Contenu | L'évêque de Senlis rappelle dans un premier temps que le roi Saint Louis a reçu de l'abbaye de Saint-Maurice et de son abbé G[irold] les corps des martyrs de la Légion thébaine et qu'il les a fait déposer à Senlis, ainsi que dans diverses églises et couvents du royaume de manière à ce que le divin nom de Dieu soit exalté dans toute la France. Le roi se proposant de construire proche de son palais royal une chapelle consacrée à la Vierge et aux martyrs agaunois, l'évêque de Senlis et l'abbé de Saint-Maurice conviennent des clauses suivantes au sujet de la communauté qui va s'y constituer : 1) les chanoines observeront, durant l'office divin, le rite parisien suivi par les clercs de la Sainte-Chapelle; 2) leurs revenus ou leurs biens qui proviennent du Roi, de quelqu'un d'autre ou que les chanoines auront acquis eux-mêmes, ne devront pas être diminués de par la volonté de l'abbé ou de quelqu'autre personne, mais utilisés entièrement au profit des chanoines et de la chapelle ; 3) les chanoines résidant dans cette chapelle pourront, avec le consentement du roi, recevoir comme chanoine ou comme frère des personnes idoines, sans en référer à l'abbé; 4) les chanoines nouvellement reçus ne pourront être destitués ni déplacés par l'abbé sans le consentement du roi, à moins qu'ils n'aient fait scandale; 5) quand le prieur de la chapelle vient à décéder, les chanoines du lieu pourront élire un prieur issu de leur chapelle, de Saint-Maurice d'Agaune ou de l'un de ses monastère, sans attendre le consentement de l'abbé. L'élu sera confirmé par l'abbé, puis présenté au roi qui lui transmettra l'administration du temporel; le nouveau prieur devra alors prêter serment de fidélité et s'engager à respecter fidèlement les reliques, les ornements et les autres choses appartenant à la chapelle comme étant les biens propres du roi; 6) dans tous les cas, l'evêque ou ses successeurs, lorsqu'il leur plaira, pourront prêcher, confirmer et célébrer l'office divin, en donnant cependant au prieur une lettre de revers relatives aux libertés de sa communauté; 7) les chanoines pourront exercer un droit de sépulture, sans préjudice pour la paroisse, et sans accepter les usuriers manifestes; les personnes excomuniées par l'évêque ne pourront être reçues à l'office divin; 8) le prieur devra se rendre chaque deux ans au chapitre général de Saint-Maurice d'Agaune et s'il a un empêchement valable, il se fera excuser par un procureur idoine; 9) le prieur et les chanoines devront suivre diverses processions (à la première réception de l'évêque de Senlis, à l'Ascension, aux Rameaux, etc.); 10) avec l'autorisation du roi - et de personne d'autre -, l'évêque peut inspecter la chapelle un fois dans l'année; s'il remarque quelque chose à corriger chez les chanoines, il en informera le prieur qui disposera de quinze jour pour mettre les choses en ordre; si ce n'est pas fait, l'évêque peut intervenir; si le prieur est concerné, il sera dénoncé à l'abbé d'Agaune qui dispose alors de deux mois - à dater de la réception des lettres patentes - pour intervenir, au-delà desquels l'évêque pourra intervenir, sans pour autant qu'il puisse prétendre à une procuration pour cause de visite. |