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TIROIR 55 PAQUET QUATRIEME
Grâces et protection accordées à l'Abbaye de Saint-Maurice par les souverains de Savoye [Savoie] et sur l'ordre de chevalliers des saints Maurice et Lazare, en faveur des Abbés.
Rien de si fréquent dans nos archives que d'y trouver des marques de la protection singulière que la Royale Maison de Savoye [Savoie] a donné de tout tems à notre Abbaye. On en a vu plusieurs preuves dans les nottes faites jusqu'ici. On en pourra voir d'autres très signalées en exposant les privilèges généraux accordés par divers souverains à notre maisons et dont les titres sont contenus au premier tiroir. On ne fera ici que les rappeller en peu de mots et de les mettre au moins en partie sous un seul point de vue. Ceci pourra faire voir sur quelle pied étoit anciennement ladite Abbaye et combien elle étoit éloignée d'être feudataire des souverains dans les provinces desquels ses seigneuries étoient situées.
1128
INTRODUCTION DES CHANOINES REGULIERS DANS L'ABBAYE. Amedé III, à l'instance de Raynald son frère, prévôt de Saint-Maurice, et par le conseil d'Hugues, évêque de Grenoble, ordonne, du consentement des chanoines séculiers qui étoient pour lors dans l'Abbaye tombée pour lors dans un triste état, qu'elle ne sera plus désormais déservie que par des chanoines réguliers, et que toutes ses possessions ci-devant mal aliénées lui soient restituées sans aucune contradiction. Par où ledit comte s'est en quelque sorte acquis le titre de premier restaurateur de l'Abbaye après saint Sigismond et Rodolph III.
Je ne sais si on a encore l'original de cet acte. On en voit une copie au premier tiroir et une autre Liber Sabaudie, fol.15. On pourra voir la bulle d'Honorius confirmative de cette réforme.
1143
RESTITUTION DE L'ELECTION DU PREVOT. Le même comte, sa femme et son fils Humbert restituent la libre élection des prévôts de l'Abbaye à ses religieux, come en avoient joui les chanoines séculiers, etc. Acte original au premier tiroir.
1174
Le comte de Genève, pour bonnes raisons, donne à l'Abbaye le péage des faux, de l'acier, des pierres à éguiser et du verre, lequel se lève à Saint-Maurice.
Vide Nottes sur Saint-Maurice, péage n°2.
Charléty p.117
Liber Agaunensis, fol.74
1221
EXEMPTION POUR LE SCEAU. Le comte Thomas exempte
l'Abbaye de toute exaction et redevance pour le sceau de toutes les patentes
que lui ou ses successeurs accorderont à dite Abbaye. Original
au premier tiroir.
Voir Charléty, p.155
1245
Droit de notariat. Le comte Amédé IV approuve l'ancienne coutume de l'Abbaye de stipuler et faire des instrumens publics pour tout le Chablais, Vallais, Entremont, balliage de Chillon et lui confirme ce droit, deffendant d'en faire sous son nom et ordonnant d'ajouter foi dans tous les tribunaux aussi bien qu'à tous autres actes publics et cela sous peine de 10 livres mauriçoises d'amende. Cela a été longtems pratiqué dans l'Abbaye.
Voyés les minutes sous les abbés Nantelme,
Girold, Jaques, Barthélémi, etc. et une infinité de tels
autres dans nos archives. Original tiroir premier.
Environ 1200
DONATION. Aimon de Savoye [Savoie] a donné Choex à l'Abbaye. Nottes sur Choex page 7 n°3. Le comte Humbert donne 20 sous cense à l'Abbaye sur les moulins de Saint-Maurice que le comte Thomas, son fils, assigne sur une famille de Veraussa [Verossaz]. Leg.pieux. Original tiroir premier.
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1227
DONATIONS. Le comte Thomas donne la cense de 100 sous pour l'entretien d'une lampe devant le corps de saint Maurice, assignée sur les moulins de Saint-Maurice et ensuite par son fils Amedé IV sur ses receptes d'Ollon et de Vouvri [Vouvry]. Original tiroir premier.
1245
Exemption de tout péage au château de Les Clées accordée à l'Abbaye par Guillaume, comte de Genève. Aux nottes péage du sel de Salins n°1, original.
Voir Charléty, libro primo p.167
1329
Edouard, comte, fonde son anniversaire et celui de son père, le comte Amédé, au moyen de diverses censes donées à l'Abbaye à Bagnes et Vollège. Legs pieux n°39
1375
Amédé VI donne l'hospital de Villeneuve.
Vide hoc titulo N° 3
Copie Liber Sabaudie, fol.85
1382
Edouard de Savoye [Savoie], évêque de Sion, donne de grandes sommes pour fonder et dotter le chapelle de Sainte Catherine en notre église.
Vide Legs pieux, N°85
1383
Amedé VI, dit le comte verd, donne par son testament 500 florins pour une messe journalière et une lampe. Plus il ordonne que l'église de Saint-Maurice soit rebâtie de ses revenus qu'il affecte pour cela, etc. Original legs pieux n°118, copie.
Voir Liber Sabaudie, fol.20
Charléty, p.1444
1410
Amedé VIII, comte, rend le prieuré de Ripaille dépendant de l'Abbaye. Supra Ripaille n°1.
1455, etc.
Louis, duc de Savoye, s'est obligée à une pension considérable en faveur de l'Abbaye. Supra église de Beaufort n°1.
On peut voir dans les différentes nottes sur les jurisdictions de Grion,
Ollon, Lavey, Salvan, Choex, Vouvri [Vouvry], Chieses [Chièzes] et sur
les traittés avec la maison de Savoye [Savoie] rière Bagnes, etc.
grand nombre de preuves avec quel scrupule les souverains de cette maison soutenoient
toujour et deffendoient les droits de jurisdiction que l'Abbaye avoit rière
lesdits endroits, et avec quel soin ils empêchoient, quand ils en étoient
avisés, toutes les vexations et infractions qu'y donnoient ou faisoient
assez souvent leurs officiers. On peut même voir dans le premier tiroir
un acte par lequel Amédé VI deffend en 1347 vigoureusement à
ses officiers de tirer devant leurs tribunaux les hommes sujets à l'Abbaye,
à l'instance de ceux qui avoient des créances contre eux, voulant
qu'on les pousuivit d'abord devant le tribunal de l'Abbé. Plus un autre
de 1412 où Amédé VIII ordonne au contraire à tous
ses juges d'administrer à l'Abbé et à ses procureurs bonne
et prompte justice sur les prétentions qu'ils trouvoient contre les propres
sujets de son duché, etc.
On peut même dire qu'à teneur des privilèges
que l'Abbaye a obtenu du Saint Siège, les comtes et successivement les
ducs de Savoye ont toujour envisagés les abbés de Saint-Maurice
comme exempts de toute vassalité envers eux, indépendants de leur
autorité et même en quelque sorte comme souverains, dans les lieux
au moins où ceux-ci avoient omnimode jurisdiction et le dernier supplice.
En effet :
1° Ils ont déclarés tels sujets de l'Abbaye en général
exempts du subside ordinaire payable par tous leurs propres sujets. Voyés
au tiroir premier les patentes d'Amedé VIII des années 1399 et
1425, et en particulier ceux de Choex. Voyés Droits de ceux de Choex,
etc. n°3 ;
2° Lesdits princes ont déclaré ceux de Grion [Gryon] et Salaz
exempts de tout port des armes et cavalcade. Vide jurisdiction de Grion n°4,
5 et 6, les patentes d'Amédé VII (1375)et du duc Louis (1447,
1454) et aussi ceux de Choex; vide Loco mox citato n°2 et 3. Voyés
Jurisdiction de Chieses [Chiesaz] n°4 touchant ces deux premiers articles;
3° Le comte Aimon en 1332, le comte Amédé VI en 1352, le comte
Amedé VII en 1390 prêtent hommage aux abbés pour le vidonat
d'Ollon. Voyés sur ce même article n°20, 22 et 23. Ce même
hommage est encore reconnu dû par le duc Louis en 1455. Vide supra Château
de Graine n°12. Or il n'est pas naturel qu'un souverain rende hommage à
son vassal; <page 802>
4° Les princes de Savoye souffroient que les abbés se réservassent
le droit de faire la guerre, qu'ils missent des garnisons dans des châteaux
forts et obligeassent leurs vassaux à leur fournir des soldats en tems
de guerre et à les y suivre eux-mêmes. On en voit une preuve dans
une infeudation faite à Pierre de la Tour de certaines montagnes rière
Ollon. Voyés Montagnes d'Ollon n°2. Il se faisoit même des
traités de paix entre les princes souverains du soussigné et leurs
sujets d'une part, et les abbés et leurs sujets de Salvan de l'autre,
après des guerres et hostilités réciproques. Ce qui fait
bien voit l'indépendence où étoient ces derniers vis-à-vis
des premiers. Voyés Délimitation de Salvan n°12 et 16. Enfin,
dans le traitté même encore d'Ivrée en 1507, les députés
de l'Abbaye parurent comme partie contractante avec les députés
du duc et du Vallais. Voyés Jurisdiction de Chieses [Chiésaz]
n°6;
5° On ne voit aucune trace ni de reconnoissance, ni d'hommage prêté
par les abbés en faveur d'aucun prince de la maison de Savoye, ni qu'ils
en ayent reçu aucune investiture, ce qui ne manqueroit cependant pas
si les abbés avoient été leurs vassaux;
6° Il ne faut pas s'en étonner. Les papes, selon quantité
de bulles qui en restent, avoient reçu l'Abbaye avec tous ses biens,
possessions, terres et droitures, du consentement et à l'instance même
des souverains qui les leurs avoient donné, sous leur protection immédiate,
et comme une portion du patrimoine de saint Pierre, deffendants à quelques
puissances et souverains que ce fussent d'exercer sur elle la moindre autorité
ou domination. Et cela sous les peines ecclésiastiques les plus formidables.
Est-il surprenant par conséquent que les princes de la maison de Savoye,
toujour très pieux et très attachés au Saint Siège,
l'ayent toujour laissé jouir tranquilement de son indépendence
et de ses privilèges ?
7° Si cette indépendence de l'Abbaye à l'égard de tout
souverain, excepté le pape et son espèce de souveraineté,
au moins sur les terres qu'elle avoit reçu de la libéralité
des rois de Bourgogne, n'avoit été encore reconnue après
même le dernier changement de domination dans le Bas-Vallais et le gouvernement
d'Aigle, il auroit été inutile à la République de
Berne d'obliger en 1512 l'Abbé d'Allinges [Jean Bernardi] de faire un
traitté avec elle, où elle se réserve les droits de haute
régale, et l'Abbé Sostion [Barthélémy] de se reconnoitre
en 1532 (époque du changement de religion) son vassal; et l'évêque
et l'Etat du Vallais n'auroient pas à attendre l'état désastreux
où se trouvoit l'Abbaye en 1571 sous l'abbé Miles [Jean] pour
se faire reconnoitre comme ses hauts seigneurs par un traitté d'autant
plus nul qu'il n'a jamais été approuvé du Saint Siège;
les droits duquel il sappe visiblement et essentiellement, et auxquels les ducs
de Savoye n'ont jamais donné la moindre atteinte, n'envisageant jamais
les abbés comme leurs vassaux, mais comme leurs amis et même quelques
fois leurs compères.
Les souverains de la maison de Savoye n'ont pas borné
les marques de leur protection et de leurs bontés envers notre Abbaye
au tems où ils ont régné sur le Bas-Vallais. Ils ont fait
paroître les mêmes sentimens même depuis lors, quand l'occasion
s'en est présentée. Entre autre :
Charles Emmanuel, duc de Savoye, ordonna en 1614 (peut-être en reconnoissance
d'une partie des reliques de saint Maurice que l'Etat de Vallais lui avoit en
quelque sorte vendu; voyés tiroir de Sion) la somme de 1000 ducatons
pour la fabrique de l'église de l'Abbaye. Vide supra prieuré de
Ripaille n°7. Et cette somme après avoir été longtems
oubliée par ses successeurs fut enfin acquittée en 1679 entre
les mains de l'Abbé Franc [Joseph Tobie] par Madame Royale, pour lors
régente, ainsi qu'il paroit par une lettre de cette princesse et par
une autre de son ministre au dit Abbé.
Liber Sabautie, fol.117 v et sqq
55/4/1
Dons des ducs de Savoye [Savoie]
Original
1680
Le duc Victor Amé, par le conseil de la même princesse sa mère, honora le même Abbé Franc [Joseph Tobie] par ses lettres patentes du 25 septembre 1680 de la qualité de son conseiller et aumonier.
Voyés Liber Sabautie, fol.120 et l'original cotté ici n°1.
168[.]
Quelque tems après, on ne sait précisément
en quelle année, le même duc offrit au dit Abbé de le nomer
à l'évêché de Lausanne, sur quoi celui-ci s'excusa
par une lettre que l'on peut voir Liber Sabautie, fol.122 v.
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1727
En cette année le susdit duc fit réintégrer l'Abbaye dans la possession du château de St-Martin de Grane [Graine], que sa Chambre des comptes avoit adjugé par mégarde au patrimoine du duc en 1696.
Voyés en cette affaire ci-dessus Château de Grane n°23, 24, etc.
document:
CHA 55/4/1
55/4/2
Dons des ducs de Savoye [Savoie]
1733, 1738
Le roi Charles Emmanuel, aujourd'hui régnant,
fit l'honneur à l'Abbaye de la recommender par sa lettre du 5 novembre
1733 à LL. EE. du Vallais au sujet de ses grands procès avec la
bourgeoisie de Saint-Maurice, laquelle n'a pas laissé de faire enfin
bon effet malgré que bien des gens dans le pays ayent trouvé mauvais
que l'Abbaye ait imploré sur un tel sujet la protection d'une puissance
étrangère. On cotte ici une copie de cette lettre avec celle de
la réponse de LL. EE., la lettre de l'Abbaye au roi et ses mémoires
pour le marquis d'Ormea et l'ambassadeur de France à Turin, etc. Outre
une lettre du même roi à l'abbé Claret (1738) où
il le félicite de son élection, lui promet sa protection et agrée
qu'il lui dédie la réponse du Père de l'Isle touchant le
martyre de la Légion thébaine.
documents:
CHA 55/4/2~1
CHA 55/4/2~2
CHA 55/4/2~3
CHA 55/4/2~4
CHA 55/4/2~5
CHA 55/4/2~6
CHA 55/4/2~7
CHA 55/4/2~8
CHA 55/4/2~9
CHA 55/4/2~10
55/4/3
1754, 56, 58 et 59
Le même roi voulut bien, à la prière de l'Abbé Claret
[Jean Joseph], nous protéger à Rome, soit par le moyen de son
ministre en 1754 et 56 pour faire prendre une bonne tournure à notre
procès touchant la cure de Montey, soit en 1758 en s'adressant directement
lui-même au pape Benoît XIV pour en obtenir un indulte pour pouvoir
déservir pour MorgensXXX les deux églises de Montey [Monthey]
et de Troistorrens [Troistorrents], ce que ledit pape étoit prêt
d'accorder lorsque la mort l'a prévenu; soit en poursuivant la même
grâce auprès de Clément XIII en 1759, comme on le voit par
les lettres du roi et de son ministre cottées ici n°3. En sorte que
si tout cela n'a eu aucun succès réel, ce n'est pas la faute du
dit monarque.
Croix de l'ordre des saints Maurice et Lazare accordée à l'Abbé
Charléty [Louis Nicolas] et successeurs par le roi Victor Amé
et union de l'Abbaye à cet ordre.
documents:
CHA 55/4/3~1
CHA 55/4/3~2
CHA 55/4/3~3
CHA 55/4/3~4
CHA 55/4/3~5
CHA 55/4/3~6
55/4/4
1728
A. Monsieur l'Abbé Claret [Jean Joseph], pour
lors procureur, se trouvant à Turin à l'occasion des difficultés
où étoit alors l'Abbaye avec le comte de Challand au sujet du
fief de Grane [Graine], se mit en tête d'obtenir la croix de l'Ordre des
chevalliers des saints Maurice et Lazare en faveur des Abbés et l'union
de l'Abbaye avec ledit Ordre. Et s'étant apperçu que ce projet
pourroit facilement réussir, il demanda une procure spéciale pour
cela, qui lui fut envoyée le 3 janvier 1728. Cottée ici.
B. Ledit Claret ayant ensuite dressé une supplique au Roi au nom de l'Abbé
Charléty [Louis Nicolas] et de ses chanoines , il la lui présenta
le 8 février. Sa Majesté accorda la demande à Elle faite,
savoir la dite croix aux Abbés avec les privilèges y attachés
et sa protection à l'Abbaye, ordonnant au conseil dudit ordre d'en expédier
les patentes sous la réserve de la prestation de serment de fidélité.
Le tout au bas de la supplique B.
C. Le Conseil de l'Ordre, en conséquence des ordres du Roi, accorde le
17 février ses lettres patentes C. par lesquelles il aggrège et
unit l'Abbé et chanoines de Saint-Maurice à la religion des saints
Maurice et Lazare, aux conditions que le dit Claret prêtera, à
leur nom, serment de fidélité à Sa Majesté général
Grand Maître, qu'il s'obligera au même nom d'observer les statuts
et constitutions de l'Ordre faites et à faire, qu'il en rapportera dans
trois mois la ratification de l'Abbé et chanoines assemblés en
Chapitre, et qu'enfin les Abbés successeurs, tant à leur nom qu'à
celui de leurs chanoines, renouvelleront les dits serments et promesses, par
eux mêmes ou par procureur. Mandant en conséquence le dit Conseil
aux officiers et chevalliers de l'Ordre de considérer les dits Abbés
comme chevalliers, et les dits chanoines comme aggrégés à
la dite Religion et de les laisser jouir des privilèges y attachés.
D. En vertu des dites patentes, Monsieur Claret prêta serment de fidélité
au roi Grand Maître et promit d'observer les statuts de l'Ordre et de
ne rien faire à son préjudice, etc. Le tout en présence
du Grand chancelier de la Religion qui lui en fit expédier acte le 3
mars par le premier secrétaire.
E. Patentes du roi Victor Amé , par laquelle, ensuite des actes précédents
et surtout de l'union de l'Abbaye au dit Ordre fait par son Conseil, il accorde
à l'Abbé moderne et successeurs la permission de porter la croix
de l'Ordre et reçoit l'Abbaye sous sa protection, moyenant l'accomplissement
de toutes les conditions apposés dans ledit acte d'union, et que les
nouveaux Abbés recourront à lui avant de porter ladite croix.
Du 8 mars.
F. Autres patentes du 9 mars par lesquelles le Conseil de la Religion intérine
XXX, approuve et confirme les susdites lettres de sa majesté du jour
précédent.
G. Double de la ratification, que l'Abbé et le Chapitre firent le 10
avril même année et envoyèrent à Turin, du serment
et de la promesse faites en leurs noms par Monsieur Claret, le 3 mars.
H. En outre, on trouvera dans ce paquet :
1° Une réponse du roi à l'Abbé Charléty qui
lui avoit écrit pour le remercier de sa croix;
2° La copie d'une autre lettre aussi du roi à l'évêque
de Sion au même sujet;
3° Quelques lettres de Monsieur Claret écrites de Turin sur la même
affaire, où il paroit qu'il croyoit qu'on ne faisoit pas assés
de cas à l'Abbaye de cette faveur accordée par Sa Majesté.
En cela, on peut dire que l'Abbaye auroit eu quelque espèce de tort,
quoique la petite croix du dit Ordre ne relève pas infiniment la dignité
d'un Abbé de Saint-Maurice et que quelqu'un put peut-être mal interpréter
cette protection mandiée d'une cour étrangère. Il est cependant
toujour vrai de dire que l'appuis d'un souverain voisin n'est pas à mépriser,
qu'il put survenir des circonstances où il seroit nécessaire d'y
pouvoir recourir, et où il pourroit être très pernicieux
de l'avoir négligé. L'Abbaye peut de nouveau se trouver dans le
cas d'avoir à faire avec le comte de Challand qui sauroit bien faire
valoir l'indifférence que l'on auroit témoigné avoir pour
les faveurs de son souverain.
I. Quoiqu'il en soit, Monsieur l'abbé Claret n'a pas manqué, après
son élection, de faire le serment de fidélité par procureur
et de solliciter la croix, ce qui lui a coûté une vingtième
XXX de livres, selon des lettres cottées ici. Aussi en l'une desquelles
il est marqué que la procure, pour cela, doit être faite par main
de notaire et déjà renfermer que le serment a été
fait entre ses mains, outre le pouvoir au procureur nommé de le faire
entre les mains du chancellier de la Religion.
On trouvera dans ce tiroir 55 un livre contenant les bulles des papes concernantes
l'Ordre des saints Maurice et Lazare, avec le cérémonial pour
en recevoir la croix et l'habit. Finis 8 july 1768.
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N.B. Selon le calcul de Monsieur le Révérend Abbé moderne Schiner, la croix de l'ordre des saints Maurice et Lazare a coûté à l'Abbaye 930 florins.
documents:
CHA 55/4/4~A1
CHA 55/4/4~A2
CHA 55/4/4~B
CHA 55/4/4~C
CHA 55/4/4~D1
CHA 55/4/4~D2
CHA 55/4/4~E1
CHA 55/4/4~E2
CHA 55/4/4~F
CHA 55/4/4~G
CHA 55/4/4~H1
CHA 55/4/4~H2
CHA 55/4/4~H3
CHA 55/4/4~H4
CHA 55/4/4~H5
CHA 55/4/4~H6
CHA 55/4/4~H7
CHA 55/4/4~I1
CHA 55/4/4~I2
CHA 55/4/4~I3
CHA 55/4/4~I4