![]() |
![]() |
<page 793>
TIROIR 55 PAQUET PREMIER
Abbaye d'Abondance
55/1/1
Abondance
Original et copie
1108
Arluin, prieur des chanoines réguliers de l'église de Sainte-Marie d'Abondance, étant venu du consentement du donzel Widon de Feterne [Féternes], avocat de dite église, à Agaune prier Widon, prévôt de l'abbaye de Saint-Maurice, et ses chanoines de leur donner ladite église d'Abondance avec toute la vallée qui étoit certainement du droit et du territoire de l'église d'Agaune, lesdits prévôt et chanoines de Saint-Maurice, de l'approbation d'Amédé, fils d'Humbert, comte, et d'Aimon, comte de Genève, son tuteur, donnèrent auxdits chanoines d'Abondance à perpétuité ladite église de Sainte-Marie avec toute la vallée et ses prés, champs, pâturages, forêts, eaux, alpes, montagnes, collines, etc., avec tous leurs usages, excepté la chasse tant des cerfs que de toutes les autres bêtes féroces qui seront prises dans ladite vallée, dont les chanoines de Saint-Maurice auront toujours l'épaule droite et pourront chasser et prendre six cerfs par année, ny pouvants cependant conduire d'autres chasseurs et chiens que ceux qui seront soumis au pouvoir de Widon donzel de Feterne [Féternes]. Les confins au reste de la vallée, selon cet acte, sont : Morgens d'orient, les eaux comme elles coulent dans la vallée de nord et midi et pertuis du couchant. La seule obligation imposée de plus auxdits religieux d'Abondance est de payer chaque année à l'église d'Agaune une livre de cire à la fête de Saint Maurice. Cette donation est signée par 18 chanoines et est dattée du samedi six de nones de may, indict. 1, lune 18, épacte 6, l'an 3e du règne du roi Henri, et depuis l'incarnation 1108.
Voir aussi Liber Sabaudiæ, fol. 51
Livre de Senlis, etc. en France, fol. 1
Charléty, p. 86
documents:
CHA 55/1/1~1
CHA 55/1/1~2
CHA 55/1/1~3
CHA 55/1/1~4
CHA 55/1/1~5
Traitté d'association, soit d'alliance entre les
abbayes d'Agaune et d'Abondance contenant les articles suivants :
1° Que les chanoines d'Agaune qui passeront dans l'abbaye d'Abondance, ou
ceux-ci dans celle d'Agaune, observeront la manière de vivre et constitutions
de celle où ils demeureront. Excepté que ceux d'Abondance, accoutumés
de vaquer au travail en gardant leurs surplis, ne seront pas obligés
de travailler, mais dans ce temps-là s'occuperont en silence à
la prière ou à la lecture dans l'église ou quelque autre
lieu secret ;
2° Que pour les deffunts des deux églises, chacune fera le service
suivant ses constitutions ;
3° Que chaque abbé conservera son rang chès lui, à
moins qu'il ne veuille le céder par grâce à celui qui lui
fera visite ;
4° Que l'église d'Abondance gardera ses possessions et droitures
depuis Morgens selon que les eaux tombent dans la vallée qu'elle avoit
au tems de l'abbé Rodulph [N. B.]par le consentement de l'abbé
<page 794> d'Agaune du même nom [Rodolphe IV de Vozerier] et de
son Chapitre. Et il en sera de même des possessions et droits de l'église
d'Agaune , aucune ne devant s'impatroniser des biens de l'autre, ni recevoir
des donations déjà faites ou offertes à l'autre ;
5° Que si un religieux désobéissant de l'une des deux maisons
s'enfuit dans l'autre, qu'il n'y soit pas admis comme frère, mais gardé
seulement en attendant qu'il se soit corrigé et qu'on en dispose d'un
commun consentement ;
6° Que s'il arrive quelque accident ou malheur à l'une des maisons,
l'autre sera prompte à la secourir.
Cette convention a été faite et confirmée par Pierre, archevêque
de Tarantaise, les évêques Arduce de Genève et Guillaume
de Belley, par les abbés Rodulph d'Agaune, Borcard d'Abondance, Ponce
de Six [Sixt] et Gérard de l'Entremont, avec le consentement des deux
Chapitres d'Agaune et d'Abondance, l'an 1156, lune 1, épacte 26, sous
le règne de l'empereur Frédéric et le pape Adrien.
N. B. Ce même Rodulph avoit été abbé d'Abondance et étoit alors abbé d'Agaune.
N. B. En vertu de ce traitté, notre Abbaye n'obtenoit et ne conservoit aucune prérogative ni droit sur celle d'Abondance. Il n'y est même faite aucune mention de chasse et de cire.
Voir aussi Liber de Senlis etc., fol. 2v
Charléty, p. 109
documents:
CHA 55/1/2~1
CHA 55/1/2~2
55/1/3
Abondance
Copie signée
1467
Sentence portée sur un grand procès entre l'Abbaye d'Abondance et la commune de Monthey au sujet de plusieurs montagnes, dans laquelle sont cités l'acte de la donation de la vallée d'Abondance par notre Abbaye; ses confirmations par les comtes de Savoye, un acte de notre abbé Nantelme de 1255, etc.
document:
CHA 55/1/3
55/1/4
Abondance
Original
1555
Claude de Blonay, abbé d'Abondance et supérieur de celle de Six [Sixt], et Jean Miles, abbé de Saint-Maurice, soy disant conservateur de toutes les deux, jugèrent en cette année d'une difficulté entre l'abbé de Six d'une part et ses religieux de l'autre touchant des prémices. Original signé par les susdits abbés.
N. B. On peut voir toute la suite de ce procès au Livre de Senlis, Semur, etc, fol. 17, 18, 19, etc.
Voir aussi Liber de Senlis etc., fol. 4
document:
CHA 55/1/4
55/1/5
Abondance
Original
1604
INTRODUCTION DES PERES FEUILLANS EN ABONDANCE. En cette année, Vepasien Agazza, abbé commendataire d'Abondance, fit un traitté avec les pères feuillans pour les introduire dans son abbaye en place des chanoines réguliers, sous prétexte que ceux-ci étoient en nombre beaucoup moindre que ne portoit la fondation, et que d'ailleur lesdits pères étoient plus propres à procurer la gloire de Dieu et le salut du prochain.
Voir aussi Liber de Senlis etc., fol. 9v, 10, 11, etc.
1606
Bref du pape Paul V par lequel il supprime l'état des chanoines réguliers dans l'abbaye d'Abondance, sauf la dignité d'abbé et la manse abbatiale; ordonne de distribuer les chanoines réguliers qui y étoient dans les maisons de leur ordre rière les états du duc, leur assignant à chacun 40 écus d'or de pension viagères; y introduit les feuillans à teneur du traitté fait avec l'abbé Agazza; et enfin commet François de Sales, évêque de Genève, pour l'exécution de son bref.
<page 795>
1607
Le sénat de Chambéry permet l'exécution du dit bref, et dans la même année, le vicaire général de l'évêque de Genève, comme son subdélégué, met les feuillans en possession de l'abbaye d'Abondance en exécution du dit bref et institue un des dits chanoines en qualité de curé, comme lui étant présenté par ledit abbé Agazza.
On peut voir la teneur de tous ces actes dans leurs copies légales cottées ici n°5, dans lesquels il n'est fait aucune mention du consentement ni de l'opposition des chanoines réguliers d'alors, ni que personne y soit intervenu de leur part.
documents:
CHA 55/1/5~1
CHA 55/1/5~2
CHA 55/1/5~3
CHA 55/1/5~4
CHA 55/1/5~5
CHA 55/1/5~6
55/1/6
Abondance
Original
1641, etc.
Environ trente ans après l'introduction des père
Feuillans dans l'abbaye d'Abondance, les choses changèrent un peu de
façon. Ces père y étoient divisés, les Piémontais
ne pouvoient s'y souffrir avec les Savoyards, comme il paroit par des lettres
cy jointes. D'ailleur l'abbé Aiazza étoit mort. On croyoit pouvoir
espérer quelque appuis à la cour, ainsi que de la part de l'évêque
de Genève. L'abbé Pierre Odet et les chanoines réguliers
de Six et autres maisons de Savoye, envisageants ces circonstances favorables
pour la réintroduction des chanoines réguliers en Abondance (d'autant
surtout que lesdits chanoines réguliers en avoient été
chassés malgré eux, sans être entendus et à l'insu
même des abbayes de Saint-Maurice et de Six qui étoient unies avec
celle d'Abondance et y pouvoient même prétendre des droits), présentèrent
en ces années 1641, 42, etc. diverses requêtes et mémoires
à la duchesse et au cardinal de Savoye et écrivirent diverses
lettres aux ministres pour tâche d'obtenir cette réintégration.
Ils eurent même recours à l'abbé commendataire d'Abondance
qui avoit succédé au dit cardinal en 1642. Enfin ils attaquèrent
juridiquement les Feuillans au tribunal de l'évêque de Genève,
allégants diverses raisons tirées dans anciens droits de l'Abbaye
de Saint-Maurice sur celle d'Abondance, de la nature de la fondation de celle-ci,
de l'union et dépendence où étoient d'autres maisons avec
elle, de la conduite des pères Feuillans, des intérêts même
du prince et surtout de l'abbé commendataire qui avoit perdu son autorité
sur ces moines vus leurs privilège, et de l'évêque même
de Genève qui n'y pouvoit plus visiter, etc.
Mais toutes les susdites démarches et raisons n'eurent aucun effet. Lesdits
pères firent en sorte qu'à la cour on ne fit que d'amuser lesdits
chanoines réguliers et récusèrent le tribunal de l'évêque
de Genève, prétendants n'avoir d'autre juge que le pape. Ainsi
le tout se dissipa en fumée.
On cotte ici N° 6 tous les papiers et lettres concernantes ces difficultés. Quelque curieux les pourra voir à loisir.
Voyés aussi Liber de Senlis, fol. 5,6,7,8 et 9
1671
L'abbé Franc [Joseph Tobie] voulut aussi tenter la même entreprise contre les Feuillans en 1671. Voyés les lettres que le duc de Savoye lui écrivit à ce sujet, liber Sabaudie, fol.114, mais inutilement.
Quand aux anciens droits de chasse et de percevoir une livre de cire par an (supra n°1), l'Abbaye ne les a pas expressément réclamé alors, ni à l'occasion de la dernière révolution, lorsque les pères Feuillans ont été éconduits de l'abbaye d'Abondance. Et inutilement l'auroit-on fait selon les apparences puisqu'on n'a aucune preuve que l'Abbaye les ait jamais exercé depuis 1108 et que l'acte d'association de 1156 n'en fait même aucune réserve, come il paroît qu'il l'auroit du faire si on avoit voulu que ces droits subsistassent encore depuis lors.
documents:
CHA 55/1/6~1
CHA 55/1/6~2
CHA 55/1/6~3
CHA 55/1/6~4
CHA 55/1/6~5
CHA 55/1/6~6
CHA 55/1/6~7
CHA 55/1/6~8
CHA 55/1/6~9
CHA 55/1/6~10
CHA 55/1/6~11
CHA 55/1/6~12
CHA 55/1/6~13
CHA 55/1/6~14
CHA 55/1/6~15
CHA 55/1/6~16
CHA 55/1/6~17
CHA 55/1/6~18
CHA 55/1/6~19
55/1/7
Abondance
1728
On voit par une lettre de Monsieur le procureur Claret écrite en cette année de Turin qu'il y fit cependant alors quelques démarches au sujet des susdits anciens droits sur l'Abondance, mais que l'on ne voit pas avoir eu aucun succès.
document:
CHA 55/1/7