374
01.01.1164
31.12.1164
Pierre, seigneur de Prangins, confirme à Bonmont toutes les donations qui ont été faites à ce couvent par son père Humbert, notamment la grange de Clarens. Il confirme aussi la donation qu'il lui a faite précédemment de ses droits sur Montlaçon et sur la terre de Jean Olivier, ainsi que sur les terrains défrichés par les moines dans les collines entourant les eaux de Clarens, sous la réserve d'un bois nécessaire aux fortifications de son château. Témoins : Arducius, évêque de Genève; Guillaume Albéric, doyen; Gautier, chapelain; Pierre de Trélex; Pierre de Cossonay ; Aimon de Senarclens. - Ensuite, le même seigneur, en souvenir de son père, de sa mère et de son frère Gérold, donne encore à Bonmont une forêt située entre Montlaçon et Burtigny, indiquée comme voisine du ruisseau la Sérine. Témoins : Pierre de Trélex; Anselme, sénéchal; Humbert de Grilly (Greillye al. Grailiaco); Lambert de Prangins, chevalier; Brunard et Amédée, maires (villici).
Actum domin. inc. anno MCLXIIII.
M. D. R. t. V, part. 1, p. 213. - Voy. ibid. p. 18. - Clarens, auj. papeterie à demi-lieue nord-ouest de Nyon. Pour Montlaçon, voy. [314]. Burtigny, village vaudois du cercle de Rolle, à deux lieues au nord-ouest de cette ville.

REG 375
01.01.1164
31.12.1164
Transaction obtenue par l'évêque Arducius entre l'abbaye de Bonmont et Dalmace de Divonne, ainsi que sa femme Bonète et ses fils Pierre, Gaucher et Etienne. Les contestations portaient sur les donations précédentes des terres de Savigny, Clarens, Longverney, Recretum, Pellens, Bogis et un clos sous le château de Divonne. Témoins : Magnus, abbé de Hautcrêt; Pierre de Trélex ; Arbert de Marcins ; Gérold Rachir ; Pierre d'Echandens ; Turumbert de Denges, etc. - Dans le même acte sont consignées plusieurs donations faites à Bonmont par Guichard d'Ornex, par Bertrannus d'Ornex, et par Gérold d'Eysins. Témoins nouveaux : Humbert, prieur de Prévessin ; Gérold, prieur de Bassin ; Pierre de Trélex et son frère Guillaume ; Guillaume de Crassier ; Louis de Sauvernier ; Rodolphe de Divonne, parent du moine Guérin ; Pierre et Harbert de Grilly; Guillaume d'Arnex.
Actum anno dom. inc. MCLXIIII.
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 77. - Cf. avec les premières donations faites à Bonmont par les seigneurs de Divonne, ci-dessus [265 et 280].

REG 376
12.05.1165
12.05.1165
Bulle du pape Alexandre III, adressée à Jean, abbé de Bonmont. - Le pontife prend ce monastère sous sa protection et confirme les donations qui lui ont été faites précédemment, entre autres : par Walcher de Divonne, des biens à Divonne et à Longverney; par les moines de Saint-Claude, des biens situés dans leur territoire; par Etienne de Gingins, de la terre de Savigny et la grange de Bogis; par Humbert, évêque de Genève et par les chanoines de Sainte-Marie de Lausanne, de la grange de Chéserex; les biens situés à Charaio, donnés par les moines de Saint-Victor de Genève; une vigne à Divonne, donnée par Pétronille d'Aubonne; une grange et des vignes à Clarens, données par Humbert de Prangins et son fils Pierre; l'église de Vich (Vizo), donnée par Guigues, Amédée, Anselme et Pierre de Begnins; enfin des dîmes aux Outards (de Altaribus), données par Guillaume de L...., Humbert Brutinus, le comte de Genevois, et Othon de Saint-Simphorien.
Datum Biturie, IV idus maii, indict. XIII, inc. dom. anno MCLXIV, pontificatus vero dom. Alexandri pape III, anno VI.
Hist. Patr. Mon. Chart. I, p. 831, n° 525. - La mention de Bourges comme la localité où cette bulle a été rendue exige qu'elle soit placée en 1165. Voy. Jaffé, n° 7462. - Pour la plupart des donations, voy. les nos précédents. Vich, paroisse du district de Nyon, à un quart de lieue de Begnins. Les Outards, hameau près de Gimel.

REG 377
01.01.1165
31.12.1165
Ordonnance rendue par Pierre, évêque de Pavie et légat apostolique, Landric, évêque de Lausanne, et Arducius, évêque de Genève, pour réprimer les attaques auxquelles sont exposées les abbayes et les églises du diocèse de Lausanne.
Non indiqué
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 79. - M. D. R. t.I, p. 198, et XII, part. 2, p. 25. - Voy. pour la date M. D. G. t. IV, part. 2, p. 112, note 172.

REG 378
01.02.1166
28.02.1166
Hudric, seigneur de Clermont (en Albanais), donne à l'église de Genève ses droits sur le nommé Aimon Maruclers de Desingy et sur tous les individus de sa postérité qui demeureront au dit territoire de Desingy.
Die veneris mense Februarii, A. D. MCLXV. (v. st.)
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 13. - Desingy, paroisse du décanat de Rumilly, rive gauche des Usses, à une lieue à l'est du Rhône.

REG 379
26.07.1166
26.07.1166
Arducius, évêque de Genève, est témoin d'un diplôme signé à Dôle par l'empereur Frédéric en faveur d'Odon de Champagne. Autres témoins : Humbert, élu de Besançon ; l'évêque de Toul, l'abbé de Cluny et plusieurs princes et seigneurs.
Anno inc. MCLXVI, indict. XIIII, regn. dom. Frederico Rom. imp. glor. anno regni ejus XIIII, imp. vero XII. Dat. apud Dolam super flumen Dubium, VII Kal. Aug.
Guillaume, Hist. de Salins, II, p. 50. - Chevalier, Mémoires hist. de la ville de Poligny, I, p. 323. - (Christin) Dissertation sur l'abbaye de Saint-Claude, 1772, p. 99.

REG 380
01.01.1166
31.12.1166
Accord entre l'abbaye de Bonmont et Etienne de Crassier, chevalier, conclu au moment où celui-ci se préparait à partir pour Jérusalem, et approuvé par sa femme Agnès. Le dit Etienne confirme les donations qu'il a faites précédemment de tous ses droits paternels et maternels à Bogis, Divonne, Pellens et Villars, puis y ajoute d'autres dons de terres et de biens pour quelques-uns desquels il se réserve l'usufruit pendant sa vie. En retour, Bonmont lui remet en fief tout ce que l'abbaye possède des biens de son père et de ses frères Gaucher et Conon, situés à Signy et à Duillier. Pour ces biens, il devient vassal de l'abbé, homo abbatis.
Anno ab inc. Dom. MCLXVI, ind. XIIII, epacta XVII, concurrente V.
M. D. G. t. XIV, p. 10, n° 14. - Signy et Duillier sont deux villages du district de Nyon, à une lieue à l'ouest et au nord de cette ville.

REG 381
01.01.1167
31.12.1167
Arducius, évêque de Genève, confirme à l'abbaye de Sixt, dont Ponce est abbé, la possession de l'église de Samoëns, et consent à ce que cette église soit remise à deux frères jumeaux, Pierre et Willelme, moyennant le cens annuel de dix sols genevois, jusqu'à la mort du dernier survivant. Témoins : Rodolphe, abbé de Saint-Maurice ; Borcard, abbé d'Abondance ; Gérold, abbé d'Entremont; Ponce, trésorier de Genève; Amaldric, Lambert, Anselme et Guillaume Albéric, tous doyens.
Act. apud abbatiam de Six, anno ab inc. Dom. MCLXVII. Papa Alexandro Romanae ecclesiae et Frederico Rom. rege feliciter imperante.
Besson, Pr. n° 31. - Samoëns, paroisse du décanat de Sallanches, située sur le Giffre en Faucigny.

REG 382
01.03.1168
01.03.1168
Arducius, en qualité de prévôt du chapitre de Lausanne préside cette assemblée qui confirme l'institution de chanoines réguliers de Saint-Augustin dans l'église de Saint-Maire à Lausanne.
Actum in capitulo Laus. anno inc. MCLXVIII, indict. I, ep. IX, concur. I, Kal. martii, luna VII, feria VI.
Hauréau, Gallia Christiana, XV, Instr. eccl. Laus. p. 151, n° 30.

REG 383
01.03.1168
31.03.1168
L'empereur Frédéric Barberousse, obligé de quitter l'Italie et de fuir précipitamment au travers des Alpes pour éviter les embûches que lui tendent ses ennemis, passe le mont Cenis et arrive à Genève. - Le poëte Godefroi de Viterbe, en décrivant le voyage de l'empereur, dit qu'il fut joyeusement accueilli à Genève, que le comte et le peuple le comblèrent d'égards, et que le Rhône lui fournit des brochets et de belles truites.
(v. 769.) Cedit ab Ytalia Cesar paucis comitatus, Tunc iter obstruitur, sibi mors occulta paratur. Venit Segusium, qua latet hostis honus. Insidias Ligurum tunc evassisse putaret, Cum sibi iam mortem Segusius arte pararet. Dum dolus instaret, fraus patet, ipse cavet. Sic ubi regis eques pro rege manere paratur, Nocte fugit domimis, solo socio comitatus, Montis Cilleni nocte sub alpe venit. ... (v. 787.) Rex Bertoldus erat, per quem fuga nostra paratur, Sic apud alpinos populos vehementer amatur, Cuius et ingeniis vita redempta fuit. Alpibus ingeritur vallemque subit Murionum, Suscipit egregium gavisa Gabenna patronum, Cui comes et populus contulit omne bonum. Dat ei Rodanus lucios truitasque decoras. Etc
Godefridi Viterbiensis carmen, de gestis Friderici primi imperatoris in Italia, éd. Iul. Ficker. OEniponti 1853, p. 48.

REG 384
14.09.1168
14.09.1168
Arducius, évêque de Genève, est au nombre des signataires d'un acte fait à Besançon, par lequel l'empereur Frédéric accorde à l'évêque de Toul le droit de frapper de la monnaie à Liverdun.
Datum Bisuntin. XVIII calend. octob. anno Domini MCLXVIII, indict. I.
Dom. Calmet, Hist. ecclés. et civile de Lorraine. Nancy 1728. Pr. p. 364.

REG 384 bis
29.12.1168
29.12.1168
Rodolphe de Faucigny, excité par l'exemple de son père Aimon qui a fondé le monastère du Reposoir et l'a doté et protégé pendant toute sa vie, déclare qu'il a lui-même cherché à apaiser les querelles que faisaient au dit couvent Turumbert Bremerius, métral(minister) ainsi que son frère, au sujet des alpes de Marins et de Bremi. Après plusieurs contestations, Turumbert et son frère ont abandonné tous leurs droits sur ces montagnes en faveur de R., prieur du Reposoir. Témoins : A., évêque de Genève ; Pierre, archevêque de Tarentaise ; W., abbé d'Aulps ; Rodolphe, abbé de St-Maurice d'Agaune; Borcard, abbé d'Abondance; Ponce, abbé de Sixt; Henri, frère de Rodolphe (fratris mei) et prévôt de Genève ; Willelme, prieur de Nantua ; Rodolphe Alaman et Raimond, oncles de Rodolphe (patruorum meorum) ; Aimon et Turumbert, sénéchaux (senescalcorum meorum) ; G. de Voserier ; G. et P. du Frainet ; P. de Boëge ; G. Dardel; Etienne de Pomier et son frère Willelme ; etc.
Hoc factum est apud Valeres, A. D. MCLXVIII, epacta XXVIII, luna IX, feria III, per octavas nativitatis Domini.
Manuscrit de dom Léyat, aux Arch. de Turin et en mains de M. le prince de Cystria ; charte impr. dans Revue Savoisienne, février 1866. - Cette pièce montre qu'à cette époque, Aimon I, sire de Faucigny, était mort, que son lils aîné Rodolphe lui avait succédé comme seigneur de Faucigny, et que Henri, son second fils, était alors dans les ordres et prévôt du Chapitre de Genève.

REG 385
05.12.1170
05.12.1170
Humbert III, comte de Savoie, renonce à ses réclamations contre le monastère d'Abondance, dont Borcard est abbé, et confirme les possessions du dit couvent à Larringe et à Charmey (Carmiaco). En retour, il reçoit trois cents sols, monnaie genevoise. Témoins : Gautier de Blonay; Willelme de Féterne; Gérold et Hugues de Bais (Bex) ; Guy d'Alinge; Boson, vicomte d'Aoste; Falcon de Concise; Ponce de Conflans; Enguerrand d'Evian.
Anno ab inc. Dom. MCLXX, luna XXII, nonas Decembris, regn. imp. Frederico.
Guichenon, Savoie, Pr. p. 42. - Larringe, château et paroisse à une lieue au sud d'Evian. Charmey, hameau près de Bernex, à trois lieues à l'est de la même ville.

REG 386
01.01.1170
31.12.1170
La comtesse de Genevois est au nombre des fondateurs de la chartreuse de Saint-Hugon. Ceux qui concourent avec elle à l'acte de fondation sont : Hugues de Hauteville, Soffred, Nantelme Aynard, Hugues de la Rochette, Gauffredus de Bellecombe, Avillenchus de Morestel et Guy de Châteauneuf, ainsi que leurs femmes et leurs enfants. Ils donnent à perpétuité à Dieu et aux frères chartreux, dont Nantelme est prieur, toute la vallée comprise entre les ruisseaux le Gétron et le Beins (Veito), et entre le mont Lovet et les Alpes de Maurienne.
Anno ab inc. Dom. millesimo centesimo septuagesimo.
(De Monteynard.) Cartulare de Domina, Lyon, Perrin, 1859, p. 374. - Saint-Hugon, chartreuse, aujourd'hui grande usine au sud-ouest de La Rochette, commune d'Arvillard, en Savoie. - Cf. avec [319] et avec le traité du 5 janvier 1290 entre l'évêque de Grenoble et le comte de Genevois. Valbonnais, I, p. 38.

REG 387
01.01.1160
31.12.1180
L'évêque Arducius atteste de vive voix devant l'autel de Saint-Pierre, apôtre (à Genève), qu'il a terminé une difficulté existant entre Ponce, abbé de Sixt, et Pierre, chevalier de Boëge (de Buatio), au sujet de terres que celui-ci contestait à l'abbaye. Témoins : Jean, prieur de Sixt ; Etienne, Guillaume, Jospert, maître Jean Galo, maître Wilbert, Fréodard, tous chanoines; Lambert, chapelain de l'évêque; Jean, prêtre.
Non indiqué
M. D. G. t. XV, suppl. aux chartes inédites du diocèse de Genève.

REG 388
01.01.1151
31.12.1171
Les moines d'Aulps et leur abbé Guillaume donnent à la chartreuse de Vallon tout ce que leur abbaye possède dans la vallée où cette chartreuse est située. Ils stipulent une clause de retour pour le cas où l'ordre des chartreux quitterait la vallée. Témoins : Arducius, évêque de Genève, par l'entremise duquel la donation a lieu et qui y fait apposer son sceau ; Turumbert, doyen ; Gérold de Langin ; Pierre de Cervenc ; Willelme de Viu et ses frères Rodolphe et Conon ; Gérold de Lullin ; Gérold et Willelme Dardel frères. - L'acte mentionne ensuite qu'Arducius bénit le cimetière de Vallon et prononce l'anathème contre quiconque viendrait à troubler ou offenser les chartreux.
Non indiqué
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 274.

REG 389
01.01.1172
31.12.1172
Arducius, évêque de Genève, confirme plusieurs donations faites à Bonmont pendant que Jean était abbé. Les donateurs principaux sont : Barthélémy de Bière ; Conon de Mont, et sa femme Alaïs ; Pierre de Saint-Simphorien ; Pierre d'Ecublens et ses frères Uldric et Humbert, tous fils de Guillaume ; Jean de Saint-Oyen et ses neveux, fils de son frère Anselme ; enfin Borchard de Mont, sénéchal. - Parmi les témoins de ces diverses donations figurent Gérold, prieur de Bière; Pierre, prieur de Perroi; Amaldric de Mont, frère de Conon; Humbert, seigneur d'Aubonne, et Jacob son fils; Humbert de Divonne; Falco de Hauteville, et Guitherus son frère ; Guillaume d'Arnay et Narduin, moines ; Guillaume de Cruseilles, chanoine ; Humbert, chevalier de Saint-Oyen (de Rottères) ; Savaric, doyen.
Actum anno dom. inc. MCLXXII. Frederico rom. imp. regnante, Alexandro tertio sedi apostolice presidente.
M. D. G. t. XIV, p. 379, n° 331. - Saint-Oyen de Rottères est un hameau près de Gimel, district d'Aubonne, canton de Vaud.

REG 390
24.02.1173
24.02.1173
L'abbaye d'Abondance, dont Ponce est abbé, ayant fondé la maison de Grand-Val, dans le comté de Bourgogne, l'autorise à s'ériger en abbaye sous l'obédience de celle d'Abondance, à condition qu'elle ne pourra appartenir à aucun autre ordre religieux, et que l'abbé de Grand-Val occupera le quatrième rang dans le chapitre d'Abondance.
Anno ab inc. dom. MCLXXII, indict. IV. epacta XXIII, currente sexto Calend. Martii, luna XXX, regnante imp. Frederico, Domno Arducio Gebennensi episcopo. (v. st.)
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. I, ch. 97. - Besson, Pr. n° 34. - Dunod, Hist. des Séquanois, etc. I, part. 3, Pr. p. 92. - Guillaume, Hist. de Salins, I, p. 130. - Grand-Val est dans le canton de Saint-Laurent, département du Jura.

REG 391
01.01.1173
31.12.1173
L'évêque Arducius et le comte de Genevois sont au nombre des garants ou témoins des conventions passées entre Henri II, roi d'Angleterre, et Humbert III de Savoie, à l'occasion du mariage de Jean, fils de Henri, avec Alix de Savoie, fille de Humbert. Interviennent aussi : Henri de Faucigny, Amédée et Guillaume de Nangy, Berlion et Ponce de Faverge, Berlion de Montfalcon, Enguisius d'Evian, Ubold de Rumilly, etc.
Non indiqué
Wurstemberger, Peter, IV, p. 8, n° 31. - Voyez la note qui accompagne la charte et dans laquelle cet historien donne les motifs de la date probable de ces conventions. - D. Bouquet, XIII, p. 148.

REG 392
01.01.1173
31.12.1173
Jean, abbé de Bonmont, est témoin d'une donation faite à l'abbaye de Balerne (près de Salins, Franche-Comté), par Girard, comte de Mâcon.
Actum est hoc anno ab inc. dom. MCLXXIII.
Guillaume, Hist. généal. des Sires de Salins, II, p. 66.

REG 393
01.01.1173
31.12.1178
Accord entre Oujon et Chézery. - L'abbé de Chézery ayant, en violation d'un traité conclu avec la chartreuse d'Oujon sur les limites respectives de leurs pâturages, obtenu au prix de quarante sols, d'Amédée, comte de Genevois, des droits de pâturage qui avaient été reconnus appartenir à Oujon, l'évêque de Genève Arducius, sur la plainte de ce dernier monastère, fait représenter au comte le texte du susdit traité. Il est alors décidé dans une cour de justice tenue à la fois par l'évêque et le comte que la concession de pâturages obtenue par Chézery, l'a été contre tout droit et justice, que l'acte doit en être annulé et que le traité antérieur, confirmé à nouveau, recevra son plein et entier effet. Il portait que les chartreux d'Oujon avaient le droit de pâturage depuis l'Arve jusqu'au mont de Sion et à Valeiry, ainsi que depuis le mont Salève jusqu'au Rhône; tandis que les religieux de Chézery jouissaient des mêmes droits depuis le sommet du mont de Sion jusqu'à Chaumont et depuis Valeiry jusqu'au Vuache. Témoins, outre l'évêque et le comte : Pierre, abbé d'Abondance; Durannus, prieur du Reposoir; Hugues, prieur d'Oujon; Ponce, sacristain; le prieur de Saint-Jean ; Amédée de Nangy.
Non indiqué
M. D. R. t. XII, part. 1 ; Oujon, p. 56, n° 40, avec les corrections indiquées dans l'Avant-propos, p. XXI.

REG 394
23.08.1174
23.08.1174
Amédée, comte de Genevois, par la médiation de Nantelme, évêque de Belley, fait la paix avec l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune. Il reconnaît lui avoir causé de grands torts en lui retenant des censes et en lui contestant ses droits de seigneurie sur Commugny. Le comte s'engage à respecter la dite seigneurie (prefata potestate), et fait à l'abbaye des donations, entre autres celle des péages de Bassin et d'Arzier (peagium totum et integrum de Bacinis et de Assirio). Guillaume, fils du comte, approuve cet accord fait à Annecy. Témoins : Nantelme, évêque de Belley; Borcard, abbé d'Agaune; Louis de Grésy (Groisie); Amédée de Nangy; Chabert de Morestel; Pierre des Clés (de Cletis); Hugues de Bex (Bacio); Etienne d'Annecy; Boson, prieur de Sévrier et chanoine régulier.
Factum est hoc Anasserio. anno ab. inc. dom. MCLXXIIII, luna XI, epacta IIII, feria V, in vigilia sancti Bartholomei.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 1044, n° 1060.- Voy. [156].

REG 395
08.09.1176
08.09.1176
Amédée, comte de Genevois, et Amédée son fils approuvent diverses donations faites au monastère de Bellelai (district de Moûtiers, dans l'évêché de Bâle) par des hommes de Villars en Vully, qui se sont fait recevoir dans le dit couvent. Richard, comte de Montbéliard, est témoin de l'acte.
Anno ab incarnatione Domini MCXCII, indictione octava, epacta VII, concurr. VI, luna XXX. Sexto Yd. septembris. In claustro de Paierno.
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 14. - Trouillat, I, p. 424. - Rég. Forel, n° 637 et 762. - Le millésime 1192 ne correspond à aucune des autres indications de la date. M. de Gingins (Indicateur d'histoire et d'antiquités suisses, 1859 p. 81) estime que cette charte doit être reportée au 8 septembre 1176, ce qui ferait concorder plusieurs des données chronologiques, notamment l'épacte, le jour de la lune et celui du mois. D'autre part, M. Hisely (Notice biogr. sur Frédéric de Gingins, p. 72) croit qu'il faut admettre la date du 8 sept. 1195. La première de ces opinions a cet avantage de ne point modifier la chronologie connue des comtes de Genevois.

REG 396
12.11.1176
12.11.1176
Pierre, abbé d'Abondance, est témoin d'un acte par lequel Landric, évêque de Lausanne, donne à l'abbaye de Saint-Maurice l'église de Saint-Aubin en Vully.
Hoc autem factum est in ecclesia beate Marie matris domini, anno ab incarn. Dom. MCLXXVI, epacta XXVI (VII), concurrente I, luna XIV, feria III, pridie idus Novembris.
Matile, Monuments de l'histoire de Neuchâtel, n° 26, p. 19.

REG 397
18.06.1177
18.06.1177
Bulle d'Alexandre III, qui prend sous sa protection l'hospice de Saint-Nicolas et de Saint-Bernard du Mont-Jou, et confirme ses possessions. Celles qui paraissent appartenir au diocèse de Genève sont : l'église de Saint-Loup (sancti Lupi) et la cella de Meillerie avec ses dîmes. Les droits des évêques sont réservés, salva dyocesanorum episcoporum canonica iusticia.
Datum Venetie, XIIII Kal. Julii, indict. X, inc. dom. anno MCLXXVII, pont, vero d. Alexandri pape III anno XVIII.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 1056. - L'église de Versoix était consacrée à Saint-Loup, et une autre église du même nom se trouvait à un quart de lieue à l'ouest de ce bourg. - Voy. ci-après, en 1191, une convention entre l'hospice de Saint-Bernard et l'évêque Nantelme, au sujet des possessions du premier dans le diocèse de Genève.

REG 398
28.08.1177
28.08.1177
Guillaume, fils d'Amédée, comte de Genevois, du consentement de son fils Humbert, donne à l'église de Saint-Maire à Lausanne une femme avec ses fils et filles, et confirme une autre donation faite à la dite église.
Anno ab. inc. Dom. MCLXXVII, die dominica, luna vigesima octava.
Hisely, Comtes de Genevois, Pr n° 1, dans Mém. de l'Institut Genevois, II, part. 2, p. 93.

REG 399
01.01.1177
31.12.1177
Arducius, évêque de Genève, énumère et confirme plusieurs donations faites à Bonmont pendant son épiscopat. savoir : 1° Louis de Mont et sa femme Amblara, ont donné des dîmes sur les vignes de Bougy et sur les champs que les moines ont cultivé entre le ruisseau du Rupalay, et un autre ruisseau descendant du dit Bougy. Cette donation a été approuvée par les fils de Louis de Mont, Conon, Amaldric et Humbert; par Humbert de Saint-Oyen, qui avait quelque droit sur ces dîmes; enfin par Bochet de Mont et Guy de Mollens son neveu, qui avaient reçu de Louis une compensation pour leurs droits sur les mêmes dîmes. Témoins: Marcho de Bière; Borchard, sénéchal de Mont; Guillaume de Germany; Pierre de Pont; Savaric, clerc d'Aubonne; Borchard de Perroi; Guillaume, moine d'Arnex. - 2° Après la mort de Louis de Mont et de Bochet de Mont, Guy de Mollens, neveu de ce dernier, a confirmé la donation des susdites dîmes. Témoins : Humbert d'Aubonne ; Savaric, doyen ; Humbert de Grilly (Gralie). - 3° Les mêmes confirmations et renonciations à tous droits sur ces dîmes sont faites par Conon de Roche, dit Putous, et son frère Pierre, par Ebal de Grandson et son frère Jordan, ainsi que par Conon de Mont, sa femme Alaïs et son fils Ebal, ces trois derniers étant au château de Mont. Témoins nouveaux : Girard de Grandson ; Raimond de Dinant ; Amédée, fils du comte (de Genevois); Manno, abbé de Hautcrêt; Jean, abbé de Montheron; Pierre, seigneur de Prangins ; Pierre de Trélex ; Ponce de Vesancy ; Nantelme d'Aubonne et son frère Aimon ; Hugues de Pont ; Dalmace de Marcins ; Pierre Franconis, de Genève ; Borchard, sénéchal; Gérold, chevalier d'Aubonne. - 4° Quelques autres donations analogues sont encore faites à Bonmont par Humbert Brutinus et son frère Anselme, ainsi que par Willelme et Ulrich de Quarnens. Témoins nouveaux : Falco de Hauteville ; Willelme de Trélex; Willelme de Crassier, moine. - 5° Enfin Conon de Mont et sa femme Alaïs font à Bonmont la donation d'une manse avec sa forge et ses bâtiments. Témoins nouveaux : Amaldric de Mont; Borchard, chevalier; Rodolphe de Germany. Jean est indiqué comme abbé de Bonmont dans plusieurs de ces actes.
Actum anno dom. inc. MCLXXVII, Frederico Rom. imp. regnante, Alexandro tercio sedi ap. presidente.
M. D. G. t. II, part. 2, p. 38. - Pour le Rupalay, voy. [175]. Bougy, village près d'Aubonne, à l'ouest de cette ville.

REG 400
01.01.1177
31.12.1177
L'évêque Arducius donne à l'abbaye de Hauterive les droits que l'église de Genève possédait sur les dîmes d'Onnens.
Actum anno inc. MCLXXVII, epacta XVIII, concurr. V.
Mémorial de Fribourg 1857, p. 96. - Pour Hauterive, voy. [298]. Onnens, village fribourgeois près de Hauterive.

REG 401
14.03.1178
14.03.1178
Bulle d'Alexandre III, qui confirme à l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune ses diverses possessions. Celles qui paraissent appartenir au diocèse de Genève sont Commugny et Massongy.
Datum Laterani, II Idus Martii, indict. XII, inc. dom. anno MCLXXVIII. Pontif. vero d. Alexandri pape III anno ejus XX.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 1064. - D. Plancher, Hist, de Bourgogne I, p. 57. - Massongy, paroisse du décanat d'Alinge, au nord-ouest du coteau de Boisy. Pour Commugny, voy. [156 et 394].

REG 402
01.06.1178
30.06.1178
Arducius, évêque de Genève, atteste que son neveu Henri, seigneur de Faucigny, après examen fait par les notables de sa terre convoqués à Sallanches (convocatis majoribus terres suae), a reconnu que ses droits sur l'église de Contamine se bornent aux suivants : Les hommes de cette Eglise doivent défendre la terre de Faucigny lorsqu'elle est attaquée par les ennemis; la moitié des bêtes fauves prises sur les terres de Contamine doit être portée au seigneur de Faucigny ; c'est à lui qu'appartient la justice sur les adultères et les homicides, ainsi que le ban des voleurs ; pour tout le reste, cette église est libre de toute exaction et redevance. Henri et ses frères Willelme, Aimon et Marchesius, ont promis en mains de l'évêque de se conformer à cette reconnaissance. Elle a lieu aussi en présence de Rodolphe l'Allemand (Teutonicus) et de Raimond de Faucigny, frères de l'évêque. L'acte est fait par les soins de Guillaume, prieur de Contamine, et écrit par maître (magister) Gilbert, chanoine de Genève, sur l'ordre d'Arducius remplissant les fonctions de chancelier. Autres témoins : Guy du Frêne (de Fraxino); Aimon de Siriaco; Guillaume de la Frasse (de Fraxia), chevalier; Alimard de Châtillon et son fils Turumbert ; M... de Sallanches.
Actum est hoc Dom. Alexandro sanct. eccl. presid. Frederico imp. Amedeo Comite Gebennensi, anno ab inc. Dom. MCLXXVIII, die Veneris, mense Junio.
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. I, ch. 54. - Besson, Pr. n° 35. 0 La mention dans la date ci-dessus du comte Amédée, mort le 26 du même mois, démontre que cette charte doit avoir été rédigée dans les premiers jours de juin 1178. - Cet acte présente du reste un autre intérêt, parce qu'il est le plus ancien où Henri soit désigné et agisse comme seigneur de Faucigny, ce qui conduit à supposer que la mort de son père Aimon avait eu lieu dans les premiers mois de la même année. Voy. [384bis], lequel prouve que Henri de Faucigny n'a pas succédé à son père Aimon, mais à son frère Rodolphe. Voy. aussi le Tableau généalogique des Faucigny. - Quant à la qualification de chancelier, donnée ici à Arducius, et qu'on retrouve dans deux autres actes [411 et 423], Besson, p. 17, croit qu'elle désignait une fonction de la Cour impériale. Cette opinion paraît peu fondée.

REG 403
01.01.1178
25.06.1178
Amédée, comte de Genevois, figure comme témoin dans une charte par laquelle Berthold IV, duc de Zaeringen, avec le consentement de son fils Berthold, confirme au monastère de Payerne la propriété allodiale du fonds sur lequel a été bâtie l'église de Saint-Nicolas de Fribourg et la quatrième partie de la ville de Fribourg.
Actum est istud anno ab incarnatione Domini MCLXXVIII.
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. II, ch. 83. - Zurlauben, Tabl. topogr. de la Suisse, I, Pr. 20. - Zeerleder, n° 57. - Solothurn. Wochenblatt, 1812, p. 343.- Recueil diplomatique du canton de Fribourg, I, n° 1. - Hisely, Comtes de Gen. p. 36. - Ces deux derniers ouvrages placent cet acte en 1177 au lieu de 1178.

REG 404
26.06.1178
26.06.1178
Mort d'Amédée, comte de Genevois.
L'obituaire de l'église de Saint-Pierre porte la mention suivante : VI Kal. Julii, obiit Amedeus, comes Gebennensis. Dedit vasellum vini de Bosse pro remedio anime sue et pro dampnis illatis ecclesie, in persona baronum A. de Nangyaco et F. de Terniaco, Willermi filii sui et multorum baronum. In suo obitu dedit receptum de Bossye pro suo anniversario. Fiat duplum.
Bibl. publ. de Genève, Manuscrits relatifs à l'hist. de Genève, n° 149 (Senebier, p. 390). - Le cartul. de Laus. (M. D. R. t. VI, p. 649) indique l'anniversaire d'Amédée au 4 des cal. de juillet (28 juin); l'obituaire de Sixt au 3 des mêmes cal. (29 juin). - Quant au millésime, il est déterminé par le double fait qu'Amédée vivait encore en 1178, comme le démontrent les deux actes précédents, et, d'autre part, qu'au 23 août 1178, on voit le comte de Genevois prêter hommage à l'abbaye de Saint-Maurice pour plusieurs fiefs [407], ce qui indique un changement survenu dans la personne assujettie à l'hommage.

REG 405
01.06.1178
30.06.1178
Renonciation par Anselme Vinigers, de Bardonnex, et ses frères, aux droits qu'ils prétendaient avoir sur Willelme, Jean et Guichard, lesquels sont dits du Châble, parce qu'ils y sont nés, mais habitent Genève. La renonciation est motivée sur ce que ces trois frères ont prouvé qu'ils étaient libres et hommes du Chapitre de Saint-Pierre. Ils promettent de payer chacun une redevance annuelle de six deniers au Chapitre, qui, de son côté, les prend sous sa protection. Témoins : Anselme, doyen de Vuillonnex, Willelme de Willie, Pierre Franco, Frewardus, Willelme Josper, Pierre Bals, Willelme de Sallanches et Jean Galo, tous chanoines; Lambert, marguillier; Gérold du Bois (de nemore), vidomne; Anselme de Compésières et son frère Willelme, chevaliers ; Willelme de Perly, métral (minister) ; Boemond de Posterla, etc.
Actum est hoc D. Alexandro pres. sancte romane eccl. Frederico imp. Arducio Gebenn. Ep. Willelmo comite, mense Junio, anno ab inc. Domini nostri Jehsu Christi MCLXX. (?)
Arch. Gen. P. H. n° 20 - M. D. G. t. II, part. 2, p. 36. - Mr Hisely, Comtes de Gen. p. 94, estime que cet acte doit être du mois de juin 1178, époque à laquelle Guillaume devint comte de Genevois. La pièce n° 20 des Archives ne laisse aucune incertitude quant au millésime, mais comme elle n'a ni sceau ni signature, et qu'elle est évidemment une copie faite dans l'intérêt des parties qui y sont dénommées, il peut y avoir eu une erreur de copiste ou dans le millésime, ou dans la désignation du comte. La première erreur est la plus probable.

REG 406
19.08.1178
19.08.1178
L'empereur Frédéric confirme en termes généraux les donations faites antérieurement à la chartreuse d'Oujon et fixe les limites de son territoire.
Anno dom. inc. MCLXXVIII, indict. XI, regni XXVII, imp. XXIV. Dat. apud Lugdunum super Rhodanum XIV Kal. sept.
M. D. R. t. XII, Avant-propos, p. XXXI.

REG 407
23.08.1178
23.08.1178
Le comte de Genevois fait en mains de Borcard, abbé de Saint-Maurice, hommage-lige et reconnaissance pour le château de Chaumont, pour celui de La Roche et pour la moitié de Hauteville. Témoins : Nantelme, évêque de Belley; Amédée de Nangy, Chabert de Morestel, et Pierre des Clés, chevaliers.
Anno ab inc. dom. MCLXXVIII, luna XI, epacta IV, feria V, in uiglia (pour vigilia) sancti Bartholomei.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 1066, n° 1569. - Chaumont et La Roche, châteaux en Genevois, le premier au pied du versant méridional du Vuache, le second dans les Bornes, à une lieue à l'ouest de Bonneville. Hauteville, château en Albanais, rive droite du Fier, à une lieue de Rumilly.

REG 408
01.01.1178
31.12.1187
Henri, seigneur de Faucigny, à la prière de son parent (consanguineus) Aimon, archevêque de Tarentaise, restitue aux chartreux de Vallon, dont J. est prieur, les deux Alpes qu'il leur avait injustement enlevées. Il promet de protéger ces moines de tout son pouvoir et de les recevoir lui-même dans leur maison avant le prochain Dimanche des Rameaux, en toute humilité, révérence et dévotion.
Non indiqué
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 278. - Cet auteur conclut de la parenté indiquée ici entre Henri, sire de Faucigny, et Aimon de Briançon, archevêque de Tarentaise (1178 à 1212), que Clémence, mère du dit Henri, devait être de la famille des sires de Briançon. - En février 1187, Laurent était prieur de Vallon.

REG 409
01.01.1179
31.12.1185
Borcard de Villette avait été admis comme frère convers à Sixt par Ponce, abbé, et avait donné à ce monastère tout ce qu'il possédait en alleu. Après sa mort, Guillaume de Villette, vidomne, et Pierre, frère de celui-ci, intentent à Guillaume, abbé de Sixt, une action au sujet des biens donnés par Borcard, que l'abbaye dit avoir possédés en paix pendant quinze ans. Un accord a lieu en présence de Borcard, abbé (d'Agaune) ; Guillaume, abbé; Jean, prieur; Pierre, chanoine d'Abondance; Torrenc, chanoine de Sixt; Pierre, chevalier de Ternier ; Ponce Benoit et son neveu Guillaume ; Aimon de Lully ; Guillaume Cherbonex; Hugues, métral.
Non indiqué
M. D. G. t. XV, Supplément aux chartes inédites du diocèse de Genève.

REG 410
05.03.1179
19.03.1179
Arducius, évêque de Genève, assiste au troisième Concile de Latran, convoqué à Rome par le pape Alexandre III. Les prélats de la province de Vienne qui souscrivent, sont ainsi désignés : Robertus Viennensis archiepiscopus, Odo Valentinus, Robertus Diensis, Joannes Gratianopolitanns, Artutius Gebennensis, Lambertus Maurianensis.
Anno ab inc. dom. MCLXXIX, indict. XI, V, VII et XIX mens. Martii.
Labbe, Concil. X, p. 1531. - D'Achery, Spicilegium, I, p. 638. - Mansi, Concil. XXII, p. 466. - Un des canons de ce Concile prescrit que nul ne soit nommé évêque s'il n'est âgé de 30 ans et né en légitime mariage. Besson prétend que cette disposition fut provoquée dans le Concile par Arducius, pour écarter de l'épiscopat de Genève, Barthélémy, chantre de cette église et bâtard du comte de Genevois ; mais aucun des actes de cette époque ne permet d'apprécier l'exactitude de cet allégué.

REG 411
01.06.1179
30.06.1179
Arducius, évêque de Genève, atteste que Ubert, curé de Sainte-Croix, et Albert, curé de Saint-Gervais, ont acheté de Jospert Rancher un espace de terrain de 18 pieds sur 3, situé derrière les maisons des acquéreurs et contigu aux murs de la ville. Le prix d'achat est de 52 sols. L'acte est écrit par Guitbert, chanoine de Genève, sur l'ordre d'Arducius remplissant les fonctions de chancelier. Témoins : Pierre Francus, Frewardus, Willelme de Villi, chanoines ; Willelme Petevin et Pierre de la Rive, clercs; Ubert de civitate, non ridens (qui-ne-rit?).
Act. D. Alexandro pres. sancte Romane ecclesie, Frederico imp. Ar. geb. ep. Willelmo comite, anno ab inc. Dom. MCLXXVIIII, mense iunio, die sabbati.
Arch. de Gen. P. H. n° 21. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 41. - La cure de Sainte-Croix était un des autels de la cathédrale de Saint-Pierre ayant titre de paroisse. - Pour la qualité de chancelier attribuée à Arducius, voy. [402].

REG 412
01.10.1179
31.10.1179
Arducius, évêque de Genève, assiste à la cour de l'empereur Frédéric, tenue à Strasbourg. Elle se prononce contre la légalité de la cession faite par l'empereur au duc de Zaeringen, du droit d'investiture des régales sur l'évêché de Lausanne, au préjudice des droits antérieurs des évêques de cette ville.
Non indiqué
Schöpflin, Hist. Zaer. Bad. V, p. 117. - M. D. R. t. VII, p. 23. - Hauréau, Gallia Christiana, XV, Instr. eccl. Laus. p. 155. - De Gingins, Rectorat de Bourgogne. M. D. R. t. I, p. 85. - Schmitt et Gremaud, I, p. 434.

REG 413
01.01.1179
31.12.1179
Divers dons faits à Haut-Crêt par Huo de Grandson, sont approuvés par sa femme au château de Pierre de Prangins. Témoins : Jean, abbé de Bonmont, etc.
MCLXXIX.
M. D. R. t. XII, part. 2, p. 35, n° 24.

REG 414
01.01.1179
31.12.1179
Arducius, évêque de Genève, atteste et confirme diverses donations faites à Bonmont, dont Jean est abbé, de dîmes et de terres situées, entre autres, à Gilly, à Vincy, à Céligny, à Clarens et à Bogis. Parmi les donateurs sont : Humbert de Divonne et sa soeur Félicité ; Falco de Céligny et ses fils Hugues, Pierre et Gérold ; Gérold de Céligny et ses fils Amédée et Pierre ; Gaufred de Céligny et son frère Gonduin ; Guillaume de Céligny et son frère Maynerius; Lambert, maire (villicus) de Crans. Parmi les témoins sont : Ponce, doyen; Guillaume de Cruseilles, Guillaume Jospers, Pierre de Grésy, Maître Guitbert, chanoines; Laurent et Jordan de la Rive; Burchard, sénéchal de Mont; Jacob et Nantelme d'Aubonne; Gautier, chevalier de Saint-Livres; Gérold, sénéchal d'Aubonne; Ulric de Grilly; Guillaume d'Anière; Pierre de Lancy et Rodolphe son frère ; Dominique de Promenthou ; Pierre de Gland ; Conon et Guillaume d'Arnay, moines.
Act. dom. inc. MCLXXIX, Frederico rom. imp. Alexandro III apostolice sedi presidente.
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 80. - Gilly et Vincy, villages du district de Rolle au canton de Vaud. Céligny, village du canton de Genève, à trois lieues de cette ville, entre Coppet et Nyon. Crans est entre Céligny et Nyon.

REG 415
01.01.1179
31.12.1179
Guillaume, comte de Genevois, vainqueur de ses ennemis qu'il a réduits à l'obéissance, et ayant recouvré tout son comté par la protection de Dieu, des frères chartreux et des autres religieux, donne aux moines de Pomier, dont Pierre est prieur, tous les droits qu'il possède ou que d'autres tiennent de lui dans les limites de la dite chartreuse. Cette donation est faite par l'intermédiaire et avec l'approbation de Robert, archevêque de Vienne; d'Arducius, évêque de Genève; de Humbert, fils du comte, et de Pierre, seigneur de Ternier. B...., femme du comte et son fils Aimon, âgé de cinq ans, avaient approuvé ce don pendant le siège du château de La Roche (Rupe). Vu les dépenses faites par le comte pour la guerre, les frères de Pomier lui donnent 500 sols; la comtesse reçoit 100 sols, Humbert son fils 100 sols, Hugues de Neydens 100 sols, Girard, vicomte de Ternier, 10 sols, et Humbert, vicomte de Cruseilles, 12 sols. Ce dernier reçoit encore 30 sols pour la route, le comte Guillaume 30 sols pour son tènement, et son fils Humbert reçoit 7 sols.
Anno ab inc. Dom. MCLXXIX.
Guichenon, Bibl. Sebus. Cent. II, ch. 13. - Besson, Pr. n° 36. - Ces auteurs ont considéré cette charte, rédigée du reste dans un style peu clair, comme l'acte de fondation de Pomier, chartreuse située à trois lieues au sud de Genève, au bas du versant occidental du grand Salève.

REG 416
01.01.1169
31.12.1185
Fondation de l'abbaye de Sainte-Catherine pour des religieuses de l'ordre de Cîteaux.
Non indiqué
Besson, p. 130.- Besson ajoute que cette abbaye fut fondée par Béatrix de Genève, fille du comte Guillaume, et femme de Thomas I, comte de Savoie. - Sainte-Catherine, appelée aussi abbaye du Mont, était située à trois quarts de lieue d'Annecy, au sommet d'une échancrure de la montagne, sur la pente occidentale du Semnoz.

REG 417
07.03.1180
07.03.1180
Le nommé Boson, piscis, ayant donné à l'abbaye de Saint-Maurice deux hommes, Christin et Martin, demeurant à Salvan, ainsi que leurs tènements situés dans le val d'Illier (Valais), Einardus, fils du dit Boson, confirme cette donation par un acte fait à Nernier. Témoins : Pierre de Langin, chanoine de Genève; Dalmace de Ravorée, chanoine de Filly (Fideliaci); Willelme de Chevilly; Jean de Neydens.
Nonas Marcii, luna VII, epacta XXII. Anno ab inc. Dom. MCLXXX.
Hist. Patr. Mon. Chart. II, col. 1070, n° 1574. - Nernier, village sur la rive gauche du lac de Genève, entre Hermance et Yvoire. - Filly, abbaye de chanoines réguliers d'Augustins, située dans la commune de Sciez, à une lieue au sud de Thonon. On ne connaît pas la date de la fondation de ce monastère.

REG 418
01.01.1180
31.12.1180
Accord entre l'abbaye d'Aulps, dont Guillaume est prieur, et Amédée, fils d'Amaldric, seigneur de Lieu, domni de locum. Le dit Amédée confirme les donations faites à l'abbaye par ses prédécesseurs, consent à ce qu'elle conserve des droits sur deux hommes, Jean, de Naz, et Falcon, de Pistilinge; et lui concède en outre, dans le cas où il mourrait sans héritier, tous les biens qu'il possède à titre héréditaire dans la paroisse de Saint-Cergues (sancti Cirici). En retour de ces cessions, Amédée reçoit 75 sols, et Hugues, métral, reçoit six sols. Témoins : Guillaume, comte de Genevois, et son fils Humbert, qualifiés chacun d'avoués de l'abbaye, advocatus et defensor; Ponce de Bodio; Humbert de Ballaison; Turumbert, sénéchal; Guillaume de Cornillon; Hugues de Villette. L'acte est scellé par l'évêque Arducius et par le comte.
Hoc placitum factum est in claustro sancti petri, anno ab inc. dom. millesimo centesimo octogesimo.
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série I, t. XI, p. 270, n° 4. -Lieu, hameau de la commune de Brécorans en Chablais, où existait une abbaye de Cisterciennes. Voy. [326]. - Pour Pistilinge et Saint-Cergues, cf. avec [253].

REG 419
01.01.1180
31.12.1180
Guillaume, chevalier, fils de Rodolphe de Faucigny, dit l'Allemand (cognomento Alamant), fait, par l'entremise de l'évêque Arducius, une donation à Abondance, dont Gérold est abbé. Elle a lieu du consentement de sa mère Emma, de sa femme Agnès et de son frère Rodolphe, damoiseau, et consiste en une terre à Jussy, confinée d'un côté par la villa appelée Carraz, et de l'autre côté par la villa appelée Presinge. Le donateur possédait cette terre du chef de sa mère Emma. Guillaume reçoit de l'abbaye quatre livres, monnaie genevoise, et son frère Rodolphe deux sols. Témoins : Gaufridus, abbé de Hautecombe ; Jean, abbé de Bonmont ; Willelme, abbé de Chézery; Pierre de Tolnay, chanoine d'Abondance; maître Guillaume de Maliens.
Facta est autem hec charta Alexandro papa presidente, apostolatus sui anno XXI, Frederico aug. imp. luna XI.
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 302. - Guillaume, donateur dans cette charte, fils aîné de Rodolphe l'Allemand, était connu sous le nom de Guillaume de Grésy, et son frère était Rodolphe de Lucinge. Pour leur mère Emma, conf. avec [342]. - Jussy et Presinge, communes du canton de Genève, à deux lieues environ à l'est de cette ville. Carraz ou Carra, hameau de la commune de Presinge.

REG 420
01.01.1180
31.12.1180
Jean, abbé de Bonmont, est témoin d'un acte par lequel Roger, évêque de Lausanne, confirme diverses donations en faveur de l'abbaye de Hautcrêt.
Anno MCLXXX.
M. D. R. t. XII, part. 2, p. 42, n° 26. - Rég. Forel, n° 687.

REG 421
01.01.1180
31.12.1180
L'abbaye de Saint-Maurice, dont W. est abbé, rachète de Guillaume, comte de Genevois, du consentement de son fils Humbert et moyennant trente livres genevoises, l'avouerie de Commugny. L'acte rappelle d'abord des faits antérieurs et mentionne qu'Amédée de Blonay, père de Valcherius, tenait de Saint-Maurice l'avouerie de Commugny, qu'il l'avait engagée à Aimon, comte de Genevois, et à Amédée son fils, d'où étaient provenus de grands préjudices pour l'abbaye; qu'en effet le comte, sous le prétexte de cette gagerie, venait fréquemment à Commugny, y séjournait en qualité de seigneur et d'avoué, exigeait des réceptions considérables, enfin les hommes de sa suite y commettaient de telles exactions et rapines que ceux de l'abbaye étaient forcés de fuir en abandonnant leurs champs et leurs vignes, ce dont l'église de Saint-Maurice n'a cessé de se plaindre à Dieu et au pape. Après ce récit du passé et la stipulation du rachat de la gagerie, le comte Guillaume et son fils Humbert promettent de maintenir à l'abbaye la libre circulation de leurs denrées depuis Commugny jusqu'à Port-Valais. L'abbaye, de son côté, leur donnera chaque année, pendant leur vie, un repas à Commugny, pourvu qu'ils n'y viennent pas avec une suite nombreuse, sine magno equitatu. L'acte est signé par les évêques de Genève et de Lausanne. Témoins : Gérold de Langin ; Pierre des Clés ; Guillaume de Marval; Vuifredus de Conflans; Turumbert de Lucinge; Aimon de Lully; Pierre et Etienne de Commugny.
Anno MCLXXX, epacta XXII, concurr. II, luna VIII.
M. D. G. t. XIV, p. 473, n° 401. - Pour le récit que fait l'abbaye des usurpations du comte Amédée, cf. avec [394], et, pour ce qui concerne la plainte au pape, avec la bulle d'Alexandre III du 14 mars 1178 [401]. Voy. aussi Rég. Forel, n° 674.

REG 422
01.01.1181
31.12.1181
Arducius, évêque de Genève, atteste et confirme les donations ou cessions faites à Bonmont par divers, de leurs droits à un moulin situé sur le Rhône, à Genève. Les donateurs sont : Genciane, de Genève, avec son fils Pierre et ses filles ; Sibold, moine ; Pierre et Nicolas de Nernier : en outre, Pierre Franconis, qui tenait en gage les droits de quelques-uns des donateurs sur ce moulin, avait en mourant légué sa créance au couvent. En retour des cessions faites, l'abbé de Bonmont livre diverses sommes de 70 sols, 25 sols, etc. Témoins : Nantelme, prévôt; Frévard de Jussy et Silvestre, chanoines; maître Guitbert; Anselme de Saconnex; Gérold de Villette ; Guillaume Charbonnel ; Maurice Villars ; Boson, piscis, et son fils Einardus ; Anselme de Chevilly ; Mamerius de Promenthou, etc.
Actum est anno dom. inc. MCLXXXI.
M. D. G. t. II, part. 2, p. 42. - Le moulin de Bonmont était situé près le pont du Rhône, juxta pontem Rodani voy. la charte du 4 août 1225, M. D. G. t. IV, part. 2, p. 38.

REG 423
01.01.1181
31.12.1181
Willelme, vidomne de Rumilly, et son frère Amédée cèdent, moyennant 30 sols, à l'église de la bienheureuse Marie et de Saint-Pierre de Satigny, dont Etienne est prieur, ainsi qu'aux chanoines qui y demeurent, tous les droits auxquels ils prétendaient sur les dîmes de Feigère et sur les pâturages (alpes) de la même localité. Marie, femme de Willelme et leurs fils, Pierre, Willelme, Gunther, Aimon et Reimond approuvent la cession. Témoins : le prieur d'Entremont, frère du donateur ; Willelme Charles, prieur de Sévrier (près Annecy) ; Frévard de Jussy et Gérold de Villette, chanoines ; frère Gérold de Maconnex (pays de Gex) ; Aimon de Satigny, vidomne. L'acte est écrit par Pierre, sur l'ordre et en présence de l'évêque Arducius, remplissant les fonctions de chancelier.
Anno inc. verbi MCLXXXI, LXXIX indictionis anno XIIII, epacta III, concurrente III.
Arch. de Gen. P. H. n° 22. - M. D. G. t. II, part. 2, p. 44. - Voy. ibid, la note 5 sur la manière dont l'indiction est ici désignée. - Pour la qualité de chancelier attribuée à Arducius, voy. [402], - Feigère, hameau près Saint-Jean-de-Gonville, dans le pays de Gex.

REG 424
18.03.1183
18.03.1183
Bulle du pape Lucius III, qui confirme les possessions du prieuré de Payerne. Dans le diocèse de Genève, on trouve, Ornex et Léaz avec son château (villam de Laia, cum Castro, ecclesia, decimis, terris et aliis pertinentibus).
Dat. Velletri, XV Kal. aprilis, indict. I, inc. anno MCLXXXIII, pont, anno secundo.
Zeerleder, Urkunden fur die Geschichte, etc. Berne 1853, t.I, p. 125, n° 69. - Cf. avec [264].

REG 425
01.06.1183
01.06.1183
Bulle du pape Lucius III, adressée à l'archevêque de Vienne et à l'évêque de Genève, par laquelle il confirme la sentence que ces prélats ont portée contre le comte de Genevois et contre sa terre, à cause des torts et des injures de ce dernier envers l'église de Genève.
Dat. Velletri, Kal. Junii.
Arch. de Gen. P. H. n° 24. - Spon, Pr. n° 11. - Magnum Bullarium rom. contin. IX, p. 30. - La localité de Velietri, où la bulle a été signée, en détermine le millésime en 1183. Voy. Jaffé, n° 9522. -- On ne possède pas les actes de l'archevêque de Vienne et de l'évêque Arducius, dont le pape parle dans cette bulle.

REG 426
01.01.1183
31.12.1183
Fondation de la chartreuse d'Aillon par Humbert, comte de Maurienne et marquis en Italie. - Il accorde à l'ordre des chartreux par l'entremise de Guy, évêque d'Aoste et prieur de Meyriat (Bugey), tous ses droits sur le territoire d'Aillon (en Bauges). Il y ajoute la donation d'un lac, lacum meum de la Tuelli, et des concessions de bois et de pâturages.
Non indiqué
Guichenon, Savoie, Pr. p. 43. - Besson, p. 136. - Aillon était située à l'extrémité sud-ouest du diocèse de Genève, dans le décanat d'Annecy.

REG 427
16.11.1184
16.11.1184
Diplôme de l'empereur Frédéric, qui confirme les possessions de l'abbaye de Saint-Oyen (Saint-Claude). Celles situées dans le pagus genevois sont les églises d'Avregny (nord-ouest d'Annecy), de la Cluse (pays de Gex), et de Candosino, soit Chandossin, près de Belmont en Valromey (note de P. Gaud); puis les prieurés de Belmont (en Valromey), de Poully, de Cessy et de Divonne (pays de Gex), de Nyon et de Genollier (canton de Vaud) ; enfin les chapelles de Saint-Genis et de Sergy (pays de Gex), de Colovrex (canton de Genève), de Prangins et de Promenthou (canton de Vaud). Par le même acte, l'empereur confirme les limites territoriales de l'abbaye dans les termes employés par Charles-le-Chauve en 862 (ci-dessus [94]). Enfin il accorde et confirme au dit monastère que si ses serfs choisissent des femmes, ou ses femmes serves des maris, dans le comté équestre et dans l'évêché de Genève, ils aient la liberté de contracter ces mariages sans empêchement ni réclamation de qui que ce soit.
Anno dom. inc. MCLXXXIV, indict. III. Regn. dom. Frederico, Rom. imp. Anno regni ejus XXXIII, imp. vero III. Datum Vicentiae, XVI Kal. decembris feliciter.
Dunod, Hist. des Séquanais et du C. de B. I, Pr. p. 69. - Droz, Hist. de la Franche-Comté, XIV, p. 19. - Glafey, Anecd. hist. collectio, I, p. 145 - (Christin.) Dissertation sur l'établissement de l'abbaye de S. Claude, 1772, Pièces just. n° 4, p. 91. - Chevalier, Mémoires sur Poligny, I, Pr. p. 329.- Voy. dans Christin, p. 44 et suiv. les arguments contre l'authenticité de ce diplôme et ceux qu'on faisait valoir contre les autres chartes produites en 1772 par l'abbaye pour soutenir ses droits sur les habitants des Rousses, de Long-Chaumois, etc. dans le Jura.

REG 428
21.12.1184
21.12.1184
Bulle du pape Lucius III en faveur des chartreux de Vallon, confirmant toutes leurs possessions. Les limites du territoire de la chartreuse sont indiquées avec détails par les noms de chaque alpe, rocher, pic ou ruisseau ; on y trouve pour limite au midi le torrent du Beuvron comme dans l'acte de fondation en 1138.
Datum Verone, XII Kal. Januarii, Indict. III. Anno inc. dom. MCLXXXIIII, pontificatus vero anno quarto.
Ménabréa, Mém. Acad. Sav. série 2, t. II, p. 275, n° 6, où elle est par erreur typographique attribuée à l'année 1174.

REG 429
01.01.1184
31.12.1184
Sentence arbitrale rendue à Aix en Savoie. - Robert, archevêque de Vienne, et Hugues, abbé de Bonnevaux (Dauphiné), ayant été constitués, par l'évêque Arducius et le comte Guillaume, juges des différends survenus entre eux, reçoivent du comte le serment de respecter les décisions qu'ils rendront, et de l'évêque une affirmation verbale analogue, enfin de part et d'autre un grand nombre d'otages, puis ils procèdent judiciairement comme suit : L'évêque a produit : 1° la sentence souveraine de l'empereur Frédéric, portant restitution et confirmation des régales [367]; 2° l'accord conclu à Seyssel entre l'évêque Humbert et le comte Aimon [267] ; 3° celui qui a été fait à Saint-Sigismond entre Arducius et le comte Amédée [344] ; 4° une transaction ultérieurement conclue entre les mêmes par l'entremise de Pierre, archevêque de Tarentaise. Les juges ont ensuite entendu les allégués de chaque partie ; puis après en avoir délibéré avec leurs assesseurs, savoir : les évêques Jean de Grenoble, Lambert de Maurienne, et Pierre, ancien évêque de Maurienne ; les abbés G. de Hautecombe, I. d'Aulps, N. de Tamier, G. d'Abondance, W. de Sixt, I. d'Entremont, et Borcard, ancien abbé de Saint-Maurice ; enfin les prieurs des chartreuses du Reposoir, de Vallon et de Pomier ; ils décident de maintenir inviolablement l'autorité des titres produits. En conséquence, ils ordonnent que les déclarations sous serment faites anciennement par les hommes de l'évêque et du comte soient perpétuellement observées selon leur teneur. Les termes de ces déclarations sont ici textuellement reproduits, comne dans l'accord de Seyssel; puis la sentence ajoute : " Quant au mur neuf que le comte a construit en dehors de son château, attendu qu'il a été prouvé devant nous par des témoins valables que, dans la transaction faite par l'archevêque Pierre de Tarentaise et le comte Amédée, toute construction en dehors des vieux murs du dit château avait été interdite sous peine d'excommunication, et la démolition de ce qui avait été construit en dehors des vieux murs, ordonnée; par ces motifs, nous ordonnons expressément que ce nouveau mur soit démoli et qu'il n'en soit point élevé à l'avenir en dehors des murs anciens, au mépris de la susdite transaction et de l'excommunication du souverain pontife. " Le comte Guillaume ayant ensuite allégué que, dès longtemps, son père et lui avaient reçu et exercé la juridiction sur les larrons et adultères, ce qui a été dénié par l'évêque et l'église de Genève, les juges, considérant que la possession alléguée, à supposer qu'elle eût existé, a été souvent interrompue, décident de s'en tenir au prononcé de leurs prédécesseurs, savoir : que le droit de ban sur Genève entière, ainsi que tous les autres droits rappelés plus haut, demeurent à l'église de Genève; puis ils constatent que le comte Guillaume a lui-même reconnu que la souveraineté de toute la ville appartient à la dite église et qu'il tient de l'évêque tout ce qu'il y possède, et ipse Willelmus comes, totius Civitatis dominium ad Gebennensem Ecclesiam confessus est, et quod ibidem habet, ab Episcopo tenere. Enfin la sentence ajoute que le comte s'étant permis, sous prétexte de vol, homicide ou autre crime, des actes de juridiction et d'immixtion soit envers les clercs, soit envers leurs possessions civiles ou ecclésiastiques, ou même leurs biens meubles, il lui est interdit de se livrer désormais à de tels actes, par lui-même ou par les siens. Quant aux ecclésiastiques séculiers qui habitent son comté, il ne doit exercer sa justice envers eux que lorsque leur crime ayant été prouvé devant l'évêque, celui-ci les aura dégradés et les lui aura abandonnés. Témoins de la sentence : 1° les prélats nommés plus haut ; 2° les clercs de l'église de Genève, savoir : Ponce, sacristain ; Nantelme, prévôt ; Barthélémy, doyen ; Ponce, doyen de Ceysérieu ; Anselme, doyen de Vuillonnex ; Pierre de Dorches, Rodolphe de Confignon, Freuvard, Guitbert, Gérold de Villette, Guillaume Jospergue, et Pierre Baucan, tous chanoines; 3° les laïques Laurent Boemond, Maurice Jordan, et plusieurs autres. Le comte Guillaume accepte cette sentence et promet de l'observer. Témoins : les chevaliers Amédée, frère du comte, Guillaume de Nangy, Pierre des Clés, Guillaume de Féterne, Guillaume de Grésy, Guillaume d'Hauteville, Guy de Bressent, Guillaume Turumbert et Guillaume d'Ayme.
Lata est hec sententia in oppido Aquis, anno ab inc. Dom. MCLXXXIV, presid. in sanct. rom. eccl. beat. papa Lucio III, imp. glor. Frederico semper Augusto.
Arch. de Gen. P. H. n° 23. - Citadin, édit. I, p. 171, et édit. 2, p. 163. - Spon, Pr. n° 12. - Muratori, Antiq. Ital. med. aevi, Milan 1742, t. VI, p. 59. - Le texte de cette sentence est reproduit dans la bulle d'Urbain III, adressée à l'évêque Nantelme le 12 décembre 1185. - On aura remarqué que la présente pièce mentionne une transaction entre l'évêque Arducius et le comte Amédée qui aurait eu lieu, au sujet du château de Genève, postérieurement au traité de Saint-Sigismond. Cette transaction, si elle a été rédigée par écrit, n'a pas été conservée.

REG 430
01.01.1135
31.12.1185
Requête adressée à un Empereur par un évêque de Genève pour obtenir la rénovation et la confirmation de ses privilèges, demandant entre autres qu'il soit déclaré : 1° que l'évêque seul a le droit de battre monnaie dans tout son diocèse; 2° que lui seul y possède les régales, notamment les mines, les salines, les voies publiques, les cours d'eau, et les alpes et forêts ; 3° que, dans la ville de Genève et sa banlieue, l'évêque seul et nul autre que lui possède le mère et mixte empire et l'omnimode juridiction, etc.
Non indiqué
Muratori, Antiq. ital. med. aevi, Milan 1742, t. VI, p. 62.- En extrait, M. D. G. t. VII, p. 183, note. - Cette pièce a été éditée par Muratori, qui dit l'avoir trouvée inscrite au dos d'un ancien exemplaire de la sentence d'Aix (conservé aux archives de Pise). Elle offre dans le texte des lacunes qui empêchent de saisir le sens de quelques paragraphes. Ceux qui paraissent les plus complets ont seuls été analysés ci-dessus. Cette pièce est sans date, et rien n'indique qu'elle appartienne à l'épiscopat d'Arducius; on a dû la placer ici pour la rapprocher de l'acte auquel elle est annexée.

REG 431
01.01.1135
31.12.1185
Guillaume de Rossillon (Roseillon), dans deux actes sans date, promet par-devant l'évêque Arducius et le chapitre de ne rien exiger des hommes de Péron, si ce n'est un pain par an de chaque maison et la corvée pour certains usages. Il s'engage en outre, sous peine d'excommunication, à ne leur causer aucun dommage ni dans leurs personnes ni dans leurs biens, et si quelqu'un des siens leur faisait tort, à le réparer dans les quarante jours. Le même remet à l'évêque Arducius la terre d'Avouson qu'il reconnaît avoir injustement envahie.
Non indiqué
M. D. G. t. II, part. 2, p. 21 et 22. - Péron, paroisse du décanat d'Aubonne, entre Saint-Jean-de-Gonville et Farges, au Pays de Gex. Le château de Rossillon était au pied du Jura, à l'ouest de Sergy. Voy. la carte de Chopy de 1740. Avouson, hameau du Pays de Gex, entre Crozet et Chevry.

REG 432
01.01.1135
31.12.1185
Aleyde de Colovrex vend à Maurice Villars, pour quatre livres, son casal situé à Morex (Morelz), entre la maison de Pierre Fabri et celle de Bernard de Prez (de Predio).
Anno ab inc. Dom. MCLXXXV, Lucio papa III sacre Rom. eccl. pres. Frederico imp. regnante. Ardutio Gebenn. existente episcopo, Willelmo ejusdem urbis comite, mense Januario, die Jovis, luna XVIII.
M. D. G. t. IV, part. 2, p. 13. - Il y a évidemment erreur dans le millésime. Il coinciderait avec janvier 1186 n. st., mais à cette date, le pape Lucius III et l'évêque Arducius avaient cessé de vivre.

REG 432 bis
01.01.1164
31.12.1185
Guillaume (d'Ecublens), évêque de Sion, déclare qu'étant venu à Lausanne, avec plusieurs ecclésiastiques et chevaliers de ce diocèse et de celui de Sion, dans la maison d'Arducius, évêque de Genève, ils ont demandé à celui-ci de reconnaître publiquement à quel titre il tenait la vigne qu'il a établie dans le pré de l'évêque de Sion, du côté d'Ouchy. Arducius a reconnu qu'il la tenait, du dit évêque, en viager et sous le cens annuel de quatre setiers de vin, mais qu'après sa mort, cette vigne reviendrait libre à l'église de Sion. Témoins : Guillaume de Blonay, Othon de Crassier, Nantelme d'Ecublens, Uldric d'Aubonne, etc. L'acte est scellé par Arducius et par le Chapitre de Lausanne.
Non indiqué
M. D. R. t. XVIII, Chartes sédunoises, n° 19. - Le texte de cette charte et le sceau du chapitre de Lausanne qui y est joint, démontrent qu'elle a été écrite dans cette ville, où Arducius devait avoir une maison comme prévôt de la cathédrale.

REG 433
25.07.1185
25.07.1185
Mort de l'évêque Arducius.
Ardutius vixit in episcopatu L annis homo bonae memoriae, obiit VIII Kal. Aug. anno MCLXXXV, cujus anima cum angelis in pace requiescat.
Liste de Saint-Pierre dans Bonivard, éd. Dunant, I, p. 184. - L'obituaire de Saint-Pierre renferme à la même date ces mots : obiit Arducius episcopus pro cujus anniversario quadraginta quinque solides. - Son anniversaire était célébré dans l'église de Lausanne le 24 juillet. Voy. M. D. R. t. VI, p. 651.