Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice image de texte ancien
La Fondation
Archives de l'Abbaye
Fonds d'archives
Rechercher
Inventaires
Thésaurus
Edition de sources
Publications
Plan du site
Liens

 

Vous êtes ici : CH > EDIT > REG > 000 > 000 > 001 > 0444

Fiche précédenteFiche suivante

REG 0/0/1/444

Vous êtes au niveau : Pièce

IDENTIFICATION

Date début01.02.1188
Date de fin28.02.1188
CoteREG 444

CONTENU

ContenuDécision arbitrale prononcée devant l'autel de Saint-Pierre, à Genève, par Robert, archevêque de Vienne, pour terminer les différends existant entre l'évêque Nantelme et le comte Guillaume. - L'archevêque confirme la sentence qu'il a rendue à Aix REG 429, néanmoins avec deux dérogations momentanées, auxquelles a consenti l'évêque de Genève, affligé par la désolation de la ville de Jérusalem, où a été prise la vraie croix. L'une de ces dérogations est relative aux hommes que le comte tenait pour siens et qu'il devait, aux termes de la sentence d'Aix, restituer à l'évêque; l'autre concerne le mur élevé par le comte au mépris de la chose jugée, et qui devait être démoli. L'évêque consent à ne pas faire un cas de guerre ou d'interdit de l'inexécution de ces deux clauses. Il est toutefois entendu qu'aucun ouvrage ne sera ajouté au dit mur et que l'évêque aura toujours le droit d'exiger l'accomplissement des dites clauses, sous peine d'interdit. - Quelques-uns des droits de l'évêque et du comte sont ensuite rappelés ou formulés à nouveau dans les termes suivants : " Le domaine direct de toute la cité et ville de Genève appartient à l'évêque seul, et le comte tient de lui tout ce qu'il y possède. L'évêque y exerce le droit de ban et la juridiction sur tous les hommes, quel que soit leur seigneur. Quand l'évêque se rend auprès du pape ou de l'empereur, les vassaux du comte sont tenus, comme les autres, de lui prêter assistance. Appartiennent à l'évêque les individus arrivés à Genève de quelque lieu que ce soit, si dans l'an et jour ils n'ont pas été réclamés par leur seigneur. La sûreté des clercs et laïques, hommes de l'église, leur est assurée tant pour eux que pour leurs biens; il en sera de même, pendant trois ans, pour les hommes du comte qui sont restés dans la ville et qui ont soutenu le parti de l'évêque. Attendu que l'évêque est seigneur de tout le territoire de Genève, il peut, à ce titre, y construire en tous lieux et selon son bon plaisir. La juridiction sur tous les clercs lui appartient dans toute l'étendue du diocèse ; en conséquence, ni le comte, ni les siens ne doivent porter la main sur aucun membre du clergé séculier ou régulier, ou sur le patrimoine des églises ; toutefois, rentreront sous la puissance du comte ceux des clercs qui auront été dégradés et qui seraient originaires de ses villes ou de ses châteaux. " L'archevêque prononce encore que si le comte, ses fils ou ses hommes enfreignent la présente sentence ou troublent la paix, et si le dit comte, mis en demeure de la rétablir, ne le fait pas dans les quarante jours, le mur mentionné ci-dessus devra être immédiatement détruit par les soins des garants du présent acte, tant nobles que vassaux, et tous les hommes du comte qui demeurent dans la ville seront définitivement acquis à l'église et à l'évêque. Deux hommes que le comte regardait comme siens, Willelme Peitevin et Pierre de Cruseilles sont, avec leur famille, remis par lui à l'évêque. Enfin trente vavasseurs doivent, deux fois chaque année, à l'octave de Pâques et à la fête de saint Michel (29 sept.), se rendre à Genève en qualité d'otages; ils n'en pourront sortir avant que la paix, si elle a été rompue, soit rétablie, et, dans le cas où l'un d'eux ou plusieurs viendraient à manquer, les autres demeureront comme otages jusqu'à ce que les absents aient été remplacés. La présente décision, consentie par les parties, a été jurée sur le corps de Christ par le comte, son fils Humbert et ses autres fils. Elle a aussi été jurée sur les saintes reliques par les nobles dont les noms suivent : Henri de Faucigny et Amédée de Gex, frères du comte ; Guillaume de Nangy; le seigneur de Clermont; Pierre de Ternier; Willelme de Faucigny. Les otages devront prêter le même serment que les nobles. Ceux-ci s'engagent en outre : 1° A faire observer par leurs enfants comme par eux-mêmes les clauses précédentes au sujet du mur et des hommes du comte demeurant dans la ville. 2° A déclarer guerre ouverte au comte, sur l'ordre de l'évêque, si le premier ne s'est pas exécuté dans les quarante jours, et à ne faire alors ni paix ni trêve avec le comte sans le consentement de l'évêque. 3° Dans le cas où, par le fait du comte, une guerre s'élèverait entre lui et l'évêque, ils ne doivent accorder aucun aide au premier et permettre au contraire à l'évêque de se servir de leurs châteaux, de telle sorte que ceux qui aideront celui-ci à rétablir la paix y trouvent un refuge assuré. Témoins : les évêques Jean de Grenoble, et Lambert de Maurienne; les abbés de l'ordre de Cîteaux, Jean de Bonmont et Isaard d'Aulps ; les abbés de la règle de Saint-Augustin, Guillaume d'Abondance et Jacob d'Entremont; les prieurs de l'ordre des chartreux, Durand du Reposoir et Laurent de Vallon; les doyens et chanoines B. d'Annecy, P. de Dorches, A. de Wit.... (?) et W. Josper; les chanoines et prêtres Fréward, Guitbert et Jean; les chanoines Amédée de Confignon, Falco de Nangy, Aimon de Hauteville, Reymond d'Arlod, Guillaume de Ternier, et Pierre Bats ; les chevaliers Guillaume d'Arcine, Artold de Hauteville, Amédée et Rodolphe de Nangy, frères, et Guillaume de la Tour (de Turre); les curés de Genève Lambert, Jordan, Donnin et Rodolphe ; les prêtres Etienne Mauri, Pierre Roux, P. sénéchal; enfin Maurice Villars, Laurent de la Rive, Pierre, clerc, et Gérold son frère, Rodolphe d'Anthy, Jean Pisteur, Anselme Tavel.

SOURCES

BibliographieArch. de Gen. P. H. n° 27. - Spon, Pr. n° 18. - Les archives renferment deux exemplaires de cette pièce ; l'un d'eux, qui portait quatre sceaux, offre, pour les noms propres, quelques variantes plus intelligibles que le texte donné par Spon, et qui ont été suivies dans la traduction de ces noms. - Quant à la date de cette sentence, la mention que celle-ci renferme de la prise de Jérusalem (3 octobre 1187), et l'indication du pontificat de Grégoire VIII (oct. à déc. 1187) conduisent à repousser ce document jusqu'en février 1188. Il est probable que la sentence aura été préparée avant qu'on connût la mort de Grégoire et que l'écrivain aura omis une unité à la fin du millésime. Voy. Rég. Forel, n° 738. - Henri de Faucigny était beau-frère de Guillaume, comte de Genevois, parce qu'il avait épousé la soeur de celui-ci. On ignore le prénom de cette fille d'Amédée I, mais Guichenon dit qu'elle était qualifiée Dame de Clermont (en Genevois).
NotesCitation du texte : Factum est hoc dom. Gregorio pres, sanct. Rom. ecc. Frederico felic. imp. Nantelmo Geb. ep. Willelmo comite, mense februarii, die dominico... Anno ab inc. Dom. nostri Jhesu Christi MCLXXXVI (v. st.)




Retour au sommet de la page