Contenu | Deux actes séparés, mais dressés le même jour dans l'église des Frères mineurs de Genève par Jaques de Vandoeuvres, notaire impérial. 1° Dans l'un de ces actes, Guillaume, évêque de Genève, s'adressant à Amédée, comte de Savoie, lui rappelle qu'il l'a déjà plusieurs fois, et en présence de personnages considérables, requis de renoncer à l'occupation violente du château de l'Ile appartenant en propre à l'église de Genève, château qu'il a assiégé et pris pendant la vacance du siège épiscopal, et qu'il continue à détenir au préjudice de l'église de Genève, quoiqu'il soit notoire que ni celle-ci, ni aucun de ses biens, ni le château de l'Ile, ne sont à aucun titre sujets du comte ou de la maison de Savoie. Le prélat ajoute que ses réquisitions et sommations ayant été méprisées, il doit faire céder son affection pour la personne du comte aux droits et libertés de son Eglise, à la défense desquels il est obligé par son serment; en conséquence, il déclare publiquement qu'il ne veut pas laisser désormais célébrer les offices divins dans les terres du diocèse de Genève soumises à la juridiction du comte de Savoie, et qu'il met les dites terres sous l'interdit ecclésiastique aussi longtemps que le comte retiendra violemment le château de l'Ile et n'aura pas indemnisé l'évêque pour les dommages causés. - Le comte ayant dit que, si le prélat voulait exécuter cette décision, il en appellerait au Siège apostolique, l'évêque demande une copie de l'acte d'appel et offre de le sceller, en ajoutant qu'il ne s'arrêtera pas d'ailleurs à cet appel, vu la gravité et la notoriété des excès du comte. - La copie réclamée ne lui est pas accordée. - Témoins : l'évêque de Belley ; Reymond, abbé d'Abondance ; Geoffroy, doyen de Vienne ; Pierre de Pouilly, maître Pierre de Satigny, Jean Boëmond et Pierre de Thoire, chanoines de Genève. 2° Dans l'autre acte, Amédée, comte de Savoie et marquis en Italie, se sentant gravement lésé par la réquisition que lui a faite sans jugement régulier Guillaume, évêque de Genève, de lui restituer le château de l'Ile, tandis qu'il estime le posséder à juste titre, redoutant les menaces du prélat et les mesures ultérieures que celui-ci pourrait prendre, déclare qu'il appelle, en son nom et au nom de ses vassaux et adhérents, de l'Evêque au Siège apostolique, en se mettant lui, ses terres, ses hommes et tous ses conseillers sous la protection du Saint-Siège. Témoins: l'évêque de Belley; Jean Boëmond et Pierre de Thoire, chanoines de Genève; Guillaume de Septême, chevalier ; maître Barthélemi de Thoire, et maître Jaques, de Saint-Maurice d'Agaune. |